L’échec du processus de paix “cri de ralliement” pour les jihadistes d´après le roi de jordanie

le-roi-abdallah-ii-de-jordanie-hier-au-parlement-europeen-photo-dna-christian-lutz-sorg«Comment pouvons-nous mener la bataille idéologique si nous n’ouvrons pas la voie de la paix entre Israël et les Palestiniens?» a insisté, à Strasbourg, le roi de Jordanie devant le Parlement européen. Le roi Abdallah II de Jordanie a affirmé hier que «l’échec» du processus de paix israélo-palestinien avait fourni un «cri de ralliement» pour les «extrémistes» afin de «recruter des combattants étrangers» en Europe. «Le processus de paix est au point mort», avec «plus de colonies israéliennes et moins de respect pour les Palestiniens occupés», a souligné le souverain hachémite dans un discours devant le Parlement européen à Strasbourg. «Cet échec envoie un message dangereux. Il érode la confiance dans la loi et la communauté internationales. Il ébranle un pilier de la paix mondiale: le fait que les conflits doivent être résolus par des moyens politiques, pas par la force, pas par la violence», a-t-il ajouté. «Cela a offert aux extrémistes un puissant cri de ralliement. Ils exploitent les injustices et ce conflit persistant pour bâtir une légitimité et recruter des combattants étrangers à travers l’Europe et le monde», a affirmé Abdallah II. Le conflit israélo-palestinien ne peut que «produire plus de haine, de violence et de terreur à travers le monde», a mis en garde le roi de Jordanie, un pays qui a signé la paix avec Israël et joué un rôle de médiateur dans le processus de paix israélo-palestinien. «Comment pouvons-nous mener la bataille idéologique si nous n’ouvrons pas la voie de la paix entre Israël et les Palestiniens?», a-t-il insisté, avant d’appeler l’Europe à la rescousse pour «donner l’élan». Abdallah II, qui a accru l’engagement de son pays dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) après l’exécution d’un de ses pilotes, a assuré qu’il s’agissait d’une «guerre contre une idéologie expansionniste qui se nourrit de haine, (…) une guerre contre des terroristes qui ne respectent pas les valeurs de l’Islam». «Nous et les autres pays arabes et musulmans ne défendons pas seulement nos peuples mais notre foi. C’est un combat qui doit être mené d’abord et avant tout par les nations musulmanes. C’est un combat au sein même de l’Islam», a-t-il dit. Il a aussi appelé l’Europe «à aider à endiguer la montée de l’islamophobie», «un poison (…) qui sert les intérêts de ces extrémistes». Il a défendu un Islam de «respect», de «tolérance» et de «paix». Le souverain a rappelé les efforts considérables de son pays pour accueillir des réfugiés, notamment des chrétiens irakiens et des Syriens, au nombre de 1,4 million, soit 20% de la population. «C’est plus que si la France accueillait l’ensemble de la population de la Belgique», a-t-il relevé.(Source:L´Expression/11.03.15)

 

Abd al malik : « l’islam est méconnu, par les musulmans eux-mêmes et par les autres »

2893d85feca516cc64ee8ceba3f59Un mois après les attentats parisiens, le chanteur publie un plaidoyer passionné. Pour que l’islam ne soit plus source de malentendu. Pour que la République prenne soin de tous ses enfants. A la veille de ses 40 ans – en mars –, Abd Al Malik vibre autant de colère que d’espoir. Impliqué de longue date dans le débat sociétal, le musicien, écrivain et cinéaste adresse à la France une supplique intitulée Place de la République, pour une spiritualité laïque. Un mois après les attentats parisiens de janvier, ce texte bref et percutant, publié le 18 février aux éditions Indigène – celles de l’Indignez-vous de Stéphane Hessel –, accuse la République de ne pas traiter tous ses enfants de la même manière. « Nous, on aime la France, mais elle ne nous aime pas », disait un « grand frère » dans Qu’Allah bénisse la France [1], le fim qu’Abd Al Malik a adapté de son autobiographie (nommé au césar du meilleur premier film). Citant Albert Camus, Victor Hugo, Aimé Césaire, Abd Al Malik insiste sur les devoirs de l’école, des médias, des politiques, sur l’importance de la culture, qui l’a aidé, lui, à sortir de sa cité (le Neuhof, à Strasbourg) où il était davantage promis à une carrière de délinquant qu’à un parcours d’artiste à succès. Dans les pas de Stéphane Hessel, il appelle à une « démocratie spirituelle », laïque et vraiment fraternelle. Traversé par une énergie à la fois sereine et enfiévrée, il nous explique pourquoi il a écrit – en trois jours – ce texte dédié « à nos enfants » : « Les miens, les nôtres, tous ceux de la République. »

Entretien : Propos recueillis par Juliette Bénabent et Fabienne Pascaud. (Source : Telerama/ Publié le 26 février 2015)

Entretien complet :

 

Les chefs religieux ivoiriens doivent pouvoir “respecter, aimer, savoir, comprendre” (Cardinal Tauran)

Car Tauran Côte d´IvoireLe Cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le Dialogue inter-religieux, et Camerlingue de la Sainte Eglise Romaine a poursuivi lundi, sa visite pastorale qui se déroule du 13 au 17 mars en Côte d’Ivoire. Il a invité « nos amis musulmans qui voient en ce moment leur religion dévoyée par des personnes sans religion et sans loi » à s’unir avec tous les croyants « pour dire que l’on ne peut pas tuer au nom de Dieu. On ne peut pas discriminer les personnes selon leur appartenance ethnique ou religieuse. En Côte d’Ivoire comme ailleurs, a-t-il ajouté, le dialogue interreligieux s’impose, surtout auprès des jeunes à qui nous devons transmettre la lumière de la vérité, la Parole de Dieu, les sacrements tout en reconnaissant ce qui est bon dans les autres religions et dans la société

Le Cardinal Tauran a laissé, aux Guides Religieux de la région du Nord, du Centre, de l’Est et de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, une feuille de route, qui se résume en quatre verbes « Respecter, aimer, savoir, comprendre». Pour le Cardinal Tauran, « au cœur de chaque religion se trouve un message de fraternité et de paix. Les croyants peuvent ainsi devenir des artisans de la paix sociale ; ils peuvent aider à respecter l’autre dans sa singularité et l’aider à grandir. Ce faisant, nous reprendrons un besoin de spiritualité qui habite chaque homme. Mais pour cela il faut prendre du temps: se regarder, se rencontrer, ne pas considérer les différences comme des menaces, mais des richesses. Nous devons nous aider à être des pèlerins de la Vérité. » (Radio Vaticana/16.03.15)

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Comprendre ces huit guerres qui déchirent la Syrie

1168-SyrieGuerreQuatre ans après les premières manifestations contre le régime d’Al-Assad, ce n’est plus une, mais huit guerres civiles qui déchirent le pays.  Des forces loyalistes à Al-Nosra, en passant par l’organisation Etat islamique, les tribus de l’Est, les Kurdes du Nord, les adversaires se multiplient et les fronts s’animent en fonction des arrivages d’armes, des consignes des puissances régionales et des opportunités sur le terrain, faisant de la Syrie une zone de conflits extrêmement complexes.

Source : Le Monde/15.03.15) (Multimedia)

 

 

 

 

“le blasphème, un outil pour le pouvoir religieux”

blasphemy_law« Blasphème » découle du latin blasphemia et signifie « faire injure à la réputation », c‘est-à-dire « diffamer ». Au fil des siècles, le mot s’appliquera uniquement à l’insulte à la religion. Mis en relief par l’attaque de Charlie Hebdo début janvier, le sujet a été abordé le 10 février dernier lors d’un petit déjeuner du Forum Regards Protestants, à Paris. Françoise Smyth-Florentin, théologienne spécialiste de l’Ancien Testament et des langues de l’Antiquité proche-orientale et égyptienne, animait la séance. Pour Le Monde des Religions, elle revient sur « le blasphème dans le monde biblique et en islam ». (Source: Le Monde des Religions/01.03.15/Propos recueillis par Matthieu Stricot)

Lire entretien:

 

 

Pourquoi la pensée musulmane est-elle en panne ?

TSC-featuredMinoritaires mais spectaculaires, les groupes néo-fondamentalistes jihadistes, à l’œuvre au Moyen-Orient et au Sahel, interrogent par leur existence, à plus d’un titre, l’état du monde musulman, particulièrement après l’événement planétaire que fut le soulèvement des peuples arabes.  L’espoir suscité par cet événement et l’arrivée des islamistes légalistes au pouvoir après les élections qui suivirent ont laissé place à une sourde déstabilisation de toute la région. L’idéologie islamiste, au vu de ces faits et de l’avancée spectaculaire des groupes néo-fondamentalistes, semble montrer au grand jour ses limites paradigmatiques telles qu’annoncées par le livre L’Echec de l’islam politique, d’Olivier Roy. Le néo-fondamentalisme n’est en effet que le symptôme de la dégradation de l’islamisme et du salafisme traditionalistes et, au-delà, de la salafiyya réformiste dont ils sont issus.

Née au cours du XIXe siècle, la salafiyya réformiste dont est issu l’islamisme et le salafisme, avait en effet trois objectifs :  • libérer le monde musulman de la domination occidentale ;  • permettre l’unité de la oumma Islamique ;  • moderniser la société musulmane pour rattraper et tutoyer l’Occident dans le leadership mondial.  Pour ce faire, la salafiyya a pensé l’état de retard et de domination des musulmans à travers le prisme des cadres de l’islam tel qu’il fut élaboré par les pieux prédécesseurs (salaf salih) du IIIe siècle de l’Hégire, cela afin de revenir à une compréhension et pratique épurée de l’islam. Le retour à ces derniers devait permettre l’enclenchement de la renaissance (nahda) civilisationnelle de la nation musulmane, et l’utilisation des avancées scientifiques de l’Occident de façon adaptée aux valeurs musulmanes.  En effet, afin de trouver les moyens de se libérer du joug colonial, les leaders du réformisme musulman ont ainsi dû mobiliser la sève islamique de la société. Faisant du passé glorieux, du mode de pensée et de vie des salafs salih, confondu avec les principes de l’Islam, l’idéal mobilisateur de la résistance intellectuelle, culturelle et politique des nations musulmanes.  De ces trois objectifs, aux dimensions socio-politiques, que prendra en charge l’islamisme, et théologico-culturel, que prendra en charge le salafisme, seul le premier a été atteint. (Source:Saphir News/ 12.03.15/ Rédigé par Ousmane Timera)

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