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       Avec les Missionnaires d'Afrique

   de la Province d'Afrique de l'Ouest

             n° 33   -    avril 2013

 

Chers confrères,

et amis de la grande famille des Missionnaires d’Afrique,

Les semaines passent sans qu’on s’en rende compte, et le dernier numéro de « En famille » date déjà du mois de janvier.

Nous avons cette année trois ordinations sacerdotales prévues, et dans le numéro précédent nous avions brièvement parlé de nos trois confrères, Boris Yabre, Charles Nikiema et David Gnadouwa.

Chacun d’entre eux se présente brièvement dans les pages qui suivent. Nous donnons à la suite de chaque présentation la date de l’ordination de la personne concernée.

Un de nos stagiaires Burkinabè, Paul Sama, partage aussi son expérience qu’il mène depuis bientôt un an en République démocratique du Congo. Quant à Léonce Zinzere, nous reproduisons un extrait de son témoignage paru sur le site de notre société, www.mafrome.org.

En ce qui concerne les familles des Missionnaires d’Afrique, une récollection a été animée le 17 mars au Pélican à Ouagadougou, regroupant 31 personnes, et le 14 avril, une réunion des familles des Missionnaires d’Afrique s’est tenue à la Maison Lavigerie, en même temps que la réunion des familles des étudiants de notre maison de formation de première étape..

Et merci encore à ceux qui envoient des nouvelles de la mission telle qu’ils la vivent aujourd’hui, nous permettant ainsi de la partager « en famille ».

Bien sincèrement,

Le Père Pierre BénéPère Pierre Béné

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tel : +226 70 26 23 04

 



Voici d’abord les textes que chacun de nos jeunes confrères qui seront ordonnés cette année nous ont envoyés.

 

Boris Yabre, à Jérusalem        Boris YABRE

Le désir de servir le Seigneur à travers la vie du prêtre avait habité mon cœur depuis ma tendre enfance. J’ai trouvé dans ma famille et à travers mon engagement dans plusieurs mouvements d’action catholique, encouragement et lumière qui ont permis à ce désir de grandir et de s’épanouir. Toutefois, j’ai été attiré par la vie missionnaire grâce à ma participation aux Journées Mondiales de la Jeunesse (J.M.J) de 1997 à Paris. En effet, au cours de ces journées, j’ai fait l’expérience d’une joie profonde de rencontre avec des gens d’autres cultures venues du monde entier. J’y ai rencontré Jésus Christ, ce Dieu toujours en marche, qui initie dialogue, ouverture et partage avec tous sans discrimination aucune. Ce Dieu semblait m’inviter selon le thème même des ces Journées : « Maitre où demeures-tu ? Venez et voyez »

Apres deux ans de recherches de la volonté de Dieu, j’ai senti que la façon d’être apôtre des Missionnaires d’Afrique répondait mieux à mes aspirations. En fait, leur ouverture missionnaire qui s’exprime par leur proximité avec les gens ainsi que l’apprentissage de la langue et la culture locales m’ont plus que convaincu. C’est ainsi qu’après un temps suffisant de cheminement avec eux, j’ai été admis à entamer la première étape de la formation missionnaire par l’étude de la philosophie (Septembre 2003-Juin 2006) à la Maison Lavigerie à Ouagadougou. En septembre 2006, je débutais mon aventure missionnaire en prenant la route pour la Zambie où j’ai fait mon année spirituelle qui a duré jusqu’en juillet 2007. Par la grâce Dieu, je m’étais rapidement adapté à ce pays lointain et nouveau. Cela m’a permis d’entrer de plein pied dans le programme de l’année spirituelle que j’ai vécu dans la joie et la paix. En début Aout 2007, me voilà en Ouganda pour le stage apostolique qui a duré jusqu’en fin Mars 2009. J’ai été fasciné par la beauté de ce pays de bananes et de martyrs. Je dois avouer cependant que cette période de ma formation ne s’était pas déroulée sans difficultés majeures ! Mais la grâce de Dieu avait accompli ses merveilles. Depuis Aout 2009, je suis à Jérusalem dans le cadre des études de la théologie. J’ai fait mon engagement définitif dans la Société des M.Afr le 13 Mai 2012 et suis ordonné diacre le 9 Juin de la même année à Bethleem.

Aujourd’hui, c’est avec émerveillement et gratitude au Seigneur que je relis ce parcours. Ce cheminement a été possible grâce à lui et à vous tous qui m’avez encouragé, inspiré et soutenu.

En relisant toute la trame de ma formation missionnaire, je voudrais faire mienne cette parole du prophète Michée : « On t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu » Mi 6, 8.

Je vous remercie et me confie à vos prières afin que je puisse résolument marcher avec ce « Dieu des grands espaces et des larges horizons » qui, pour l’amour de l’homme, peut tout sacrifier même jusqu'à sa propre vie.

Boris Yabre, de la paroisse de Zabré, Diocèse de Manga.

Boris sera ordonné le 6 juillet 2013 à Manga

 


Charles Nikiema, à AbidjanCharles NIKIEMA

Bonjour chers confrères, parents, amis, amies, lecteurs et lectrices de « En Famille ».Je réponds du nom Charles NIKIEMA, de la paroisse Sainte Goretti de Boulsa du Diocèse de Kaya. Mon Père se nomme Lazare NIKIEMA et ma mère Lamoussa Sabine SOUDRE. Mon père qui était un cultivateur et mécanicien des bicylettes et des motocycles, est retourné chez le Père céleste le 23 Novembre 1991. Quant à ma mère, elle est ménagère. Je suis le deuxième d’une famille de six enfants dont quatre garçons et deux filles  (notre benjamine est retournée chez le Père des Cieux en 1992).

Comme parcours, j’ai commencé l’école primaire à Boulsa, le secondaire à Boulsa, Kaya et à Sainte Colette de Ouagadougou. Il faut noter que je suis le fruit de plusieurs troubles politiques des années 98. J’ai obtenu mon Bac D en 2004 à Sainte Colette. Ainsi, j’ai commencé la première étape ou le cycle de Philosophie de trois ans à la Maison Lavigerie à Ouagadougou (Burkina Faso) en 2004. Après ces trois ans, j’ai été envoyé à l’année spirituelle à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) pour m’imbiber des exercices ignatiens selon notre spiritualité missionnaire d’Afrique : c’était la seconde étape. A la fin de l’année de l’initiation, j’ai fait mon entrée temporelle dans la dite Société par la déclaration d’intention. Puis, je suis envoyé en Tanzanie dans la paroisse Notre Dame de l’Assomption de Bukumbi dans la region de Mwanza près du lac Victoria pour le stage apostolique de deux ans (2008-2010). C’était au cours de cette période que j’ai appris la langue du pays, le Swahili, renforcé mon Anglais et me suis imprégné de la réalité pastorale. C’était la troisième étape de ma formation. Après ces deux ans d’expérience apostolique, j’ai été nommé à la Fraternité Lavigerie (Abidjan, Côte d’Ivoire) en Septembre 2010 pour la Théologie et suivre les cours au Centre de Formation Missionnaire d’Abidjan (CFMA) : c’est la quatrième et dernière étape de ma formation initiale. C’est le 7 Décembre 2012 que j’ai prononcé mon serment définitif en tant que membre à part entière de la Société des Missionnaires d’Afrique placée sous la proctection de Marie Immaculée, Reine de l’Afrique. Le jour suivant à savoir le 08 Décembre, j’ai été ordonné diacre par Mgr Jean Salomon LEZOUTIE, évêque coadjuteur de Yopougon à la paroisse Sainte Marie d’Agouéto. Présentement, j’exerce mon service diaconal dans la même paroisse.Voilà en bref mon parcours jusque là.

Mes remerciements à tous ceuxs et celles qui ont contribué à ma formation holistique.Que le Seigneur nous aide à être davantage ses serviteurs fidèles pour la cause du Royaume des Cieux.

NIKIEMA Charles, M.afr, Fraternité Lavigerie, Abidjan

Charles sera ordonné le 6 juillet 2013
dans sa paroisse d’origine à Boulsa, diocèse de Kaya



David Gnadouwa à Abidjan            David GNADOUWA

Né le 14 avril 1981 et officiellement le 31 janvier 1986 à Atakpamé au Togo, je réponds au nom de GNADOUWA Mayeda David. Je suis le huitième des dix enfants de KODOWA Afi Marie et de GNADOUWA Kodjo Joseph et douxième des quinze enfants de GNADOUWA Joseph.

J’ai fréquenté l’Ecole Primaire Publique d’Agbonou- Kpotamé de 1989 à 1996 avec comme diplôme le Certificat d’Etude du Premier Degré (CEPD). Après le CEPD, j’ai suivi les cours pendant quatre ans au Collège d’Enseignement Général d’Application (CEGA/ENS) où j’ai décroché mon BEPC en 2000 et qui me permettra de m’inscrire au lycée et plus précisément au Collège Saint Albert le Grand tenu par les Frères du Sacré-Cœur. C’est là que j’aurai mon BAC II série A (littérature) en 2004.

C’est au Collège St Albert que j’ai connu les Missionnaires d’Afrique. A proprement parler il n’y avait pas de communauté de Missionnaires d’Afrique au TOGO à l’époque. Mais comme la majorité des frères du Sacré-Cœur venaient du Québec, quelques Missionnaires d’Afrique canadiens résidants au BURKINA venaient passer les congés et vacances chez eux. Pendant leur séjour ils profitaient des heures creuses de l’emploi du temps scolaire pour parler de leur congrégation aux élèves.

Lorsque j’étais en classe de seconde, un après-midi, le Frère Gilles Adam, alors aumônier des élèves, était passé nous informer qu’il y a un Père Blanc qui est venu du Burkina et qu’il aimerait nous parler de sa congrégation. Le mot « Père Blanc » fit rire toute la classe. Ce Père Blanc en question était le Père Jacques Poirier. Il nous a parlé pendant deux heures de la Société des Missionnaires d’Afrique et de leur charisme. Mais ce qui m’était nouveau dans tout l’exposé qu’il a fait état leur présence auprès du monde musulman. Ce point particulier a fait que j’ai commencé à m’intéresser aux Pères Blancs et j’ai eu le désir de m’inscrire dans leur groupe vocationnel.

Avant l’examen du BAC II, j’avais reçu mon admission à la Maison Lavigerie de Ouagadougou. Je garde un très bon souvenir de la formation holistique (intellectuelle, spirituelle et humaine) reçue dans cette maison pendant trois ans et qui sera très déterminante pour les prochaines étapes. La deuxième étape au noviciat de Samagan (à Bobo-Dioulasso) m’a permis d’approfondir ma relation avec la personne du Christ et d’expérimenter l’Evangile par mon apostolat auprès des locataires de l’univers carcéral de Bobo-Dioulasso.

La troisième étape en Tunisie m’a permis de cerner ma vocation à la suite du Christ. Je me suis aperçu en réalisant un stage de deux ans en Tunisie que le monde musulman m’attirait particulièrement, ce qui fut d’ailleurs ma première vocation. La quatrième étape ici à Abidjan a été pour moi l’occasion de développer les acquis des étapes antérieures, d’approfondir ma relation avec le Christ et de prendre conscience de mon engagement au service de la mission de l’Eglise en tant que Missionnaire d’Afrique.

Du début jusqu'à la quatrième étape, j'ai suivi une formation qui m'a motivé. Je ne regrette pas du tout ce parcours..

David sera ordonné prêtre
le 28 septembre 2013 à Atakpamé au Togo



Paul Sama, stagiaire au CongoPaul SAMA, en stage au Congo


Après six mois de vie et d'expériences extraordinaires, je viens par cette note vous souhaiter une bonne et heureuse année 2013 et profiter de cette occasion pour vous donner de mes nouvelles.

Nous sommes arrivés le 26 Juillet à Bukavu une ville situé à l’Est de Congo et qui est presque entouré par le Lac. Puis, quatre jours plus tard, nous sommes allés à Goma la ville où je dois faire mon stage pour la visite et nous y avons fait une semaine. De retour à Bukavu, nous avons fait encore quelques semaines avant de partir pour le Maniema précisément à Kipaka le 26 Août pour l’apprentissage du swahili.

Le stage de langue était pour moi un temps de repos car, je n’avais que la seule langue à apprendre donc, je ne me faisais pas de soucis. Pour cela, je m’organisais afin de trouver mon moment d’étude qui n’est pas seulement la classe mais aussi les moments de rencontre avec les gens afin de pratiquer. C’était aussi un moment de détente car l’apprentissage de la langue exige qu’on soit avec les gens, et pour moi, être avec les gens et parler avec eux est une sorte de détente.

De plus, le cadre de l’apprentissage de la langue était un cadre agréable. C’est un cadre qui me rappel mon village de Naissance. Car, je suis né dans un cadre forestier, où il y avait le même climat tropical. Cela m’a beaucoup plu et j’ai été très content de vivre dans ce lieu encore rural. J’ai fait des découvertes extraordinaires dans cette ville de Kipaka.

Nous avons fait deux mois de cours intensif avant de passer à l’action, c’est-à-dire à la pratique du swahili dans les différents villages. Ainsi, j’ai eu la joie d’être envoyé dans le village de KAROMO à une quarantaine de kilomètre de Kipaka. Là encore, j’ai fait beaucoup d’animation surtout avec les enfants et aussi à l’église avec les Chrétiens dans le cadre des prières du Matin. Cela m’a aidé à améliorer mon swahili. Je garde toujours l’image de ce lieu et l’accueil chaleureux de ses chrétiens. Mais, puisque tout ce qui est bon ne dure pas longtemps selon la sagesse moaga, et même que Jésus nous demande d’avancer au large, j’ai été arraché à ce beau lieu, où j’aurais aimé vivre, le 14 Décembre 2012 pour aller dans ma paroisse de stage. C'est ainsi que je suis arrivé à Goma dans la paroisse Notre Dame D'Afrique le 18 Décembre 2012. Enfin, je rends grâce à Dieu pour cette expérience nouvelle et pour tout ce que j’ai pu vivre dans cette partie du Congo.   (pour avoir accès à l'intégralité du témoignage de Paul, lire la suite )


                           

Le Père Léonce ZinzereLéonce ZINZERE, en Tunisie

Pour certaines personnes que je rencontre ou avec qui j’ai eu à travailler, l’Afrique est musulmane. Je dois être alors forcément musulman puisque je suis Africain ! Devant de telles affirmations, il me faut toujours beaucoup de patience pour expliquer qu’il y a beaucoup de chrétiens en Afrique.

J’ai aussi remarqué que pour la grande majorité des Tunisiens, même s’ils sont très fiers de leur religion, la présence des chrétiens ne pose aucun problème. Je considère cela comme une sorte d’acceptation (inconsciente ou consciente ? Cela est difficile à dire).

Enfin, j’ai plusieurs amis qui m’ont posé d’une manière ou d’une autre cette question : pourquoi ne parles-tu jamais de Jésus-Christ ? J’ai toujours répondu que j’essayais de vivre et de mettre en pratique ce que Jésus-Christ m’a enseigné et que cela me suffisait. «Je vous parle de Jésus-Christ par mes actes, par ma vie et par ma présence au milieu de vous ! » Je leur rappelle aussi que c’est ce que les autres chrétiens présents en Tunisie essaient de vivre. Pour moi, personnellement, c’est un grand défi à relever parce qu’il faut être fidèle et conforme à ce qu’on dit. Il faut vraiment vivre les valeurs de l’Évangile !

Je sais que le fait de parler ainsi est un tout petit peu gênant pour plusieurs amis et connaissances et les fait réfléchir. Un d’entre eux me disait un jour que j’étais ‘‘trop gentil’’ et ‘‘trop droit’’ pour avoir le christianisme comme religion, et donc être privé d’entrer au paradis. Il est revenu ensuite pour me dire : « Tu es un amoureux, un sympathisant de l’islam ». Il pensait la même chose pour les autres chrétiens qui vivent en Tunisie. Je crois bien qu’il y avait là un début de changement, un certain désir de se défaire de ces idées toutes faites sur les chrétiens et sur le christianisme.

Pour d’autres, le Coran parle quand même en bien des chrétiens. Ils aiment citer à cet effet le verset 85 de la sourate 5 : « […] Tu trouveras que les gens les plus proches de ceux qui croient, par l’amitié, sont ceux qui disent : ‘‘Nous sommes chrétiens’’. C’est que parmi ceux-ci se trouvent des prêtres et des moines et que ces gens ne s’enflent point d’orgueil. »

Au cours de mon séjour en Tunisie, j’ai découvert que j’avais absolument besoin d’adopter plusieurs attitudes très importantes afin de pouvoir dialoguer positivement avec les jeunes Tunisiens : ouverture, attention, patience (quand il s’agit d’expliquer certaines choses et aussi quand il s’agit d’écouter attentivement), humilité, disponibilité.

(pour avoir accès à l'intégralité du témoignage de Léonce, lire la suite )


INFORMATION

Il y a eu une rencontre des familles des Missionnaires d’Afrique à Ouagadougou, le 14 avril. Malgré le fait que le week-end soit celui des funérailles chrétiennes, 27 personnes ont pu se réunir le même jour que les familles des étudiants,  à la Maison Lavigerie.

  Rencontre des familles à la Maison LavigerieRencontre des familles à la Maison Lavigerie

 


In memoriam

Le  6 avril dernier, Madame Antoinette KERE, la maman de notre confrère Zacharie Sorgho est décédée le 6 avril 2013 à Moaga, diocèse de Tenkodogo.  Zacharie est en mission dans le diocèse de Kayes, à Nioro du Sahel, où il est curé.

Les obsèques ont été célébrées le lundi  8 avril à Moaga. Nous portons Madame Marie Antoinette dans notre prière ainsi que toute la famille du père Zacharie. Qu’elle repose en paix