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     Les Missionnaires d'Afrique

     d'Afrique de l'Ouest

 

                             n° 30 - février 2012

 

Editorial

           Cette édition de « En famille » vous paraîtra sans doute comme un revenant… puisque le dernier numéro date déjà de plusieurs mois, en mai 2011 ! Merci au père Denis Rabier qui en était chargé, depuis le départ du Burkina du père Jean Chauvineau. Le père Denis est très engagé dans la fondation du centre « Badenya » à Bobo-Dioulasso, qu’il s’agisse de la construction du bâtiment, (voir l’article sur le double chantier de Bobo à ce sujet) ou du tri et de l’étiquetage des livres pour la future bibliothèque de ce centre.
           L’année 2011 a aussi vu, comme on l’annonçait dans le numéro de mai 2011, la nomination et la mise en place d’une nouvelle équipe provinciale pour la Province d’Afrique de l’Ouest.
 Une présentation plus détaillée de cette nouvelle équipe : le père Ignatius Anipu, ghanéen, et le père Luc Kola, burkinabè, vous permettra de mieux les connaître.
          Nous vous parlerons de deux jeunes confrères qui ont prononcé leur serment missionnaire, et ont été ordonnés diacres en 2011. En fait, ils se présentent eux-mêmes et vous décrivent leur cheminement, à leur manière. Deux autres se présenteront dans le prochain numéro de « En famille ».Pierre Béné
          L’année 2012 n’a pas encore un mois d’existence, qu’elle soit pour vous tous, membres des familles de nos confrères de la province, ou membres de la grande famille de tous les missionnaires, une année de paix, de joie, de fraternité, et de découverte. Bien sincèrement,
 
Père Pierre Béné
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tel : +226 70 26 23 04

 

La nouvelle équipe provinciale de la P.A.O. 

Luc Kola et Ignatius AnipuLe provincial, Ignatius Anipu est né à Wiaga, au Ghana le 7 novembre 1959, il obtient son brevet à Bolgatanga, son bac à Nandom, et commence ses études au grand séminaire de Tamale en 1983. C’est en 1985 qu’il entre chez les Missionnaires d’Afrique par le noviciat à Fribourg (Suisse). Il fait son stage à Tikare (Burkina) de 1986 à 1988, étudie la théologie à Toulouse de 1988 à 1991, prononce son serment missionnaire à Toulouse le 15 décembre 1990 et est ordonné prêtre à Kongo, Bolgatanga, le 20 juillet 1991.
 
Sa première nomination est à Zinder, au Niger, où il et aussi l’aumônier national des jeunes, de 1991 à 1995. Il fait ensuite trois années d’études au PISAI à Rome, puis revient au Niger, à Birnin Konni, de 1998 à 2001. Cette année 2001 est aussi pour Ignatius une année de recherche sur l’islam au Niger.
 
De 2002 à 2008, il est professeur et formateur à Londres. De 2008 à 2011, il est formateur et recteur à Abidjan. C’est là qu’il est nommé Provincial de l’Afrique de l’Ouest.
 
L’assistant provincial, Luc Kola, burkinabè, est né en Côte d’Ivoire, à Briehoa, Guiberoua le 1er janvier 1973. Il fait ses études primaires et le premier cycle secondaire en Côte d’Ivoire, et termine ses études secondaires au Burkina, à Ouagadougou où il passe son bac D en 1994.
 
Il entre au premier cycle de philosophie à Kossogên en 1994, fait son noviciat à Kahangala, en Tanzanie, et passe ses deux années de stage en Ouganda, de 1998 à 2000. C’est à Nairobi qu’il étudie la théologie. Il prononce son serment missionnaire le 15 août 2003 et est ordonné prêtre à Ouagadougou le 3 juillet 2004.
 
Il est nommé en Ouganda, d’abord à Acumet pendant, deux ans, puis à Tapac, jusqu’en 2011, année de sa nomination comme assistant provincial.

Un double chantier à Bobo-Dioulasso

Deux bâtiments (une maison d'accueil et un centre pour jeunes) sont en construction au Secteur 25 de Le chantier de la maison d'accueilBobo-Dioulasso. Le terrain, d'un peu moins de deux hectares, était un verger de manguiers. Seuls quelques arbres ont dû être enlevés pour pouvoir accomplir les travaux
La communauté des Pères Blancs à Bobo-Dioulasso vit depuis de nombreuses années dans un lieu qu’on appelle « la grande mission »,, et qui appartient au diocèse de Bobo-Dioulasso. Il y a tout juste de quoi y loger les 5 confrères qui s’y trouvent présentement. Un des confrères a son bureau hors de l’enceinte de la maison, et un autre a comme seul espace personnel une pièce qui lui sert à la fois de chambre et de bureau. Cela laisse une seule chambre disponible pour les confrères de passage. Il est donc nécessaire de construire une autre maison d'accueil.
Le nombre limité de chambres est d'autant plus gênant que nos confrères burkinabè engagés définitivement dans la Société, et dont les parents vivent dans la région de Bobo (diocèses de Bobo, Banfora, Dédougou, Nouna, Diébougou et Gaoua) sont au nombre de 18 sur 39 confrères burkinabè au total. Lorsqu'ils reviennent en congé, il souhaitent pouvoir loger parfois en dehors de leur famille, et cela surtout lorsqu'ils ne sont pas originaires de la ville de Bobo.
La nouvelle maison comprend 18 chambres, elle aura aussi des bureaux pour les permanents de la maison, et une salle commune assez vaste au rez-de chaussée
qui servira de salle a manger, ainsi qu'un lieu d’accueil des visiteurs, et d’une chambre pour les familles. Il y aura d'autre part une autre salle communautaire à l'étage.

Chacun des membres nommés à la communauté de Bobo disposera également d'un bureau au rez de chaussée pour y faire son travail courant, et accueillir les visiteurs.
Trois bureaux sont prévus. Celui qui est chargé de l'animation vocationnelle, (c'est-à-dire du suivi des jeunes qui souhaitent entrer dans notre société missionnaire) aura son bureau dans le bâtiment du Centre « Badenya », décrit ci-après, ainsi que le responsable du-dit Centre. C'est aussi là que pourront loger ces mêmes jeunes en recherche de vocation, pendant des sessions organisées, dans un dortoir prévu à cet effet.
 
L’objectif du Centre « BADENYA » (qui signifie en dioula « fraternité ») est de répondre aux besoins des jeunes en milieu scolaire, voire universitaire puisqu’une nouvelle université est en train de se construire non loin de notre terrain, en offrant un espace accueillant et tranquille, ouvert à tout jeune, de quelque origine ou de quelque religion qu’il soit, avec le souci de soutenir les plus défavorisés.
Beaucoup de jeunes, que ce soit dans leur propre famille ou chez leur logeur, vivent dans des conditions difficiles pour étudier :bruit, manque de lumière, manque de livres…

Le chantier du BadenyaLe Centre « BADENYA » veut offrir un lieu tranquille et adapté à tous et à toutes. A cause du prix élevé des livres, pratiquement aucun élève ne peut se procurer les manuels scolaires et autres livres dont il a besoin, souvent il doit se contenter des résumés sur ses cahiers. Il y a donc urgence à aménager au Centre « BADENYA »une bonne bibliothèque avec tous les livres qui sont au programme des différentes classes des différentes sections : tout ce qui touche le Burkina, littératures africaine et française, dossiers, annales, tout ce qui touche l'Afrique. : l’histoire, l’économie ainsi que la culture générale ou les phénomènes de société. Chaque année nous ajouterons des livres et des dossiers suivant les besoins des jeunes.
    Dans la cour, un hangar aéré, des tableaux noirs, des bancs, pour permettre des travaux personnels ou en groupe, selon le besoin. Pour compléter cet équipement, des toilettes en nombre suffisant, et un parking pour les vélos et mobylettes.
Enfin, et surtout, deux adultes seront à la disposition des jeunes pour les aider, les conseiller et les accompagner dans leurs études et dans leur vie. Nos bureaux seront ouverts tous les jours. La présence quotidienne des responsables permet des contacts personnels avec les jeunes qui, souvent, font face à de nombreux problèmes et sont heureux de trouver des adultes disponibles pour les écouter.

Deux jeunes confrères se sont engagés en 2011 :

Florent Sibiri SawadogoFlorent Sibiri Sawadogo
Je suis Sawadogo Sibiri Florent. Je suis né le 12 octobre 1980 à Kongoussi de Sawadogo Nazaire et de Sarba Nathalie. J’ai vécu une enfance heureuse auprès de mes parents à Kongoussi. Je me souviens des moments de joies quand je partais avec mon papa sur les collines couper de l’herbe pour les moutons, et pour les paître dans les pâturages. Mes parents vivent de l’agriculture. En labourant les champs de mil, de haricots et d’arachides etc.  avec mes parents, mes frères et sœurs à 13 km de Kongoussi, je ne pouvais imaginer qu’un jour je serais missionnaire d’Afrique. J’ai fréquenté l’école primaire à Kongoussi (école centre A). Puis, le lycée Provincial de Kongoussi de la 6ème  jusqu’en terminale D. Mon échec au Bac, m’a servi d’occasion pour découvrir la 4ème  ville du Burkina Faso (Ouahigouya) et me séparer pour la première fois de mes parents.
    A Ouahigouya, inscrit au Centre d’excellence comme élève externat, j’étudiais avec les internes. Cette première expérience fut difficile. J’ai appris à vivre la vie d’un élève loin de ses parents. Heureusement, la fin de l’année scolaire fut sanctionnée par un résultat positif au Bac. Ce qui m’ouvrit la voie à l’aventure missionnaire. Puis-je mentionner en passant que j’ai échoué un test d’entrée au petit séminaire quand j’étais en classe de CM2 (la fin de mes études primaires). Peut-être qu’être un prêtre diocésain n’était pas ma vocation. C’est ce que j’ai cru à cet âge (14 ans).
    Alors, il a fallu que Joël Ouédraogo actuellement missionnaire d’Afrique au Soudan me prît en catéchèse pour me donner une idée sur les  Missionnaires d’Afrique par l’intermédiaire des journaux « Voix d’Afrique ». Dans ces journaux, j’étais attiré par la vie communautaire de ces Missionnaires et le fait qu’ils quittent leur pays pour la première évangélisation. Ainsi, ayant obtenu le Bac à Ouahigouya, je rédigeai ma demande pour enter à la Maison Lavigerie (le premier cycle des missionnaires d’Afrique) qui est un grand séminaire de philosophie. Ma demande fut accordée.
    En  2003-2006, je fis mes premiers pas d’apprentissage de la vie dans un séminaire, qu’il s’agisse de la liturgie, ou de l’enseignement, à Ouagadougou. Puis, en 2007, une année Spirituelle à Samagan/Bobo-Dioulasso. Un stage apostolique à Acumet Parish Soroti diocese (paroisse d’Acumet diocèse de Soroti) en Uganda de 2007-2009. Et la dernière étape la théologie à Abidjan de 2009-2012. Je n’ai pas fait tout ce parcours d’un trait sans difficulté.
    J’ai prononcé mon serment le 2 décembre 2011, et ai été ordonné diacre le 3 décembre.
    J’aimerais à cet effet remercier mes formateurs, mes accompagnateurs spirituels, mes parents et ami(e)s pour les bons conseils et la formation que j’ai reçue. Ce que je suis, je le dois à eux. Wend na rol y yel somdé.(que Dieu vous récompense pour votre bonne action) Je suis reconnaissant envers l’affection des confrères missionnaires d’Afrique, des prières venant des différents coins du monde, de l’accueil des communautés religieuses, spécialement des Jésuites à Angré (à Abidjan), la Maison d’accueil à Ouagadougou, ma communauté de refuge à Birni N’Konni au Niger et les sœurs sénégalaises résidentes au Niger, pour tous les efforts aménagés, pour m’accueillir, me donner l’espoir  de vivre et de continuer mon cheminement missionnaire pendant la crise post électorale en Côte d’Ivoire.
    Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi pendant ces événements douloureux. La paix qui est indispensable et nécessaire pour la vie est en train de s’installer progressivement dans la chère Côte d’Ivoire. Je suis comme les mossi disent littéralement au Ba-yiri (pays de mon père)  Ya zom pid m noor tôt mogbo « la farine a tellement rempli  ma bouche que je ne peux la manger.» Je suis dans une joie immense.     Je rends grâce à Dieu et à toutes les personnes qui m’ont soutenu ou qui me soutiendront pour que je sois ce que je suis aujourd’hui ou que je devienne ce que je serai demain. Mon sentiment est mitigé car je regret profondément le retour au Père de mon oncle paternel Etienne Sawadogo, décédé le 14 décembre 2011 à Kongoussi. Qu’il repose en paix.

René MounkoroRené Mounkoro
Je suis Madoubè René Mounkoro né le 11 décembre 1979 à Bamako, au Mali. Fils de  Henri Mounkoro et de Djénèba Alice Théra, je suis le deuxième enfant sur neuf dont cinq frères et trois sœurs. J’ai fait mes études primaires (premier et deuxième cycle fondamental) à l'école privée catholique de la cathédrale et la dernière année à l'école Espace Razel à Bamako de 1987-1997, et poursuivi mes études au lycée Fily Dabo Sissoko de 1997-2000, toujours à Bamako.    J’éprouvais le désir de devenir prêtre à l'âge de 12 ans. C'est pendant mon année de Baccalauréat en 2000 que j’ai pensé à la vie missionnaire.
Comme la coutume est de bien connaitre un candidat avant son admission à la formation, j’ai suivi pendant deux ans un accompagnement spirituel et étais en contact avec les Missionnaires d'Afrique.                                        

    Après l’obtention de mon Baccalauréat, session de juin 2000, à Bamako, j’ai fait deux ans d'études de psychologie à la Faculté des Langues, Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH) à Bamako.     Après deux ans d'études universitaires,  j’entre à la première étape de la formation missionnaire à la Maison Lavigerie à Ouagadougou au Burkina Faso où j’ai fait trois ans d’étude de Philosophie et de Sciences Religieuses (2002-2005). Au départ, j’ai été en écoute profonde, un observateur, comme une « éponge » pour absorber le plus possible. Je suis parti du principe qu’on ne peut connaître la beauté de l’appel Dieu que si on n’y s’intéresse, on s’y attarde un peu pour le goûter. Ce qui m’ont motivé pour rejoindre les Missionnaires d’Afrique sont : un véritable amour pour Dieu et pour l’humanité, l’ouverture en étant solidaire des exclus, des marginaux par l’exemple du Christ, le témoignage de foi par la présence en pays d’Islam et tout ce qui entre dans le domaine du témoignage de la Bonne Nouvelle selon le charisme des Missionnaires d’Afrique.
 
    J’ai continué ma formation par l'Année Spirituelle à Bobo Dioulasso au Burkina Faso 2005-2006. Au cours de cette année spirituelle j’ai pu approfondi ma relation avec la personne de Jésus Christ et j’ai acquis une meilleure connaissance de moi-même. J’ai vécu dans une communauté interculturelle et approfondi ma connaissance de la Société des Missionnaires d’Afrique et de son charisme.
    De 2006 à 2008 j’ai été nommé à faire mon stage apostolique à Ouargla en Algérie parmi les peuples Arabes et Ouarglis (berbères) dans le désert du Sahara. Mon désir de faire mon stage apostolique dans un pays musulman a été motivé par ma passion de la rencontre, qui est ma seconde nature. Pendant mon stage j’ai désiré avoir une sphère d’activités assez variées correspondants à mes talents personnels et me permettant d’évaluer mes capacités apostoliques et missionnaires. De prime abord, ma communauté m’avait proposé de donner des cours de rattrapage en français aux élèves de la terminale adhérents de notre bibliothèque et d’assurer l’accueil à la bibliothèque. En plus de ces activités, j’ai été en contact avec les étudiants et migrants subsahariens  et avec un groupe musical. A ma deuxième année de stage Mgr. Claude RAULT, Évêque de Laghouat-Ghardaïa, m’a nommé Aumônier des Étudiants Catholique du Diocèse.
    Depuis août 2008 je suis en Afrique du Sud où j’ai entrepris mes études théologiques à l'Institut Théologique Saint Joseph, (Saint Joseph’s Theological Institute) à Cedara, province du Kwazulu Natal en Afrique du Sud. En plus de mon cursus théologique, j’ai été demandé à suivre une formation d'un an de comptabilité (Bookkeeping) à Boston College, Pietermaritzburg, toujours en Afrique du Sud. J’ai fait mon Serment Missionnaire le 2 décembre 2011 et ordonné Diacre le 3 décembre 2011.
    Je me sens appelé pour le service de l’Église en lien avec les dons que j’ai reçus de Dieu, les aspects de la vie de Jésus qui m’attirent et le charisme de la Société des Missionnaires d’Afrique. L’ensemble de mon cheminement en formation chez les Missionnaires d’Afrique m’a permis de mieux discerner mon désir de m’engager à la suite du Christ comme missionnaire. Comme missionnaire je désire travailler dans le Dialogue Interreligieux.
 
Ils étaient quatre à prononcer leur serment et être ordonnés diacres en 2011.
Les deux d’entre eux qui sont à Nairobi se présenteront lors de la parution du prochain « En Famille ».
Il s’agit d’Augustin Sawadogo et de Wilfried Zoungrana.

 

croixIn memoriam :

Les 3 et 4 février à Kongoussi, sont célébrées les funérailles du papa de  notre confrère Jean Paul Guibila, qui n’a pu être présent lors de l’enterrement en janvier 2011, mais qui est maintenant au Burkina Faso.

Que Jérôme Gombogo Guibila repose en paix.

 


                   Missionnaires d’Afrique, Province de l’Afrique de l’Ouest

01 BP 630 Ouagadougou 01                                          BP 298  Bamako—Mali
Burkina Faso. Tel (226) 50 30 64 89                             Tel  (223) 20 24 65 96

                                    01 BP 442 Bobo-Dioulasso
                                    Burkina Faso. Tel (226) 20 97 04 31

             Responsable de la publication : Pierre Béné   -   Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
                                Site web : www.mafrwestafrica.net