En famille

Avec les MISSIONNAIRES D'AFRIQUE du Burkina Faso et du Mali

numéro 17, octobre 2007

Éditorial

« MERCI !!! »

En ce temps de rentrée, MERCI est le mot qui revient sur nos lèvres dans notre famille des Missionnaires d’Afrique.

Merci, pour les dix nouveaux jeunes de la province Burkina-Mali rentrés à la Maison Lavigerie de Ouagadougou.

Merci pour Moïse Kombé YEBEDIE de Bandiagara (Mali), Anselme TARPAGA de Bobo, Alphonse SOMDA de Diébougou et Hilaire GUINKO de Dédougou qui ont prononcé leur serment missionnaire Pères Blancs et ont été ordonnés diacre à Nairobi le 24 août.

Moïse Yébédié Anselme Tarpaga Hilaire Guinko Alphonse Somda

Merci pour David GNADOUWA (Togo), Michel NIKIEMA de Boulsa, qui viennent de commencer leur noviciat à Samangan-Bobo, et Denis PUSGO de Ouahigouya parti au noviciat anglophone en Zambie.

Merci pour Florent SAWADOGO et Boris YABRÉ partis en stage en Uganda.

Merci pour Mathias LAMATE du Mali, Emmanuel NOUFÉ de Banfora, Antonio KOFFI du Togo, Guy SAWADOGO de Bobo, revenus de leur stage au Rwanda, en Tanzanie et en Algérie. Riches d’une belle expérience pastorale, ils sont partis pour leurs études de théologie à Abidjan, Kinshasa et au Kenya.

Merci surtout pour les cinq nouveaux Pères burkinabè ordonnés prêtres ces derniers mois : Evariste SOME (Diébougou) est déjà en Zambie. Anselme SOMDA (Nyangoloko) est parti pour la Tanzanie, et sera rejoint bientôt par Simon OUEDRAOGO (Kaya). Sylvain YAMEOGO (Koudougou) vient de partir pour le Mozambique. Patrice BELEM (Bobo) se prépare pour son retour au Burundi où il avait fait son stage. 

Évariste Somè Simon Ouédraogo Anselme Somda Sylvain Yaméogo Patrice Belem

Les mots de remerciement de Patrice expriment les sentiments des ses frères, jeunes missionnaires :

« En ce jour de mon ordination presbytérale, de mon cœur jaillit une action de grâce, comme nous le prions dans la deuxième Prière Eucharistique : « Nous te rendons grâce, car tu nous as choisis pour servir en ta présence ». Je rends grâce au Seigneur de m’avoir choisi pour être à son service, au service de l’Église, de mes frères et sœurs à travers une vie sacerdotale et missionnaire.

Merci aux membres de ma famille et de ma grande famille de m’avoir aidé à comprendre que ma vie et ma personne sont dons de Dieu. Merci pour l’éducation que j’ai reçue d’eux, les valeurs qu’ils m’ont transmises, l’affection dont ils m’ont entouré, les conseils qu’ils m’ont prodigués.

Merci aux formateurs que j’ai rencontrés au tout long de mon cheminement. Ils m’ont aidé à prendre davantage conscience de ma vocation. Ils m’ont permis de comprendre que la vocation est un don gratuit de Dieu à cause son amour inépuisable. Et, pour y répondre, il suffit et il faut surtout de se donner entièrement à Dieu et ouvrir généreusement son cœur à sa grâce.

Merci à tous mes amis et toutes mes connaissances. D’une manière ou d’une autre chacun a contribué à ma formation. Vous m’avez soutenu de diverses manières. Vous m’avez accompagné par votre amitié et par vos prières.

À vous lecteurs et lectrices de « En famille », merci ! Car vous nous accompagnez à travers vos prières et votre soutien multiforme.

Puisse Dieu vous bénir et vous combler de sa grâce. »

A vous cinq, jeunes messagers de la Bonne Nouvelle, « En famille » souhaite une bonne et fructueuse MISSION !

Jean Chauvineau

Nouvelles d’ici au Burkina

Après trois années de mission, ils sont revenus au pays !

Luc KOLA a été le premier à venir en congé, voulant être près des siens pour le décès de son père. Il est reparti en Uganda pour permettre à son compagnon de mission, Zacharie SORGO, de venir à son tour au Burkina. Zacharie a sillonné pistes et routes de Fada à Bobo pour retrouver avec joie parents et amis et partager avec eux son expérience pastorale au milieu des Karamojong de l’Uganda.

Olivier SOMA, revenu du Rwanda, a eu lui aussi la joie d’assister aux ordinations de ses jeunes frères et il a témoigné de son esprit missionnaire dans l’homélie faite à Bama pour la première messe de Patrice BELEM.

Timothée BATIONO, venu du Mozambique, a pu faire connaître à ses nombreuses relations le pays de mission où il vit, pays très peu connu ici. Il a bien voulu répondre à nos questions.

Romaric BationoMichel SANON, rentré du Rwanda, et Romaric BATIONO de Zambie, profitent encore pour quelques semaines du bon air de leur pays natal.

« En Famille » leur dit, à eux également, un grand merci pour leur témoignage missionnaire.



Ils reviennent en Mission au Burkina et au Mali

Félix DraniRaphaël LUBALA, après deux années d’études à Paris, est arrivé à la paroisse Jean XXIII de Ouaga et il enseignera à la Maison Lavigerie. Denis WALSH, après un service de quatre ans au Canada, revient comme formateur au noviciat de Samangan (Bobo).

Félix DRANI, jeune Père Ougandais, ancien stagiaire à Tansila, est nommé à Faladjé (Mali). Deusdedit MYANKWI, jeune Père Tanzanien, ancien stagiaire à Korhogo et à Bobo, est vicaire à Korhogo.



Interview de Timothée BATIONO, missionnaire au Mozambique, ordonné prêtre en 2004, originaire de Réo, Burkina Faso

Timothée BationoTimothée, te voici revenu au pays pour ton premier congé après trois ans de mission au Mozambique. Quelles sont tes impressions pour ce premier retour au pays ?

J’avais besoin de repos et j’étais un peu anxieux à mon retour au pays. En arrivant, j’ai eu l’impression d’être un peu étranger chez moi : je ne reconnaissais plus les enfants qui ont grandi. Revenu juste pour les célébrations d’ordinations, j’ai trouvé que le Burkina avait beaucoup de prêtres, alors que les chrétiens paraissent encore insatisfaits et ne reconnaissent peut-être pas assez cette grande richesse.

Le Mozambique est devenu ton « pays d’adoption ». Qu’as-tu à dire à tes frères et sœurs burkinabé sur ce pays  peu connu ici et sur ta mission là-bas ?

Le Mozambique est un pays trois fois plus grand que le Burkina, étendu sur trois mille kilomètres du nord au sud. Ancienne colonie portugaise, la langue officielle est le portugais que j’ai dû apprendre, en plus d’une langue locale, le « chisena ».

C’est un pays ouvert sur la mer ; il y a des zones de forêts. Le sous-sol est très riche, ce qui actuellement favorise malheureusement corruption et guerre. Le pays a connu la « guerre d’indépendance » et la « guerre de résistance ». Dieu merci, depuis quinze ans, le calme est là et le processus de démocratisation bat son plein. Il y a deux grandes villes, Maputo, la capitale au bord de la mer, et Beira où je vis.

Les chrétiens forment 20% de la population qui compte 20 millions d’habitants. Il y a onze diocèses ; les Pères Blancs vivent en quatre communautés. Un deuxième Burkinabé va arriver au Mozambique, Sylvain Yaméogo qui vient d’être ordonné à Koudougou.

Ma mission, pendant ces trois années, a été plus dans un service d’Église que dans le ministère paroissial proprement dit.

J’ai servi d’abord pendant huit mois à la commission « justice et paix » pour sensibiliser les gens à une vie plus juste là où il y a tellement de corruption, en les initiant aux droits de l’homme et au respect des « lois de la terre ».

Carte du MozambiqueJ’ai ensuite travaillé dans un centre de formation de laïcs chrétiens, animant des sessions de toutes sortes : théologie, catéchèse, formation aux responsabilités, etc. En une année, il passe dans le centre plus ou moins 7000 personnes dont 3000 jeunes desquels j’avais plus spécialement la charge.

Dans la communauté « Pères Blancs » rattachée au centre, nous sommes trois et nous rendons aussi des services dans les paroisses de la ville.

Dans le N° 10 de « E.F. », tu nous faisais part de ta responsabilité d’animateur vocationnel auprès des jeunes mozambicains. Quel message lancerais-tu aux jeunes burkinabè qui pensent à la vie missionnaire ?

Je leur dirais que je suis heureux d’apporter la Bonne Nouvelle loin de chez moi. Pour moi, un rêve est devenu réalité à l’exemple de mes aînés venus apporter ici cette Bonne Nouvelle, il y aura bientôt cent ans, à Réo, ma paroisse natale. L’aventure missionnaire commencée autrefois, réalisée aujourd’hui, ne s’arrête pas, et elle devra continuer demain avec mes petits frères burkinabè. Au Mozambique, j’ai aussi la charge de sensibiliser les jeunes à la vocation missionnaire. Je souhaite que ce mouvement continue de grandir partout. Félicitations aux animateurs vocationnels d’ici. Au moment de repartir, je dis à mes jeunes frères du Burkina : « Ce n’est pas le travail qui manque ! Ayez foi en Dieu ! Venez » !!

Notre bulletin « E.F. » veut être l’instrument de liens fraternels entre le Burkina et ses fils missionnaires envoyés « au loin ». Qu’attends-tu de ce bulletin ?

C’est un lieu où on peut se donner des nouvelles. Je suis heureux, loin de mon pays, de recevoir des nouvelles de la famille et de pouvoir, à mon tour, en donner à ma famille. L’esprit missionnaire naît dans la famille, grandit dans la famille, et c’est la famille qui envoie.

Ce bulletin est le moyen de concrétiser cet esprit missionnaire.

Bientôt, tu retourneras  chez toi », au Mozambique. Quelle est la parole forte que tu diras à tes parents et ami du Burkina ?

Tout simplement ce que dit le chant biblique : « On dit que partir c’est mourir un peu, partir c’est mourir un peu, mais s’en aller pour chercher Dieu, c’est trouver la VIE » … et c’est aussi la donner !!!

Nouvelles d’ici au Mali

Anselm MAWHERA (paroisse de Gao-Mali) :

Nous sommes envoyés au Mali pour les chrétiens du pays, pour la population de Gao. Et puis nous sommes interpellés par les migrants, "on met les mains dedans et ça mange tout le temps". Cela provoque une grande tension au sein de la communauté du Père Anselm qui a du mal à partager son temps. Il est tiraillé entre son dégoût de ces gens qui gâtent l'image de l'Afrique et fuient vers l'Europe et entre justice et charité. Il considère cependant qu’ils sont ses frères et il ne peut pas comprendre que l'on puisse rester indifférent.

La situation à Gao est très différente de celle de l'Algérie : avant, beaucoup de gens montaient, mais maintenant, ils descendent. Souvent le Père Anselm se demande ce qu'il ferait à leur place et c'est pourquoi il leur vient en aide. Certains ne peuvent pas retourner dans leur pays, car il y a la honte ou des menaces politiques. On cherche donc comment les installer au Mali pour qu'ils ne sombrent pas dans des activités illégales. Il est nécessaire de faire une sensibilisation dans les pays d'origine. Le Père Anselm essaye également de faire respecter la justice par rapport aux migrants mais ce n'est pas sans risque.

Jean Bosco NtibebuwayoJean Bosco NTIBEBUWAYO (Abidjan . 4 mai 2007)

C'est avec un sentiment d'action de grâce que je vous adresse ce petit mot pour vous communiquer la date de mon ordination : c'est le 4 août 2007. Ma première messe aura lieu le lendemain, 5 août. Tout se fera dans ma paroisse d'origine, Mabayi, dans le diocèse de Babanza, au Burundi. C'est Monseigneur Jean Ntagwarara qui présidera. C'est l'occasion de vous remercier pour tout ce que vous avez été pour moi; et de tout ce que la province m'a apporté dans mon cheminement quand je résidais dans la région du Konkodougou dont je garde un bon souvenir. Merci pour votre soutien et que le Seigneur vous bénisse ! Votre frère Jean Bosco.



Merci au Frère Victor Dery

C'est le 20 avril que le Frère Victor Dery a quitté le Mali et son cher diocèse de Kayes pour la ville sainte de Jérusalem. Il participe à la grande session-retraite. Il rejoindra ensuite Rome - il va de ville sainte en ville éternelle - puisqu'il est nommé à la Maison Généralice où l'on s'en doute, de nombreux travaux l'attendent. Lors du pèlerinage national à Kita, un grand merci lui avait été adressé de la part de toute l'Église du Mali pour son dévouement dans le diocèse de Kayes et en particulier à Kita, où il a contribué à rénover toutes les installations du pèlerinage. Il a été très apprécié dans la province où il aura été un temps conseiller pour Kayes. Bonne route Victor et n'oublie pas le Mali quand tu iras prier près du tombeau de Pierre !

Des nouvelles d’ailleurs

ALGERIE : UNE EXPERIENCE A GHARDAÏA

Juste avant de quitter l’Algérie, à la fin de son stage, Guy SAWADOGO nous écrit.

Guy Sawadogo L’apostolat à l’hôpital m’a ouvert les portes des enfants abandonnés. Des enfants parqués dans deux chambres, sans espace de jeu, vivant en permanence comme des malades dans leurs lits. Ils développent une certaine agressivité et une telle violence entre eux, dues sans doute au manque d’affection.

Yasser, l’aîné du groupe, était particulièrement violent et agressif. Mais peu à peu, ce garçon de deux ans et demie a pris une place dans la vie des autres avec qui il vivait. Assez éveillé, il s’attache facilement aux gens et est devenu, avec le temps, une courroie de transmission entre ses frères et sœurs d’infortune et les gens qui se rendent chez eux.

Yasser a su passer de cette volonté de capter tout l’amour et l’affection des autres pour lui seul au partage de tout ce qui lui est donné avec ses frères et sœurs. Lui qui voulait recevoir tous les bonbons pour lui tout seul, être pris dans les bras, est arrivé à donner le premier bonbon à un autre enfant et le bonbon suivant à un autre, quitte à rester sans rien. La première chose qu’il fait maintenant que je me rends chez eux, c’est de m’amener saluer les dames qui s’occupent d’eux et voir les autres enfants. Ensuite seulement, il me demande d’aller jouer avec lui dans la salle de jeux de la pédiatrie. Par son changement, son développement, Yasser m’a montré un autre visage du Christ, qui cherche à semer l’amour autour de lui.

ROME

Didier SAWADOGO nous écrit de Rome en mai 2007

Didier SawadogoMerci pour les nouvelles de la future province Mali-Burkina. Ayant été témoin des débuts hésitants de part et d'autre, je me réjouis de ce progrès. Félicitations aux deux conseils pour le travail accompli. Personnellement, je me retrouve dans la planification et dans la configuration de la nouvelle province. Ici tout va bien. Nous sommes déjà en fin d'année. Que le temps passe vite. Nous nous préparons pour les examens. Salutations fraternelles à tous.

JERUSALEM

Ici tout va bien. Les vacances finissent très bientôt.

Gaétan TiendrebeogoNous recommençons le « clopin clopan » le 22 septembre. Cette année nous avons accueilli deux nouveaux; un Indien et un Burundais. Cela donnera un nouveau souffle au groupe et à la communauté.

Personnellement je suis en bonne forme après la grande retraite. C'était un excellent moment de ressourcement et de discernement sur tel ou tel aspect de mon appel à suivre le Christ comme Missionnaire d'Afrique. J'apprends d'année à année à savoir compter sur Celui qui m'appelle pour m'aider dans ce voyage à sa suite.

Je continue à pratiquer mon arabe ici, mais se faire des amis est plus difficile qu’à Khartoum. Ca viendra.

Dans la session qui va commencer, ce sera l'anglais pour la liturgie et la vie communautaire. Donc une nouvelle adaptation! Un peu de gymnastique, mais pas trop compliquée : le cénacle n'étant pas loin, le don des langues est au rendez-vous.

Jérusalem

Gaétan TIENDREBEOGO



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01 B.P 630, Ouagadougou 01
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Fax : (226) 50 30 64 98
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