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Coronavirus: au Burkina Faso, la reprise des cours s'organise

Une salle de classe vide d'une école de Ouagadougou, le 16 mars 2020. Le coronavirus a mis les écoliers burkinabè en vacances forcées.
Une salle de classe vide d'une école de Ouagadougou, le 16 mars 2020. Le coronavirus a mis les écoliers burkinabè en vacances forcées. OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Au Burkina Faso, où le port du masque est obligatoire dès ce lundi 27 avril, le gouvernement a annoncé des mesures pour la réouverture des classes, même si aucune date n’est encore avancée pour leur réouverture. En attendant, les élèves peuvent suivre les enseignements à distance grâce aux médias et nouvelles technologies, et des masques sont confectionnés. Des mesures jugées insuffisantes par certains parents d’élèves qui doutent de leur efficacité.

Depuis le 16 mars dernier, les écoles, universités et centres de formation sont fermées dans le but de freiner la propagation du Covid-19.

D'ici leur réouverture, douze millions de masques seront confectionnées et mis à la disposition des élèves, des enseignants et du personnel éducatif. Un nettoyage et une désinfection des établissements situés dans les villes ayant connu des cas de coronavirus seront effectués.

En attendant, les élèves suivront leur programme scolaire à distance. Pour Zakaria Sieba,  l’enseignement à distance qui consistera à enregistrer les cours puis à les diffuser sur des médias publics et privés et les applications numériques avec ou sans connexion internet est une bonne initiative. « Je pense que ce sont de très bonnes mesures. Je pense que la priorité, aujourd’hui, c’est d’éviter que la maladie ne se propage ».

Masques et gestes barrière

Le gouvernement prévoit pour la réouverture des classes, la  confection de  12 millions de masques pour les  élèves, enseignants et le personnel administratif. Mesure jugée insuffisante par Mahamoudou Sawadogo qui a à sa charge cinq élèves. « Il ne suffit pas de dire qu’on va rendre disponibles les masques. Uniquement pour les élèves c’est insuffisant. L’enfant qui quitte la maison pour l’école, il croise plusieurs personnes. Donc avec ces personnes, il peut être contaminé, comme il peut contaminer ces personnes ».

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Seyni Nana lui a déjà des doutes sur la bonne application de toutes ces mesures au niveau des écoles. « Ceux qui ont des masques et ceux qui ont des dispositifs de lave-mains ne les utilisent pas comme il se doit et cela peut présager déjà qu’il y aura des difficultés sur le plan pratique en ce qui concerne les élèves ».

Boureima Ouedraogo suggère que l’effort soit porté sur les élèves en classe d’examen. Ce qui permettra un meilleur respect des gestes barrières. Depuis le 09 mars, le pays a enregistré 632 cas de contamination, 453 guérisons et 42 décès.

À lire aussi : L’Afrique face à la pandémie le dimanche 26 avril


■ Premier jour du port du masque

Le port du masque est donc depuis ce lundi matin obligatoire dans tout l'espace public. Obligatoire, mais pas sanctionné. Et ce matin, à Ouagadougou, beaucoup étaient équipés, même si ce n'était pas le cas de tout le monde.

Dans les rues et les lieux publics de la capitale, il y a d’abord ceux qui portent leur masque ou cache-nez. Masque médical, cache-nez en Faso Danfani ou et tissu simple. L’essentiel pour eux est de se protéger contre le virus.

Reportage, le port du masque est obligatoire au Burkina Faso

Le cinéma burkinabè victime du coronavirus

 
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Présidentielle en Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara en plein dilemme 
sur le report du scrutin

| Par Jeune Afrique
Alassane Ouattara lors du conseil des ministres du 8 avril 2020.

Initialement totalement fermé à l’idée de reporter l’élection présidentielle prévue le 31 octobre, le chef de l’État ivoirien a assoupli sa position face à l’évolution de la pandémie de Covid-19. 

Le 8 avril, lors du Conseil des ministres à l’occasion duquel le Code électoral a été adopté par ordonnance, Alassane Ouattara (ADO) avait repoussé l’idée d’un report de l’élection présidentielle prévue le 31 octobre. Le président avait d’ailleurs demandé à ses ministres d’accélérer les opérations électorales une fois la crise sanitaire endiguée.

Vers un report du scrutin ?

Selon nos informations, ADO a par la suite confié à plusieurs de ses proches qu’il pourrait tout de même envisager un report du scrutin pour permettre aux opérations d’enrôlement d’avoir lieu. Il a toutefois précisé qu’il tenait pour le moment à ce que le premier tour se tienne avant la fin de l’année 2020, l’opposition plaidant de son côté pour un report au premier trimestre 2021. Certains membres de cette dernière n’hésitent pas à appeler à une transition politique, puisque le mandat du chef de l’État aurait alors expiré – une idée dont ce dernier ne veut pas entendre parler.

Initialement prévue du 18 avril au 2 mai, la révision de la liste électorale a été suspendue. La Commission électorale indépendante (CEI) a proposé plusieurs solutions pour qu’elle soit organisée d’ici au mois de juin.

 
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Paludisme : le Covid-19 fait craindre une recrudescence des cas en Afrique

| Par
Des habitants du village de Tomali, au Malawi, attendent le coup d’envoi du premier test à grande échelle d’un vaccin contre le paludisme.

Selon l’OMS, le nombre de décès dus au paludisme, maladie parasitaire responsable de près d’un demi-million de morts chaque année, pourrait doubler en 2020 à cause du coronavirus.

Alors que le Covid-19 a déjà fait près de 1 300 morts sur le continent africain, la pandémie pourrait faire bien plus de victimes collatérales. Dans un communiqué du 23 avril, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète d’une recrudescence des cas de paludisme en Afrique subsaharienne, qui concentre 93 % des personnes infectées dans le monde. Selon l’agence onusienne, les perturbations des campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide et la difficulté d’accès aux médicaments antipaludéens pourraient entraîner un doublement du nombre de décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne cette année par rapport à 2018.

Depuis 2000, les efforts des acteurs de la communauté internationale ont permis de sauver 1 million de vies et prévenir plus de 1 milliard de nouvelles infections. Mais avec l’apparition du coronavirus, 769 000 personnes pourraient, dans le pire scénario, succomber à la malaria cette année. Soit un retour à des taux de mortalité observés pour la dernière fois il y a vingt ans.

À quelques semaines du début de la saison des pluies, lors de laquelle le risque de transmission est plus élevé en raison de l’augmentation du nombre de moustiques, nul ne sait combien de pays décideront de poursuivre leurs campagnes de distribution de matériels. « Le personnel médical est focalisé sur la pandémie de Covid-19 aux dépens de la lutte antipaludique, regrette le Dr Abdourahmane Diallo, directeur général du Partenariat RBM, la plateforme mondiale ‘pour en finir avec le paludisme’. Or il s’agit d’une maladie incurable qui tue chaque année des centaines de milliers de personnes depuis des siècles et des siècles ».

Les professionnels de santé redoutent par ailleurs l’impact du coronavirus sur des systèmes de santé déjà affaiblis. En Afrique, plus de la moitié de la population ne bénéficie pas d’une couverture des soins les plus essentiels, selon les données de l’ONG Oxfam. Le continent ne se porte pas mieux au regard des moyens humains, avec moins de 1 médecin pour 10 000 personnes dans la région du Sahel.

7 000 décès d’enfants supplémentaires

Entre 2014 et 2016, l’émergence de la maladie à virus Ebola dans des pays impaludés, notamment la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, avait porté un coup dur aux efforts de lutte contre le paludisme. « L’épidémie avait mis le système de santé de ces pays à terre. Cette fois encore, il y aura un impact sur la prise en charge des patients atteints de paludisme, car le personnel soignant sera mobilisé ailleurs, explique Marc Thellier, responsable du Centre national de référence du paludisme (CNRpalu) français à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Sans compter le nombre de personnes qui redoutent de se faire dépister à cause des risques de transmission », ajoute-t-il.

Rien qu’en Guinée, lorsque sévissait Ebola (entre 2014 et 2016), on a observé dans les établissements de santé 74 000 cas de paludisme en moins par rapport aux années précédentes parce que les patients infectés étaient moins nombreux à venir chercher des soins appropriés et que le volume de traitements antipaludiques dispensés avait diminué, selon une étude publiée dans la revue médicale britannique hebdomadaire Lancet. Plus alarmant encore, 7 000 décès supplémentaires d’enfants de moins de 5 ans – le groupe le plus vulnérable face à la maladie, avec deux tiers des décès – ont été constatés dans les trois pays les plus touchés par Ebola.

À l’époque ministre de la Santé de la Guinée, le Dr Diallo craint qu’une telle situation ne se reproduise avec la progression du Covid-19 : « Les États ne donnent pas tous les mêmes recommandations. Certains ont mis en place des mesures restrictives qui peuvent aussi dissuader les personnes fébriles de consulter. » Le spécialiste insiste sur la nécessité d’une approche régionale pour contrôler une maladie « qui ne connaît pas de frontières ».

Financement « en déclin »

L’Afrique est, de loin, le continent le plus touché par le paludisme. En 2018, six de ses pays ont enregistré à eux seuls plus de la moitié des cas de la planète : le Nigeria (25%), la RDC (12%), l’Ouganda (5%), la Côte d’Ivoire, le Mozambique et le Niger (4% chacun).

Si la mortalité liée à la maladie a chuté de 60 % entre 2000 et 2015, les progrès stagnent désormais. Pis encore, le paludisme repart parfois à la hausse dans certains pays. Entre juin et août 2019, l’Ouganda recensait 1,4 million de cas, soit 40 % de plus que l’année précédente à la même époque. « Nous sommes à un croisement. Si nous relâchons nos efforts, le paludisme va revenir de plus belle », avertissait déjà le milliardaire américain Bill Gates lors d’un sommet consacré à la malaria à Londres, en 2018. Le directeur général de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, dont le frère a succombé à la maladie, déclarait pour sa part qu’« un nouvel élan » était nécessaire, regrettant un financement « en déclin ».

Le dernier rapport de l’OMS souligne en effet le manque d’effort financier en vue de l’éradication de la maladie. Alors que celui-ci était de 3,2 milliards de dollars en 2017, la dotation des gouvernements des pays endémiques et des partenaires internationaux s’est abaissée à 2,7 milliards de dollars l’année suivante. Selon les estimations du Partenariat RBM, 2 milliards de dollars supplémentaires sont nécessaires. « L’argent est le nerf de la guerre pour contrôler la maladie. Or les moyens nécessaires régressent », alerte le Dr Thellier. Des données inquiétantes, d’autant que les moustiques responsables de la malaria sont de plus en plus résistants aux antipaludiques et aux insecticides.

Face à cette menace constante, un projet-pilote de vaccination contre le paludisme a été lancé au Malawi, au Kenya et au Ghana entre avril et septembre 2019. Un « outil prometteur » qui, même s’il n’a pas encore fait ses preuves, pourrait « sauver la vie de dizaines de milliers d’enfants », selon l’OMS.

 
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Les armées américaine et britannique restent au Sahel

Publié le :

Exercice de l'armée américaine dans le Sahel avec des soldats africains.
Exercice de l'armée américaine dans le Sahel avec des soldats africains. ISSOUF SANOGO / AFP

La ministre française des Armées, Florence Parly, est ce vendredi à Pau au 5e Régiment d’hélicoptères de combat (5ème RHC). Ce régiment est déployé au Mali au sein de la force Barkhane. Dans un entretien au journal Sud-Ouest, Florence Parly indique qu’au Sahel les Britanniques et les Américains prolongent leur soutien à la force multinationale.

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Cette décision était très attendue à Paris. Américains et Britanniques restent donc au Sahel, pour le moment. Mais pour la force Barkhane, ce sursis est précieux, tant l’apport des armées anglo-américaines est stratégique dans la lutte contre les groupes armés terroristes.

Si le Pentagone avait ouvertement envisagé ces derniers mois de réduire la voilure en Afrique de l’Ouest, le statu quo demeure. Les Américains vont donc continuer de fournir à la force Barkhane des capacités cruciales de renseignement et de surveillance grâce notamment aux drones, mais aussi du ravitaillement en vol et du transport logistique.

Quant à l’allié britannique, il comble un trou capacitaire bien connu des armées françaises : les hélicoptères lourds. Depuis juillet 2018, la Royale Air Force déploie trois CH647 Chinook et une centaine d’aviateurs au Mali. Le Chinook, hélicoptère doté de deux rotors, permet le transport logistique de grande capacité au plus près des combats. Une élongation qui est le gage d’une grande efficacité sur un territoire aussi vaste.

Reste qu’officiellement, le mandat britannique doit prendre fin prochainement, à l’été 2020.

 
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Togo: l'opposant Gabriel Agbéyomé Kodjo est toujours en garde à vue

L'opposant togolais Gabriel Agbéyomé Kodjo après son vote lors de la dernière élection présidentielle.
L'opposant togolais Gabriel Agbéyomé Kodjo après son vote lors de la dernière élection présidentielle. REUTERS/Luc Gnago

Arrivé deuxième lors de la présidentielle du 22 février, Gabriel Agbéyomé Kodjo revendique toujours la victoire. Après la levée de son immunité de député mi-mars, il a été arrêté à son domicile mardi dernier. L'opposant a passé sa troisième nuit dans les locaux du service central des renseignements et d’investigations criminelles pendant que l’audition des témoins se poursuit.

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Avec notre correspondant à Lomé, Peter Dogbe

Soixante-douze heures après son interpellation, Gabriel Agbéyomé Kodjo est toujours en garde à vue selon le procureur de la République et l’enquête suit son cours.

Fulbert Sassou Attisso, le coordonnateur général de la dynamique Kpodzro et Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, sa porte-parole, ont été entendus comme témoins. Ils doivent retourner au service central des renseignements ce vendredi 24 avril pour signer les procès-verbaux.

Gabriel Agbéyomé Kodjo vient  de passer trois nuits en garde à vue, pendant que des appels à sa libération viennent d'un peu partout. Trois églises, protestantes et catholiques, initient une démarche avec pour objectif de trouver une issue à ce qui apparaît désormais comme une crise politique.

Cette initiative semble être mal acceptée par le gouvernement. « La comédie et la mascarade auxquelles il se livrait, laisseraient indifférents s’il n’avait pas posé des actes pénalement punissables » affirme Gilbert Bawara, ministre de la fonction publique qui prévient en outre que le gouvernement ne se laissera pas attirer dans ces manigances ou un tel engrenage.

[Vos réactions] Togo: quel avenir judiciaire pour Agbéyomé Kodjo?

 
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