Présidentielle en Guinée: la classe politique divisée après l'audit de la Cédéao

Les cartes d’électeurs sont vérifiés dans un centre de distribution, dans le quartier Koloma, à Conakry.

Les cartes d’électeurs sont vérifiés dans un centre de distribution, dans le quartier Koloma, à Conakry.
 RFI/Carol Valade
Texte par :RFISuivre
3 mn

Les réactions se multiplient après l’audit du fichier électoral par trois experts de la Cédéao. Le camp de la majorité présidentielle se dit satisfait. Mais l’opposition guinéenne est plus méfiante quant à la fiabilité de cette liste électorale.

Avec notre correspondant à Conakry, Mokhtar Bah

L’audit du fichier électoral guinéen par trois experts de la Cédéao a abouti à la radiation de « faux électeurs », des mineurs, des personnes décédées et des doublons. Le parti au pouvoir s’en félicite, et invite tout le monde aux urnes pour l'élection présidentielle du 18 octobre prochain.

« La Cédéao, en donnant son quitus, fournit la preuve que notre pays est réellement sur la bonne voie. Cela nous satisfait et je crois que cela satisfait ceux qui vont à l’élection présidentielle », se réjouit Malick Sankon, membre du Bureau exécutif du RPG au pouvoir. Pour lui, le fichier électoral est « bon » et les élections pourront « se tenir, comme c’est prévu » le 18 octobre. « Nous avons toujours souhaité que l’élection soit inclusive. Alors, tout ce qui peut rassurer ceux qui partent dans la compétition, cela nous fait plaisir », conclut-il.

De son côté, l’opposition émet des réserves sur le travail des experts. « Plus de 50 % des électeurs qui sont dans le fichier guinéen ne sont pas enregistrés sur la base d’une pièce d’identité fiable », critique Cellou Baldé, vice-président de la Commission électorale de l’UFDG, principal parti d’opposition.

Dérapages

Selon lui, il y avait du travail à faire en amont. « Si la Cédéao avait fait un travail sérieux dans l’accompagnement technique de la Céni, les listes devraient être validées, affichées, le contrôle des inscriptions fait, et après cela, les cartes d’électeurs [devraient être] imprimées pour permettre à ce que tout citoyen guinéen en âge de voter, qui est correctement inscrit, puisse avoir sa carte électorale ».

La campagne électorale qui avait timidement commencé, a connu quelques dérapages ces derniers jours, avec des affrontements entre militants rivaux en Haute-Guinée.