Guinée : le parti au pouvoir désignera son candidat à la présidentielle début août

| Par Jeune Afrique
Alpha Condé, au Palais présidentiel de Conakry.

Le RPG arc-en-ciel devrait désigner le 5 août, lors d’une convention nationale, son candidat à la présidentielle. De leur côté, la Cedeao, l’UA et les Nations unis ont tenté de jouer les médiateurs avec l’opposition guinéenne.

Selon nos informations, les délégués régionaux désigneront le 5 août, au siège du parti à Gbessia, le candidat du RPG arc-en-ciel à la présidentielle. Selon toute vraisemblance, leur choix devrait se porter sur le président sortant Alpha Condé.

Ces mêmes délégués régionaux seront élus la deuxième quinzaine de juillet par ce parti. Le chef de l’État souhaitant respecter le calendrier fixé par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), les électeurs devraient donc être convoqués aux urnes le 18 octobre.

D’ici au premier tour de l’élection et pour tenter de jouer les médiateurs avec l’opposition, la Cedeao – représentée par le général Francis Béhanzin –, l’Union africaine (UA) et les Nations unies ont échangé le 3 juillet avec une délégation de la mouvance présidentielle, conduite par le ministre d’État Naby Youssouf Kiridi Bangoura.

Étaient également présents Aboubacar Sylla, ministre d’État et président de l’Union des forces du changement (UFC), Mouctar Diallo, ministre de la Jeunesse et président du mouvement politique Nouvelles Forces démocratiques (NFD), et Domani Doré, députée et porte-parole du RPG arc-en-ciel.

Le lendemain, le 4 juillet, ces mêmes acteurs internationaux se sont entretenus à distance avec l’opposition, réunie au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Si Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Ousmane Kaba (Padès), Abdoul Kabèlè Camara, ancien ministre de la Défense et président du Rassemblement guinéen pour le développement (RGD), Abdourahmane Sanoh, coordinateur du FNDC, et l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté – depuis son domicile parisien – ont répondu à l’appel, ils ne fondent pas grand espoir sur la Cedeao, qui, selon eux a « fermé les yeux » sur le double scrutin de mars 2020.

Un dialogue de sourds ?

Si, au cours de cet entretien, le camp présidentiel a défendu la position du chef de l’État, Alpha Condé, en exprimant sa volonté d’ouvrir une discussion avec l’opposition, il s’est par ailleurs montré ferme. « On ne peut négocier que ce qui est négociable. En outre, nous ne pouvons pas revenir sur le référendum, ni sur les législatives. L’opposition doit accepter la nouvelle Constitution », a-t-il fait savoir.

De son côté, le FNDC a mentionné qu’il refusera tout dialogue tant qu’Alpha Condé n’abandonnera pas son projet de troisième mandat. Une requête rejetée par la mouvance présidentielle, qui a rappelé qu’il n’y a pas de débat dès lors que le parti n’a pas encore désigné son candidat.