Mauritanie: le climat reste lourd
après la victoire contestée du général Ghazouani

Un mouvement de colère a éclaté dans les quartiers populaires de Nouakchott au lendemain de la présidentielle en Mauritanie, le 23 juin 2019.
© RFI/Paulina Zidi

En Mauritanie, l’élection présidentielle a été remportée par le candidat du pouvoir mais cette victoire est contestée par l'opposition. Lundi soir, des accrochages ont encore eu lieu avec les forces de sécurité. Deux candidats affirment que leurs QG ont été saccagés par ces mêmes forces de l'ordre.

Routes barricadées, pneus brûlés, des briques sur le goudron et la chaussée : les stigmates des manifestations de ce lundi sont encore visibles ce matin, devant le siège de campagne des militants anti-esclavagistes de Biram Dah Abeid et de Kane Hamidou Baba, de la coalition Vivre ensemble.

« Un candidat qui se proclame gagnant au premier tour ; on ferme la Céni ensuite, alors que la Céni n’a pas encore terminé son travail de décompte : c’est ce qui a provoqué les réactions spontanées des électeurs, qui refusent un coup d’État », estime Mohamed Ould Maouloud, l’un des candidats de l’opposition.

Les sièges de campagne des deux candidats sont désormais fermés. Contacté par RFI, le porte-parole de Biram Dah Abeid justifie cette fermeture provisoire des locaux par une forte odeur de gaz lacrymogène. La zone est toujours quadrillée par la police, mais à distance.


■ Le silence du général Ghazouani

Et au milieu du bruit, un silence qui détonne : celui du candidat élu. Le général à la retraite, Mohamed Ould Ghazouani, avait annoncé sa victoire avant même que la Commission électorale ne le fasse. Mais depuis, c’est le silence radio.