Transports : au Burkina Faso, des chantiers majeurs engagés pour désenclaver le pays

| Par

Des voies de contournement de la capitale à la liaison ferroviaire avec le Ghana, en passant par l’autoroute Ouaga-Abidjan, les chantiers pour améliorer les transports n’ont jamais été aussi nombreux au Burkina Faso.

À la fin de mars, le président Roch Marc Christian Kaboré inaugurait la route inter-États Koupéla-Bittou-Cinkansé-frontière du Togo (la nationale 16). Les travaux, dont le coût s’élève à plus de 100 milliards de F CFA (près de 152,5 millions d’euros), ont porté, entre autres, sur la réhabilitation de plus de 150 km de route et de six ponts, la construction d’un péage à Cinkansé, l’aménagement de 14 km en 2×2 voies dans les agglomérations traversées.

La modernisation de cet axe, qui permet d’améliorer considérablement le trafic entre le Burkina et Lomé, son principal port d’approvisionnement, est emblématique des chantiers engagés pour désenclaver le pays et doper ses échanges intracommunautaires. Le programme d’investissement routier de l’État prévoit une enveloppe globale de 250 milliards de F CFA pour l’année 2019, dont 128 milliards mobilisés au titre du Fonds spécial routier (FSR).


>>> À LIRE – Au Burkina Faso, les travaux de l’autoroute de contournement de Ouagadougou sont lancés


Des chantiers majeurs

Parmi les chantiers majeurs en cours : la route nationale Ouagadougou-Fada-Ngourma (125 milliards), le boulevard circulaire Tengsoba, à Ouaga (28 milliards), et l’autoroute de contournement de la capitale (185 milliards). Confié au groupe burkinabè Ebomaf, ce projet a démarré dans le village de Yimdi (banlieue ouest) et s’étendra sur un linéaire de 125 km, avec un tronçon nord (pour rejoindre les routes de Bobo et celles de Ouahigouya) et un tronçon sud (pour rejoindre Fada et Pô).

C’est à la China Harbour Engineering Company qu’a été attribuée, pour un montant estimé à 200 milliards de F CFA, la réalisation du premier tronçon burkinabè de l’autoroute Ouaga-Abidjan (1 200 km au total). Côté ivoirien, 240 km ont déjà été réalisés et 110 km sont en cours d’exécution. Côté burkinabè, les travaux devraient démarrer cette année, mais ce planning reste tributaire des assises de la commission mixte Chine-Burkina, censée faire l’arbitrage parmi les projets prioritaires et dont la réunion dépendra, entre autres, de la prise de fonctions des ambassadeurs des deux pays.

Or le Burkina n’a pas encore désigné son représentant à Pékin. « Dès que le projet sera retenu, nous sommes prêts à lancer les travaux de la première phase entre Ouagadougou et Pouni, près de Koudougou, à 100 km de la capitale, dans le Centre-Ouest », assure le ministre des Infrastructures, Éric Bougouma. « Le choix de réaliser ce projet par tronçons vise à tenir compte des capacités de financement et de remboursement », poursuit l’ancien banquier (surnommé « bulldozer » par ses concitoyens).

Le chantier de la voie ferrée entre Ouagadougou et Accra-Tema doit commencer cette année

Vers le port de Tema

Sur le front de l’interconnexion ferroviaire, le Burkina et le Ghana (qui représente entre 25 % et 30 % du volume des importations du Faso) mettent les bouchées doubles pour que le chantier de la voie ferrée entre Ouagadougou et Accra-Tema commence cette année. Au Burkina, la ligne passera notamment par Kombissiri, Bagré, Zabré, Pô, jusqu’à la ville frontière de Paga (soit un tracé d’environ 320 km). Au Ghana, elle desservira ensuite Tamale, Yendi, Ho, le port fluvial d’Akosombo et Accra, avec pour terminus le port de Tema (soit plus 800 km).

Douze soumissionnaires ont été retenus dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt pour la réalisation et l’exploitation du projet, qui doivent maintenant formuler leurs offres techniques et financières.