Un projet ferroviaire pour désenclaver le Mali

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Le 14 février, la Chambre des mines du Mali a signé avec le bureau d’étude et de conseil en ingénierie et en recherche appliquée (Cira) une convention lui confiant des études de préfaisabilité sur un projet de voies ferrées sur 4 740 km, reliant Kidal à Conakry, Dakar et San Pedro.

Le projet arrivera un peu tard pour les 498 cheminots maliens de Transrail privés de salaire par la fermeture du chemin de fer Bamako-Dakar et surtout pour les sept morts que comptent leurs grévistes de la faim, mais il « fait rêver » Abdoulaye Pona, le président de la Chambre des mines du Mali : 4 740 km de nouvelles voies ferrées, dont 3 240 au Mali, pour relier Kidal aux ports de Conakry (Guinée), Dakar (Sénégal) et San Pedro (Côte d’Ivoire).

« Depuis trois ans, nous travaillons à désenclaver notre pays, qui regorge de matières premières comme l’aluminium, le fer ou l’uranium, assure Abdoulaye Pona. Ces voies ferrées permettraient d’exploiter de nouvelles mines et d’acheminer leur production vers les trois ports, mais aussi de transporter des marchandises et des passagers à 120 km/h. »

Un coût estimé à 14 milliards de dollars

Pour concrétiser ce « rêve », le 14 février, la Chambre des mines a signé avec le bureau d’étude et de conseil en ingénierie et en recherche appliquée (Cira), de Seydou Coulibaly, une convention confiant à celui-ci des études de préfaisabilité portant sur quatre axes. Le premier irait de Koulikoro à Dakar et desservirait Bamako, Kayes et Diboli.

Le second partirait de Bamako et descendrait vers le port de San Pedro, via Bougouni, Kadiolo, Odienné et Man – « ce projet est déjà soutenu par l’Uemoa », rappelle Abdoulaye Pona. Le troisième relierait Bamako à Conakry, via Bougouni et Kankan. Le quatrième irait de Bamako à Kidal, via Ségou, Djenné, Mopti, Tombouctou et Gao.


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Nous ne voulons pas de sociétés chinoises qui imposent leur main-d’œuvre et leur technologie, et nous espérons que les entreprises françaises les plus compétentes se porteront candidates

Afin de ne pas dépendre d’un seul pays et de diversifier les ports qui exporteront les minerais, Abdoulaye Pona n’entend sacrifier aucun des quatre projets, et ce malgré leur prix.

« Nous cherchons des partenaires privés pour réaliser ces infrastructures, dont le coût est estimé à 14 milliards de dollars. Le retour sur investissement devrait être effectif en moins de vingt ans. Nous ne voulons pas de sociétés chinoises qui imposent leur main-d’œuvre et leur technologie, et nous espérons que les entreprises françaises les plus compétentes se porteront candidates », souligne le président de la chambre consulaire, qui vient de recevoir un premier candidat… Alors que les études de préfaisabilité ne seront bouclées que dans six mois.