Zone CFA: augmenter les recettes fiscales
pour mieux financer le développement

Des francs CFA.
© RFI/Paulina Zidi

La seconde réunion semestrielle des ministres des Finances des pays de la zone franc s’est tenue à Paris. La croissance dans cet ensemble qui regroupe quinze pays d’Afrique Centrale, d’Afrique occidentale et les îles Comores, ne peut pas encore permettre un véritable décollage économique, selon un rapport de la Banque de France. La réunion d’hier a identifié l’augmentation des recettes fiscales, comme étant nécessaire afin que les pays concernés puissent mieux financer leur développement.

Pour financer leur croissance et réduire l’endettement, les pays de la zone franc ont besoin de mobiliser plus de recettes fiscales. 20% du PIB d'ici deux ans, au lieu de 15% aujourd’hui, c'est l'objectif que se sont fixé les huit pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

« Nous avons établi un plan d’action qui a plusieurs volets. Il y a un volet d’harmonisation des pratiques fiscales pour que les entreprises ne profitent pas des divergences de politique fiscale pour ne payer nulle part finalement ; il y a également tous les chantiers que nous avons sur la modernisation de l’administration fiscale et aussi de la gestion des exonérations qui sont généralement données aux groupes internationaux qui viennent investir dans la région », explique Romuald Wadagni, ministre béninois de l’Economie et des finances.

Le contraste entre les deux parties composant la zone CFA reste. Avec une croissance de 6,7% l'année dernière pour l'UEMOA contre une contraction de 0,1% dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac).

Mais dans cette région, il y a eu pourtant quelques avancées en matière de recettes fiscales, selon Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la Banque centrale de cette zone : « Nous constatons qu’en moyenne sur cinq ans, le taux de pression fiscale dépassait de 9 à 12% en 2018. Sur cette période, le cas qui illustre bien cette progression, c’est celui d’un pays qui est passé de 4 à 9% ».

Concernant les exonérations fiscales accordées aux entreprises, les pays de la Cémac sont en train de supprimer celles qui sont considérées comme ayant été accordées de manière illégale.