Nouvelle Constitution au Tchad:
l'opposition boycotte l'Assemblée nationale

L'Assemblée nationale tchadienne à Ndjamena.
© AFP / Issouf Sanogo
 

Au Tchad, l'opposition annonce qu'elle se met en congé de l'Assemblée nationale pendant deux semaines. Deux semaines, c'est le temps qu'il faudra à la commission spéciale, installée ce lundi,  pour examiner et faire adopter le projet de Constitution devant permettre au pays d'entrer dans une IVe République. Pour l'opposition qui a boycotté la séance, c'est une question de constance.

C’est une Assemblée nationale monocolore ou presque qui a adopté ce lundi la résolution mettant en place la commission spéciale chargée de requérir les amendements aux projets de Constitution, et qui devrait aboutir à la mise en place d’une nouvelle République. Pour le député de la majorité, Djidengar Ndjendi Bassa, l’opposition est rétive aux changements : « Je trouve que c’est normal. Nous sommes à un virage décisif de l’histoire de notre pays. Nous voulons mettre en place une IVe République. C’est un changement. Un changement, ce n’est pas tout le monde qui opte pour le changement ».

Mais pour le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, c’est par devoir politique que l’opposition refuse de participer à un jeu où les dés sont déjà pipés : « Nous connaissons très bien la machine infernale qui a été lancée contre nous et contre la population tchadienne. Déby veut les pleins pouvoirs. Il ne se satisfait pas de ce qu’il a obtenu jusqu’ici. Il a une majorité écrasante à l’Assemblée nationale, il fera ce qu’il voudra. Nous allons faire de la figuration. Et je peux vous assurer qu’en la matière, il n’y a pas de chaise vide parce que si la chaise était vide, on n’aurait pas parlé de nous. C’est parce que justement on a posé un acte majeur que la population approuve, que nous avons décidé de ne pas aller à l’Assemblée nationale pendant les deux prochaines semaines où ces questions vont être débattues ».

Le nouveau projet sera adopté le 30 avril prochain par le Parlement pour une promulgation début mai. Pour l’opposition, il faut passer par un référendum pour mettre en place une République, au lieu de se contenter d’un simple vote par une Assemblée nationale dont le mandat est arrivé à terme depuis trois ans.