Grève au Tchad: sixième semaine de mobilisation
pour les fonctionnaires

Le paiement des salaires des fonctionnaires est un problème récurrent au Tchad. Ici, des enseignants manifestent en 2007.
© AFP PHOTO/SONIA ROLLEY
 

Au Tchad, les travailleurs entament ce lundi 5 mars la sixième semaine de grève sèche et illimitée pour protester contre les mesures d'austérité décidées par le gouvernement pour faire face à crise financière. Jeudi, le chef de l'Etat a reçu les représentants des syndicats pour les persuader de reprendre le travail. Sans convaincre. Samedi dernier après une assemblée générale de restitution, les travailleurs ont dit non à l'appel à la reprise du travail par le chef de l'Etat.

La cour de la Bourse du Travail de Ndjamena était pleine samedi 3 mars, à l’occasion de l’assemblée générale extraordinaire convoquée par la plateforme revendicative, qui regroupe la plupart des enseignants, le personnel de la santé et les fonctionnaires des autres secteurs de l’administration publique mobilisés dans le mouvement de protestation et de défense des services publics tchadiens.

Les travailleurs, informés de la rencontre jeudi dernier, entre le chef de l’Etat, Idriss Deby, et les représentants des syndicats, sont venus nombreux pour entendre le compte-rendu du porte-parole de la plateforme syndicale revendicative. « Il a tout fait pour que les travailleurs aient au moins deux repas par jour, pour éviter que tous les jeunes chôment et n’aillent pas intégrer massivement… Et nous sommes passés de 30 000 fonctionnaires à 92 000. Il nous demande d’accepter les mesures pour redresser la situation », explique Barka Michel, président de l'Union des syndicats tchadiens.

Après la bronca de protestation, ils répondent : « C’est maintenant que la guerre commence ! ». Finalement, les travailleurs du secteur public décident de poursuivre à partir de ce lundi 5 mars la grève sèche et illimitée pour la sixième semaine de suite. Et pour la plupart des syndicalistes, il faut passer de la grève passive, qui consiste à refuser simplement de travailler, à une grève active.