Côte d’Ivoire: débrayage des services administratifs dans le pays

Vue d'Abidjan le 31 août 2015 (photo d'illustration).
© Jose Cendon/Bloomberg via Getty Images
 

Depuis lundi, un mouvement de grève est observé dans différentes préfectures, sous-préfectures, conseils généraux, mairies et autres services administratifs de Côte d'Ivoire. Un débrayage d'une semaine des agents du ministère de l'Intérieur à l'appel de leur syndicat qui dénonce la non-application de certaines résolutions concernant leurs conditions de travail.

Selon le syndicat qui a lancé ce mouvement de grève, ils sont près de 18 000 fonctionnaires concernés par une petite dizaine de revendications dans tout le pays. Cela va d'indemnités d'astreintes réclamées, au paiement d'indemnité de logement pour les cadres des préfectures et sous-préfectures. Plus étonnant, le syndicat réclame aussi la tarification des actes lorsque leurs concitoyens viennent chercher en préfecture un certificat de naissance ou de mariage par exemple.

« Les gens ne disent rien »

 

« Quand vous partez dans une sous-préfecture pour établir un extrait de naissance, en plus du timbre que vous achetez, on vous fait payer encore de l’argent parallèle et il n’y a même pas de reçu. Et là, cela prouve que cet argent passe dans la poche d’un individu. Les gens ne disent rien parce qu’ils se disent peut-être que c’est normal que ça se passe. Les gens ne savent pas qu’ils sont en train d’être grugés. Que ce prix soit uniformisé sur le territoire national et que l’argent rentre dans la caisse de l’Etat », justifie en effet Yves Désiré Séry, le secrétaire général du Syndicat national des agents du ministère de l'Intérieur de Côte d'Ivoire (Synamici).

Autre revendication, la cotisation à la sécurité sociale pour les employés de maison au service du corps préfectoral : « Ils sont les cuisiniers, le blanchisseur, le serveur, ceux-là marchent sur le budget général de l’Etat, et ils ont même un bulletin de salaire, ils ont un matricule. Mais malheureusement quand ils vont à la retraite, ils n’ont pas de pension. C’est déplorable ».

Des anomalies soulevées

Par cette grève et leurs revendications, les syndicats soulèvent un certain nombre d'anomalies pour le moins étonnantes pour des fonctionnaires de l’Etat. Les fonctionnaires en grève jusqu'à dimanche attendent toujours de rencontrer un représentant du ministère de l'Intérieur dont ils relèvent.