A la Une: l'attaque contre une église en France

 
© AFP/Pius Utomi Ekpei
 

Un prêtre égorgé dans son église hier matin à Saint-Etienne-du-Rouvray, dans le nord-ouest de la France par deux jihadistes se réclamant de l’organisation Etat islamique : l’émotion est grande sur le continent.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a présenté hier sa « profonde compassion » à la France et a « réaffirmé l’engagement du Mali aux côtés de la France à lutter efficacement contre le terrorisme et l’extrémisme religieux. »

L’émotion est grande également dans la presse.

Pour le quotidien Aujourd’hui à Ouaga, « en frappant la France deux fois en l’espace de deux semaines, l’EI espère l’avènement d’une guerre religieuse, l’une des guerres les plus dangereuses, meurtrières, et difficiles à arrêter. A en mesurer par l’onde de choc, ressentie en Europe, en Amérique et en Afrique, surtout que le principal de l’église de St-Etienne-de-Rouvray, est un Congolais, l’abbé Auguste Moanda Phuati, et que nombreuse est la communauté africaine qui vient prier dans cette Eglise de Normandie, l’onde de choc donc pourrait avoir des conséquences terribles. D’Abidjan à Ouaga, en passant par Brazza et Kinshasa, le meurtre du vieil homme en soutane a provoqué la sidération, si ce n’est la colère qui le dispute à l’incompréhension. Non content de mettre à mal la laïcité, pilier de la République, l’EI tente de formater les esprits à un affrontement confessionnel. »

« Il faut savoir raison garder, renchérit Le Pays, pour ne pas jouer le jeu des djihadistes qui, on le sait, depuis des lustres, font des pieds et des mains pour rallier tous les musulmans à leur cause, afin de provoquer une guerre de civilisations que tout le monde redoute. (…) Mieux vaut faire "bloc face à une telle attaque barbare", pour emprunter l’expression du Premier ministre, Manuel Valls. (…) Rappelons-nous le groupe islamiste Boko Haram au Nigeria qui, dans sa furie, s’en prend aveuglément aussi bien aux églises qu’aux mosquées, empêchant désormais toute lisibilité dans ses actions. Restons donc unis ! C’est à ce prix que nous pouvons vaincre l’ennemi commun. »

 

Le retour du vieux lion

A la Une également, le retour de l’opposant Etienne Tshisekedi à Kinshasa… Après deux années d’exil en Belgique pour raisons médicales, l’opposant historique devrait arriver par avion privé à la mi-journée à l’aéroport de Ndjili.

« La police de Kinshasa a pris des mesures drastiques », pointe le site d’information congolais DirectCD. Seulement 15 personnes seront autorisées à accéder à l’intérieur de l’aéroport. Quarante personnes pourront prendre place devant les bâtiments. Et les sympathisants de l’UDPS seront cantonnés au-delà de la chaussée.

Comment analyser ce retour ? Pour le site guinéen Ledjely.com, « si la convergence de vues entre les opposants est bâtie autour de l’exigence exclusive et absolue du départ de Joseph Kabila, le retour d’Etienne Tshisekedi sera plutôt une opportunité pour l’opposition. En effet, en l’absence de Katumbi, l’arrivée du vieux lion peut aider à "réénergiser" le camp des opposants. La flamme de la contestation pourra ainsi être entretenue (…). Pour le pouvoir, cette perspective est d’autant plus inquiétante qu’Etienne Tshisekedi passe pour un vieux routier qui a plus d’une stratégie dans sa gibecière. »

 

Libérez Jean Bigirimana !

Enfin, l’inquiétude grandit à propos du sort du journaliste burundais Jean Bigirimana… Au cinquième jour de la disparition inexpliquée du journaliste, le directeur du Groupe de Presse Iwacu, Antoine Kaburahe, lance un appel aux autorités burundaises. « Ce que nous demandons relève du droit, mais aussi de l’humanité, écrit-il. Jean Bigirimana n’est pas un criminel. Au chômage depuis quelques mois, cet ancien journaliste de la Radio Rema venait d’être recruté par Iwacu. Licencié en droit, garçon discret, travailleur, Jean est un père de famille. Que ceux qui le détiennent pensent à ses deux petits garçons et sa jeune épouse. Cette famille vit dans l’angoisse depuis 5 jours. Au nom de tout le Groupe de Presse Iwacu, implore encore Antoine Kabuhare, au nom de sa famille, nous demandons que la vie de Jean Bigirimana soit préservée et qu’il puisse recouvrer sa liberté. »