Témoignages

 

Kiye 2020
L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°82 du vendredi 09 octobre 2020, 27e semaine des Temps ordinaire
« Ceux qui se réclament de la foi sont bénis avec Abraham, le croyant » (Ga 3, 96-14)
Textes du jour: 
Première Lecture : (Galates 3 7–14
 Évangile : (Luc 11 15–26)
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso
Frères et sœurs en Christ, ce vendredi 09 octobre 2020, l’Eglise nous propose de faire mémoire de saint Denis, évêque, et ses compagnons, martyrs (†~258). La liturgie de ce jour nous invite à réfléchir sur le principe qui guide nos actions quotidiennes et les conséquences qui en découlent. Est-ce la foi ou la peur de la loi ?
Chers frères et sœurs en Christ, pas plus tard que hier, l'apôtre Paul s'exclamait devant le comportement des Galates au sujet de la foi, au regard de toute la richesse de grâces qu’ils ont reçu dans le Christ,  disant : « Galates stupides, qui donc vous a ensorcelés ? » (Gal 3, 1). Parce que, faisait-il remarqué, les Galates, devenus croyants dans le Christ, ne vivaient plus selon la foi mais plutôt selon la chair avec tout le poids de la corruption de la chair.
Aujourd'hui, il nous révèle  de façon claire, les conséquences de ce détournement, de cette vie selon la chair lorsque l’on ne vit pas selon la foi mais dans la peur de la loi. Dieu n’est plus le Maître et le principe premier de nos actions  mais les mortels. Ces Galates aujourd’hui, c'est nous ; c’est chacun de nous. L'apôtre Paul veut nous rendre responsables de nos actes, nous demandant de rentrer en nous-mêmes pour voir si nos actions sont édictées par la foi ou bien par des lois temporelles, souvent fondées sur des bases égoïstes?
Bien-aimés dans le Seigneur, force est d'avouer qu'aujourd'hui nous sommes nombreux qui craignons les hommes par les lois temporelles plutôt que de craindre Dieu. Nous avons peur de poser tel ou tel acte non pas parce que c’est mauvais devant Dieu mais par peur de l’autorité de l’Etat, de la police qui malheureusement ne voit pas dans le secret. La conséquence est que l’homme se cache toujours pour faire le mal. Pour tuer, avorter, critiquer, commettre l’adultère, la fornication, voler etc. Nous sommes loin de craindre la face de Dieu qui scrute les cœurs et les reins, ce Dieu qui voit dans le secret, avant même qu’une idée ne traverse la pensée d’une personne, il la voit. Ce législateur qui a le pouvoir de tuer et le corps et l’âme, et de jeter dans la géhenne, nous l’ignorons. La foi quant à elle, conduit à Le savoir présent dans notre vie en tout temps et en tout lieu ; à agir tenant compte de sa présence à nos côtés. Cela rend l’agir humain responsable et juste, à l’exemple d’Abraham qui crut à Dieu, et fut regardé comme juste. (Gal 3, 6)
Oui chers frères et sœurs en Christ, nous craignons plus, ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l'âme. Voilà le sens de cette lettre de Saint Paul aux Galates et à nous aujourd'hui. Et la conséquence de cette façon de faire, il nous la révèle lorsqu'il dit que : «  ceux qui se réclament de la pratique de la Loi, ils sont tous sous la menace d’une malédiction... » Il veut par-là, souligner le caractère oppressif et hypocrite de la loi et nous trahi devant Dieu, Maître de l’existence.  Ainsi poursuit Saint Paul, «  Il est d’ailleurs clair que par la Loi personne ne devient juste devant Dieu. »
 Ce dernier en effet, a créé l'homme libre afin qu'il puisse, par un dédoublement de sa conscience, appréhender le fondement de son existence, aimer et servir son Créateur, et par-là, sauver son âme. La foi en effet, naît dans le contexte d'une conscience libre qui opère des choix relatifs à sa raison d'être. La vie selon la foi qui permet de sentir Dieu avec nous en tout temps et en tout lieu, nous donne de voir la main de Dieu à l’œuvre dans le monde. De nous épargner du péché de ces juifs dans l’évangile qui voyaient dans l’engagement de Jésus, la force démoniaque, disant: «Il chasse les démons avec l’aide de Béelzéboul, le chef des démons ! » (Lc 11, 15)
Demandons la grâce de la foi qui rend l’agir humain responsable et juste, grâce à une conscience de la présence réelle de Dieu dans sa vie, en tout temps et en tout lieu, inspirant son agir. Amen
 
"En vérité je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre." (Lc 21, 1-4)
 
 
L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou du lundi 12 octobre 2020
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
Textes du jour :
1ère Lecture : Galates 4, 22-24.26-27.31 – 5, 1
Évangile : Lc 11, 29-32
« À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas » (Lc 11, 29-32)
Pourquoi Jésus tient-il ces propos et de quelle génération s'agit-il si ce n'est pas la nôtre ? Voilà les deux questions que nous pouvons nous poser face à cet évangile de Luc 11, 29-32.
Oui chers frères et sœurs en Christ, l'exigence de la conversion n'est un secret pour personne dans l'église du Christ qui ne veut perdre aucun de ceux que son Père lui a confiés. D'où, tout l'enjeu de cette série d'exhortations morales que nous entendrons toute semaine dans la lettre aux Galates. L'apôtre Paul s'investit à les inviter à revenir au Seigneur, en se laissant conduire non par la chair avec ses convoitises mais par l'esprit qui inspire les réalités d'en haut, garanties pour leur salut. Cette démarche couronne sans détour, toute la mission du Christ, envoyé pour nous faire faire ce voyage de la chair à l'esprit, pour nous apprendre à vivre selon l'esprit. Il est venu nous restituer la liberté des fils et filles de Dieu, la liberté de la prison de la chair. Jésus devient ainsi, non seulement l'initiateur d'une nouvelle humanité, mais aussi et surtout l'incarnation et l'inspirateur des valeurs d'une nouvelle humanité. Vivre en lui et dans lui, c'est devenir également participant de cette nouvelle humanité qu'il est venu inaugurer. Et à ce point, on n'a plus à chercher d'autres signes tellement il incarne l'idéal d'une humanité sans  cesse renouvelée et à laquelle tout le monde aspire.
C'est cette affirmation forte que nous retrouvons dans la première lecture de ce jour, dans cette image de deux femmes  qui symbolise les deux Alliances: celle du mont Sinaï et celle que nous avons dans le Christ, représentée par la Jérusalem d'en haut. Le Christ est venu faire de nous des participants de la nouvelle alliance, les fils et filles de la femme libre, en raison d'une promesse; des fils et filles membres de la Jérusalem d’en haut qui est notre mère. Ainsi donc frères, conclue Saint Paul, "nous ne sommes pas les enfants d’une servante,
nous sommes ceux de la femme libre." Et comme nous portons en nous l'ADN de la femme libre, la Jérusalem d'en haut,  nous devons vivre conformément à cette constitution génétique (ADN) que nous portons en nous. Autrement dit, nous devons vivre  des réalités d'en haut pour authentifier notre appartenance à cité Céleste, notre appartenance au Christ. 
Oui frères et sœurs en Christ, il ne nous sera donné autre signe que celui de Jonas, ce prophète envoyé pour annoncer la conversion des Ninivites. Pour dire que le Christ ne nous demande rien d'autre que de nous convertir, de nous détourner des tendances de la chair et vivre sous l'impulsion de l'esprit qui inspire les valeurs d'en haut. Pour ce faire, nous sommes sans cesse invités à être des témoins des valeurs du Royaume des Cieux. La nature corruptible peut nous tirer vers le bas, mais lorsque nous prenons conscience que nous sommes citoyens de la Jérusalem d'en haut et que nous devons agir conformément aux réalités d'en haut, la grâce du très haut viendra au secours de notre désir d'agir selon les exigences d'en haut. Amen.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'Afrique (Père Blanc)
Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
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Le fils de l'otage Sophie Pétronin dit rester prudent mais garde l'espoir d'une libération

                                Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de l'otage française au Mali Sophie Pétronin.
                                                     
                                Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de l'otage française au Mali Sophie Pétronin.
 AFP Photos/Thomas Samson
Texte par :RFISuivre
4 mn

Au Mali, toujours pas d'annonce officielle concernant la libération de la Française Sophie Pétronin, enlevée à Gao il y a près de 4 ans. Pour ses proches, c'est encore l'attente. Sébastien Chadaud-Pétronin s'est exprimé sur RFI. Son fils est arrivé à Bamako ce mardi après-midi, pour pouvoir être présent en cas de libération de sa mère.

Avec notre correspondant à Bamako,  Serge Daniel

Pour expliquer la non-libération des otages dans la journée de ce mardi, une source proche du dossier explique que la machine plutôt huilée a enregistré des ratés. Certes le Mali a accepté la principale revendication des ravisseurs, à savoir vider ses prisons de jihadistes aux arrêts. Plusieurs dizaines de prisonniers ont été ainsi remis à l’air libre et conduits en partie par avion à l’intérieur du pays. Parmi elles, des auteurs d’attentats sanglants au Mali et dans des pays de la sous-région.

Mais dans le grand désert malien, le grain de sable serait survenu au niveau de la coordination entre ravisseurs et médiateurs. Les premiers utilisent une ruse de Sioux, et la moindre suspicion ralentit les opérations de libération.

Ensuite, des questions émergent : généralement, pour des raisons de sécurité, les otages ne sont pas tout le temps ensemble. Y a-t-il eu des problèmes pour les regrouper ? Y a-t-il eu un problème de logistique au dernier moment ? En attendant, Sébastien, le fils de l’otage français Sophie Pétronin, est arrivé à Bamako alors que la famille et les très nombreux partisans de Soumaïla Cissé sont mobilisés. Tous entament une nouvelle journée d’espoir.

S’il y a une petite chance qu’elle puisse sortir de cet enfer, il faut que je m’avance vers elle au maximum (…) On croise les doigts, car on ne sait toujours pas si ça va s’arrêter, il faut qu’on reste prudents….

Sébastien Chadaud-Pétronin

[Tribune ] Le Sénégal sur la voie de la gastrodiplomatie

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Mis à jour le 07 octobre 2020 à 09h31
 
 

Par  Téguia Bogni

Chargé de recherche au Centre national d’éducation, ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation du Cameroun. A coordonné l’ouvrage collectif "La Cuisine camerounaise : mots, pratiques et patrimoine", préfacé par Bruno Gain (ancien ambassadeur de France au Cameroun) et paru chez L’Harmattan en 2019

Le tièèbou dien a été créé par la Sénégalaise Penda Mbaye.

Le tièèbou dien a été créé par la Sénégalaise Penda Mbaye. ©

Grâce au tièèbou dien, son plat le plus emblématique, le Sénégal étend son influence bien au-delà du continent. Un rôle d’ambassadeur en passe d’être reconnu par l’Unesco.

Le Sénégal est l’un des pays les plus hospitaliers au monde, comme en témoigne logiquement son nom, Tèranga [lequel vient des mots wolofs teer/teerul, qui signifient « accueillir »].

En plus de l’hospitalité dont il fait montre, ce pays de la côte ouest de l’Afrique sait également offrir le gîte et le couvert. Le partage est donc le mot d’or qui sous-tend le vivre ensemble au Sénégal, notamment lorsqu’il s’agit de déguster le plat national de tièèbou dien, dans une atmosphère à la fois conviviale et fraternelle. Dans ce cas d’espèce, l’art de la table se caractérise en effet par un service exclusivement à la main de tous les convives, autour d’un plat commun, et ce selon un ensemble de gestes ritualisés.

Riz au poisson

Créé par la Sénégalaise Penda Mbaye (1904-1984), le tièèbou dien, c’est-à-dire le riz au poisson, est le plat le plus emblématique du Sénégal. Mais ce que très peu de personnes savent en revanche, c’est que ce plat est un emprunt culinaire, fruit probable du contact avec des personnes venues d’Europe ou d’Asie.

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UN BON TIÈÈBOU DIEN NE SAURAIT SE FAIRE SANS YÈET

À y regarder de près, le tièèbou dien est le riz pilaf revisité. Il est fait à base de riz cuit dans un bouillon composé d’huile d’arachide, de tomate fraîche et/ou concentrée, d’assaisonnements (ail, piment, persil, oignon, etc.), de garnitures légumières (carotte, gombo, chou, aubergine, feuilles et sépales d’oseille de Guinée, etc.) et tubéreuses (manioc) et, enfin, de poisson. Et selon que l’on est à la recherche de l’umami (la cinquième saveur fondamentale) pour un raffinement gustatif, on y ajoutera du yèet, un mollusque gastéropode fermenté. D’ailleurs, de l’avis des professionnels, un bon tièèbou dien ne saurait se faire sans yèet.

Jollof rice dans les pays anglophones

Le génie de la désormais très célèbre cuisinière dans la préparation et la cuisson de ce plat participe, d’une façon ou d’une autre, au rayonnement du Sénégal à l’international. De sorte que plusieurs pays, africains notamment, ont adopté le gouteux plat, non sans y apporter leur touche personnelle – à commencer par l’appellation : riz sénégalais dans les pays francophones et jollof rice dans les pays anglophones.

Le Cameroun, qui concentre une importante communauté sénégalaise, s’est approprié ce plat depuis plusieurs décennies. En témoigne la présence dans les grandes villes comme Douala et Yaoundé de nombreux restaurants dits sénégalais plébiscités par les populations camerounaises.

Il faut savoir que les premiers Sénégalais ayant foulé le sol du Cameroun étaient des coopérants venus vers les années 1910 pour travailler sur les chemins de fer de Douala. Certains d’entre eux s’y installeront définitivement. D’une des unions qui s’ensuivront naîtra d’ailleurs le célèbre musicien camerounais Aladji Touré.

Le 2 septembre 2020, Ashley Vola et Kelly Cynthia, représentantes du Cameroun à la coupe du monde de cuisine Plate of Origin, diffusée sur la chaîne Seven Network en Australie, ont battu Than et Duncan du Vietnam, avec comme plat principal le jollof rice au poulet, c’est-à-dire le tièèb ganaar.

L’importance de manger avec les mains

Le jury, composé de trois membres, a visiblement été séduit à la fois par la qualité savoureuse du plat, mais également et surtout par le storytelling relatif à l’importance de manger avec les mains. Cette appropriation évidente du plat national sénégalais n’aurait-elle pas pu créer un incident diplomatique ? Rien n’est moins sûr.

Un État est d’autant plus influent à l’échelle internationale qu’il fait usage d’une diplomatie parallèle. C’est fort de ce constat que, lors du Festival de jazz de Saint-Louis, le Sénégal a émis le vœu d’inscrire son plat ambassadeur à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette démarche auprès de l’Unesco vise, selon ses initiateurs, à sauvegarder les connaissances et savoir-faire liés à la préparation de la spécialité culinaire.

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LE TIÈÈB PENDA MBAYE PEUT RÉINVENTER LE TOURISME

En plus de cette raison, évidente à première vue, il faut entrevoir des raisons géostratégiques : le tièèb Penda Mbaye peut réinventer le tourisme, mais aussi, et surtout influencer le monde. Une chose est donc certaine, le Sénégal s’engage sur la voie de la gastrodiplomatie.

 

Fatoumata Ba : « La technologie est un levier massif pour créer des emplois »

| Par et 
Mis à jour le 02 octobre 2020 à 18h34
Fatoumata Ba, à RFI, le 2 octobre 2020.

Fatoumata Ba, à RFI, le 2 octobre 2020. © Vincent Fournier pour JA.

Entrepreneuriat féminin, rôle de la technologie, perception du risque… L’ex-dirigeante de Jumia Côte d’Ivoire, créatrice de la plateforme d’investissement Janngo, est l’invitée de Jeune Afrique et RFI, samedi 3 octobre à 12 h 10, heure de Paris. 

Après avoir lancé la place de marché Jumia en Côte d’Ivoire, puis dirigé sa plus grosse filiale au Nigeria, Fatoumata Ba a créé Janngo pour épauler et financer de jeunes pousses africaines. En novembre 2019, l’entrepreneure sénégalaise a annoncé vouloir lever 60 millions d’euros.

La banque européenne d’investissement lui a confié 15 millions d’euros, dont une partie a déjà été injectée dans trois start-up dont la plateforme logistique Jexport.ci. Parallèlement, elle s’est aussi impliquée – à la demande de Strive Masiyiwa, fondateur d’Econet, et aux côtés de l’Union africaine, de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies et du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies – dans la création d’une plateforme permettant aujourd’hui à une trentaine d’États de mutualiser leurs commandes de tests, de masques, et demain sans doute de vaccins.

Fatoumata Ba est la grande invitée ce mois de l’émission Éco d’ici, Éco d’ailleurs, coproduite par Jeune Afrique et RFI, et diffusée sur RFI samedi 3 octobre à 12h10, heure de Paris, 10 h 10 TU. Extraits.

https://youtu.be/UXR1n5z_mVY

  •  Présidentielle ivoirienne

Tous les Ivoiriens ont en mémoire les conséquences de l’élection de 2010. Personne ne veut revivre une situation d’instabilité et de perte de PIB et de vies humaines. Je pense que les responsables politiques sauront prendre leurs responsabilités pour préserver la renaissance économique de la Côte d’Ivoire qui est aujourd’hui un poumon de l’Afrique de l’Ouest.

  • Vision de l’Afrique

Concernant l’Afrique, je pense qu’il ne faut ni tomber dans l’optimisme béat, ni dans des poncifs qui font la une des médias en Europe. J’ai été très souvent atterrée d’être interviewée par des journalistes qui ont une vision étriquée et ne parlent que d’aide au développement et pas d’opportunités d’investissement.

Et cela va avoir un effet assez pervers sur la perception du risque économique sur le continent. Avant la pandémie, on n’a pas assez rappelé que sept des dix premiers pays avec la plus forte croissance étaient africains. Et ils l’étaient déjà sur les cinq à dix dernières années.

  • Levées de fonds

Je ne spécule pas en bourse, tous mes investissements se font dans des start-up technologiques africaines. Je pense que l’utilité de mon capital, personnel ou tant qu’investisseur, est là. J’aime bien comparer l’Afrique à l’Inde, même si c’est approximatif.

https://youtu.be/6LKakx9Xeb0

Si vous regardez les indicateurs macroéconomiques, vous avez 1,2 à 1,3 milliard d’habitants dans les deux cas, un PIB d’environ 3 000 milliards de dollars, mais vous avez plus de téléphones mobiles, plus d’internautes et d’usages de services financiers mobiles en Afrique qu’en Inde. Et pourtant cela fait plusieurs années que l’écosystème indien lève 17 fois plus de capital que l’Afrique.

  • Logistique

En Côte d’Ivoire, on a réuni un groupe de PME prêtes à l’export, mais qui ne franchissaient pas le pas. Leurs coûts logistiques représentaient 55 % du coût de leurs marchandises. Aux États-Unis, les coûts logistiques ne représentent que 6 à 7 % du coût total. Le digital facilite l’accès aux marchés.

Si vous voulez aujourd’hui exporter d’un pays africain vers l’Europe, en général vous avez plusieurs intermédiaires qui n’apportent pas de valeur dans la prestation, mais prennent des commissions, induisent un temps plus long et de l’opacité sur les prix. Une plateforme numérique permet de faire baisser les prix.

  • L’expérience Jumia

Cela a été une révélation. La technologie est un levier massif de développement. Cette aventure entrepreneuriale a permis de créer 5 000 emplois. J’aime comparer cela aux trois opérateurs télécoms ivoiriens qui existent depuis des décennies et qui employaient directement 2 575 personnes au premier trimestre 2020. C’est la preuve que les entrepreneurs peuvent avoir grâce à leur business model une capacité d’action sur le tissu social des pays où ils sont présents.

  • Entrepreneuriat féminin

Tous les continents sont concernés par les violences liés au genre. Ma manière d’y répondre, c’est de partager l’émotion, de dénoncer en public ou en privé, mais surtout d’agir. En Afrique vous avez le taux d’entrepreneuriat féminin le plus important au monde.

La BAD estime le besoin de financements de ces femmes à 42 milliards de dollars et Roland Berger dit que si elles étaient financées cela produirait 150 à 200 milliards de PIB supplémentaires. Je n’aime pas beaucop les si, j’aime les traduire en des réalités concrètes.

L’une des choses dont je suis fière, c’est d’être à la tête d’une société de gestion majoritairement détenue et dirigée par des femmes, et qui investit dans 50 % des cas dans des entreprises  fondées, cofondées ou qui bénéficient en priorité à des femmes. Ce levier économique est le meilleur levier. Quand vous arrivez à peser dans le PIB dans les conseils d’administration, la parité devient plus évidente parce qu’elle est dans les faits.

Marthe Robin, mystique ou mystificatrice ?

Un livre posthume accuse la cofondatrice des Foyers de Charité d’avoir menti sur le handicap qui la clouait au lit,
plagié les écrits des auteurs spirituels, et simulé la vie mystique. Coup médiatique ou contribution majeure à une vérité occultée ?

 

Mis à jour le 2 octobre 2020 à 2:57

Publié le 1 octobre 2020 à 7:58

                      Livre
 
 

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© Foyer de charité
 

Le titre est on ne peut plus clair : « La fraude mystique de Marthe Robin ». C’est un pavé de 416 pages que les Éditions du Cerf, propriété de la Province de France des dominicains, lancent ce jeudi 8 octobre dans la mare catholique française. Car Marthe Robin (1902-1981) y tient une place éminente.

En 2014, le pape François a reconnu l’ « héroïcité de ses vertus », ce qui lui vaut le titre de Vénérable, dans le cadre du procès en béatification dont elle fait l’objet. A ce stade de la procédure, il reste à reconnaître un miracle dû à son intercession pour qu’elle soit déclarée Bienheureuse.

Le signataire du livre à charge n’est autre que l’un des deux experts théologiens chargés d’examiner les écrits de Marthe lors de la phase diocésaine du procès, close en 1996, le P. Conrad de Meester. Le religieux carme, mort en décembre dernier, était tenu au secret. Mais il a tenu à publier ses analyses. « Il a signé un contrat avec les Éditions du Cerf en 2012, précise le P. Carlos Noyen, l’un de ses frères carmes de Gand (Belgique). Quand en 2015 sa santé s’est dégradée, il n’a plus eu la force de terminer ce livre, tout en tenant à ce qu’il soit édité. »

Que contiennent ces pages explosives, communiquées exclusivement à l’hebdomadaire Paris-Match et au quotidien La Croix avant parution ? Le P. Noyen a préparé le manuscrit et même achevé l’écriture du dernier chapitre. « Conrad de Meester a relevé de très nombreux plagiats dans les écrits de Marthe Robin, rapporte-t-il. Elle s’appropriait les textes de nombreux auteurs mystiques comme s’ils décrivaient son expérience personnelle. Il conteste aussi qu’elle ait été paralysée au point de ne pouvoir ni écrire ni se déplacer. Il estime qu’elle a écrit elle-même bien qu’elle fût prétendument devenue aveugle. Au fond, il nie l’expérience mystique de Marthe Robin, appuyée sur des extases et des phénomènes extraordinaires. »

Cependant cette charge n’est une surprise que pour le grand public. Les critiques du théologien étaient pour l’essentiel formulées dans le rapport de plus de 300 pages dactylographiées qu’il remit en 1990 au postulateur du procès en béatification, mais ses conclusions n’ont pas été retenues par les différentes commissions qui ont examiné les rapports des 28 experts. Le P. de Meester en a été très affecté.

L’autre expert théologien, le Toulousain Aimé-Georges Martimort (1911-2000), n’a rien trouvé de suspect dans les écrits de Marthe Robin. « Les experts psychologues ont estimé que Marthe n’avait en rien un profil de faussaire », ajoute Sophie Guex, membre des Foyers de Charité, actuelle postulatrice et docteure-ès-lettres. Elle a scruté le travail du carme. « Il n’a pas pris en compte l’évolution de Marthe, juge-t-elle. Au début de sa vie mystique, elle s’est coulée dans les mots des auteurs qu’elle connaissait, fixés dans son exceptionnelle mémoire. Le capucin Padre Pio a fait la même chose dans sa jeunesse. Après la guerre, elle s’est détachée de ces modèles en atteignant la maturité. »

La postulatrice rejoint en partie l’expert théologique quant à la capacité de Marthe à écrire : « Elle a eu des secrétaires, mais elle a écrit elle-même l’essentiel de ses cahiers. Ce n’est qu’en 1939 que la cécité lui a rendu l’écriture très difficile. » Vendredi 2 octobre, Sophie Guex a publié sur le site martherobin.com un document d’une quinzaine de pages réfutant les thèses de Conrad de Meester.

>>> Lire ici le document de Sophie Guex : Éléments sur la vie de Marthe Robin et son procès de canonisation

L’historien Joachim Bouflet a également réalisé une expertise sur la fondatrice des Foyers. « Elle avait une capacité exceptionnelle de lire dans les pensées de son interlocuteur », atteste-t-il, tout en soulignant que la sainteté a peu à voir avec les phénomènes extraordinaires : « Seul compte le témoignage de la charité. Et la liberté », insiste-t-il. « Il faut arrêter d’aduler les gens ! »

L’historien pointe par ailleurs le rôle ambigu du co-fondateur. « Le P. Finet a produit un récit sur Marthe Robin. Il voulait faire d’elle une nouvelle Catherine Emmerick (1774-1824), « la grabataire stigmatisée ». Ce faisant, la vraie Marthe Robin n’a-t-elle pas disparu derrière une image ? Où est son message ?, interroge-t-il. Elle-même ne s’est jamais occupée de son image. »

Les zones d’ombres ne manquent pas dans le dossier de Marthe Robin. Le récit même de sa mort, le 5 ou le 6 février 1981, dans un état d’extrême faiblesse, laisse des questions sans réponse. Le cofondateur des Foyers, le P. Finet (1898-1990), a dit l’avoir trouvée au matin à bas de son lit, des chaussons usagés aux pieds. N’était-elle pas paralysée ?

Dans un autre registre, plusieurs fondateurs de communautés nouvelles qui se sont réclamés d’une proximité avec elle ont été convaincus d’abus sexuels : Gérard Croissant, alias Frère Ephraïm, fondateur de la Communauté des Béatitudes, le P. Marie-Dominique Philippe, fondateur des Frères de Saint Jean, et aussi Jean Vanier, fondateur de l’Arche. Le P. Finet est lui-même mis en cause par une enquête interne aux Foyers pour des gestes « gravement déviants » sur des collégiennes.

Cependant, les témoins de la charité de Marthe sont légion. Parmi eux, le Drômois Pierre Vignon, dont la famille avait de forts liens d’amitié avec la Vénérable. Ce prêtre, fervent soutien des victimes de pédophilie dans l’Eglise, ne manque pas d’esprit critique (il a lancé en 2018 une pétition pour demander la démission du cardinal Barbarin). Lui aussi conteste les conclusions de Conrad de Meester, dont il connaît bien le travail. « Pour moi, Marthe a gagné, se console-t-il. Elle était pudique et désirait rester cachée, et bien, l’Eglise ne va pas se prononcer maintenant vu la complexité de son dossier. Pour elle, ce qui comptait, c’était ‘‘aimer, offrir’’. Elle ne parlait jamais d’elle. Son truc, c’était de faire connaitre l’amour de Dieu. »

Qui est Marthe Robin ?

Atteinte d’une forme d’encéphalite paralysante à partir de 1918, Marthe Robin (1902-1981) a passé l’essentiel de son existence dans le lit d’une chambre de la modeste ferme familiale de la Plaine, à Chateauneuf-de-Galaure (Drôme).

Sa maladie a connu des poussées évolutives et des phases de rémission. En 1928, ses jambes sont paralysées. Depuis la pièce obscure qu’elle n’a plus quitté, son rayonnement spirituel a été considérable. Au long d’un bon demi-siècle, plus de cent mille visiteurs se sont pressés à son chevet, tandis que son entourage rapportait des faits extraordinaires à son sujet.

Elle aurait vécu à partir de 1930 sans autre nourriture que l’hostie consacrée, connu chaque vendredi une forme de communion à la Passion du Christ, reçu les stigmates, bénéficié d’apparitions de la Vierge Marie.

Sa rencontre en1936 avec l’abbé Georges Finet (1898-1990) la conduit à fonder avec lui les Foyers de Charité, des communautés de laïcs et de prêtres qui proposent des retraites spirituelles. Elle recevait jusqu’à plusieurs dizaines de visiteurs par jour dans sa chambre plongée dans l’obscurité pour protéger ses yeux.

Sa conversation était réputée éclairante, sans pour autant être directive.  La plupart des fondateurs de communautés après-guerre lui ont rendu visite. Pas seulement les charismatiques comme Pierre Goursat (Communauté de l’Emmanuel) et Laurent Fabre (Chemin neuf). Petite sœur Magdeleine (Petites sœurs de Jésus), Lanza del Vasto (disciple chrétien de Gandhi, fondateur  des communautés de l’Arche où l’on vit la non-violence), sont venus à son chevet, de même que les philosophes Jean Guitton, Gabriel Marcel et Gustave Thibon. Ou encore un jeune Drômois qui s’engagea dans la vie monastique après un dialogue avec elle, le futur frère Luc de Tibhirine.

De nombreux témoignages font état de l’élan spirituel que ces visiteurs recevaient à travers leur rencontre dans la maison de la Plaine.

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)