Témoignages

 

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Inigo

 

 

Inigo

Gallimard ,
collection Folio, n° 5345 , (janvier 2012)Poche

L'avis de La Procure

Ce récit de la conversion d'Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus, par François Sureau est assurément un des plus beaux textes littéraires et spirituels de ces dernières années. Servi par une langue altière et d'un classicisme de feu, Inigo est un livre à découvrir ou redécouvrir d'urgence. Un chef-d'ouvre !

Recommandé par :
Nos cent livres du siècle

 

 

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Pour la liberté : répondre au terrorisme sans perdre raison

Tallandier , (août 2017)

Résumé : L'avocat a remporté trois victoires en plaidant le caractère anticonstitutionnel de dispositions législatives antiterroristes. Convoquant Hugo, Tocqueville, Alain, Blum, Maritain ou Simone Weil, ces trois plaidoiries défendent la liberté, essence même de la démocratie contre la tentation totalitaire de l'Etat face au péril djihadiste. ©Electre 2020

 

 

 

 

 

 

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Le chemin des morts : récit

Gallimard ,
collection Blanche , (septembre 2013)

L'avis de La Procure

Dans ce bref récit personnel, François Sureau revient sur un épisode de sa jeunesse lorsqu'il était rapporteur à la Commission des réfugiés et qu'il eut à décider du sort de Basques réclamant le statut de réfugiés politiques. Une fresque en miniature des années quatre-vingt, une méditation sur le droit et la justice, un texte intimiste pudique et puissant.

 

 

 

 

 

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Sans la liberté

Gallimard ,
collection Tracts, n° 8 , (septembre 2019)

Résumé

L'avocat dresse un état des lieux des nouvelles menaces qui pèsent
sur les libertés civiques et individuelles. ©Electre 2020

Kiye 2020

L’hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°86 du lundi 16 novembre 2020 : Rendez-vous avec les amis de Dieu


Bien-aimés dans le seigneur,

Recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali

Textes du jour:

Première Lecture : (Apocalypse 1, 1–5;2 1–5)

Évangile : (Luc 18, 35-43)

  « Ceux qui étaient en tête voulurent le faire taire, mais lui criait de plus belle : Fils de David, aie pitié de moi ! ” » (Lc 18, 39)

 Bien-aimés dans le Seigneur, la liturgie de cette semaine, précisément la lecture de l’évangile selon saint Luc que nous lirons cette semaine, nous donne de très beaux exemples de la façon dont Dieu voit les choses différemment de nous. Là où Dieu veut l’élévation de ses fils et filles, les hommes veulent les en empêcher. Là où les hommes veulent vivre en harmonie avec leurs semblables et avec Dieu, les hommes veulent installer les incompréhensions, la confusion pour détruire cette harmonie. Là où les enfants de Dieu prennent conscience qu’il faut crier vers Dieu, qu’il faut le chercher par un engagement de tout le jour, là où les enfant de Dieu prennent conscience qu’il faut rendre le Royaume de Dieu présent par le service rendu au prochain de tout cœur, l’ennemi cherche à s’y opposer pour éteindre cette lumière qui luit et pousse à l’engagement. Là où les hommes sont jaloux de ton succès et veulent t’anéantir, Dieu te place plus haut encore. Tout cela montre que nous devons laisser Dieu agir dans la vie des hommes. Ne cherchons pas à nous opposer au projet de Dieu sur ses enfants comme Hérode : "Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont ..." (Lc 9, 7-9) Soyons plutôt des Gamaliels pour avouer que: « ... Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ;  mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d'avoir combattu contre Dieu. » (Ac 5, 38). Ne cherchons pas à décourager nos frères et sœurs qui cherchent la volonté de Dieu par des engagements multiples comme nous l’entendons dans l’évangile de ce lundi.

Voilà que Jésus approche de Jéricho, et il y avait un mendiant assis sur le bord du chemin. C’était un aveugle. Quand il entendit passer la foule, il demanda ce qui se passait. On le mit au courant : “C’est Jésus de Nazareth qui passe !” Soudain, il comprend que sa vue dépend de cet homme qui passe : Jésus de Nazareth. Il se met alors à crier : “Jésus, fils de David, aie pitié de moi !” Ceux qui étaient en tête voulurent le faire taire, mais lui criait de plus belle : “Fils de David, aie pitié de moi !”

      Oui chers frères et sœurs en Christ, dans la description de la guérison de l’aveugle dans l’évangile, nous devons nous demander qui est réellement aveugle et a besoin de voir. Ceux qui auraient dû se rendre compte essaient de faire taire l’aveugle, mais les yeux spirituels de ce dernier, autrement dit, son esprit, son cœur et son âme eux, voient bien. L’aveugle sait quelle occasion se présente à lui et sa foi l’encourage, même s’il doit se battre contre la « sagesse » du monde, qui se révèle souvent sous la forme de jalousie, de critiques destructives, des mots blessants, des menaces de sanctions, des attitudes qui découragent à faire le bien, etc. qui veulent nous empêcher de nous approcher du Seigneur et sauver notre âme. Oui, ce mendiant et aveugle à la fois, c’est tout homme qui, aveuglé par les réalités du monde, par les péchés quotidiens, cherche à s’approcher du Seigneur par un effort quotidien à poser des actes qui témoignent de la proximité du Royaume de Dieu parmi les hommes. Malheureusement, de l’autre côté il y en a qui voient cela de mauvais œil. Qui veulent décourager ceux et celles qui ont pris conscience qu’il faut se rapprocher davantage du Seigneur par un engagement quotidien. Ils veulent étouffer leur engagement chrétien. Non ! Ne soyons pas de ceux qui empêchent les autres à venir vers Dieu par des efforts multiples, des voies que le Seigneur lui-même leur offre pour lui rendre témoignage.

 Oui bien-aimés dans le Seigneur, nous sommes limités par notre intelligence et nos capacités, car nos perceptions sont obscurcies par le péché et la concupiscence ! La jalousie, les rivalités sont autant d’éléments qui nous aveuglent et nous poussent souvent à empêcher nos frères et sœurs à s’accomplir dans le Seigneur, à s’ouvrir à la grâce de Dieu comme ces gens dans l’Evangile qui étaient en tête et voulaient faire taire ce mendiant-aveugle. Pour montrer comment nous sommes limités, Jésus lui-même prend l’initiative : « Jésus s’arrêta et ordonna de le lui amener » (Lc 18, 40)

Bien-aimé dans le Seigneur, peut-être que dans ta vie, les gens veulent t’empêcher, te décourager dans ton effort de donner une réponse à l’appel du Seigneur de rendre présent le Royaume de Dieu par ton engagement quotidien. Ils te critiquent, te boudent, etc. Ne baisse pas les bras. Va de l’avant comme cet aveugle qui criait de plus belle : “Fils de David, aie pitié de moi !” » (Lc 18,39) Par ta persévérance à faire le bien, Jésus confondra tes adversaires.

Le Seigneur soit avec vous !

✍🏾 Père KIYE M. Vincent,  Missionnaire d’Afrique

Paroisse de Dyou/Diocèse de Sikasso-Mali

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Whatsapp : (+223) 72 65 74 82

L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°87 du lundi 23 novembre 2020: Rendez-vous avec les amis de Dieu.
Texte du jour :
1ere Lecture : Ap 14, 1-3.4b-5
Evangile : Lc 21, 1-4
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
« En vérité, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres....elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Lc 21, 1-4)
Qu'est-ce qui marque Jésus dans le geste de cette pauvre veuve? Ni le nombre des billets de banque qu'elle met dans tronc, ni son aspect extérieur n'ont de quoi convaincre une assistance. Tout ce qu'elle a, c'est sa sincérité avec laquelle elle donne son offrande qui touche le cœur de Jésus. Elle met tout ce qu'elle avait pour vivre parcequ'elle a confiance en Dieu, parce qu'elle sait que tout ce qu'elle a et tout ce qu'elle est vient de Dieu. Ainsi dira Saint Paul : qu'as-tu que tu n'aies reçu ? Et voilà que sa sincérité et sa générosité envers Dieu transforme sa pauvreté à une richesse non négligeable : elle est exaltée par le Seigneur. Dépourvu des grands biens, elle pratique la charité avec le peu qu'elle a. Et toi, pourquoi fais-tu trop de calculs lorsque tu dois offrir le meilleur de toi-même au Seigneur ?
Oui Chers frères et sœurs en Christ, cette femme nous lance un défi, nous qui calculons jusqu'à l'impossible pour, offrir au Seigneur. Nous qui faisons le change dans le tronc commun pour pouvoir donner au Seigneur ce qui ne pas nous satisfaire nous-mêmes.  Nous qui sommes réticents à nous donner pour le travail de l'Eglise. Le texte de l'évangile de ce lundi nous dit que cette femme a donné tout ce qu'il avait pour vivre. 
Sa sincérité et son sens du don total au Seigneur par ce geste, font d'elle une personne spéciale et agréable devant le Seigneur, elle chante par ce fait, un cantique nouveau devant le Trône... comme nous le reprend Saint Jean dans la première lecture de ce jour. Et ce cantique c'est celui de la reconnaissance envers Dieu. Dans son geste d'offrande, on n’a pas trouvé de mensonge. Cette offrande que chacun de nous est appelé à donner au Seigneur, c'est avant tout notre propre vie, notre corps, notre âme, nos talents avant les biens matériels. Avec quel coeur nous donnons-nous au Seigneur ? C'est souvent curieux d'entendre les familles entières empêcher voire refuser à leurs enfants de se consacrer au Seigneur comme religieux, religieuse ou prêtre; sous prétexte que c'est le fils ou la fille unique etc. Sous prétexte que c'est le seul qui puisse prendre la famille en charge. Oui, cela peut être vrai aux yeux des hommes. Mais pas pour Dieu le maître du destin. Ne lui refusons pas le don de nous-mêmes qui vient de lui. Très surprenant de voir des personnes chercher la monnaie pour donner l'offrande à l'Eglise simplement parce qu'ils ne veulent pas donner des billets de banque au Seigneur, l'Auteur même de la vie, de la santé, du pouvoir et de l'avoir. Nous voulons cacher à l'Auteur de notre état de vie ce que sa bonté nous a donné ! Aujourd'hui, en ce lundi 23 novembre de la 34 ème semaine des T.Ordinaire, le geste de cette veuve nous est donné en exemple. Dans sa pauvreté, elle donne et s'abandonne à la Providence divine qui répond immédiatement. Demandons la grâce de la reconnaissance envers Dieu. Savoir que tout ce que nous sommes et avons vient de lui. Puisse l'exemple de cette veuve nous inspirer au fond de nous-mêmes et nous munisse d'honnêteté devant Dieu, Maître des mondes possibles. Amen
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Mafr
Paroisse catholique de Dyou-Mali
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Whatsapp : (+223) 72657482

 

 
 

Merci au Père Bonaventure Mashata


qui est formateur à Abidjan, pour cette belle petite vidéo

qui explique ce qu'est notre société missionnaire

 

https://africa.la-croix.com/video-qui-sont-les-peres-blancs/

Burkina – Tahirou Barry : « Je suis le candidat d’une génération blessée »

| Par 
Tahirou Barry, candidat du MCR à la présidentielle burkinabè, le 25 février 2019.
Tahirou Barry, candidat du MCR à la présidentielle burkinabè, le 25 février 2019. © ISSOUF SANOGO/AFP

Investi candidat du Mouvement pour le changement et la renaissance à la présidentielle du 22 novembre, Tahirou Barry, ancien ministre de la Culture et du Tourisme, se présente comme le candidat de la jeunesse.

Tahirou Barry n’est pas un novice sur la scène politique burkinabè. En 2015, cette figure de l’opposition contre Blaise Compaoré s’était déjà lancée dans la course pour Kosyam sous les couleurs du Parti pour la renaissance nationale (Paren). Tahirou Barry, était alors arrivé troisième, derrière Roch Marc Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, avec seulement 3% des voix.

Élu député, il avait ensuite rallié la majorité présidentielle, avant d’être nommé ministre de la Culture et du Tourisme. Mais, à la surprise générale, il avait démissionné du gouvernement en octobre 2017, invoquant sa « grande déception » et accusant les dirigeants du pays de « trahison » envers les martyrs de l’insurrection populaire. Exclu de son parti, resté dans la majorité, Tahirou Barry s’est alors rapproché de l’Union pour le progrès et le changement, du chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré.

Âgé de 45 ans, il est le candidat à la présidentielle du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), qui regroupe une dizaine d’associations et de partis politiques, qui présente des candidats aux législatives dans une quarantaine de provinces. Tahirou Barry est également en lice pour un siège de député, sur la liste nationale.

À la veille d’un meeting de campagne à Ouagadougou, le jeune candidat revient pour Jeune Afrique sur les axes du programme de sa campagne. Il évoque la crise sécuritaire, les réformes fiscales et la réconciliation nationale.

Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de présenter votre candidature à la présidentielle ?

Tahirou Barry : Je suis candidat, surtout, pour répondre à la volonté de changement d’une génération blessée par tant d’années de souffrances et de misère. Le MCR a été créé par des jeunes qui ont décidé de prendre en main leur destinée.

Nous proposons notamment la refondation des institutions et de l’administration, ainsi que la refondation du système éducatif, pour créer un Burkinabè nouveau conscient de sa mission patriotique.

Pour le moment, nous nous sommes rendus dans les provinces du Ioba, du Séno, de Kouritenga et du Gourma. Nous préparons un grand meeting dans la capitale, samedi 14 novembre. Partout où nous allons, nous sentons que les populations sont réceptives à notre message. Je rencontre des populations désespérées qui aspirent à un meilleur avenir et à la protection. Les gens ont soif de changement.

Une des préoccupations majeures des populations est la sécurité. Comment comptez-vous juguler la crise sécuritaire si vous êtes élu ?

Il faut d’une part renforcer les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour faire face à l’ennemi. C’est pourquoi nous proposons que la loi de programmation militaire soit portée de 700 à 1 000 milliards de francs CFA. En plus de cela, nous prévoyons une loi de programmation sécuritaire afin de prendre en compte les services de la police et de la gendarmerie.

Ces différentes propositions budgétaires devraient permettre aux FDS de renforcer leurs moyens matériels en termes d’équipements, de consolider le système de renseignements, d’augmenter les effectifs et, ainsi, d’améliorer le moral et la motivation des troupes.

Le deuxième volet consiste à s’attaquer aux racines du terrorisme. Elles se trouvent aujourd’hui dans la misère, les inégalités, l’ignorance et les frustrations que nous enregistrons dans des régions longtemps abandonnées à l’image du Sahel, de l’Est, de la Boucle du Mouhoun et du Nord.

Une affiche du candidat Tahirou Barry à la présidentielle du 22 novembre, dans une rue de Ouagadougou.
Une affiche du candidat Tahirou Barry à la présidentielle du 22 novembre, dans une rue de Ouagadougou. © OLYMPIA DE MAISMONT/AFP


Comment comptez-vous financer cela ?

Il faut renforcer le recouvrement des recettes fiscales. Nous allons augmenter les moyens des services des impôts et améliorer le système d’identification des contribuables. Les Burkinabè dans leur ensemble comprendront cette démarche si celle s’accompagne d’une meilleure transparence dans la gestion des ressources publiques.

Actuellement, les dettes fiscales représentent près de 600 milliards de francs CFA. Les fraudes fiscales sont estimées à près de 100 milliards par an depuis, au moins, en 2014.

Nous sommes face à un véritable  désarmement fiscal et douanier, qui fait perdre des milliards à l’État. Ce sont des aspects que nous devons corriger afin de nous permettre d’avoir des recettes pour faire face aux charges de l’État.

Nous allons également augmenter l’impôt sur la fortune des plus nantis. Notre objectif est de nous attaquer à ceux qui, parmi les plus fortunés, échappent à la fiscalisation. Nous avons également prévu d’instaurer une taxe sur les activités financières, notamment celle des banques.

Le retour de l’ancien président Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis octobre 2014, est-il selon vous une condition pour la réconciliation nationale ?

On ne saurait parler de réconciliation sans la faire reposer sur le triptyque vérité, justice et réconciliation. Tant que la lumière ne sera pas faite sur les drames qui ont frappé notre pays, tant que les torts ne seront pas réparés, il est évident que les cœurs ne seront pas apaisés. Toute réconciliation proclamée ne serait que pure théâtralisation.

En ce qui concerne Blaise Compaoré, il faut absolument qu’il revienne, car il est un fils de ce pays. Le Burkina a besoin de l’ensemble de ses fils et filles pour engager et poursuivre sa marche vers le développement. S’il a des questions à clarifier avec les institutions compétentes, je crois qu’il le fera en toute liberté.

Pourquoi avez-vous signé l’accord politique de l’opposition burkinabè ?

Cela est lié au système électoral de notre pays. Nous avons un scrutin présidentiel à deux tours. Au deuxième tour, il est important que les candidats de l’opposition s’entendent pour accompagner le meilleur candidat de l’opposition afin d’opérer le changement que nous attendons tous.

Vous avez fait partie de la majorité présidentielle avant d’en claquer la porte et de rejoindre l’opposition. Y avez-vous trouvé votre place ?

J’ai été accueilli à bras ouverts et, ensemble, nous essayons de mener le combat pour l’émergence, la justice, la cohésion sociale et la sécurisation de nos populations.

Quelles sont vos relations avec Laurent Bado, fondateur du Paren ?

J’entretiens des relations très fraternelles avec le fondateur du Paren, et je ne manque pas de le consulter souvent pour avoir ses conseils sur des questions qui me paraissent importantes.

Méditer la Parole de Dieu au temps du confinement

 

NL Croire Dominique Greiner

 

Le confinement peut être une chance pour notre vie intérieure ! C’est ce qu’on se dit en écoutant le frère Henri Delhougne, de l’abbaye de Clervaux (Luxembourg).
Coordinateur de la Bible traduction liturgique avec notes explicatives (Éditions Salvator), il nous explique comment entrer dans une liturgie de la parole domestique.
 
Méditer la Parole de Dieu au temps du confinement

Aujourd’hui, en France, à cause de la pandémie, les catholiques sont privés de messe. Certains souffrent de ne plus pouvoir communier. Nous avons la Parole de Dieu, leur répondent d’autres. L’un compense-t-il l’autre ?

Frère Henri Delhougne, de l’abbaye de Clervaux (Luxembourg), coordinateur de la Bible traduction liturgique avec notes explicatives (éditions Salvator)Non, la lecture des textes est inséparable de la mémoire des gestes de Jésus lors de la dernière cène. Ces deux parties sont indissolubles. S’il manque l’une des deux, il n’y a pas de messe. Pour répondre plus précisément à votre question, reportons-nous au passage des disciples d’Emmaüs dans l’Évangile de Luc (24,13-35). La scène se déroule le lendemain de la crucifixion de Jésus, deux disciples quittent Jérusalem désespérés. Jésus ressuscité les rejoint en chemin mais ils ne le reconnaissent pas. Ils marchent ensemble et Jésus tente de leur faire comprendre le sens des derniers événements à la lumière des Écritures. Le soir, ils se retrouvent à l’auberge pour manger ; ils reconnaissent Jésus à la fraction du pain, mais il disparaît à leurs yeux. Les disciples retournent à Jérusalem annoncer aux autres disciples la bonne nouvelle. Ce passage nous offre la structure des deux parties de la messe : la parole tout d’abord puis la fraction du pain.

→ LE CONTEXTE : P. Henri Delhougne : « La Bible annotée permet une lectio divina intelligente »

Nous ne pouvons pas recevoir la communion, mais peut-on vivre la liturgie de la parole ?

Bien sûr, on peut la vivre chez soi, seul ou en famille. Le plus simple est de s’appuyer sur les textes de la messe du jour [proposés, entre autres, par Prions en Église NDR]. On peut se focaliser sur l’Évangile et la première lecture qui est toujours en lien avec celui-ci. Les textes du concile Vatican II nous rappellent, en s’appuyant sur l’Évangile, que là ou deux ou trois sont réunis en son nom, Jésus est présent (Mt 18,20). Il s’agit d’une présence réelle (et non « substantielle », comme dans le pain et le vin consacrés). Cette présence n’est pas seulement symbolique, Jésus est vraiment là. C’est ainsi que la liturgie de la parole a une place tout à fait à part, elle se distingue d’autres formes de dévotions, comme le chapelet, par exemple.

Concrètement, comment vivre une liturgie de la parole à la maison ?

En vivant la lectio divina, qui est une lecture méditative de la Parole de Dieu. Cette lecture a été synthétisée par Guigues II le Chartreux au XIIe siècle  ; aujourd’hui Enzo Bianchi, fondateur de la communauté monastique de Bose (Italie). La première étape, qu’on appelle la lectio, est de lire et de relire lentement le passage biblique, comme si on mastiquait et ruminait la parole. Cette parole vient d’un Autre. Elle n’est pas forcément intelligible au premier coup d’œil, d’où l’intérêt de la traduction de la Bible qui vise à rendre sa compréhension plus aisée. 25 000 notes ont été rédigées par 21 exégètes pendant quatre ans, sans oublier une vingtaine d’autres qui ont écrit les introductions de chaque livre biblique.

→ EXPÉRIENCE : Prier la Bible à la manière d’Ignace de Loyola

À quel moment la lecture des notes peut-elle nous aider dans cette première phase de lectio ?

À la fin de la (re) lecture du texte, avant de passer à la méditation. Les notes permettent de comprendre le sens du texte et elles précisent aussi les ajouts qui ont été faits pour rendre la lecture plus intelligible. Nous avons écarté l’érudition au profit de la compréhension. Prenons l’exemple de la parabole des dix jeunes filles qui attendent l’époux avec leurs lampes à huile. Le retard de l’époux peut étonner, c’est pourquoi nous précisons : « Lors d’une noce au village, en Orient, les palabres entre les deux familles pouvaient se prolonger longtemps ». Le lecteur peut aussi être choqué de voir des jeunes filles refuser de partager leur huile avec les autres. Nous précisons : « On aurait tort de taxer ces jeunes filles d’égoïsme, de dureté de cœur. Leur réplique correspond à cette intention de la parabole : à savoir que chacun est personnellement obligé d’être vigilant et ne saurait s’en remettre à d’autres du soin d’être prêt. » En répondant ainsi à d’éventuelles objections, nous permettons au lecteur d’accéder avec plus de sûreté au sens profond du texte biblique. Nous répondons à la question : que veut vraiment me dire le texte ? Sinon, le risque est de projeter ses propres interprétations et de passer à côté du message des évangiles.

La seconde étape est la méditation….

Oui, une fois le texte lu et accueilli, on laisse la Parole pénétrer au plus intime de notre esprit et de notre cœur. C’est la meditatio. En quoi cet appel à la vigilance me concerne-t-il dans ma vie quotidienne, au travail, à la maison, dans mes relations ? À quoi le Christ m’appelle-t-il à prêter attention ? Comment ce texte me parle-t-il aujourd’hui ? Si l’on est plusieurs, chacun peut partager ce qui l’a touché. Puis, une fois le texte lu et médité, on peut s’ouvrir au troisième temps qui est celui de la prière, oratio.

En quoi consiste-t-il ?

Jusqu’à présent nous étions dans l’écoute, maintenant est venu le temps du dialogue. Je m’adresse à Dieu pour lui parler, lui faire des demandes, l’interroger… Grâce aux deux premiers temps, la prière devient plus profonde, plus enracinée et le dialogue plus ajusté. Je peux, par exemple demander à Dieu d’être plus vigilant dans tel secteur de ma vie…

Comment s’appelle le dernier temps de la lectio divina ?

C’est la contemplation (contemplatio) : nous entrons dans un recueillement profond, un silence intérieur dans lequel nous nous offrons entièrement à Dieu et laissons sa grâce agir en nous.

→ COMPRENDRE : « Dieu habite en chacun de nous en permanence ».

La lectio divina suppose une réelle disponibilité…

C’est sûr qu’on ne peut pas la faire en regardant un match de foot ! Il vaut mieux prévoir à l’avance l’heure du rendez-vous et sa durée (une quinzaine de minutes me semble un minimum). Nous avons besoin d’un sas de transition avant d’entamer la lecture du texte biblique, sinon les distractions affluent ! Cette période de confinement peut devenir une chance de nous approcher davantage de Dieu. Si nous ne nous pouvons pas aller à l’extérieur, rien ne nous empêche d’entrer en nous-mêmes pour rencontrer, à travers sa Parole, notre hôte intérieur.

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)