Témoignages

 

bevand0001

bevand0002

VENDREDI 4 DECEMBRE 2020

 
 
 
  Dominique Greiner  

Dominique Greiner,

rédacteur en chef de Croire-La Croix

 

ÉDITO

"Le moment Noé"

"Des millions de personnes se demandent où est Dieu dans la crise que nous traversons.
Ce qui me vient à l’esprit, c’est le débordement. Un grand fleuve qui gonfle, puis éclate et se déverse.

La Covid est notre “moment de Noé"
", peut-on lire en dernière page de la couverture du livre du pape François
paru cette semaine (Un temps pour changer, Flammarion, 228 p., 16,90 €).

La figure de Noé renvoie au récit du déluge tel qu’il nous est raconté au chapitre 6 du livre de la Genèse.
Mais Noé, c’est d’abord l’homme juste, celui qui écoute Dieu et qui fait exactement ce que le Seigneur lui prescrit.
Il construit une arche aux dimensions gigantesques pour y abriter des animaux, purs et impurs, des oiseaux
et de tout ce qui remue sur le sol.

Grâce à Noé, l’humanité et l’ensemble des créatures se voient ouvrir un avenir.

"La Covid-19 est notre moment de Noé, à condition que nous puissions trouver notre chemin
vers l’Arche des liens qui nous unissent : l’arche de l’amour et d’une appartenance commune
", précise le pape François.


Personne ne se sauvera tout seul. Personne ne se sauvera sans vouloir que les autres soient sauvés avec lui.
Seule la solidarité dans l’épreuve peut nous préserver du désastre et du désespoir.
Cette solidarité, Dieu est le premier à la nouer avec l’humanité.

Dans l’épreuve, il ne nous abandonne pas. Il reste présent à nos côtés.
"La bonne nouvelle est qu’une Arche nous attend pour nous conduire vers un nouvel avenir", écrit le pape.
Cette Arche, c’est le Christ lui-même, celui qui nous attend plus que nous ne saurons jamais l’attendre.

EN SAVOIR PLUS

 
 

Les premiers pas de Wamkele Mene à la tête de la Zlecaf

| Par - à Johannesburg
Mis à jour le 30 novembre 2020 à 10h44
Wamkele Mene, secrétaire généra de la Zlecaf

Wamkele Mene, secrétaire généra de la Zlecaf © un.org

 

Selon le secrétaire de la Zone de libre-échange continentale africaine, le continent est toujours prisonnier d’un modèle économique colonial qu’il faut absolument restructurer.

La pandémie de Covid-19 a beaucoup ralenti les débuts du Sud-Africain Wamkele Mene, le premier secrétaire de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).

« Jusqu’au mois d’août, 42 des 55 États africains étaient en confinement total ou partiel. Nous avons dû en tenir compte. Il n’était pas possible de faire avancer les choses dans ces circonstances », faisait-il valoir lors d’une visioconférence destinée à l’université du Witwatersrand, à Johannesburg, le 11 novembre. Ce qui explique que la première mise en œuvre de la Zlecaf ait été décalée de juillet 2020 à janvier 2021.

Le responsable se réjouit toutefois que son dossier continue de faire son chemin parmi les 54 pays signataires (seule l’Érythrée rechigne encore à ce jour).

« L’Angola vient de déposer son instrument de ratification de l’accord de libre-échange africain, ce qui l’engage juridiquement. C’est le vingt-neuvième à le faire », indique-t-il lors du même évènement virtuel. Le 12 novembre, le Nigeria, longtemps réticent, a emboîté le pas à Luanda en ratifiant également l’accord.

Négociateur chevronné

Après avoir été élu secrétaire général à la majorité des deux tiers – un mode de décision inhabituel pour l’Union africaine, qui privilégie le consensus –, Wamkele Mene a officiellement prêté serment le 19 mars à Addis-Abeba. Mais, Covid-19 oblige, le Sud-Africain ne s’est finalement installé dans ses bureaux de l’African Trade House à Accra qu’en août.

https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">

NOUS AVONS BEAUCOUP D’OBSTACLES À FRANCHIR. MAIS LA VOLONTÉ POLITIQUE EST LÀ

« Je ne veux pas donner l’impression que mon travail va être facile. Il va être difficile, nous avons beaucoup d’obstacles à franchir. Mais la volonté politique est là, et davantage encore avec le Covid-19. Nos chefs d’État sont plus déterminés que jamais à mettre en œuvre cet accord de manière à accroître le commerce intra-africain et à réduire les obstacles au commerce », se réjouit-il.

Avec son expertise en droit commercial et son expérience de négociateur chevronné, le quarantenaire semble être le bon pilote pour la Zlecaf. Né et élevé dans la province du Cap-Oriental, près de Port-Elizabeth, Wamkele Mene, dont la langue maternelle est l’isiXhosa, a grandi à KwaNobuhle, un township à majorité noire de Uitenhage, foyer d’activisme antiapartheid, à l’ombre d’une gigantesque usine automobile de Volkswagen.

Il a obtenu une licence en droit à l’université de Rhodes, à Grahamstown, également au Cap-Oriental, avant de s’expatrier au Royaume-Uni pour y poursuivre ses études. À la prestigieuse London School of Economics (LSE), il a décroché un master en droit bancaire et réglementation financière tout en achevant un master spécialisé en économie internationale à la School of Oriental and African Studies (SOAS) à l’université de Londres.

Fin connaisseur de l’OMC

Il a ensuite fait carrière au sein du ministère sud-africain du Commerce et de l’Industrie, où il a notamment été directeur du commerce international et des investissements, ainsi que directeur général des relations économiques avec l’Afrique.

Wamkele Mene a également parcouru les travées de l’OMC, à Genève, en tant qu’ambassadeur adjoint à la mission permanente de l’Afrique du Sud. Durant cette période, il a présidé le comité du commerce international des services financiers de l’organisation, après avoir été élu à ce poste par plus de 130 gouvernements. Il a également été le négociateur en chef de l’accord de la Zlecaf pour son pays en 2016.

Ce parcours dans les arcanes du commerce international devrait être fructueux. Le mandat de secrétaire de la Zlecaf est en effet modelé sur celui de l’OMC. « Il s’agit d’aider les États membres à mettre en œuvre l’accord et à respecter les obligations qui en découlent. »

https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">

UN PILIER TRÈS IMPORTANT DE NOTRE TRAVAIL EST LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE L’AFRIQUE

Les services de Wamkele Mene ont un rôle crucial à jouer dans le renforcement des capacités des administrations nationales. « Nous devons aider les signataires à remplir leurs obligations sanitaires et phytosanitaires. Nous comptons mettre en place les mécanismes nécessaires pour éliminer les barrières non tarifaires. Il nous incombe également de rendre opérationnelles des institutions telles que l’organe de règlement des différends », indique-t-il.

Développer un commerce intra-africain

Bien qu’il compare souvent la mission du secrétariat de la Zlecaf à celle du secrétariat de l’OMC, Wamkele Mene reconnaît qu’il y a des défis particuliers au continent. Pour le Sud-Africain, « le secrétariat doit en particulier trouver des moyens d’empêcher les usines du continent d’importer des biens – par exemple des chemises –, de réaliser des opérations à faible valeur ajoutée – comme coudre des boutons sur ces mêmes chemises – et de labelliser le produit mis en vente “Made in Africa” ». Et d’affirmer : « Un pilier très important de notre travail est le développement industriel de l’Afrique. »

Les 29 pays ayant ratifié l'accord Zlecaf.
Les 29 pays ayant ratifié l'accord Zlecaf. © Jeune Afrique

« Nous déplorons tous la faiblesse du commerce intra-africain – entre 15 % et 18 % des échanges entre États –, liée au fait que nous sommes trop dépendants de l’exportation de produits de base vers l’Europe principalement, et de quelques autres nouveaux marchés, essentiellement asiatiques, depuis peu », note encore le secrétaire de la Zlecaf, pour qui le continent est toujours prisonnier d’un modèle économique colonial.

Le Covid-19 a selon lui montré que cette dépendance aux exportations était excessive. Les couvre-feux et confinements sur le continent et dans ses marchés clés ont fait baisser la demande de produits de base africains. La dépendance à une seule chaîne logistique d’approvisionnement ou d’exportation, faute d’infrastructures alternatives de transport, a également été désastreuse.

Finalement, la Banque mondiale prévoit que 40 millions de personnes plongeront dans la pauvreté sur le continent en raison des difficultés économiques dues au coronavirus. « Nous devons restructurer fondamentalement l’économie africaine et la diversifier. Nous devons reconfigurer et revoir la façon dont nous établissons les chaînes de valeur de manière à ce que le continent soit plus autosuffisant », conclut le responsable, qui a donc beaucoup de pain sur la planche.

Tchad : Hindou Oumarou Ibrahim, géographe militante

| Par 
Hindou Oumarou Ibrahim est la conseillère officielle du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, en prévision de la COP26, qui doit se tenir en Écosse, en septembre 2021. Ici à Paris, le 6 août.

Hindou Oumarou Ibrahim est la conseillère officielle du secrétaire général des Nations unies, António Guterres,
en prévision de la COP26, qui doit se tenir en Écosse, en septembre 2021. Ici à Paris, le 6 août. © Damien Grenon pour JA

 

De Paris à Marrakech en passant par New York, la N’Djaménoise s’est imposée comme l’une des personnalités incontournables des négociations sur le climat. Elle est aussi la voix des femmes peules et des peuples autochtones.

Quand elle commence à parler, on ne l’arrête plus. Hindou Oumarou Ibrahim est à la fois portée et emportée par ses expériences, ses convictions, ses causes et ses émotions.

À 37 ans, la géographe n’djaménoise, fille d’éleveurs peuls mbororos (ou wodaabes) – une communauté semi-nomade du Sud tchadien –, n’est intimidée par personne. Et certainement pas par les grands de ce monde.

Tenace

Elle porte d’ailleurs bien son prénom, « Hindou », issu de « Hind », qui, en arabe, symbolise la ténacité. « J’ai la réputation de toujours arriver à mes fins et de fatiguer les autres, reconnaît-elle. Je me souviens, la première fois que je suis allée à un sommet à Davos, j’étais entourée de gens avec des costumes à 10 000 euros. Il n’y avait que des hommes, ou presque, tous tirés à quatre épingles, et moi j’étais “la Tchadienne”, avec son petit foulard. Mais ils ne me faisaient pas peur ! »

Hindou Oumarou Ibrahim raconte que, lorsqu’elle était enfant à N’Djamena, elle se battait dans la cour de récréation quand les autres élèves se moquaient d’elle en criant : « Dieu a créé les mouches avant de créer les Peuls. »

Alors qu’elle n’a que 15 ans, l’adolescente fonde l’Association des femmes peules et peuples autochtones du Tchad (l’Afpat) pour lutter contre les discriminations et garantir le droit à l’éducation, à la santé, à l’eau et à la terre aux peuples autochtones.

Mère courage

Cette détermination empreinte de courage qui lui a notamment permis de résister très jeune aux mariages forcés, l’adolescente la tient de sa mère. Celle-ci releva en effet le défi de mettre à l’école ses quatre enfants, ce malgré le milieu très conservateur de son époux… Quitte à divorcer et à être exclue du clan.

« Ma mère était analphabète et ne voulait pas que nous subissions les mêmes humiliations qu’elle. Elle nous a poussés à nous instruire malgré l’hostilité de la famille et des marabouts. Elle se privait de manger pour qu’on ne manque de rien pour étudier, et l’été elle nous envoyait au village pour qu’on ne perde pas le sens des réalités.

https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">

J’AI PU VOIR LA DÉSERTIFICATION AVANCER

C’est comme ça que j’ai appris à traire les vaches, à vendre du beurre au marché et que, en revenant au village plus tard, j’ai pu voir la désertification avancer, les rivières disparaître, les animaux sauvages et la vie pastorale mourir… »

De cette enfance elle tire une extraordinaire énergie qui fait d’elle la femme moderne et « tout-terrain » qu’elle est aujourd’hui.

Reconnaissance des savoirs traditionnels

Hindou Oumarou Ibrahim ne polémique pas gratuitement. Elle agit concrètement contre les effets dévastateurs du réchauffement climatique, en particulier sur les peuples nomades du Sahel.

Son Aftap est la première association communautaire à participer aux négociations internationales sur le climat, en 2005, à New York, où la jeune femme se bat alors pour la reconnaissance des savoirs traditionnels dans l’adaptation aux changements climatiques. Son action sera couronnée de succès puisqu’ils sont inscrits dans le Pacte des Nations unies pour l’environnement en 2012.

La militante se souvient des longues négociations lors de l’historique Conférence des Nations unies sur les changements climatiques en France, en décembre 2015. Pour faire entendre sa cause, elle a encore une fois dû s’imposer, notamment face au président de la COP21, l’ex-ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius.

Ce dernier s’est finalement laissé convaincre par la détermination de Hindou Oumarou Ibrahim et a admis la justesse de son combat pour la reconnaissance des savoirs traditionnels dans la lutte contre la désertification. Depuis, ils sont amis.

https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">

C’EST NOUS, LES GARDIENS DE LA NATURE

« Lui comme d’autres hommes d’État encore plus méfiants ont finalement compris que nous n’étions pas là seulement pour débattre, ainsi que le font parfois certains représentants de la société civile qui s’opposent à tout, mais que nous étions aussi venus pour apporter des solutions concrètes. C’est nous, les gardiens de la nature. Et nous avons fini par obtenir gain de cause : les droits des peuples autochtones et des communautés locales ont été inscrits dans le préambule de l’accord de Paris, insiste-t-elle, enthousiaste. Pour moi, tout est lié. Pas de lutte contre le réchauffement climatique sans une reconnaissance des peuples autochtones. »

Depuis la première victoire remportée à New York en 2012, Hindou Oumarou Ibrahim continue de parcourir le monde, invitée à participer à des conférences et à des groupes de travail par des chaînes de télévision et de radio internationales. En Amérique du Nord, en Europe ou en Afrique,

Écoutée par Idriss Déby Itno

« Hindou » est aujourd’hui respectée et écoutée de tous, en particulier par le président Idriss Déby Itno. Ils se sont rencontrés pour la première fois en septembre 2019, au siège de l’ONU, à New York, lors du sommet Action Climat. « On a beaucoup parlé du réchauffement, de l’importance de l’éducation, etc. Je lui ai fait des propositions très concrètes, et, depuis, il me soutient dans mes combats. »

Le chef de l’État s’est d’ailleurs particulièrement fait remarquer lors de ce sommet, en exhortant les pays industrialisés à soutenir les efforts déployés par les pays africains face au changement climatique. Et, au mois de décembre suivant, il a nommé Hindou Oumarou Ibrahim ambassadrice itinérante du Tchad.

Un titre et surtout un motif d’action supplémentaire pour cette battante. Exploratrice de solutions pour le magazine américain National Geographic depuis 2017, élue parmi les 100 femmes les plus influentes de la planète dans le « 100 Women 2018 » de la BBC, elle a reçu en novembre 2019 le prix Pritzker du génie environnemental émergent, remis par l’Institut de l’environnement et du développement durable de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

Désignée l’an dernier par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, comme étant l’une des dix-sept personnalités influentes et leaders des Objectifs de développement durable (ODD), elle est aussi sa conseillère officielle en prévision de la COP26, qui doit se tenir à Glasgow, en Écosse, en septembre 2021.

Mariée à un ancien collaborateur du Français Nicolas Hulot lorsqu’il était à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire, Hindou Oumarou Ibrahim regrette de devoir reporter une partie de ses actions et d’être bloquée en France à cause de la pandémie de Covid-19, « cette maladie du dérèglement mondial ».

Prévention au sein des communautés nomades

Ce qui ne l’a pas empêchée de monter une opération de prévention au sein des communautés nomades démunies face à la pandémie. Selon elle, pour freiner les conséquences du réchauffement climatique, surtout en Afrique, chaque jour est précieux.

https://www.jeuneafrique.com/wp-content/themes/ja-3.0.x/assets/img/mondial2018/quote-article.png") left top no-repeat;">

CE CORONAVIRUS NOUS RAPPELLE QUE NOUS VIVONS SUR LE MÊME BATEAU

« Je ne suis jamais restée aussi longtemps loin de mon pays et je trépigne, car ma vie et mes combats sont là-bas… Même si ce coronavirus nous rappelle que nous vivons sur le même bateau et que la planète est la même pour tous. »

Archevêché d’Alger

Le Père Evêque

 

 

Alger le 1er décembre 2020

Chers frères et sœurs

Notre cher Père Henri, Mgr Teissier, a vécu sa Pâques ce matin à 6 heures. A la suite d’un grave AVC, il avait été conduit au service de réanimation de l'Hôpital Edouard Herriot. Le Père Christian Delorme, avec ses nièces Isabelle et Caroline et son neveu Jacques, ont pu le veiller toute la nuit, prier à ses côtés. Nous sommes très tristes mais aussi nous rendons grâce pour sa riche vie donnée à Dieu, à l’Eglise, à l’Algérie. A 19h, le Père Delorme lui avait fait l'onction des malades et a pu réciter à son chevet la prière d’abandon.

Nous imaginons la belle rencontre avec Frère Charles, le bienheureux et futur saint Charles de Foucauld dont c’est la fête au Ciel aujourd’hui. Clin d’œil du Ciel à notre Eglise d’Algérie qui doit tant au Père Teissier dans son histoire depuis la guerre de libération, l’indépendance du pays, la traversée des années noires, jusqu’à aujourd’hui. Il a été le pasteur d’une Eglise toute entière donnée à son peuple algérien.

Nous accompagnons de notre prière le Père Henri dans sa Pâques. Nous sommes unis à sa famille, ses nombreux amis en Algérie, en France et dans le monde.

Je reviendrais vers vous, mais je pars célébrer la messe de la fête du bienheureux frère Charles à la Cathédrale.

En grande communion fraternelle. + Père Paul

 

 teissier alger

 

Il avait consacré soixante-cinq ans de sa vie à l’Algérie. Mgr Henri Teissier avait contribué à la béatification les religieux assassinés durant la guerre civile algérienne. Il est décédé mardi 1er décembre 2020.

« Mgr Henri Teissier est mort mardi 1er décembre, au petit matin », rapporte le site d’information du Vatican. Son décès est survenu à l’hôpital Édouard-Herriot de Lyon, alors qu’il était entouré de ses proches. Artisan de la béatification des religieux assassinés pendant la guerre civile en Algérie.

Né à Lyon en 1929, il fut ordonné prêtre à Alger en 1955. Au terme d’études de l’arabe accomplies à l’institut dominicain du Caire (Égypte), il avait, comme une vingtaine d’autres prêtres alors, obtenu la nationalité algérienne en 1965. D’abord nommé évêque d’Oran, Mgr Henri Teissier a consacré vingt années à la tête de l’archevêché d’Alger qu’il avait demandé à quitter, en 2008, en raison de son âge.

Les années noires de la guerre civile

Au cœur de la décennie 1990, il traverse les années noires de la guerre civile. Avec, en 1996, l’effroyable assassinat des sept moines de Tibhirine. Des religieux, isolés dans les montagnes de l’Atlas, qu’il n’avait pas hésité à aller rencontrer chaque semaine, au péril de sa vie. Les assassinats se poursuivront. Il apprendra et organisera ainsi les obsèques de dix-neuf religieux, dont celui de son ami Pierre Claverie, évêque d’Oran.

Mgr Teissier fut l’artisan de leur béatification par le pape. Le 8 décembre 2018, dix-neuf martyrs sont ainsi proclamés bienheureux, au sanctuaire Notre-Dame de Santa Cruz. À Oran.

Homme de foi et de paix, durant les soixante-cinq années qu’il a consacrées à l’Algérie, Mgr Henri Teissier a été soucieux de maintenir les relations « avec les musulmans pour montrer que, comme chrétiens, on peut se rencontrer dans la paix et le respect réciproque », précisa-t-il dans une interview accordée à Ouest-France.

« Qu’il repose en paix, après une vie si riche au service de Dieu et au service des plus humbles parmi les Algériens », salue Hafiz Chems-Eddine, recteur de la grande mosquée de Paris.

Mgr Henri Teissier est l’auteur de plusieurs ouvrages : Église en Islam, Centurion (1984) ; La Mission de L'Église, Desclée de Brouwer (1985) ; Histoire des chrétiens d'Afrique du Nord, Desclée de Brouwer (1991) ; Lettres d'Algérie, Bayard-Centurion (1998) ; Chrétiens d’Algérie, un partage d’espérance, Desclée de Brouwer (2002).

il part « vers le Père le 1er décembre… Fête de saint Charles de Foucauld ! » en passe d’être canonisé, fait remarquer Mgr Xavier Malle, évêque de Gap, parmi les nombreuses voix réagissant à sa disparition.

Sous-catégories

Les informations sur nos maisons de formation datent de quelques années, et nous avons demandé aux responsables de ces maisons de nous donner des nouvelles plus récentes.
La première réponse reçue vient de Samagan, le noviciat près de Bobo-Dioulasso (lire la suite)

 

La deuxième réponse nous a été donnée par la "Maison Lavigerie", notre maison de formation à la périphérie de Ouagadougou, où les candidats ont leurs trois premières années de formation (lire la suite)