Missionnaires d'Afrique

Moussa Serge Traore

Brésil


Vamos ! Allons-y !

Notre aventure missionnaire au Brésil a commencé en août 1984. Trois confrères se sont installés dans le sud de ce pays. Leur présence au Brésil se résumait à du ministère paroissial et à de l’animation missionnaire vocationnelle. En juin 1986, la Société commence à construire sa propre maison au Brésil. En février 1987, les confrères s’y installent.

En 1988, la maison accueille les premiers candidats brésiliens. Ainsi notre mission au Brésil comprenait trois volets : formation, animation et ministère paroissial. Un quatrième volet naîtra bientôt : les amis des Missionnaires d’Afrique. Des confrères furent nommés au Brésil au fil des années. Puis en 2006, le Supérieur général décide de rattacher le Brésil au secteur Mexique. Du Mexique, les confrères feraient des voyages d’animation missionnaire au Brésil.

Refonder le projet Brésil
De g. à dr.?:?Angelo Quim Hum Lee, Serge Traore et Hubert Roy.En 2009, le Provincial des Amériques a organisé une série de rencontres pour refonder le projet missionnaire au Brésil. Les confrères brésiliens, consultés, ont fait des propositions. L’assemblée post-capitulaire de 2010 de la province des Amériques a officiellement endossé le projet et a décidé d’installer la nouvelle fondation à Salvador da Bahia, au Nord-Est. Ainsi la nouvelle fondation commença en 2011 avec l’aide du premier confrère brésilien, le Frère Rafael Santana de Azevedo. En août 2011, nous assumons la responsabilité d’une paroisse dans la banlieue de Salvador. Nous achetons une nouvelle maison au centre-ville. En février 2013, deux confrères s’installent dans la nouvelle maison pour l’animation missionnaire et la formation et deux confrères restent en charge de la paroisse.

Aujourd’hui, nous sommes sept confrères au Brésil, dont cinq à Salvador et deux au Sud. Dans notre maison de formation et d’animation missionnaire nous avons 3 confrères. La communauté de la paroisse, quant à elle, est formée de 2 confrères. Un confrère du Secteur Mozambique fait une formation au Sud du Brésil et un autre y vit sa retraite. Les confrères brésiliens sont 3, dont 1 au Brésil et 2 en mission en Afrique. Nous avons un candidat qui a fait la propédeutique avec nous et qui commencera la philosophie au Mexique cette année.

Un projet de toute la Société
Le Conseil général, en nommant deux jeunes confrères au Brésil, en 2012 et en 2013, croit au projet et en fait un projet de toute la Société. La mission que la Société confie aux confrères au Brésil a été définie par les Actes capitulaires de 2010. Notre vision est la vie en plénitude pour les hommes du monde africain. Nous avons été envoyés au Brésil pour “collaborer à l’action évangélisatrice de l’Église locale, valoriser l’Afrique, promouvoir le dialogue interreligieux et une meilleure connaissance de l’islam, témoigner de l’interculturalité, témoigner en faveur de/ et appeler à la mission ad extra en Afrique, et inviter à soutenir la mission en Afrique” (cf. Actes Capitulaires, p. 39-40).

Nous collaborons à l’action évangélisatrice de l’Église du Brésil en animant et administrant une paroisse de banlieue dans l’archidiocèse de Sao Salvador da Bahia selon les directives de l’Église du Brésil. L’Église du Brésil est cléricale, sacramentelle, devotionnelle et populaire. Nous y apportons notre contribution particulière par notre manière de faire la mission : rencontrer la personne, établir des relations humaines par des visites pastorales. Nous participons aux réunions du clergé et des religieux de l’archidiocèse. Nous sommes présents aux événéments et célébrations diocésaines.

Dans le but de valoriser les racines africaines du Brésil, nous participons aux rencontres de la Pastorale Afro. Cette pastorale est attentive à toutes les questions sociales et religieuses relatives aux noirs brésiliens ou afrodescendants, descendants d’esclaves qui, au fil des siècles, se sont mélangés à d’autres races pour former une nouvelle race brésilienne. Nous sommes invités à donner des conférences sur l’Afrique dans les écoles et dans les paroisses. Nous promouvons les cultures africaines sur notre site internet en construction. Nous comptons reprendre l’édition de livres, fascicules et revues sur l’Afrique qui avaient été faits dans le passé. Dans notre maison, nous avons une bibliothèque spécialisée sur les cultures africaines qui sera ouverte à des chercheurs.

Notre participation à la promotion du dialogue interreligieux, pour le moment, se limite à notre engagement dans la Pastoral Afro. Le dialogue interreligieux se résume ici au dialogue très complexe entre le christianisme et les religions brésiliennes d’origine africaine. Dans l’avenir, un confrère se spécialisera sur cette question. Nous envisageons participer aux réunions de la commission archidiocésaine pour le dialogue interreligieux pour y partager notre expérience.


Serge le jour de son intronisation comme curé de la paroisse Santa Mônica de Salvador da Bahia.

Appeler à la mission ad extra
Par le caractère international et interculturel de nos communautés, nous témoignons de l’interculturalité dans une société brésilienne fortement marquée par les inégalités sociales, les préjugés raciaux et sociaux. Pour témoigner en sa faveur et appeler à la mission ad extra en Afrique, nous avons un confrère brésilien qui “pêche” les jeunes à travers l’animation missionnaire vocationnelle, un autre confrère “cuisine” ces jeunes en leur offrant une formation propédeutique à la vocation Missionnaire d’Afrique, et l’Afrique “mangera” ces jeunes. Les confrères de la paroisse comme ceux en charge spécifiquement de l’animation missionnaire vocationnelle parlent de l’Afrique, de la mission en Afrique, à ceux qu’ils rencontrent. Nous donnons de plus en plus de visibilité à la Société par le port de la gandoura. Ça attire l’attention et la curiosité. Nous faisons de la publicité à travers un blog et une adresse facebook.

Finalement, nous invitons les Brésiliens à soutenir notre mission en Afrique par la “Lettre aux Amis”. Cette “Lettre” et les visites nous permettent de maintenir le contact avec les nombreux amis que nous nous sommes faits dans le sud du pays. Certains nous rendent visite dans notre nouvelle maison à Salvador. Nous allons relancer notre revue dans l’objectif de nous faire davantage de publicité.

Le nouveau projet missionnaire du Brésil n’a que deux ans. Nous sommes encore à l’étape de fondation. La vision est claire. La mission est claire. Les activités sont définies. Les confrères y sont. Notre priorité est de former, à partir d’avril 2014, deux communautés stables, ayant un rythme de vie normal. Ces deux communautés vont réaliser la mission de la Société au Brésil.

Moussa Serge Traore

Tiré du Petit Echo N° 1052 2014/6