Amorain WayikpoLe besoin de redécouvrir le concept de famille africaine comme valeur morale

Est-il possible de regarder la famille comme une valeur morale précieuse dans la culture africaine aujourd'hui ? Il semble qu'il n'y a pas de doute à propos du nombre croissant de couples divorcés en Afrique. Et nous pouvons entendre certaines personnes dire qu''elles veulent simplement avoir des enfants, mais sans s'engager dans le mariage. Comme résultat de cela, il y a beaucoup de familles avec des parents célibataires. Par exemple,la Constitution de la République d'Afrique du Sud de 1996 reconnaît les droits des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transgenres, et le mariage entre personnes du même sexe a été légal depuis que la « Civil Union Act » a été promulgué le 30 novembre 2006 (Encyclopédie en ligne, LGBT rights)

En fait, ces nouveaux défis peuvent soulever quelques questions pour ceux qui se soucient de notre contient Africain bien aimé. Nos ancêtres nous ont laissé la famille comme une tradition, , et notre conscience est formée dès le départ en ce qui concerne ce qui est bon et mal. Pouvons-nous être en paix avec notre conscience quand la valeur morale de la famille Africaine est pratiquement ignorée ? Pourquoi ne devrions nous pas travailler à la redécouverte et la restauration de cette valeur ? Dans ce domaine, nous sommes tous invités à partager nos opinions et à contribuer à la survie de la dimension morale de la famille Africaine.

La famille Africaine, un arrière plan fertile pour la moralité

CoupleIl peut être intéressant de se rappeler certains faits généraux. Traditionnellement, une famille est d'abord composée d'un couple, un homme et une femme mariés, et de leurs enfants, engendrés grâce à cette union. Par ailleurs, quand les parents prennent la responsabilité de transmettre leur foi et leurs convictions à leurs enfants, la famille devient le premier lieu d'accomplissement de la moralité. Une autre chose est que nous n'avons pas choisi d'être Africains. C'est le désir de nos parents qui nous a donné la vie. Dans ce contexte, je suis né dans une famille de cinq enfants dans une région plateau du Togo, un des pays de l'Afrique de l'Ouest.

Parmi les groupes ethniques du Togo, la famille est probablement l'aspect de nos traditions auquel les gens sont le plus attachés - « l'héritage auquel on s'accroche le plus » pour l'Africain, comme Jean Marc Ela l'affirme dans son livre « Ma Foi en tant qu'Africain ». Il dit cela en particulier en relation avec le culte des morts. En effet, les personnes originaires de la région plateau du Togo croient qu'un des critères pour fonder une bonne famille est de se baser le choix prudent entre l'homme et la femme. En conséquence, le mariage se fait après une recherche d'information, spécialement au sujet des antécédents moraux de chacune des deux personnes. Dans ce cas, une question est souvent posée : vient-il ou vient-elle d'une famille respectable, de telle sorte que les gens peuvent savoir si l'homme ou la femme vient d'un milieu favorable, que ce soit au niveau de l'éducation, de la morale ou de la culture. Pour pouvoir honorer le mariage, et renforcer la fidélité dans le couple, les femmes ne doivent pas être enceintes dans la maison de leur parents sans être mariées. C'est un fait culturel que pour l'Afrique de l'Ouest, le mariage suppose une relation intime entre un homme et une femme. Et dans certains pays Africains, il y a une forte opposition au mariage entre deux personnes de même sexe.

Le point de vue de l'Eglise Catholique en ce qui concerne la famille Africaine

L'Eglise Catholique n'a jamais cessé de réfléchir sur les questions de la famille, et tout particulièrement la famille en Afrique. En 1967, le Pape Paul VI a adressé son Message à l'Afrique dans lequel il manifestait son admiration pour les valeurs traditionnelles communes en Afrique. Paul VI mettait l'accent sur certaines valeurs telles que le « respect de la dignité de l'homme » (humanité) et insistait sur le « sens de la famille » et le « respect pour le rôle joué par le père de famille, et l'autorité qui est la sienne ». Le Pape ajoutait que « le pèrMariagee de famille dans certaines cultures Africaines a une fonction typiquement sacerdotale qui lui est assignée. Ainsi, il agit comme médiateur, pas seulement entre les ancêtres et sa famille, mais aussi entre Dieu et sa famille, en accomplissant les gestes de culte établis par la coutume ».

Dans la continuité de la Tradition Ecclésiale, Jean Paul II, en 1995, dans son Encyclique Ecclesia in Africa » reconnaissait que les Africains « donnent une grande importance à la vénération des ancêtres qui continuent de vivre et restent en communion avec ceux qui sont encore sur terre – une préparation pour la croyance en la communion des saints. » Le Pape concluait que le rôle de la famille est vu comme fondamental en contexte Africain.

« La famille est l'endroit où la valeur profonde de la vie prend naissance, est protégée et nourrie, un lieu d'appartenance où le partage et la solidarité sont au cœur de la vie quotidienne, et où chacun se sent lui-même -ou elle-même- vraiment chez soi »

Cette définition nous explique le point principal de la moralité qui soutient les croyances Africaines, ensemble avec la dignité humaine, le respect de la vie, et la responsabilité de prendre soin des autres.

Je suis conscient que la conséquence de cette crise morale par rapport à la famille Africaine aujourd'hui n'est pas quelque chose de nouveau. Certains en ont déjà discuté. De plus, l'Eglise Catholique a dédié cette année à la famille ; en conséquence, le Pape François a convoqué un synode sur la famille qui prendra place en octobre 2014.

C'est pour cette raison que j'ai donné mon humble opinion et que je suggère qu'il est nécessaire de redécouvrir et de renouveler l'aspect moral de nos familles en Afrique.

Amorain Wayikpo (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.). Merrivale, South Africa.