Tout d'abord,

Le père Jean Pierre LepoutreLe Père Jean Pierre LEPOUTRE est décédé le 10 janvier dernier

Le père Jean Pierre LEPOUTRE est décédé à l'âge de 81 ans, et a passé la plus grande partie de sa vie au Burkina, depuis 1960, essentiellement dans le diocèse de Ouahigouya,. avec trois intermèdes de quatre ans, l'un en France à Lille, l'autre au petit séminaire de Koudougou, le dernier à Mater Christi, à Bobo de 2004 à 2008. Il quitte le Burkina en 2008, où il est nommé à Paris, à la rue Friant.

Pour plus de détails sur sa vie, lire la suite .

Qu'il repose en paix.

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Voici maintenant quelques nouvelles de Jacques Charron et Jacques Poirier, qui eux sont toujours bien vivants et actifs, l'un au Canada, l'autre à Rome, ainsi que de Charles Sarti.

Le Père Jacques CHARRON écrit de Montréal

Le Père Jacques Charron« Vous vous souvenez peut-être, c'est le soir du 14 juillet dernier que j'ai quitté le Burkina Faso pour revenir dans mon pays d'origine, le Canada. Ce départ fut bien différent de tant d'autres que j'avais vécus auparavant. Celui-là mettait fin à trente huit années de présence et de travail missionnaire au Burkina Faso, au Mali et en Côte d'Ivoire. Ce soir-là une page importante de ma vie se tournait.

Je rentrais dans mon pays en réponse à une demande de mes supérieurs qui désiraient me voir revenir chez moi pour y exercer un service important.

Et je suis parti...Cette nuit-là, dans l'avion, j'ai célébré mes 72 ans. Je suis parti mais aujourd'hui je reconnais qu'une bonne partie de moi-même est toujours en Afrique. Il n'y a pas une journée qui passe sans que je m'y retrouve d'une manière ou d'une autre. J'ai aussi réalisé depuis mon retour ici combien j'ai été façonné par l'Afrique au fil des années et que nombre des valeurs qui me sont devenues bien précieuses, je les ai héritées de mes sœurs et de mes frères africains.

Après un mois et demi de repos et de détente le 3 septembre 2013, j’arrivais à la Maison Provinciale des Pères Blancs de Montréal pour entreprendre mon nouveau travail. On me demandait d'être le supérieur et l'administrateur de cette maison qui célèbre en 2014 sa 80ème année de présence des pères blancs dans ce quartier de Montréal.

« 1640 St-Hubert » héberge présentement 27 confrères qui ont tous travaillé en Afrique durant plusieurs années. Les plus jeunes ont autour de 60 ans et deux d'entre eux ont dépassé l’âge de 90 ans. Tous sont encore autonomes et actifs. 6 autres confrères sont reliés à cette communauté tout en étant dans des centres de santé.

Les missionnaires qui reviennent d'Afrique pour se reposer durant leur congé ou des confrères ou amis de passage trouvent une chambre ici. Nous accueillons aussi pour des études des prêtres africains qu'ils soient missionnaires ou prêtres diocésains. C'est ainsi que j'ai trouvé ici un de mes anciens étudiants du Grand Séminaire de Samaya au Mali : l'abbé Moïse Dembele du diocèse de Bamako au Mali.

Au milieu de tout ce monde, mon travail consiste à harmoniser la vie communautaire sous tous ses aspects et à faire en sorte que tous puissent vivre dans la joie et l'harmonie. Je veille aussi à ce que tous les visiteurs se sentent chez eux chez nous, à ce que les confrères malades qui sont à l’hôpital ou dans des maisons spécialisées soient accompagnés dans leurs épreuves de santé. Enfin, j’entretiens les relations avec le Diocèse de Montréal et différents organismes humanitaires de la région.

Voilà déjà plus de trois mois que je suis dans cette maison située en plein cœur de la grande ville de Montréal. Les premières semaines ont été plutôt arides mais progressivement grâce en particulier à l'amabilité et à la collaboration de mes confrères, je trouve bien ma place ici et je me sens de plus en plus à l’aise. Ma famille habite dans les environs. J'ai la joie de la retrouver de temps à autre pour y partager bons moments.


Le Père Jacques POIRIER écrit de Rome

Le Père Jacques Poirier(Le Père Jacques Poirier a travaillé au  Burundi de 1972 à 1979, puis il a passé 5 ans au Canada avant sa nomination en Côte d'Ivoire en 1984. Après une année sabbatique, il vient travailler au Burkina où il a vécu douze ans)

En 2013, il s’en est passé de belles choses. Le pape Benoît XVI qui a eu le courage de laisser sa place : du jamais vu depuis l’an 1415, 600 ans ! Et que dire de notre nouveau pape François, l’homme de l’année selon le Time magazine ? Ici, à Rome, l’enceinte de la Basilique St-Pierre ne désemplit pas les jours d’audience ou de messe célébrée par cet homme de Dieu qui redonne, par sa simplicité, le goût de s’engager à la suite de Jésus, surtout dans le service aux plus démunis. Quelqu’un disait récemment que par son attitude, François a déjà fait plus pour l’œcuménisme que tous les beaux discours d’avant. Si vous avez un ordinateur à la maison, je vous invite à vous abonner gratuitement à Zénit pour lire chaque jour, ou une fois par semaine, les paroles de réconfort et d’encouragement de notre frère François comme il aimerait qu’on l’appelle.

Quant à moi, je débute ma sixième année comme rédacteur du Petit Écho. Vous ne pouvez pas recevoir ce bulletin mensuel sauf si vous êtes Père Blanc. Mais vous pouvez en lire la plupart des articles sur notre site internet international : www.mafrome.org. Pourquoi ne pas vous abonner à la newsletter qui vous avertira une fois par semaine des nouveautés mises sur le site ?

Ma mère a maintenant déménagé dans un centre hospitalier plus adapté aux soins qu’elle doit recevoir. Elle est passée d’un appartement 4½ à une simple chambre. Elle est loin de ses amis(es) mais garde le sourire qu’on lui connaît, et je la trouve très courageuse. Après son départ de l’appartement, mes frères et sœurs se sont répartis le mobilier et autres. Tout cela dans la fraternité, sans chicane, chacun et chacune offrant à l’autre l’opportunité de prendre ce qui l’intéressait davantage. Je remercie Dieu de nous avoir donné des parents qui nous ont inculqués cet esprit de partage, d’amour et d’oubli de soi pour les autres. En regardant l’attitude de ma famille autour de ma mère, je ne peux que croire que c’est Noël encore aujourd’hui, car Noël, c’est l’amour, comme le dit la chanson.

Le Père Charles Sarti écrivait à la fin de 2013 :

 

(Le Père Le Père Charles SartiSarti a travaillé de 1959 à 1987 dans les diocèses de Nouna et Dédougou, puis 5 ans à Paris avant de retourner au Burkina pendant 9 ans à Solenzo et 6 ans comme économe provincial. Il est présentement responsable de la communauté de Tassy)

" 2013 tire à sa fin : l’année de mes 18 ans (dans le désordre). Cela m’a donné un coup de jeune. A Tassy, nous avions commencé l’année à 11 (contre 15, début 2012). A présent nous sommes 9 missionnaires. Tout doucement notre Communauté se rétrécit comme une peau de chagrin. Mais cela ne nous empêche pas de vivre dans la paix et la sérénité, avec humour même. Notre ‘ancêtre’, en route vers ses 102 ans, chaque fois que lui nous annonçons un décès (de confrère ou de résident laïc) déclare solennellement : « le prochain, c’est moi » cependant ils sont plus d’une demi-douzaine à lui avoir brûlé la politesse.

2013 : l’année de la Foi, inaugurée par Benoît XVI, a vu sa démission historique et, le 13 mars dernier, l’élection du Pape François qui ne cesse de nous émerveiller par ses gestes de proximité, de simplicité, d’attention aux plus petits et aux plus pauvres. Quelle grâce pour le monde et pour l’Eglise.

Cette année, à Tassy, a vu la vente du MAS à la Communauté de communes du coin et le goudronnage du chemin qui monte de la route départementale 19 à l’EHPAD.

2013, personnellement, sera marquée par une recrudescence de mon cancer de la peau. Opéré en juillet, je dois repasser sur le billard le 18 décembre (pour la 7ème fois). Il y en aura pour quatre heures : à la tempe, sur la joue, à la mâchoire et dans le cou : tout du côté droit ; un vrai coup de karcher chirurgical. Et cela, à l’hôpital St Joseph de Paris. S’il plaît à Dieu, je serai en pleine forme pour attaquer 2014.

En guise de vœux, voici la parabole de LA PIERRE ET L’HOMME :

Le distrait a buté sur elle

Le violent l’a utilisée comme projectile

L’entrepreneur l’a intégrée dans une construction

Le paysan fatigué l’a utilisée comme siège pour se reposer

David l’a lancée avec sa fronde pour vaincre Goliath

Michel Ange en a sorti de belles sculptures : la Pièta, Moïse et tant d’autres.

Dans tous les cas, la différence n’est pas venue de la pierre…mais de l’homme.

2014, l’année qui vient, est la même pour tous. A nous de choisir comment l’utiliser.

(le père Sarti a été opéré comme prévu et est toujours en convalescence à Paris, à la rue Friant)