Burkina Faso: le guide religieux de Tanwalbougou brise le silence, un mois après la tuerie

Des soldats burkinabè à l'entraînement, le 13 avril 2018 (image d'illustration).
Des soldats burkinabè à l'entraînement, le 13 avril 2018 (image d'illustration). ISSOUF SANOGO / AFP
Texte par : RFI
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Environ un mois après les événements survenus à Tanwalbougou, village située dans la région de l’Est, au Burkina Faso, le cheikh Amadou Bandé, guide religieux de la localité, livre son témoignage. Le 29 juin dernier, après une opération des forces armées dans la localité, les corps sans vie de sept personnes, auparavant interpellées par les Forces de défense et de sécurité burkinabè (FDS), ont été retrouvés.

De notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani

C’est la première fois que le cheikh Amadou Bandé, guide religieux dans la confrérie Tidjania à Tanwalbougou, s’exprime après les événements survenus le 29 juin dernier. Selon le guide religieux, les forces armées ont fait une descente dans son quartier avec une douzaine de véhicules, des dizaines de motos et un blindé pour des fouilles.

«  Toutes les maisons ont été fouillées de fond en comble sans qu'on y découvre les moindres objets suspects, raconte-t-il. Mes proches ont été violentés et douze personnes ont été embarquées. Le 30 juin, j'ai été informé que cinq des douze enlevés ont  été abandonnés en piteux état vers Matiakoali. Ce sont ces rescapés qui nous ont informés de la mort des sept autres. »

Après ces événements, des centaines de personnes ont dû partir du village selon ce guide religieux. Face aux soupçons qui pèsent sur sa personne Amadou Bandé clame son innocence.

« Pendant les fouilles de mon domicile, un des soldats disait d'ailleurs :"Seul un terroriste peut avoir une telle réalisation immobilière en pleine campagne." Je ne suis ni terroriste ni complice des terroristes ni un bras financier du terrorisme », se défend-il.

Coté gouvernement, l’on assure que l’enquête suit son cours. L’officier et ses hommes ayant conduit la mission à Tanwalbougou le 29 juin dernier ont été relevés de leur fonction, en attendant la fin de l’enquête administrative, dit-on.