Kiye2019L'hebdomadaire de la Paroisse de Dyou, n°74 du 12 juillet 2020 : Rendez-vous avec les amis de Dieu
 Et lui leur dit ceci : « À vous il a été donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux, mais pas à eux. » (Mt 13, 1–23)
Bien-aimés dans le Seigneur,
 Recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou/Kadiolo au Mali, dans Diocèse de Sikasso.
 Conscient que ce verset repris ci-dessus n’est pas la pointe de cet évangile, je me permets malgré tout de le reprendre pour un souci pédagogique et surtout pour faire le lien avec l’évangile du dimanche passé.
En effet, le dimanche passé Jésus glorifiait Dieu son Père, d’avoir révélé aux tout-petits ce qu’il avait caché aux sages et aux savants (Mt 11, 25-30). Ce fut, pouvons-nous imaginer, le secret du royaume des cieux. Et dans l’évangile de ce 15 ème dimanche des temps ordinaires de l’année A, Jésus va presque dans le même sens, faisant de ses disciples, ces tout-petits par leur fidélité et leur assiduité à ses enseignements. Heureux êtes-vous car, dira-t-il, « à vous il a été donné de connaître les mystères du Royaume des Cieux, mais pas à eux. » (Mt 13, 1–23). Nous comprenons ici que, lorsque nous restons fidèles et assidus à la parole de Dieu nous devenons des dignes disciples du Christ et nous ressemblons à ces graines tombées sur une bonne terre qui portent du fruit en temps réel dont parle Jésus dans l’Evangile de ce 15 ème dimanche.
       Oui chers frères et sœurs, dans l’évangile que nous venons d’entendre, Jésus nous donne une parabole qui nous paraît être le baromètre de notre degré d’engagement à sa parole. Face à cette parabole, nous sommes invités à être honnêtes envers nous-mêmes pour reconnaître que nous allons tous à l’église mais que nous n’accueillons pas la parole de Dieu au même niveau. Car bien souvent, préoccupés par les soucis des réalités de ce monde, nous devenons insensibles à la parole de Dieu, nous sacrifions la parole de vie. Nous devenons ces graines tombées au bord du chemin ou sur une terre pierreuse ou sur les ronces. Le semeur, c’est Jésus Christ lui-même ou Dieu son père, qui vient semer la parole dans le monde, dans le cœur de chacun de nous. Comme nous le savons, le semeur attend toujours les fruits voulus de son travail. Il en va de-même du semeur de la parole. Il attend de nous les fruits de la conversion des cœurs qui sont : la générosité, la bonté, l’honnêteté, l’hospitalité, la compréhension mutuelle, la fidélité aux exigences de la vie chrétienne, la disponibilité, l’amour du prochain, la justice et la recherche de la paix avec tous etc. Dieu en attend bien plus de chacun de nous, lorsqu’il dit par la bouche du prophète Isaïe que: « De même que la pluie et la neige tombent du ciel et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre…de même la parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans effet, sans avoir accompli ma volonté et réalisé ce pour quoi je l’ai envoyée.» (Is 55, 10-11)
 Oui, bien-aimés dans le Seigneur, aux prises avec cet évangile, nous devons nous demander chacun dans la situation qui est la sienne, quels sont les fruits de ma vie de foi moi X, moi Y je donne.  Malheureusement, aujourd’hui plus que jamais, les témoignages de la vie chrétienne authentique se font rares. Les valeurs évangéliques de paix, d’amour, d’honnêteté, de fidélité sont souvent bafouées à cause des certaines pesanteurs existentielles ; elles sont sacrifiées au nom de certaines idéologies mercantilistes dues à l’endurcissement de cœur de l’homme de notre temps, à cause des multiples soucis de ce monde. L’apôtre Paul n’avait-il pas raison lorsqu’il dit que « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?... Qui nous enlèvera cet amour du Christ : une catastrophe, une épreuve, une persécution, la faim, le manque de tout, le danger, le glaive ?... Mais au milieu de tout, nous restons les vainqueurs grâce à celui qui nous aime. Je sais que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les forces du monde, ni le présent, ni le futur, ni les puissances du ciel ou de l’enfer … ne peut nous priver de cet amour de Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur. » (Rm 8,31
Malgré ces paroles de réconfort, il arrive malheureusement que beaucoup de nous encore aujourd’hui, frustré pour n’être pas marié(e) jusqu’à un certain âge, cloué(e) dans le chômage ou terrassé par la maladie, nous devenons insensibles à la parole de Dieu ; notre témoignage de vie chrétienne s’éteint. Au lieu d’être lumière du monde et sel de la terre nous devenons fades comme une nourriture sans sel et sans huile. Certains deviennent même agressif (ve), méconnaissables comme tout. Telle est la réalité de notre vie. D’autres encore arrêtent de fréquenter ou de participer aux activités de l’église. Lorsque cela nous arrive chers frères et sœurs, disons-nous que nous ressemblons à ces graines tombées au bord du chemin, bons pour l’estomac des oiseaux ou à celles tombées sur une terre pierreuse ou sur les ronces. Pour peu que vienne une difficulté ou une persécution, les préoccupations du monde ou la séduction de la richesse qui étouffent la parole semée en eux, ils abandonnent aussitôt.
 Secoués par les soucis des biens du monde, nous traduisons parfois Dieu au tribunal de notre conscience ; l’accusant de nous avoir abandonnés ou d’être complice dans notre souffrance. Voilà comment les soucis du monde nous coupent de la grâce de Dieu. Non, chers frères et sœurs. De-même qu’une femme ne peut pas abandonner son enfant, Dieu non plus n’abandonne aucun de ses enfants que nous sommes. Mon frère, ma sœur, crois-tu souffrir plus que le Christ ? Plus que Job ? Rappelons-nous qu’avant de quitter ce monde il nous prévenait de tout cela en disant que … « dans le monde, vous connaîtrez la persécution. Mais courage : j’ai vaincu le monde !» (Jn 16,33)
D’autres graines dira Jésus, sont tombées sur la bonne terre et ont donné du fruit, l’une cent, l’autre soixante et d’autres encore trente. Que celui qui a des oreilles entende ! (Mt 13, 8-9). Oui chers frères et sœurs, par-dessus tout cela, il y a des hommes et des femmes qui, bon gré malgré tiennent bon. Espérant contre toute espérance et peu importe les soucis ou les réalités du monde, ils voient toujours des étincelles d’espérance au bout du tunnel parce qu’ils croient que leur vie dépend de Dieu seul. Quel que soient les trahisons, les déceptions, les échecs, l’expérience de Job raisonne toujours dans leur cœur comme de la musique douce pour adoucir leur cœur. Trahis et déçus, ils continuent à aimer leurs bourreaux et à prier pour eux. Dépourvus de tout, ils clament l’innocence de l’Eglise du Christ qui ne peut jamais être la cause ni de leur malheur ni de leur pauvreté. Leur générosité en tout temps, pareille à celle de la veuve de l’évangile (Lc 21, 1-4) et le témoignage d’amour inconditionnel qu’ils portent sont ces fruits dont parle Jésus, l’une cent, l’autre soixante et d’autres encore trente. La récompense pour cette dernière catégorie de personnes est noble. C’est ce que l’apôtre Paul évoque dans la deuxième lecture de ce jour et qui est l’aboutissement de toute démarche ou de l’effort de toute vie chrétienne : la Gloire qui nous attend et qui doit se manifester. Pour eux les souffrances de ce monde sont pour un temps limité et ne peuvent guère se comparer avec la Gloire qui nous attend et qui doit se manifester (Rm 8,18). Et toi mon frère, et toi ma sœur, pourquoi tu te laisses dominer par les soucis de ce monde qui, en réalité, ne sont pas à comparer avec la gloire à venir ?
Demandons la grâce de la fidélité à la parole de Dieu, la grâce d’une foi inébranlable que ni les soucis ni les plaisirs de ce monde, ni le chômage ni le célibat prolongé ne peuvent compromettre. Car tout vient de lui, tout est en lui, tout est pour lui.
Le Seigneur soit avec vous !
  ✍ Père KIYE M. Vincent, Mafr,
Aumônier des jeunes de la paroisse de Dyou/Mali
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L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou/Kadiolo n°75: Rendez-vous avec les amis de Dieu du lundi 20/07/2020.
"Jésus leur répondit: "Qui est ma mère et qui sont mes frères?" (Mt12,46-50)
Chers frères et soeurs dans la foi, recevez nos salutations depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso.
Tel est le texte de l'évangile que nous avons choisi pour le 75 ème numéro de l'hebdomadaire de la paroisse de Dyou. 
Ce texte est l'un des textes qui posent problème en ce concerne la maternité de Marie après Jésus mais en même résout ledit problème des lors qu'on en fait une lecture large des choses. Marie, aurait-elle eu d'autres enfants après la maternité de Jésus ? De quels frères s'agit-il dans ce texte? Et si vraiment Marie aurait eu d'autres enfants, ce qui n'est prouvé nulle part dans la Bible, en quoi ce supplément de l'évangile mettant en exergue ces autres enfants de Marie servirait-il pour notre foi?
  Faut-il y attacher autant d'importance alors que Jésus est justement en train de remettre en cause les liens du sang ?
Jacques Jomier, dans son intitulé : "Jésus la vie du Messie", nous apporte une approche compréhensive de la famille de Jésus. 
Loin de nous le a ferme volonté de faire l'apologie de l'innocence de Marie, en défaut des éléments scripturaire, nous voulons rester là et reconnaître cette approche qu'avait Jésus de célébrer le lien spirituel comme étant fort plus que le lien de sang, très exotérique et souvent dangereux. 
Joseph a rempli sa mission en bon Père adoptif, fidèle à la volonté de Dieu.
Mais quels étaient ces frères de Jésus dont parlent les Évangiles et qui se nommeraient Jacques et Joseph, Simon et Jude ? Ce serait certes, ses cousins tout proches. Car la tradition juive n'était pas très différente de la tradition africaine. Les enfants nés des tantes et oncles sont des frères. Un autre argument à prendre en compte est que si Marie avait d'autres enfants des entrailles, Jésus n'aurait certes pas confié sa Marie à Jean, fils de Zébédée et vice versa.
 En hébreu, comme en arabe, le concept "frères" était le langage le plus simple pour exprimer certaines parentés très en proches d'autant plus qu'il n'existe pas de mot collectif pour désigner les cousins. Dans le cas contraire, il fallait alors dire " le fils de l'oncle paternel, le fils de la tante maternelle ", etc.
 Or, dans le cas présent, la parenté de Jésus semble ne pas avoir la même dimension s'il faut l'appliquer frères précités.
Jacques était le frère de Joseph selon la chair; Simon était le frère de Jude selon la chair ; mais tous les quatre n'étaient pas frères entre eux au sens fort. S'il avait fallu détailler tous  ces liens de parenté, les phrases auraient été très longues et complexes. Le seul mot collectif qui convenait dans ce cas était celui de "frères" au sens large.
Revenons à l'essence du texte même de l'Évangile. L'évangeliste poursuit en disant : Puis, étendant la main vers ses disciples, et il dit: " Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu est mon frère, ma soeur, ma mère. " 
      Le rapport qui unit le disciple à Jésus est d'abord et avant tout un rapport de fraternité. Tout baptisé jouit de cette même fraternité selon qu'il écoute ou pas la parole de Dieu et la met en pratique pour etres ce bon grain dont nous parlait Jésus hier dans l'évangile.
 Nous avons volontairement adopté pour un bien suprême, appartenance à la fraternité avec le Christ. De meme que le titre de séjour dans un nouveau état se renouvelle, celui reçu par notre foi au Christ se renouvelle par le témoignage de vie chrétienne au jour le jour. Pour ce faire, notre grande préoccupation doit être celle du peuple que nous avons entendu dans la première lecture de ce lundi: "Comment dois-je me présenter devant le Seigneur ?Comment m’incliner devant le Très-Haut ?..." (Mi 6, 1-4.6-8)
Face à cette préoccupation, l'exigence d'appartenir à la fraternité du Christ est simple, répondra le prophète :  «... Homme, (...)
on t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi :
rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité,
et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. »
Le frère, la sœur et la mère de Jésus devient ainsi, tout homme ou toute femme qui pratique la justice, qui aime la miséricorde et marche humblement dsur la voie du Seigneur. Lui-même nous en a donné des signes tout au long de sa vie par des multiples œuvres qu'il accomplissait. Quiconque agit ainsi, n'a plus à attendre d'autres signes du Seigneur pour croire. Car il est déjà sauvé.
        Demandons la grâce de nous laisser tranfomer par la parole de Dieu acceuillie au plus profond de notre coeur afin qu'elle porte en nous un fruit de conversion.Que Dieu nous donne d'agir dans le sens de sa volonté afin d'être nous aussi les frères et les soeurs de Jésus  et par là, avoir la vie éternelle. Amen.
Le Seigneur soit avec vous!
✍🏽 Frère Jean-Marie Nduwayo, stg Mafr
Paroisse de Dyou/Kadiolo
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