Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Eco-franc CFA : et si le pétrole était un obstacle à l’intégration ?

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Mis à jour le 21 mai 2021 à 19h05
 
 

Par  Edgard Gnansounou

Edgard Gnansounou est de nationalités béninoise et suisse. Spécialiste de questions énergétiques et professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne, il est également l'auteur de "En finir avec le franc des colonies françaises d'Afrique" (L'harmattan/Études africaines, 2012)

Découvert en 2003, le champ d’Egina se situe dans des profondeurs d’eau entre 1 400 et 1 700 mètres, à 200 kilomètres au large de Port Harcourt.

Découvert en 2003, le champ d'Egina se situe dans des profondeurs d’eau entre 1 400 et 1 700 mètres,
à 200 kilomètres au large de Port Harcourt. © Total.com

[Tribune] En analysant la seule question monétaire, le colloque organisé à la fin de mai à l’université de Lomé risque d’omettre un aspect clé du développement en Afrique de l’Ouest, selon le spécialiste des questions énergétiques Edgard Gnansounou.

L’économiste Kako Nubukpo, nouveau commissaire de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), invite à Lomé du 26 au 28 mai 2021 d’éminentes personnalités de la société civile africaine pour se pencher sur le berceau de la monnaie unique.

Le thème choisi (Quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’Ouest ?) laisse à penser que le développement de cette sous-région sera au centre de ce colloque. Malheureusement, certains facteurs pourraient restreindre cette heureuse initiative à des débats désincarnés sur la question du franc CFA et de l’eco.

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LA SOUS-RÉGION SUBIT DES CYCLES ÉCONOMIQUES INVERSÉS ENTRE LE NIGERIA ET SES VOISINS FRANCOPHONES

Les anglophones absents

D’une part, les personnalités anglophones ne sont pas annoncées. Or, le Nigeria, première puissance africaine, constitue la pierre angulaire du développement économique de la sous-région.

Un autre piège consisterait à placer la question monétaire au cœur des débats sans la soumettre au mode de développement économique que la sous-région s’est choisi.

Enfin, l’ambiguïté entre le projet de monnaie unique de la Cedeao et la transformation du franc CFA en eco n’est pas levée par les organisateurs. Pourtant, le but affiché est de proposer, au terme du colloque, une nouvelle feuille de route aux chefs d’État de la Cedeao. On peut craindre qu’une telle ambition ne permette guère de sortir des sentiers battus. Que de feuilles de route sont tombées en désuétude…

Sortir de l’inégalité des termes de l’échange

L’Afrique de l’Ouest a besoin de s’industrialiser pour sortir de la vulnérabilité et doit, pour ce faire  à l’instar de la plupart des régions du monde – d’abord compter sur son marché intérieur. Or, si les échanges intracommunautaires progressent, ils restent très largement en deçà des attentes.

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LES EFFORTS DE DIVERSIFICATION DU NIGERIA COMMENCENT À PORTER LEURS FRUITS

De nombreuses frictions commerciales persistent malgré l’existence d’un traité de libre circulation des personnes et des biens, et d’un tarif extérieur commun qui auraient dû fluidifier et dynamiser les transactions commerciales entre les pays membres de la Cedeao.

Le développement de la sous-région subit des cycles économiques inversés entre le Nigeria, qui dépend de manière prépondérante des exportations de pétrole, et les autres pays membres de la Cedeao, importateurs nets de produits pétroliers. Les efforts de diversification de la première économie africaine commencent cependant à porter leurs fruits.

Ainsi, le Nigeria a montré une bonne résilience à la double crise liée au Covid-19 et à la baisse drastique des cours du pétrole. Le pays a beau avoir connu une récession économique (baisse du PIB de -4,3 % en 2020), il en est rapidement sorti : sa croissance est attendue à + 1,7 % en 2021.

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L’AFRIQUE DE L’OUEST DOIT CHOISIR SA PROPRE VOIE POUR VIABILISER SON ESPACE ÉCONOMIQUE ET GÉOPOLITIQUE

En revanche, le Bénin, importateur net de produits pétroliers malgré une baisse de -4,6 points de croissance a connu une hausse de son PIB de +2,3 % en 2020 ; le Ghana et la Côte d’Ivoire ont également échappé à la récession économique.

Une double nécessité

Contrairement à une idée répandue, l’intégration économique de la sous-région, si elle doit résulter d’une volonté politique plus ferme que celle montrée à ce jour doit aussi tenir compte d’une double nécessité. Celle de l’industrialisation et celle des efforts en cours au Nigeria et dans les nouveaux pays producteurs de pétrole pour diversifier leurs économies.

Il y a donc une impérieuse nécessité à d’abord trouver la bonne séquence de l’intégration puis à adapter, en conséquence, les étapes d’unification monétaire.

Pour y parvenir, l’Uemoa doit impérativement se libérer de la tutelle de la France car ce contexte parasite toute réflexion stratégique sur l’ensemble de la zone Cedeao.

L’Afrique de l’Ouest doit choisir sa propre voie pour viabiliser son espace économique et géopolitique. Elle doit mettre un terme à la politique des petits bras et au mimétisme stérile. Elle est condamnée à innover en matière de stratégie politique et économique.

Odile Renaud-Basso (BERD) : « En Afrique, le potentiel du financement vert
est extrêmement important »

20 mai 2021 à 10h30 | Par 

Mis à jour le 21 mai 2021 à 10h39
Odile Renaud-Basso est la présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

Odile Renaud-Basso est la présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). © World Bank/Flickr/Licence CC

Sommet de Paris, ouverture au sud du Sahara, ambitions climatiques… Odile Renaud-Basso, patronne de la puissante banque multilatérale, dévoile ses priorités sur le continent.

Une enveloppe de 300 millions d’euros pour soutenir les infrastructures au Maroc durant la crise sanitaire (électricité, eau, aéroports, autoroutes), un montant équivalent en faveur de la STEG en Tunisie pour garantir la stabilité énergétique… Derrière ces budgets, un bailleur commun : la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD).

Depuis sa création en 1991,  après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, la banque multilatérale de développement a élargi son périmètre d’action depuis l’Europe de l’Est jusqu’à une grande partie du bassin méditerranéen.

La banque compte 71 pays actionnaires, bientôt 72 avec l’Algérie dont elle a validé l’adhésion il y a un an. Elle est présente dans trois pays africains depuis 2012 : l’Égypte, le Maroc et la Tunisie. Ensemble, avec le Liban, la Jordanie, la Cisjordanie et Gaza, ils forment la région Semed (Méditerranée méridionale et orientale), au sein de laquelle 14 milliards d’euros ont été déployés depuis le début de la dernière décennie.

En 2019, la BERD a approuvé plus de 450 projets à travers l’ensemble de ses pays d’opérations d’une valeur totale de 35 milliards d’euros, pour un investissement propre de la banque d’environ 10 milliards d’euros.

Pour Odile Renaud-Basso, ancienne directrice générale du Trésor français aux commandes de la banque multilatérale depuis novembre 2020, la montée en puissance de la BERD en Afrique est exponentielle. Interrogée par Jeune Afrique, à quelques jours du sommet sur les économies africaines organisé à Paris à l’initiative d’Emmanuel Macron, le 18 mai, elle détaille la stratégie de la BERD sur le continent.

Jeune Afrique : Quels sont les attendus du sommet sur les économies africaines organisé à Paris le 18 mai, et quel est le rôle de la BERD à proprement parler ?

Odile Renaud-Basso : Ce sommet, lié à la crise du Covid-19, vise à porter l’attention des chefs d’État et des responsables des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, G20…) sur l’impact de cette crise en Afrique et la réponse à apporter.

À court terme, sera abordée la question de l’accès aux vaccins et de comment accroître les capacités de production et de déploiement des vaccins. Une condition importante aujourd’hui, je pense, pour soutenir la croissance et développer la capacité de rebond des économies, y compris dans les pays d’Afrique du Nord où l’on investit.

Et puis sur le long terme, nous allons nous interroger sur la manière d’aider les économies africaines à renouer avec le développement et la croissance gagnés avant la crise. Notamment avec la question spécifique pour certains pays de la dette et la mise en œuvre de l’initiative sur les droits de tirage spéciaux (FMI).

Enfin, un troisième volet sur le secteur privé – dans lequel la BERD sera impliquée comme ses partenaires IFC ou encore la BAD -, concernera la mobilisation du privé pour le financement des économies africaines, les enjeux de développement et le climat.

Sur le continent africain, la BERD apporte aujourd’hui son soutien à l’Afrique du Nord, parmi un ensemble de pays du bassin méditerranéen (Semed). Quelles sont ses actions concrètes dans la zone ?

Dans cette région qui représente six pays et 300 projets, la montée en puissance a été assez rapide, puisque globalement nous y avons réalisé 14 milliards d’euros d’investissements depuis 2012.

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75 % DE NOS FINANCEMENTS DOIVENT ÊTRE RÉALISÉS DANS LE SECTEUR PRIVÉ

La BERD est très présente sur le terrain : un tiers de nos équipes sont dans les pays d’opération, avec une part importante de recrutements locaux. Et nous sommes à la fois présents dans les capitales, les principaux centres économiques et les villes secondaires. Par exemple au Maroc, la BERD dispose de bureaux à Casablanca, à Agadir et à Tanger, ce qui permet de développer de petits projets à côté de projets plus importants.

Nos terrains d’opération sont essentiellement le développement du secteur privé, le soutien financier aux PME et la mise en place de facilités en matière d’infrastructures, ainsi que l’accompagnement des réformes. L’objectif fixé par nos actionnaires est que 75 % de nos financements soient réalisés dans le secteur privé.

Où en êtes-vous des discussions pour étendre votre action à l’Afrique subsaharienne ?

Le débat remonte à 2018. Mais effectivement, l’année dernière, lors de l’assemblée annuelle en octobre, les actionnaires ont intégré cette question au plan stratégique de la BERD.

Aucune décision n’a été prise mais nous avons un calendrier très progressif qui souligne l’avancée de nos préparations en 2021, pour parvenir – potentiellement – à une décision du conseil d’administration en 2022.  Il y a une demande particulière des membres de notre institution pour évaluer les secteurs où l’on pourrait apporter notre expertise et notre valeur ajoutée au Sud du Sahara.

Vue aérienne de la station thermo-solaire Noor à Ouarzazate, dans le sud du Maroc © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Hormis la question de l’Afrique subsaharienne, quelles sont les grandes lignes de votre stratégie qui seront abordés lors de l’assemblée annuelle de la BERD fin juin-début juillet ?

O. R.-B.: Le principal sujet va définitivement être celui du climat, et de comment la banque renforce son action en faveur du climat. Nous avons en effet défini l’année dernière, un objectif de 50 % de financements verts, pour l’ensemble de nos projets, d’ici à 2025.

Cette année, nous allons réfléchir à la manière d’atteindre ce résultat dans un contexte post-Covid. Et plus généralement, nous allons proposer à nos actionnaires l’alignement complet de nos objectifs avec l’Accord de Paris, dans la perspective de la COP26.

La thématique est cruciale, notamment en Afrique où le potentiel est extrêmement important : la désalinisation de l’eau en Égypte, le solaire au Maroc… Nous avons déjà réalisé plusieurs investissements en ce sens et nous allons continuer.

Entre la BERD et la BEI, les financements en provenance de l’Europe peuvent sembler peu lisibles. Où en sont les travaux pour la mise en place d’un programme commun entre les deux institutions ?

O. R.-B. : Les États membres vont devoir se prononcer très prochainement. Et la tendance est plutôt de conserver les deux banques de développement.

La Banque européenne d’investissement et la BERD sont fondamentalement deux instances de financement différentes. La BEI est une institution purement communautaire, donc seuls les 27 États membres de l’Union européenne sont actionnaires.

La BERD, quant à elle, est une institution majoritairement européenne mais multilatérale. Son capital est beaucoup plus élargi, au G7 par exemple et à d’autres pays membres.

C’est une caractéristique essentielle parce que cela veut dire que les membres sont directement associés aux décisions stratégiques concernant la banque. Ce qui permet d’aligner nos priorités avec celles des pays directement concernés par la mise en œuvre de tel ou tel financement.

Sénégal : Ousmane Sonko interdit de se rendre à Lomé pour débattre de l’avenir du franc CFA

| Par 
Mis à jour le 22 mai 2021 à 11h24
Ousmane Sonko, lors d’une conférence de presse à Dakar, le 8 mars 2021.
Ousmane Sonko, lors d'une conférence de presse à Dakar, le 8 mars 2021. © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA

Invité par l’économiste Kako Nubukpo à participer aux « États généraux de l’Eco », qui se tiendront les 26, 27 et 28 mai dans la capitale togolaise, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko ne pourra finalement pas se rendre à Lomé. La justice lui a refusé l’autorisation de sortie du territoire qu’il sollicitait.

« Au final, Lomé ne verra donc pas l’enfant prodige si attendu, pour le moment du moins. Pas de début de débat sur l’Eco pour Sonko. » Dans le communiqué annonçant la décision de la justice sénégalaise, Me Khoureyssi Ba, son avocat, juge que « rien ne justifie » le refus prononcé vendredi 21 mai par le juge Abdoulaye Assane Thioune.

L’opposant sénégalais, sous contrôle judiciaire depuis sa remise en liberté le 8 mars dernier, avait en effet été invité à participer aux « états généraux de l’Eco » à Lomé. Le leader du Pastef avait fait de la critique du franc CFA l’un de ses principaux axes de campagne lors de la présidentielle de 2019, à l’issue de laquelle il était arrivé en troisième position.

Des « États généraux de l’Eco » sans Sonko

L’évènement, organisé à l’initiative de l’économiste togolais Kako Nubukpo, commissaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) chargé du département Agriculture, ressources en eau et environnement, doit réunir de nombreux économistes de renom.

Outre la Cap-Verdienne Cristina Duarte, conseillère spéciale pour l’Afrique du secrétaire général des Nations unies, le Bissau-Guinéen Carlos Lopesle Béninois Lionel Zinsou, ou encore le chef des économistes pays de la Banque africaine de développement (BAD), Emmanuel Pinto Moreira, Ousmane Sonko devait y retrouver également le Franco-Béninois Wilfrid Lauriano Do Rego, président du Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA, d’Emmanuel Macron), ou encore l’historien camerounais Achille Mbembe.

Les raisons du refus

Ousmane Sonko, toujours poursuivis dans le cadre de l’enquête ouverte suite à une plainte pour viol le visant, avait déposé une demande de sortie de territoire le 17 mai dernier. Le procureur de la République avait, jeudi 20 mai, fait savoir son opposition à ce que la demande soit acceptée. La balle était alors dans le camps du juge d’instruction Abdoulaye Assane Thione, qui a donc tranché en suivant l’avis du procureur.

Selon une communiqué de la défense d’Ousmane Sonko, le juge a motivé son refus par « l’absence de mainlevée du contrôle judiciaire » et par le fait qu’« Ousmane Sonko n’a pas encore été entendu au fond pour s’expliquer sur les accusations formellement portées à son encontre par la partie civile ».

« L’audition au fond de M. Sonko n’a aucun rapport avec la mesure de contrôle judiciaire », a regretté Me Bamba Cissé, un autre avocat de Sonko, cité par l’Agence France-Presse.

 
 

L'Eglise catholique s'inquiète des arrestations et du «climat de peur» au Bénin

Une affiche de campagne de Patrice Talon devant une église à Cotonou, le 8 avril 2021.
Une affiche de campagne de Patrice Talon devant une église à Cotonou, le 8 avril 2021. AFP - PIUS UTOMI EKPEI

Le clergé béninois s’inquiète des nombreuses arrestations et du climat de peur qui règne au Bénin. La conférence épiscopale du Bénin s’exprime au terme d’une session ordinaire tenue du18 au 20 mai 2021, mais surtout à la veille de l’investiture de Patrice Talon, réélu le 15 avril dernier avec près de 87% des voix

Avec notre correspondant à CotonouJean-Luc Aplogan

Les évêques se disent inquiets et très préoccupés par « les clivages de plus en plus prononcés au sein de la classe politique béninoise, préoccupés aussi les multiples arrestations, le climat de méfiance et de peur qui règne au cœur des populations ».

Il y a une fracture sociale évidente, résume le clergé. Pour la dernière élection présidentielle, l’Eglise avait  demandé  sans succès, la suppression du parrainage pour garantir un scrutin crédible et apaisé.

Le communiqué ne dit rien sur la réélection de Patrice Talon, ni sur le taux de participation, mais les multiples arrestations dénoncées concernent les opposants et les personnes interpelées avant et après le scrutin. La justice les poursuit, les uns pour association de malfaiteurs, les autres pour blanchiment et financement du terrorisme.

L’Eglise catholique préconise le dialogue, la tolérance et la réconciliation, trois choses qui permettront de restaurer le « vivre ensemble ».

Côté pouvoir, il n’y pas eu de réaction officielle, mais il est prévu un discours  d’investiture de Patrice Talon à Porto Novo après sa prestation de serment. On découvrira s’il parle uniquement de programme de développement ou s’il ajoute quelques annonces politiques.

Togo : La dynamique Kpodzro demande à la communauté internationale
de s’impliquer dans la crise

Pour La dynamique Mgr Kpodzro, son candidat, Gabriel Agbéyomé Kodjo, est le vrai vainqueur de l'élection présidentielle. (image d'illustration)
Pour La dynamique Mgr Kpodzro, son candidat, Gabriel Agbéyomé Kodjo, est le vrai vainqueur de l'élection présidentielle. (image d'illustration) REUTERS/Luc Gnago

La dynamique Mgr Kpodzro, qui continue de réclamer la victoire de la présidentielle du 22 février 2020, fait des propositions pour une sortie de crise à travers un mémorandum qu’elle a déposé à l’Union européenne, il y a quelques jours. Pour La dynamique Mgr Kpodzro, son candidat, Gabriel Agbéyomé Kodjo, est le vrai vainqueur de cette élection et il faut organiser, sous l’égide de l’Union européenne et des Nations unies, un dialogue pour la sortie de crise.

 

Avec notre correspondant à LoméPeter Sassou Dogbé

C’est un document élaboré à la demande du groupe des cinq ambassades occidentales au Togo (Allemagne, Etats-Unis, France, PNUD et Union européenne) à l’issue d’une rencontre le 4 mai.

Lors de cette rencontre, La dynamique a continué à réclamer la victoire à la présidentielle du 22 février 2020 ; le groupe des cinq a, pour sa part, estimé, selon le document, qu’on ne peut pas parler de contentieux électoral, La dynamique n’ayant pas pu apporter la preuve de sa victoire. Ce à quoi les opposants répondent que du côté du président sortant, non plus.

Pour sortir de cette profonde crise politique, La dynamique Mgr Kpodzro propose cinq pistes, dont le respect des droits humains, des droits fondamentaux et la vérité des urnes ; la restauration d’un véritable État de droit, soucieux de la mise en place des institutions de la République vertueuse, et garantissant la paix sociale et le transfert pacifique du pouvoir à son candidat.

Avant tout pourparlers sous l'égide de l'ONU et l'UE, La dynamique émet cinq préalables, parmi lesquels figurent la libération de tous les prisonniers politiques et l'abandon des charges contre les cadres de La dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) et, bien sûr, contre Gabriel Agbéyomé Kodjo.