Justice et Paix

" Je suis homme, l'injustice envers d'autres hommes révolte mon coeur. Je suis homme, l'oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m'inspirent que de l'horreur. Je suis homme et ce que je voudrais que l'on fit pour me rendre la liberté, l'honneur, les liens sacrés de la famille, je veux le faire pour rendre aux fils de ces peuples l'honneur, la liberté, la dignité. " (Cardinal Lavigerie, Conférence sur l'esclavage africain, Rome, église du Gesù)

 

NOS ENGAGEMENTS POUR LA JUSTICE T LA PAIX
S'EXPRIMENT DE DIFFÉRENTES MANIÈRES :

En vivant proches des pauvres, partageant leur vie.
Dans les lieux de fractures sociales où la dignité n'est pas respectée.
Dans les communautés de base où chaque personne est responsable et travaille pour le bien commun.
Dans les forums internationaux pour que les décisions prises ne laissent personne en marge.

Dans cette rubrique, nous aborderons différents engagements des Missionnaires d'Afrique, en particulier notre présence auprès des enfants de la rue à Ouagadougou et la défense du monde paysan.

 

Afrique: les 12 pays où l’espérance de vie est la plus forte et la plus faible

 

Selon une étude publiée par l'OMS le 4 août, l'espérance de vie « en bonne santé » en Afrique a augmenté de neuf ans entre 2000 et 2019, passant de 47 à 56 ans – contre 64 ans de moyenne mondiale. Les progrès sont loin d’être uniformes, avec des contre-performances dans des pays relativement prospères.

Le continent a le plus progressé dans le monde ces vingt dernières années dans l’espérance de vie « en bonne santé ». Autrement dit, le temps que les individus vivent sans maladies, un indicateur différent de l’espérance de vie globale.

Principale explication du progrès réalisé : l'accès aux services de santé de base a doublé. Il est passé de 24 % en 2000 à 46 % en 2019 selon le « Suivi de la couverture sanitaire universelle dans la région africaine » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le rapport donne des chiffres par sous-régions, mais pas par pays. L’Afrique de l’Est et les huit pays de l’Igad ont le plus progressé, étant partis d’une espérance de vie en bonne santé de 43 et 45 ans en 2000 pour atteindre 58 et 57 ans en 2019.

L’Afrique du Nord, elle, se rapproche de la moyenne mondiale avec 63 ans, tandis que trois sous-régions, Afrique centrale, australe et de l’Ouest restent à la traîne, avec respectivement 54, 55 et 56 ans d’espérance de vie en bonne santé. Deux explications sont avancées par le rapport : d’un côté, la performance des services de santé, qui dépend de l’investissement dans les dépenses de santé publique, et d’autre part, « les pays à revenu élevé ou à revenu intermédiaire de la tranche supérieure ont dans la plupart des cas un Indice de couverture de santé et une espérance de vie à la naissance beaucoup plus élevés que les pays à faible revenu ». 

La Centrafrique, record mondial de la plus faible espérance de vie

Les chiffres de la Banque mondiale confirment la nette longueur d’avance du Maghreb (voir tableau) en termes d’espérance de vie en général, que l’on vive malade ou pas. Les pays en conflit, pauvres et/ou qui n’investissent pas dans la santé restent sans surprise en queue de peloton, tels que la Centrafrique, le Nigeria, la Sierra Leone, le Tchad et le Lesotho.

Au Nigeria, la situation est aggravée, comme dans d’autres pays pétroliers par les inégalités sociales, ainsi que par la fuite de cerveaux massive du personnel de santé, attiré par de meilleures conditions de travail à l’étranger. Le même fléau prévaut en Égypte, un pays où l’on vit pourtant jusqu’à 72 ans en moyenne, avec 1 médecin pour 1 240 habitants (contre 1 pour 5 000 habitants au Nigeria). L’explication tient au fait que l’Égypte, comme les autres pays d’Afrique du Nord, a achevé sa transition démographique, avec une baisse concomitante des taux de natalité et de mortalité, et des investissements faits dans la santé.

 

esperance vie forte

 

Pourquoi, par ailleurs, vit-on plus dix ans de plus au Sénégal qu’en Côte d’Ivoire, où l’espérance de vie ne dépasse pas 57 ans, comme en Somalie et au Sud-Soudan ? Et ce, alors que les défaillances de l’hôpital public au Sénégal font les gros titres de la presse…

« Il y a plus de médiatisation au Sénégal, mais des scandales réguliers surviennent en Côte d’Ivoire comme au Bénin, explique Gilles Yabi, le fondateur du West African Think Tank (WATHI). Le Sénégal a fait des progrès plus importants en termes de santé maternelle et néonatale qu’ailleurs dans la sous-région. Or, la santé des 0-5 ans influence beaucoup l’espérance de vie, en plus de facteurs sociaux difficiles à mesurer, tels que l’hygiène de vie, l’activité physique et l’alimentation ».

La Côte d’Ivoire au même niveau que la Somalie

Les deux seuls pays d’Afrique à revenus élevés s’en tirent mieux, comme les Seychelles et Maurice, mais l’argent n’est pas toujours synonyme de longévité. « Le lien avec le PIB par habitant n’est pas forcément le plus déterminant, contrairement à l’investissement public dans la santé », estime Mabingué Ngom, conseiller spécial du Directeur exécutif du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et directeur du bureau de l’UNFPA auprès de l’Union africaine.

La Guinée équatoriale, 1,4 million d’habitants, affiche une espérance de vie aussi faible que la Guinée-Bissau, alors que son revenu est dix fois supérieur. Autre curiosité notable : au Mali et au Cameroun, dont les PIB par tête vont quasiment du simple au double, on ne vit en moyenne pas plus de 59 ans.

 

esperance vie faible

 

Au Gabon, où la prévention et la lutte contre le cancer sont moins négligées, l’espérance de vie dépasse de six ans celle des voisins congolais, qui plafonne à 60 ans à Kinshasa comme à Brazzaville.

Quant à l’Afrique du Sud, elle se situait au même niveau que les Comores, le Liberia et le Ghana, 64 ans en 2019. Trois pays qui sont loin d’être industrialisés comme elle. L’ampleur prise par le virus du Sida a tout changé dans les années 2000, avec une part de 19 % des 15-49 ans séropositifs aujourd’hui. Selon Statistics SA, l’espérance de vie à la naissance sans le VIH/Sida, qui cause 23 % des décès, s’élevait à 69 ans en moyenne en 2019. Les ravages faits par le Covid-19 se sont ajoutés à ceux du Sida, et ont fait reculer de trois ans le temps que l’on peut espérer vivre en Afrique du Sud. Celui-ci est passé à 61 ans en 2021, comme au Burundi, l’un des pays les plus pauvres d’Afrique.

 

Black Panther 2 : les Africaines vont-elles (enfin) prendre le pouvoir ?

Le premier opus de Black Panther traduisait le choix de la diversité dans l’univers Marvel. La bande annonce de la suite augure une féminisation…

Mis à jour le 15 août 2022 à 10:37
 
Damien Glez
 

Par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

 

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© Damien Glez

 

Il y a quatre ans, la production de Marvel-Disney « Black Panther » réjouissait l’Afrique par son succès imprévisible bien au-delà du continent évoqué dans l’intrigue. Si le blockbuster dépeignait un pays africain galvanisant – surpuissant et à l’histoire exempte de colonisation –, c’est sur la planète entière que le nombre d’entrées en salle sera remarquable. Pas de phénomène de niche « afro ». Rien ne semblait donc devoir dissuader les producteurs de concevoir une suite aux aventures du Wakanda…

À LIRE« Black Panther », un miroir pour les Africains

Rien sauf, peut-être, le décès, en 2020, à 43 ans, de Chadwick Boseman, interprète du rôle titre de Black Panther. Mais la rentabilité a ses raisons que la créativité ignore d’autant moins que les comics originels de la « panthère » avaient esquissé des scénarios de passation de super-pouvoirs. Le personnage incarné par Boseman devrait donc être annoncé mort dans la suite de la super-production. Un deuxième opus qui vient d’être non seulement confirmé mais dont les premières images viennent d’être dévoilées dans un trailer événementiel. Le long métrage est intitulé « Wakanda Forever »…

Amazones du Dahomey

Tunisie: l'allocution de la Première dame pour la journée des Droits de la femme interroge

 

En Tunisie, la Première dame Ichraf Chebil est sortie de l’ombre samedi 13 août à l’occasion de la célébration de la journée des Droits de la femme dans le pays. Cette apparition, retransmise à la télévision nationale, a été remarquée car habituellement, l'épouse du président Kaïs Saïed reste très discrète.

Avec notre correspondante à TunisLilia Blaise

Tentative de changement de communication de la Présidence qui évite depuis des années les médias ou simple évènement isolé ? L’allocution de la première dame samedi 13 août a fait grincer quelques internautes, notamment parce que sous la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, Leila Trabelsi, femme de l’ex-dictateur, avait beaucoup instrumentalisé la question du droit des femmes à des fins politiques, intervenant aussi lors de fêtes officielles.

Lors de son élection à la Présidence en 2019, Kaïs Saïed avait précisé que son épouse, magistrate de profession, n’aurait pas de rôle dans sa politique, la fonction de Première dame n’existant pas dans le pays. Elle n’a jamais été institutionnalisé ni légalisée dans des textes. Il avait même répété à plusieurs reprises qu’il refusait ce statut, se démarquant ainsi de ses prédécesseurs 

Soudaine apparition

Cantonnée à des apparitions publiques à ses côtés, Ichraf Chebil ne s’est jamais exprimée dans les médias. Mais dans la période d’exception que vit le pays où le président détient tous les pouvoirs, difficile d’analyser cette soudaine apparition au devant de la scène au moment où son mari rend visite aux femmes des quartiers populaires à qui il promet un meilleur accès aux droits économiques et sociaux.

Pour le spécialiste des médias Larbi Chouikha, ce moment marque une rupture dans la communication du président de la République et rappelle d’anciennes pratiques ancrées dans l’imaginaire collectif où la femme du président pourrait être amenée à jouer un rôle politique. Une irruption sur la scène publique en forme de retour au passé.

Mali: les 49 militaires ivoiriens inculpés et écroués pour «atteinte à la sûreté de l'État»

 

Les 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d'un mois au Mali ont été inculpés et écroués vendredi 12 août pour « atteinte à la sûreté de l'État ». Ils sont accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des « mercenaires », ce que nie Abidjan. Le groupe de soldats ivoiriens est détenu depuis le 10 juillet à Bamako.

C'est bien, selon ce motif, que le procureur de la République malienne, Samba Sissoko, a inculpé vendredi les 49 militaires ivoiriens.

D’après nos informations, il a reçu les 49 soldats scindés en trois groupes, pour leur notifier ce que la justice malienne leur reproche.

Les militaires ivoiriens, qui comptent parmi eux au moins deux femmes, ne seraient pas détenus à la prison civile de Bamako, mais dans le camp militaire où ils étaient depuis leur interpellation le 10 juillet dernier. 

Cette décision de justice étonne plusieurs observateurs. Jusque-là, Abidjan et Bamako privilégiaient des négociations pour la libération des militaires. Le Togo, malgré l’échec d’un premier round de négociations à Lomé, continue à jouer le rôle de principal médiateur dans l’affaire alors que d’autres pays et acteurs apportent leur aide pour trouver une issue heureuse.

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Selon une source proche du dossier, Bamako a mis la barre très haut, et la Côte d'Ivoire n’a pas voulu céder. 

Côté ivoirien justement, contacté par RFI, l'état-major général des armées calme le jeu. « Il ne faut pas se fier aux effets d'annonces », dit-il. « Plusieurs médiations sont en cours, attendons qu'elles nous fassent connaître les résultats obtenus », a-t-il ajouté.

Dimanche 14 août, deux concerts d’artistes maliens ont été annulés à Abidjan. Toumani Diabaté et Mariam Ba Lagaré n’ont pas pu jouer devant leur public. Plusieurs mouvements de la société civile ivoirienne ont fait pression sur les organisateurs de ces événements pour annuler ces concerts, en raison de l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali le 10 juillet.

L’un des leaders de ce mouvement, Yeo Pepegaligui, membre de la Fédération de la jeunesse ivoirienne pour la libération des 49 soldats, s'est exprimé au micro de Youenn Gourlay :

« Nous pensons que les artistes maliens devaient être solidaires de l'appel lancé par la jeunesse ivoirienne à la libération des 49 soldats ivoiriens. La culture, pour nous, occupe une place très importante dans les relations fraternelles entre nos deux peuples. Nous avons la même culture. Comprenez qu'alors que 49 de nos soldats frères sont pris en otages par la junte malienne, on ne peut pas comprendre que certains s'adonnent à l'organisation de concerts, à chanter et à danser. La solidarité africaine recommande que, quand nous avons des difficultés dans la maison, on s'asseye ensemble pour les régler et trouver des solutions idoines dans la paix, la sérénité, la fraternité avant de festoyer. »

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Côte d’Ivoire-Mali : la difficile médiation de l’ONU pour la libération des soldats ivoiriens

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, sa numéro deux Amina Mohamed et l’envoyé spécial pour l’Afrique de l’Ouest Mahamat Saleh Annadif sont à pied d’œuvre pour trouver une solution à la crise diplomatique née de l’arrestation des 49 Ivoiriens à Bamako. Détails d’une mission délicate.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 12 août 2022 à 16:44
 soldiers
 
 

Des soldats des forces spéciales ivoiriennes, lors d’un entraînement militaire contre le terrorisme connu sous le nom de Flintlock, près du camp de base de Loumbila, à Jacqueville, en Côte d’Ivoire, 

Le tandem de diplomates ouest-africains aura fort à faire. La vice-secrétaire générale des Nations unies, la Nigériane Amina Mohamed, et l’envoyé spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, ont en effet pris à bras-le-corps l’épineux dossier des 49 soldats ivoiriens détenus depuis le 10 juillet à l’École de gendarmerie de Bamako. Ceux-ci font déjà l’objet d’un intense bras de fer entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

Le 9 août, les deux représentants de l’ONU se sont ainsi rendus à Abidjan à la demande du secrétaire général des Nations unies, le Portugais António Guterres, bien décidé à user de son influence et qui avait déjà missionné son adjoint, Jean-Pierre Lacroix, au Mali le 24 juillet. Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif ont été reçus dans la capitale par Alassane Ouattara, assisté de Fidèle Sarassoroson directeur de cabinet.

En leur présence, le chef de l’État ivoirien a réaffirmé l’ambition de la Côte d’Ivoire d’être partie prenante des efforts de l’ONU et de la Minusma pour un retour à la paix et à l’ordre constitutionnel au Mali, qu’Alassane Ouattara voit comme un partenaire essentiel dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Selon nos sources, le président a toutefois affirmé que l’implication future de Casques bleus ivoiriens au Mali dépendrait également de l’issue de la crise actuelle.

Assimi Goïta inflexible ?

Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif se sont envolés pour Bamako dès le lendemain de leur rencontre avec Alassane Ouattara. Ils y ont été reçus le 10 août par le colonel Assimi Goïta, président de la transition militaire.

À LIREMali : Abdoulaye Maïga, le porte-flingue de Goïta ?

Selon nos sources, aucune avancée n’a cependant pu avoir lieu, le gouvernement malien campant sur ses positions et réclamant toujours des excuses officielles de la part des Ivoiriens, ce qu’Abidjan se refuse à concéder. Les autorités ivoiriennes n’acceptent en effet pour l’instant que d’évoquer des « torts partagés », une formulation qui ne suffit cependant pas aux putschistes maliens.

Sommet de la Cedeao

Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif ont ensuite quitté Bamako pour se rendre le 11 août au Togo, où Faure Essozimna Gnassingbé n’a pas abandonné tout espoir de mener à bien une médiation, dont il a confié la charge à son ministre des Affaires étrangères Robert Dusseypar ailleurs proche d’Assimi Goïta. Les diplomates onusiens y ont fait le point de leurs efforts et des fortes réticences de la junte malienne.

Ils se sont ensuite rendus à Abuja, au Nigeria, au siège de la commission de la Cedeao, où le sujet des 49 soldats ivoiriens a une nouvelle fois été abordé. Alors qu’un sommet virtuel des chefs d’État de l’organisation devrait se tenir prochainement, Amina Mohamed et Mahamat Saleh Annadif se sont entretenus avec le président de la commission, le Ghanéen Omar Aliou Touray.

Si la rencontre virtuelle de l’organisation ouest-africaine devrait concerner en premier lieu le dossier de la transition guinéenne, le sort des 49 Ivoiriens pourrait lui aussi y être évoqué.