Togo: des médias révèlent des actes d’espionnages de la part des autorités



Vue de Lomé, capitale du Togo (image d'illustration).

Vue de Lomé, capitale du Togo (image d'illustration).
 Creative commons Flickr CC BY-NC 2.0 Joshua Turner/Climate Centr

Texte par :RFI

Au Togo, des religieux, des membres de la société civile et des opposants politiques ont été espionnés par les autorités, selon le journal français Le Monde et le quotidien britannique The Guardian. Les deux journaux affirment avoir identifié jusqu'à présent six Togolais dont les téléphones portables ont été infiltrés par le logiciel Pegasus, commercialisé par la société israélienne NSO Group.

Ce logiciel permet de géolocaliser une personne, de lire ses messages et mails, ou de prendre le contrôle de sa caméra et de son micro. Ces personnes expliquent avoir reçu un message d'alerte de la messagerie WhatsApp, pour les en informer. 

David Dosseh est porte-parole de l'organisation Togo Debout. Il affirme ne pas avoir reçu ce type de message, mais avoir été informé par une ONG qu'il était sur écoute. Il n'est pas surpris, mais regrette que les ressources du pays soient employées dans ce cadre. 

« Il y a environ un an que j’ai été contacté par une ONG internationale, basée en Europe, qui après vérification m’a confirmé que mon numéro de téléphone était effectivement sur écoute. En fait, je n’ai été qu’à moitié surpris parce que, au Togo, il est de notoriété publique que tout le monde peut être mis sur écoute. Mais savoir que le pouvoir pouvait dépenser autant de ressources, j’avoue quand même que cela m’a laissé perplexe. D’après ce qu’on m’apprend, ce sont des logiciels vraiment très puissants qui sont utilisés pour espionner les simples citoyens que nous sommes. Cela suppose beaucoup de ressources derrière. Pourquoi dépenser autant d’argent, ces ressources pouvaient certainement être utiles à autre chose, dans d’autres domaines comme la santé, comme l’éducation, comme l’agriculture, etc., des choses qui sont particulièrement en difficulté aujourd’hui au Togo ? », s’interroge David Dosseh.

Contactées par RFI, les autorités togolaises n'ont pas souhaité réagir.