Égalité hommes-femmes, quels pays africains ont le plus progressé ?

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Des femmes ivoiriennes (photo d'illustration).

Accéder au marché du travail, bénéficier d’un congé de maternité payé ou encore gérer soi-même ses propres biens… Autant d’éléments passés au crible de la Banque mondiale qui souligne les réformes mises oeuvre au cours des deux dernières années.

Dans « Les femmes, l’entreprise et le droit », un rapport rendu public le 14 janvier, la Banque mondiale s’est penchée sur la manière dont les lois affectent les femmes aux différentes étapes de leur vie professionnelle dans 190 économies. Ces dernières se sont vues attribuer un score en fonction d’une trentaine de critères, allant des modalités de retraite à la mobilité.

Le classement qui en résulte fait la part belle à l’Europe du Nord et au Canada, tandis que Maurice, le premier pays africain, s’affiche à la 33e place, ex-æquo avec le Kosovo.

Au-delà d’un simple état des lieux, l’institution internationale a étudié les réformes mises en place au cours des deux dernières années dans le domaine de l’émancipation économique des femmes, et souligne « les progrès considérables » enregistrés au Moyen-Orient et en Afrique, qui représentent neuf des dix pays ayant fait le plus d’efforts – une liste complétée par le Népal. La zone Moyen-Orient/Afrique du Nord reste cependant celle où l’index est le plus faible, les femmes étant bien loin de bénéficier des mêmes droits économiques que les hommes.

En outre, cette étude se basant sur le cadre réglementaire, elle ne prend pas en compte le marché informel, où les inégalités de fait restent nombreuses.

Les progrès de la RDC, de la Tunisie et de Djibouti salués

En Afrique, c’est le Sud-Soudan qui a le plus progressé, améliorant son score de plus de 18 points (sur 100) grâce à de nouvelles mesures de lutte contre la discrimination sexuelle à l’embauche et le harcèlement sexuel au travail, l’instauration d’un congé payé de paternité de 10 jours, la levée des restrictions d’accès des femmes à des emplois de nuit ou réputés dangereux ou encore à la mise avant du principe « à travail égal, salaire égal ».

La RDC, quant à elle, a réformé les bases du congé de maternité, désormais payé par l’État et non plus par l’employeur – ce qui pouvait être source de discrimination. Kinshasa a également égalisé l’âge de départ à la retraite (à 60 ans) pour les deux sexes, tout en prévoyant des pensions spécifiques pour les périodes ayant été consacrées aux enfants.

Djibouti s’illustre également par l’instauration de sanctions pénales en cas de harcèlement sexuel au travail, et la mise en œuvre plus générale d’une législation contre les violences faites aux femmes, tout comme la Tunisie.

Parmi les autres pays africains ayant adopté des mesures en faveur de l’égalité économique entre les hommes et les femmes, le Burkina Faso, eSwatini, le Liberia et le Maroc, qui ont adopté des lois contre les violences domestiques ; la Côte d’Ivoire, qui a garanti aux époux l’égalité des droits administratifs sur les biens acquis durant le mariage ; le Mali, qui a interdit les discriminations sexuelles à l’embauche et a légiféré sur le principe de travail égal – salaire égal ; le Niger, qui a levé les restrictions à l’emploi des femmes dans les secteurs des mines, de la construction et de l’industrie, ainsi que l’Ouganda, qui ont simplifié les démarches administratives des femmes pour l’obtention d’un passeport, les rendant identiques à celles des hommes.