Mali : Bamako a négocié avec Amadou Koufa

| Par Jeune Afrique
Amadou Koufa, dans une vidéo de propagande diffusée le 28 février 2019 (image d'illustration).

Bien que le gouvernement malien assure n’avoir aucun contact avec les « groupes terroristes » ni aucune intention d’en établir, des missions ont été menées par les services de renseignements, avec la bénédiction des autorités, dans le delta intérieur du Niger. Avec, au cœur de ce dispositif, l’avocat Hassan Barry.

Ainsi, le 19 juillet, le colonel Mamadou Lamine Konaré, sous-chef d’état-major du renseignement militaire, s’est rendu avec l’autorisation de sa hiérarchie dans la zone de Diabali accompagné de Barry. Ils y ont rencontré Amadou Koufa, le chef de la katiba Macina.

Le lieutenant d’Iyad Ag Ghali s’est dit disposé à libérer certains soldats maliens et prêt à faire une trêve. Cette rencontre achevée, un compte rendu détaillé en a été fait aux chefs militaires.

Échange de prisonniers

Selon nos sources, la poursuite des tractations avec Koufa a été approuvée « au plus haut niveau de l’État ». Le 9 août, une deuxième mission, cette fois menée par des agents de la Direction générale de la sécurité d’État (DGSE), et dont Hassan Barry a encore fait partie, a été organisée dans la zone de Niono. Sur place, des jihadistes ont été échangés contre des militaires maliens.

Des opérations militaires dans le Centre, puis l’arrestation de Barry par la DGSE, ont récemment parasités les discussions

Des canaux indirects ont ensuite été maintenus entre les services de renseignements et l’entourage de Koufa. Mais des opérations militaires dans le Centre, notamment de la force française Barkhane, puis l’arrestation de Barry par la DGSE, le 21 novembre, à Bamako, les ont récemment parasités. Relâché puis placé sous contrôle judiciaire, Barry est maintenant soupçonné de complicité avec les réseaux jihadistes du Centre.