Les prénoms des enfants d’immigrés | Sciences Humaines

 

Par Marc Olano

En utilisant l’enquête « Trajectoires et origines » réalisée en 2008-2009 auprès de 22 000 personnes, des chercheurs de l’Ined montrent qu’au fil des générations, les prénoms liés à la culture d’origine ont tendance à disparaître. Les immigrés d’Asie ou d’Europe du Sud abandonnent ces prénoms souvent dès la première génération d’enfants nés en France. Pour ce qui est des personnes issues du Maghreb, de Turquie ou d’Afrique, le processus se fait plutôt dans la génération des petits-enfants : environ deux tiers des descendants d’immigrés maghrébins portent encore des prénoms arabo-musulmans, ils ne sont plus qu’autour de 20 % à la génération suivante. Les parents partagent alors avec le reste de la population un même goût pour les prénoms « internationaux » comme Yanis, Enzo ou Lina. L’enquête montre en effet une diversification globale des prénoms en France. En 1945, les nouveau-nés portaient presque à 100 % des prénoms pouvant être considérés comme typiquement français d’un point de vue linguistique. En 2005, ce pourcentage tombe à près de 50 %.

Baptiste Coulmont et Patrick Simon, « Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France ? », Population & Sociétés, n° 565, avril 2019.

Source : Les prénoms des enfants d’immigrés, Sciences Humaines, Juillet 2019.