Niger: opération «mains propres»
dans 200 municipalités

           Vue de la ville de Niamey.
       © Creative Commons/Jean Rebiffé
 

Au Niger, 200 municipalités seront prochainement soumises à des contrôles pour évaluer leur gestion et leur fonctionnement. Le directeur des collectivités territoriales en a fait l'annonce le 10 juillet.

Plusieurs maires ont déjà perdu leur poste ces dernières années suite à cette campagne « d'assainissement » des mairies : celui de la capitale Niamey en 2013 et celui de Maradi, la deuxième plus grande ville du pays, en 2014. Plus récemment, le 30 juin dernier, en Conseil des ministres, six maires ont été limogés et le conseil municipal de Bilma, dans le nord-est du pays, a été dissous.

La plupart des élus révoqués sont accusés de mauvaise gestion, une faute grave sanctionnée par la loi. Le sort des maires est prévu par le code général des collectivités. L'élu peut être destitué par le conseil municipal si celui-ci dépose une motion de censure votée par les trois-quarts des conseillers.

 
 
 

Absence, détournement, vente illégale

Mais le maire peut être aussi limogé directement en Conseil des ministres. En cas d'absence injustifiée pendant trois mois, de malversation ou de refus de convoquer le conseil municipal par exemple, l'édile peut faire l'objet d'une inspection.

Si la faute est confirmée, le gouvernement met fin à ses fonctions, comme cela a été le cas pour les élus limogés fin juin. Certains s'étaient rendus coupables de passation illégale de marchés publics, de ventes illégales de terrains ou de dépenses sans justificatifs.

Certaines destitutions ne donnent pas lieu à des sanctions judiciaires, comme par exemple dans le cas d'une absence prolongée. En revanche, plusieurs maires sont aujourd'hui en prison pour détournement de fonds, notamment ceux qui n'ont pas reversé les recettes dues à l'Office des produits vivriers du Niger.