Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Bonjour,

Bien que cela ne soit pas facile il faut regarder autour de soi et partager. Eviter le corporatisme, et en avoir la volonté!


Et éviter de dire : ce n'est padialogue.jpgs ma faute où il a commencé.


Trop souvent sur ce forum et beaucoup d'autres on se renvoie la patate chaude !
Quand Dieu a fini la création il dit que c'était bon et beau.
En sachant que l'Être humain allait le trahir en voulant se prendre pour Dieu...

Remettre au goût du jour ne peut se réaliser que si on s'accepte et se supporte.
Pourquoi toujours ressasser nos querelles personnelles et collectives sur le dos de nos voisin parce que nos aïeux on fait des conneries ?

On est en 2023 , les croisades, les colonisations, les guerres de religions ont fait partie de notre histoire commune.


Pourquoi entretenir l'esprit de haine et de vengeance entre nous ?
Satan aime nous voir nous quereller car pour lui c'est le moyen de nous détourner de Dieu.
C'est son fond de commerce.

Si Dieu nous donne sa Paix on ne peux que s 'en prendre à nous mêmes des conséquences nuisibles quand on refuse cette paix.
Le merdier ce n'est pas Dieu mais bien les hommes qui en sont responsables.
Le plus grave c'est quand l'homme se prend pour un dieu ou se sert de DIEU pour justifier ses fautes.

Relisons et comprenons les béatitudes ça peut aider, sait-on jamais ? !

Celui qui refuse d'aimer son semblable ne peut pas dire qu'il aime Dieu.

Il faut passer des mots aux actes si on veut voir une améliorations dans nos relations humaines.
Pas facile de reconnaitre ses propres fautes en public !

Et justifier nos actes illicites en se basant sur les fautes de nos aïeux c'est une des plus grandes conneries humaines.
Personnellement je ne sui pas responsable des croisades faite par mes aïeux .
Mais je reconnais l'Histoire de l'humanité !

La faute est aussi de vouloir se servir du Nom de Dieu pour assouvir sa propre hégémonie, qui que nous soyons !
Le croyant doit-il soutenir l'agresseur ou l'agressé le provocateur ou le provoqué ?
L'Homme sage et intelligent est l'homme qui évite les conflits et l'homme qui sait les arrêter.

La Paix de Dieu ne peux se vivre que si nous l'acceptons et la partageons.

Bon Dimanche

Avec quels pays le Vatican entretient-il des relations diplomatiques ?

Les faits 

Jeudi 23 février, le Vatican a annoncé l’établissement de relations diplomatiques avec le sultanat d’Oman. Seule une dizaine de pays n’en ont pas avec le Saint-Siège, dont la Chine et l’Arabie saoudite.

  • Anne-Quitterie Jozeau, 
Avec quels pays le Vatican entretient-il des relations diplomatiques ?
 
À ce jour, seule une dizaine de pays n’ont pas de relation diplomatique avec le Saint-Siège. En photo, une rencontre entre le pape François et la Birmane Aung San Suu Kyi, au Vatican le 4 mai 2017.OSSERVATORE ROMANO/EIDON/MAXPPP

► Combien de pays ont des relations diplomatiques avec le Saint-Siège ?

À ce jour, 184 pays ont établi des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Elles se traduisent, lorsqu’elles sont complètes, par l’installation d’une nonciature apostolique dans la capitale du pays concerné et, à Rome, d’une ambassade près le Saint-Siège de ce pays. Ainsi, dans les pays qui ont des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, un nonce apostolique représente le pape. À Rome, les ambassadeurs près le Saint-Siège de ces pays représentent leur État.

Avec la France, si des relations plus ou moins fortes existent depuis le VIIIe siècle, les premières relations réellement formalisées remontent au XVIe siècle. C’est à cette époque que François Ier et Léon X signèrent en 1516 le tout premier concordat entre les deux États.

► Quels sont les derniers pays à avoir établi des relations diplomatiques avec le Saint-Siège ?

Le Vatican a annoncé, jeudi 23 février, l’établissement de relations diplomatiques officielles avec le sultanat d’Oman. Ce pays de la péninsule arabique, où l’islam est religion d’État, est le dernier en date. Dans un communiqué du Vatican, l’établissement de ses relations diplomatiques est justifié par un désir « de promouvoir la compréhension mutuelle » et de « renforcer davantage l’amitié et la coopération entre le Saint-Siège et Oman ». Les deux États se disent « convaincus » que l’établissement de relations diplomatiques sert leurs « intérêts communs ».

En mai 2017, la Birmanie intégrait la longue liste de pays entretenant des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. L’accord fut scellé à l’occasion de la visite au Vatican de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi. « Le Saint-Siège et la Birmanie, désireux de promouvoir des liens d’amitié mutuelle, ont décidé d’un commun accord d’établir des relations diplomatiques », annonçait le Vatican dans un communiqué.

Moins d’un an plus tôt, le 9 décembre 2016, le Saint-Siège annonçait un accord avec la Mauritanie. « Le Saint-Siège et la République islamique de Mauritanie, désireux de promouvoir leurs rapports amicaux mutuels, ont décidé d’un commun accord d’établir entre eux des relations diplomatiques », expliquait alors le Vatican.

► Pourquoi certains États n’ont-ils pas de relations diplomatiques avec le Saint-Siège ?

Au total, seule une grosse dizaine de pays dans le monde n’entretient pas de relations diplomatiques avec le Saint-Siège. Parmi ceux-ci figurent l’Arabie saoudite, l’Afghanistan, le Bhoutan, le Brunei, les Comores, le Laos, les Maldives, la Corée du Nord, la Chine, la Somalie ou encore le Vietnam. Dans certains pays, le Saint-Siège n’a pas d’ambassadeur mais des délégués apostoliques, comme aux Comores, en Somalie, au Brunei et au Laos.

Avec la Chine, le Saint-Siège n’entretient plus de relations diplomatiques depuis 1951, deux ans après la proclamation de la République populaire de Chine. En février 2020, Mgr Paul R. Gallagher, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États, et le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi s’étaient rencontrés en marge d’une conférence internationale. Jamais, jusque-là, des responsables officiels du Vatican et de Pékin ne s’étaient officiellement rencontrés à un aussi haut niveau.

 

Le Dialogue interreligieux dans l'islam se déroule à plusieurs niveaux.

 

C'est d'abord le dialogue avec les religions monothéistes, notamment les religions abrahamiques, les religions polythéistes et panthéistes, mais aussi les croyances animistes, à l'autre côté le dialogue des trois grandes divisions de l'islam, les sunniteschiites et aux kharidjites.

 

Avec le bouddhisme

L'expansion de l'islam a fragilisé la communauté bouddhiste en Bactriane - le sud de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan et le nord-ouest de l'Afghanistan actuel qui a presque disparu.

L'Indonésie, pays autrefois majoritairement bouddhiste, a été très fortement islamisé, mais le bouddhisme y est toujours pratiqué.

Avec le zoroastrisme

L'expansion de l'islam a beaucoup diminué la communauté pârsî zoroastrienne migrant de la Perse vers l'Inde. Cette dernière s'installe tout d'abord au Gujarat, puis est à nouveau repoussée et s'installe dans le Maharashtra. D'après le Coran, il est interdit de convertir par la force, c'est ainsi que les zoroastriens furent protégés, actuellement en Iran (Perse). Par ailleurs les religions minoritaires sont protégées, il y a un député représentant la communauté des zoroastriens qui siège au parlement (en Iran). Cependant leur population est menacée car ils se marient seulement entre eux. Des projets entre l'Inde et l'Iran pour réunir cette communauté présente en Iran et en Inde sont en cours pour éviter leur extinction.

Avec le bahaïsme

En Iran, qui a pour religion d'État l'islam chiite depuis la révolution iranienne, et d'où est originaire la foi bahá'ie, cette religion est persécutée. Plusieurs de ses lieux de cultes ont par exemple été détruits, des cimetières profanés, les fidèles séquestrés, torturés, exécutés. L'islam sunnite et chiite considère la foi bahá'ie comme une hérésie1.

Avec le judaïsme

L'islam a une position ambivalente à l'égard du judaïsme et des Juifs. Le Coran ne reconnait pas la religion des Juifs et la considère comme une religion égarée, mais on y trouve des citations bienveillantes à l'égard des Juifs2. A contrario on trouve aussi dans le Coran des passages qui s'élèvent violemment contre les Juifs qui n'ont pas reconnu Mahomet comme prophète et sont accusés d'assassiner leurs prophètes, sans que ces versets puissent être généralisables à l'ensemble des Juifs. Il n'est nullement question de haïr les Juifs ou de les offenser, leur respect est un ordre imposé par le Coran car leurs "crimes" portaient uniquement sur leurs relations passées avec Dieu (le Coran parle de rupture de l'Alliance à cause des meurtres injustifiés des Prophètes (Jean), le violent refus de Jésus et de Mahomet en tant que prophètes).

De nombreux hadiths, certains authentiques d'autres plus ou moins fiables, concernent les Juifs. Globalement, ces hadiths, souvent difficiles à décrypter en raison de leur caractère allusif ou imprécis, recommandent aux musulmans "de ne pas faire comme eux [:les Juifs et les chrétiens]"3.

Doté du statut de dhimmis en leur qualité de « gens du livre » qui institutionnalisait leur infériorité juridique par rapport aux musulmans, les Juifs connurent des situations très diverses selon les lieux et les époques. La tolérance ayant cours à Al Andalus permit l'éclosion de la culture sépharade qui rayonna dans tout le monde méditerranéen. Une tolérance qui ne fut plus de mise lors des invasions almoravide puis almohade de la péninsule ibérique. Plus tard, les Ottomans accueillirent à bras ouverts les Juifs sépharades expulsés d'Espagne à la suite du décret d'expulsion de 1492 (voir l'histoire des Juifs à Salonique). En d'autres lieux les Juifs furent confrontés à des vagues de persécution. Ainsi les juifs du Yémen furent sommés au xiie siècle de se convertir à l'islam par les chiites zaïdistes dominant le Yémen. À une époque plus récente on peut citer le cas de Meched en Iran où tous les Juifs furent forcés à se convertir au milieu du xixe siècle (voir l'histoire des Juifs au Turkménistan). Ces cas de conversion forcée furent néanmoins relativement rares, les pouvoirs musulmans se contentant généralement d'appliquer aux Juifs le statut de dhimmis avec plus ou moins de rigueur selon les époques. Le choix de tolérance ou d'intolérance envers les Juifs a donc été une volonté politique. Il est permis aux musulmans de consommer de la nourriture cacher qui est considérée comme de facto hallal.

Dans l'islam, cette religion est citée comme étant la religion originale révélé par Dieu à travers tous les prophètes et messagers, mais dans le judaïsme, les textes religieux juifs n'y font pratiquement pas mention, cependant la pureté du monothéisme islamique est reconnue. De sorte que la halakha, dans l'interprétation faite par le judaïsme orthodoxe, permet aux juifs de pénétrer dans une mosquée alors qu'elle interdit l'entrée dans les églises présentées comme des lieux d'idolâtrie4.

 

Avec le christianisme

 

 
Carte du monde donnant les extensions comparées de dar al-Islam et de la chrétienté.

Le dialogue avec le christianisme est une réalité ancienne de l'islam, comme l'illustre Dialogue islamo-chrétien sous le calife Al-Mamoun, recueil d'épîtres échangées de 813 à 834 entre un chrétien et un musulman de Bagdad.

La divinité de Jésus n'est pas acceptée par l'Islam, de même que son supplice sur la Croix (vu non comme un sacrifice annoncé par l'Ancien Testament, mais comme une atteinte grave à l'honneur et à la puissance de Dieu), ce qui constitue le principal fossé théologique entre ces deux religions, bien que Jésus soit reconnu comme un prophète majeur par les musulmans, qui admettent d'ailleurs son retour à la fin des temps5. La figure de Marie, à laquelle catholicisme et orthodoxie accordent une place particulière, n'est pas absente du Coran, où elle prend dans certaines traductions françaises le nom de Maryam. La naissance virginale de Jésus est admise et rappelée dans le Coran : "Rappelle-toi quand les Anges disent : Ô Marie, voilà que Dieu t'annonce une parole de sa part. Son nom sera le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés de Dieu" (sourate 45) et aussi "Rappelle-toi quand les Anges dirent : Ô Marie, certes Dieu t'a élue au-dessus des femmes des mondes" (sourate 42). Et à propos de Jésus: "Il sera messager auprès des enfants d'Israël et leur dira : En vérité je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur."6 Des théologiens chrétiens comme Paul Tillich, récusent que le terme Christ puisse être un nom propre ("christ" est un simple adjectif qui signifie "consacré"), mentionnant que cet adjectif peut également s'appliquer à d'autres religieux, ce qu'admet l'islam. Citation : "Ontologiquement Jésus ne se distingue en rien de nous. On s'égare lorsqu'on en fait un être divin qui aurait pris l'apparence d'un homme. On cloue sur la croix un homme qui accepte sa propre destruction afin d'accomplir la mission qui lui a été confiée."7. Le coran refuse toutefois l'idée de toute crucifixion de Jésus, affirmant qu'il aurait été remplacé, sans mention du nom de ce supposé remplaçant.

Malgré quelques parentés entre Christianisme et Islam, et l'existence d'un socle commun aux religions monothéistes, se réclamant toutes du patriarche Abraham, il y eut très tôt un choc de cultures, de civilisations et de religions entre Christianisme et Islam, avec une importante volonté hégémonique entre ces deux mondes : conquête de l'Andalousie par les Berbères venus d'Afrique du Nord (711), conquête de la Syrie par les Abbassides (762), croisades successives de l'Occident chrétien pour délivrer les lieux saints de Palestine (1095-1291), massacre des serbes par les ottomans (1481), destruction de la Bibliothèque Nationale de Sarajevo par les Serbes (1992), destruction des églises orthodoxes au Kosovo (2000)8, les exemples ne manquent pas des luttes fratricides qui ont jalonné l'histoire des relations entre Christianisme et Islam9.

Les rencontres d'Assise depuis les années 1980 et la Document sur la fraternité humaine de 2019.

Islam et les religions « non abrahamiques »

L'islam désavoue entièrement les cultes polythéistes et les religions dites païennes. Mahomet proscrivit en son temps toute idolâtrie à La Mecque10, premier lieu saint de l'islam ou le culte doit être exclusivement rendu à Dieu. Là, se trouve la Kaaba, petite maison qui aurait été construite selon les musulmans par Abraham qui suivit son fils Ismaël au désert. En sa qualité de lieu saint en Islam, il doit être sauvegardé de tout culte païen, considéré comme une souillure et un énorme sacrilège. C'est ce qui explique en partie les premières guerres entre musulmans dirigés par Mahomet et les tribus païennes d'Arabie.

Le jihâd (littéralement « effort ») de l'âme, effort du croyant pour lutter contre les vices du caractère, se double désormais d'un jihâd du corps, le combat pour Allah10. Le jihâd mineur s'appuie aussi, en partie, sur des versets guerriers du CoranLe jihad est le terme en Islam suscitant le plus de confusion et de méfiance en Occident. Dans la majorité des cas interprété comme guerre sainte ou épuration des non-musulmans, il doit être entendu comme effort de l'âme contre ce qui est moralement condamnable. Cela dit, le Jihad englobe également la lutte par des moyens guerriers, à condition qu'il n'y ait aucune forme d'agression. (exemples: Défense de la justice par la force, appliquer la loi du Talion prescrite dans le Coran, répondre aux offensives extérieures ayant pour objet la religion)[réf. nécessaire].

Islam et hindouisme

L'hindouisme a subi une influence notable de l'islam[réf. nécessaire]. L'Inde, par le biais de Gourou Nanak (1469-1538), a d'ailleurs donné naissance à la synthèse entre l'islam et l'hindouisme : le sikhisme (v. 1500), religion monothéiste sans représentation du divin autre que calligraphique, mais dont les concepts de réincarnations, de karma ou de moksha (« libération » du cycle des naissances et des morts), le rapprochent tout autant de l'hindouisme.

Vue d'une berge (ghât) à Varanasi (Bénarès), en 1922 ; l'empereur moghol Aurangzeb, surpassant tous ses prédécesseurs,
donna l'ordre de piller et de raser tous les temples.
Malgré l'aspect antique de ceux-ci, peu de bâtiments hindous datent de plus de deux siècles.
 

Le début des invasions musulmanes en Inde commencèrent vers la fin du xe siècle10. En 1001, c'est la première conquête musulmane de l'Inde, celle de Mahmûd de Ghaznî (998-1030)10. En 1033, c'est la conquête de Bénarès par les musulmans, et la destruction de temples hindous10. L'Inde a donc subit la domination islamique, et sa culture en fut profondément atteinte (des temples des villes saintes de l'hindouisme furent pillés et rasés). Cette invasion a pour origine la pression des tribus mongoles qui a eu pour effet de pousser vers l'Inde des Turcs d'Asie centrale, attirés par les richesses des Hindous (voir Hindouisme)10.

Sous le prétexte de la Guerre Sainte (jihâd), nombre d'entre eux se lancèrent à l'assaut du territoire indien, profitant de la faiblesse militaire et de la division des clans hindous (711-712, invasion du Sind par les Arabes ; fin du xe siècle, début des invasions musulmanes en Inde) 10. La domination moghole durera de 1556 à 1707 environ10.

Au xviie siècle, quand Aurangzeb se fait couronner empereur et se proclame « conquérant du monde », c'est le début de l'effondrement définitif de la culture islamique : l'Inde est restée cinq siècles et demi sous hégémonie islamique. On remarquera que la population musulmane de l'Inde est restée très minoritaire par rapport à la population totale majoritairement hindoue ce qui atteste de l'extrême solidité de leur système culturel et religieux, mais aussi sans doute de la souplesse religieuse de plusieurs souverains musulmans vis-à-vis des hindous au cours de leurs cinq siècles de domination11. Si l'islamisation au premier sens du terme (la domination politique d'un territoire par des musulmans) a été un succès en Inde, où les Empires musulmans se sont maintenus pendant près de six siècles, jusqu'à la colonisation britannique, l'islamisation comme conversion des populations, s'est fait plus discrète malgré un impact non négligeable dans la démographie indienne. À ce jour, l'Inde est le pays dont la population est majoritairement non musulmane (puisque hindoue) mais où la population musulmane est la plus nombreuse au monde avec ses 140 millions de citoyens musulmans. Après l’Indonésie et le Pakistan, l’Inde est le troisième pays ayant la communauté musulmane la plus importante en nombre de fidèles 12.

Les hindous et les musulmans partagent quelques idées et valeurs religieuses qui ont permis de créer certains types de cultures religieuses et artistiques communes mais distinctes. En métaphysique, la théorie brahmanique, hindoue, du Nirgun Brahman (« Absolu (Dieu) sans forme », littéralement), primordiale dans l'école de Adi Shankara va permettre de créer un dialogue avec la tradition mystique musulmane qui était plus enclins à discuter avec des hindous qui croyaient en l'Unité primordiale. Le philosophe, islamologue et physicien Seyyed Hussein Nasr, diplômé de Harvard et enseignant à université de Georgetown consacre une partie de son œuvre à montrer la correspondance métaphysique qui existe dans la métaphysique du védanta et la métaphysique des mystique musulmans tel Ibn Arabi13.

La diversité qui existe au sein de l'hindouisme fait que l'on peut dire que l'hindouisme est à la fois polythéistemonothéistemonistepanthéiste et aussi panenthéiste. Pour certains hindous, l'hindouisme n'est pas plus polythéiste que l'Islam puisque les anges y jouent un rôle significatif : comme les anges des religions au monothéisme exclusif, certaines divinité comme Agni, dieu du feu et feu lui-même, est dans l'hindouisme un des dieux privilégiés entre le monde du divin et celui des hommes.

Le poète saint Kabir

Le poète saint Kabir, à la fois musulman et hindou, considérait que le prophète Mahomet, vu comme végétarien, est un Avatar, une incarnation de Dieu14, mais sans être Dieu lui-même : Kabir rappelle que Mahomet aurait tué une vache avec le seul pouvoir de ses mots, mais lui a redonné vie ensuite, sans jamais avoir mangé sa viande, ce qui signifie pour lui que celui qui n'a pas le pouvoir de redonner la vie à une créature, n'a pas non plus le droit de se permettre de prendre intentionnellement la vie d'une créature 14. Pour KabirAllah n'est jamais satisfait quand des humains tuent ou blessent volontairement Ses créatures 14.

Islam et religions africaines

En « Afrique noire », la pénétration de l'islam se fait à partir du xie siècle. La simplicité de la conversion (la proclamation de la foi) facilite cette diffusion, d'autant qu'il s'accorde mieux que les autres religions aux coutumes locales (la polygamie par exemple) et qu'il permet de s'affranchir des despotes locaux10.

La panthéon musulman africain est plus large que ne le veut habituellement l'islam10. On y retrouve des esprits et des génies, aux côtés des djinns de la tradition musulmane10. La magie étant très présente dans l'animisme africain, il est toujours présent dans les pays d'Afrique noire occidentaux10.

Mais dès le xve siècle, la multiplication des marchands d'esclaves a interrompu le développement culturel initié par l'islam, et sa période conquérante est achevée10.

Écologie : en Terre sainte, penser des pèlerinages alternatifs

Reportage 

De nouvelles propositions de séjours ralentis, respectueux de l’environnement et des communautés chrétiennes locales voient progressivement le jour en Terre sainte.

  • Clémence Levant, correspondance particulière à Jérusalem (Israël), 
 
Écologie : en Terre sainte, penser des pèlerinages alternatifs
 
Un groupe de pèlerins en excursion sur le Mont des béatitudes près du lac de Tibériade, où Jésus aurait prononcé le Sermon sur la montagne.TERRALTO.COM

D’ici au printemps, dix tentes se dresseront au milieu des terres agricoles des Muaddi, une famille palestinienne de Taybeh, le dernier village entièrement chrétien de Cisjordanie, au nord de Jérusalem et à 12 kilomètres au nord-est de Ramallah. Elles seront prêtes à accueillir touristes et pèlerins à la recherche d’une expérience alternative et écologique en Terre sainte. Loin des foules qui affluent sur les lieux saints et plus proches des gens qui la peuplent.

« L’idée est de proposer un hébergement tout confort, mais entièrement écologique et autonome sur le plan énergétique », déclare Fouad Muaddi, à la tête du projet familial qu’il a baptisé Bariye (« sauvage » en français), le mot utilisé dans le Nouveau Testament arabe pour désigner ces lieux éloignés des villes, où Jésus aimait se retirer.

Tourisme de masse

En 2019, avant la pandémie de Covid-19, le pays a accueilli 4,5 millions de touristes – un record –, dont 630 000 pèlerins chrétiens. « Les pèlerinages sont devenus du tourisme de masse. Les groupes ne se rendent que dans les grands lieux saints, sans prendre le temps de rencontrer les autres pierres, celles qui sont vivantes : les chrétiens locaux», regrette Fouad Muaddi qui veut compléter l’expérience des tentes avec des propositions de randonnées, des introductions à l’agriculture et à l’héritage local.

Le jeune chrétien palestinien souligne la pertinence de ce type de pas de côté dans un pèlerinage : « Le christianisme est né ici, dans une campagne palestinienne qui est encore imprégnée des traditions des premiers chrétiens. » Le concept séduit déjà. Les réservations ont déjà commencé pour la saison 2024, dont un groupe de trente pèlerins.

La qualité plutôt que la quantité

Ralentir le rythme, miser sur la qualité plutôt que sur la quantité et offrir des bénéfices pour les communautés locales… Le concept de pèlerinage alternatif n’est toutefois pas neuf. En 2013, Jérusalem, ville trois fois sainte, a tenté de devenir le porte-étendard d’un pèlerinage éthique. Une conférence baptisée « Jérusalem, pèlerinage vert » avait été organisée. Elle était animée par la conviction que les religions ont une responsabilité dans l’éducation à la sobriété. Et que les décisions motivées par la foi sont les plus durables.

Elle avait réuni les représentants des différentes religions dont l’actuel patriarche latin de Jérusalem, Mgr Pierbattista Pizzaballa. « Cela fait partie de l’identité des pèlerinages d’être simples, sobres, et en connexion avec le territoire. Cela requiert cependant de fixer des priorités : il est impossible de vouloir tout visiter, et il faut penser des lieux d’hébergement plus simples que les hôtels», défend toujours l’évêque, en faisant le lien avec l’encyclique du pape Laudato si’, publiée le 18 juin 2015.

Dans un monde où le « vert » et le « durable » relèvent souvent davantage du marketing, c’est tout un modèle qui reste à penser en Terre sainte, alors que la conférence de 2013 n’a pas créé l’émulation escomptée. Les initiatives restent cantonnées à l’échelle individuelle. Quelques agences tentent toutefois de s’emparer du sujet.

Respecter l’environnement et les hommes

Depuis un an et demi, Laurent Guillon-Verne, à la tête de l’agence française Terralto, cherche à proposer des séjours plus respectueux de l’environnement et des hommes. L’agence travaille notamment sur la réduction du nombre de déchets plastique produits lors des voyages (offrir des gourdes, limiter la vaisselle jetable…), ou des circuits alternatifs avec des lieux et des expériences différentes – comme à Hippos-Sussita en Galilée, près du lac de Tibériade.

« Pour que les changements se produisent en profondeur il faut que les hôtels et tous les acteurs locaux se saisissent du sujet. Mais l’écologie est loin d’être une priorité, note cependant Laurent Guillon-Verne. Il y a aussi un travail à faire chez les chefs de groupe. Tant qu’ils n’auront pas vu les bénéfices d’un pèlerinage différent, ils ne passeront pas le cap. »

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Après le Covid, le retour des pèlerins

Les frontières de l’État d’Israël ont rouvert en janvier 2022, après deux années de crise sanitaire, permettant le retour des pèlerins. Ce sont principalement les groupes organisés qui en ont bénéficié, bientôt suivis par les pèlerins individuels. Toutefois, le contexte politique et sécuritaire en Terre sainte, ainsi que les échos de la guerre en Ukraine, n’ont pas permis encore un retour à la fréquentation d’avant Covid-19. Le retour des pèlerins a une incidence directe sur l’économie de la région, notamment à Bethléem, ville de Cisjordanie vivant principalement du tourisme.

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Le véritable islam existe-t-il ?

chronique
  • Jean-Pierre DenisEcrivain et journaliste. Directeur de Bayard Culture & Religion

À travers la lecture de deux ouvrages sortis récemment – sous la plume de Rémi Brague et de Thierry Zarcone – Jean-Pierre Denis explore la question de la définition d’un « véritable islam » qui occupe régulièrement les penseurs musulmans… mais aussi chrétiens.

  • Jean-Pierre Denis, 
Le véritable islam existe-t-il ?
 
Jean-Pierre Denis s’interroge sur la question de la définition d’un « véritable islam », qui occupe régulièrement les penseurs musulmans (Photo d’illustration de la Grande Mosquée de Paris, en novembre 2018).VINCENT ISORE/IP3 PRESS/MAXPPP

Le 4 juin 2009, au Caire, Barack Obama s’efforce de tendre la main au monde arabo-musulman. « Je sais ce que la civilisation doit à l’islam », proclame-t-il. Et le président américain d’énumérer l’algèbre, la boussole, l’imprimerie, la médecine… Mais si l’intention est louable, la liste manque de justesse. La boussole a été inventée par les Chinois. Quant à l’imprimerie, nous savons tout de même que les caractères mobiles et la presse à bras furent mis au point par Gutemberg, et que leur première application fut une bible, publiée en 1455.

Un grand érudit, Rémi Brague, passe au crible ces affirmations et bien d’autres dans son nouvel opus, Sur l’islam (Gallimard, 24 €). Armé de son humour ciselé et froidement cinglant, ce spécialiste de la philosophie arabe démonte un à un les clichés dont nous nous contentons trop souvent. Sa démarche est d’autant plus redoutable qu’il n’écrit pas en pamphlétaire, mais avec la rigueur du scientifique et la limpidité du pédagogue.

Les critiques de Rémi Brague

Que l’on se rassure donc, Obama n’a pas raconté entièrement n’importe quoi. Par exemple, explique Brague, les sciences médicales étaient bien plus avancées dans l’ère arabo-musulmane que dans l’Europe médiévale. Alors que le débat d’idées se soucie de moins en moins des faits, le souci de précision apparaît alors comme une forme rafraîchissante de respect de l’autre.

Certes, les pages que Brague consacre à discuter l’apport de l’islam à notre civilisation sont critiques. Mais le philosophe conteste plus largement les notions de « sources », de « racines » ou de « dette » qui traversent à peu près tous les débats identitaires de notre époque. Il propose de renverser le raisonnement. En matière de culture, on ne reçoit pas, on puise sans épuiser l’autre. On ne subit pas, on choisit. Par exemple, on emprunte la tomate aux Aztèques, mais on leur laisse les sacrifices humains. Dans cette relation, l’emprunteur n’est pas passif, mais dynamique. Ainsi, l’apport grec et arabe au savoir européen est à la fois une cause de notre essor intellectuel et la conséquence d’une curiosité renouvelée.

Périlleux « islam des origines »

Brague aborde un autre sujet délicat, celui de l’islam lui-même. En 2013, par exemple, le pape François affirme que « le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence ». Admettrait-on, ironise Brague, que le dalaï-lama soit l’arbitre du « véritable christianisme » ? Si les chrétiens sont empressés de définir « l’islam authentique », c’est peut-être par habitude de chercher à préciser ce qu’est leur propre foi.

Vu de l’extérieur, il y a le « véritable islam » de ceux qui détestent cette religion et un autre, symétrique et tout aussi essentialisant, de ceux qui l’idéalisent. De l’intérieur, les choses ne sont pas plus simples, faute d’autorité qualifiée pour trancher. Et de toute façon, « l’auto-interprétation n’est pas toujours une garantie de vérité ». Islam spirituel ? Islam des terroristes, qui se disent plus bruyamment que les autres dans le vrai ? Islam comme civilisation, mais laquelle ? Islam comme religion, mais où et quand ? Dans un chapitre passionnant, Brague montre qu’il est en réalité impossible d’arbitrer, et qu’il est encore plus périlleux de le faire en remontant à « l’islam des origines ».

Reflet de la tradition chrétienne

La question du « véritable islam » est aussi et d’abord une question interne. Dans Une guerre de sept cents ans (Cerf, 24 €), l’historien et anthropologue Thierry Zarcone l’aborde sous un angle précis. L’auteur s’intéresse à la lutte inachevée entre les partisans du culte des saints et leurs adversaires, qui prônent un retour au… véritable islam. Pour les salafistes, à partir du XIVe siècle, ou pour les wahabbites, à partir du XVIIIe siècle, les pèlerinages et les rituels dans les mausolées sont une hérésie qui menace la foi en un Dieu unique. Les tombeaux doivent être rasés. La bataille n’est pas strictement religieuse, elle constitue même un enjeu politique majeur.

La vénération des saints est en recul dans bien des régions, mais en expansion ailleurs. Il y a à peu près autant de pèlerins à Touba au Sénégal, où repose le corps d’Amadou Bamba, qu’à La Mecque. Et beaucoup plus sur le tombeau d’Hussein à Kerbala, en Irak. Ces cultes se répandent aussi en Occident, avec les diasporas. Près de Détroit, dans la Michigan, on vénère depuis 1995 Rexheb Baha Beqiri, un cheikh soufi qui avait réussi à échapper à la persécution communiste en Albanie, son pays natal. À Birmingham en Angleterre, on peut voir le mausolée de Sufi Sahib. De son vivant, il avait bâti l’une des plus vastes mosquées du Royaume-Uni.

J’ai lu le livre de Zarcone entre un séjour à Lourdes et un passage par la crypte de Saint-Victor, à Marseille, où j’admirais un ensemble émouvant de tombes et d’épitaphes d’époque paléochrétienne. Le catholique ne peut manquer de voir dans les pratiques de dévotion autour de grands ou de petits sanctuaires musulmans des similitudes avec sa propre tradition. Quant aux polémiques que ce culte suscite au sein de l’islam, elles font écho à celles qui ont opposé les chrétiens entre eux. Qu’on le veuille ou non, il existe aussi des traits anthropologiques communs entre certaines formes de l’islam et certaines formes du christianisme. Réciproquement, il est impossible de proposer une définition consensuelle des grandes religions. Et pas seulement de l’islam, donc…