Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Déclaration interreligieuse sur la fin de vie : une initiative historique
qui “aime la vie” | ZENIT – Français

Présentation de Mgr Paglia

Une Déclaration « historique » qui « aime la vie » : c’est par ces termes que Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, a salué la Déclaration sur la fin de vie signée par des représentants juifs, chrétiens et musulmans, le 28 octobre 2019 au Vatican.

Lors d’une présentation de l’événement, l’archevêque a fait observer qu’il s’agissait de la « première fois » que les trois religions abrahamiques signaient « ensemble une déclaration en défense de la vie, une déclaration qui aime la vie jusqu’à son passage final, qui est la mort » : « cela n’était jamais arrivé ».Lire la suite:  Déclaration interreligieuse sur la fin de vie : une initiative historique qui “aime la vie” – ZENIT – Francais, , 29.10.19

France: De la mauvaise défense de l’«islamophobie» |The Conversation

 

La France a longtemps été l’incarnation l’idéal-typique de l’universalisme des droits de l’homme – chez Max Weber, l’idéaltype est une construction conceptuelle à laquelle la réalité est comparée. Or cette même France autorise, voire valorise, l’expression d’un inquiétant malaise face à l’altérité que les oripeaux « républicains » ne parviennent plus à dissimuler.

Alain Policar, Sciences Po – USPC

On a pu observer une nouvelle occurrence de ce malaise dans un récent débat télévisé à propos du port du foulard islamique entre Sara El Attar et quelques-uns de ses interlocuteurs.

Du « droit » d’être islamophobe

La récurrence des propos de certaines personnalités médiatiques ou d’élus quant au « port du voile islamique » résonne avec une tribune récemment publiée par Libération le 12 octobre.

De nombreuses « personnalités » du monde intellectuel et médiatique avaient alors affiché un total soutien au philosophe Henri Pena-Ruiz, qui avait suscité un tollé après avoir déclaré en août dernier :

« On a le droit d’être athéophobe comme on a le droit d’être islamophobe. En revanche, on n’a pas le droit de rejeter des hommes ou des femmes parce qu’ils sont musulmans. Le racisme, et ne dévions jamais de cette définition sinon nous affaiblirons la lutte antiraciste, le racisme c’est la mise en cause d’un peuple ou d’un homme ou d’une femme comme tel. Le racisme antimusulman est un délit. La critique de l’islam, la critique du catholicisme, la critique de l’humanisme athée n’en est pas un. »

Je ne suis pas de ceux qui vouent le philosophe à la vindicte publique. Connu pour ses engagements progressistes, nul ne prétendra qu’il cède à une quelconque pulsion xénophobe. La liberté d’expression, dès lors qu’elle n’est pas en contradiction avec la loi, suffit d’ailleurs à justifier sa prise de parole publique. Mais s’agit-il bien de cette question dans la tribune de soutien susmentionnée ?

Un terme équivoque

Combien de fois sera-t-il nécessaire de dire l’équivocité du terme d’islamophobie ? Même si je pense que l’on aurait gagné à se passer de ce terme ambigu, il fait désormais partie du vocabulaire des sciences sociales.

Il désigne incontestablement un racisme lorsqu’il fait référence à l’opinion selon laquelle les origines culturelles des musulmans constituent un obstacle insurmontable sur la voie de la citoyenneté, et plus encore lorsqu’elle travestit sous ce nom la haine des arabo-musulmans.

Évidemment, le terme n’est aucunement raciste lorsqu’il est utilisé pour désigner une légitime méfiance à l’égard des visées de l’islam politique. Mais est-il alors approprié pour nommer le droit à la critique rationnelle de la religion musulmane ?

Ne pas distinguer ces registres sémantiques conduit à une extrême confusion. Or, le premier me semble totalement négligé par les auteurs de la tribune.

Être islamophobe n’appartiendrait selon eux qu’au nécessaire droit à la critique des religions. Ils passent ainsi à côté de la réalité des discriminations dont les « minorités » (au sens politique et non démographique du terme) sont victimes. La mobilisation en faveur de la laïcité, aussi louable puisse-t-elle être dans les intentions, éclipse la question sociale et sous-estime le risque d’une dérive xénophobe.

Quand la laïcité fait le jeu de la logique identitariste

S’il est légitime de se reconnaître dans une communauté politique, le « Nous » de cette communauté ne peut se bâtir sur l’exclusion d’un « Eux ». Cette passion nationale pour la laïcité emprunte dès lors, à l’opposé de l’universalisme revendiqué, à la logique identitariste.

Et, il faut le redire (bien que cela ait été fait, et bien fait, par Saïd Benmouffok dans Libération le 28 août dernier), la phobie ne peut être comprise comme un simple rejet.

Il y a surtout la peur et l’effroi suscités par la perception d’une menace. Si l’on souhaite critiquer les idées en épargnant les personnes, il faut ne pas recourir au concept de phobie, précisément parce qu’il confond les deux. Quel sens cela aurait-il, se demande justement Saïd Benmouffok, d’avoir peur du communisme sans redouter les communistes ? De même, peut-on avoir peur de l’islam sans craindre les musulmans ? Si l’on désire un examen rationnel, il faut tenir la peur à distance et, par conséquent, ne pas recourir à des termes dont les effets métaphoriques ne peuvent être maîtrisés.

La diversité n’est pas la différence

Derrière cette querelle, se perpétue l’affrontement entre un universalisme « décharné » – selon la suggestive expression d’Aimé Césaire dans sa lettre de 1956 à Maurice Thorez – ou de « surplomb » ou « abstrait », dont le principe régulateur est l’assimilation du différent (sous le nom d’intégration, désigne-t-on vraiment une autre fin ?) et un universalisme « pluriel », fondé sur la valeur de la diversité.

Certes, faire de la diversité une valeur ne va pas de soi. Mais la diversité n’est pas la différence. Ce point est trop souvent mal compris. Ma conviction est que nos sociétés contemporaines ne peuvent traiter dignement les individus qui la composent en faisant abstraction de leur diversité. Ce souci de déterminer les principes qui doivent être adoptés pour la prendre en compte ne saurait être confondu avec sa promotion managériale dont les effets pervers ont été soulignés par d’autres, notamment, Réjane Sénac.

Il convient donc, comme l’a souligné le philosophe Alain Renaut, d’éviter la soumission du divers à l’identique.

Il nous incombe de créer les conditions qui autorisent simultanément la promotion de la diversité et la perception de notre humanité commune : semblables, mais divers, divers, mais semblables.

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La diversité culturelle permet dès lors de « tester le type de diversification par lequel les “semblables” que sont les hommes en viennent à trouver dans la façon dont ils s’apparaissent comme “dissemblables” un marqueur ou une marque de leur dignité ».

Et nous retrouvons là l’œuvre du poète et philosophe martiniquais Édouard Glissant, et l’importance de la distinction entre « créolité » (définie comme valorisation de la différence identitaire) et « créolisation » (comprise comme processus de mise en relation d’univers hétérogènes.

Cette créolisation permet de comprendre pourquoi le paradigme de la diversité rompt avec la problématique identitaire. Et pourquoi on peut défendre un universalisme ouvert à la diversité tout en évitant le piège du différentialisme culturel (soit l’exaltation de la différence culturelle).

Cette crispation accentue ce que la philosophe Jean‑Marc Ferry a suggestivement nommé la « disjonction de l’universel et du commun » opérée par un « républicanisme de combat », lequel confond sacralisation de la nation et amour de la République. Malgré l’estime que je porte à nombre de signataires de cette tribune, je crains que celle-ci ne permette pas de dissiper le malaise.


L’auteur vient de publier « Le cosmopolitisme sauvera-t-il la démocratie ? » (dir.), Classiques Garnier, 2019 et publiera le 22 novembre « Le libéralisme politique expliqué aux jeunes gens », éditions Le Bord de l’eau.

Alain Policar, Chercheur associé en science politique (Cevipof), Sciences Po – USPC

[Livre] : Mondialisation et fondamentalisme religieux :
un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe |La Croix Africa

 

Kanien est une revue semestrielle de recherche en théologie et sciences humaines éditée par la Faculté de théologie des Jésuites d’Afrique de Madagascar (FTJAM). Dans son numéro 5, volume 2, publié en juin 2019, elle propose les textes de la conférence internationale « Mondialisation et fondamentalisme religieux : un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe » (1).

La rencontre avait eu lieu les 23 et 24 février 2017 à Abidjan. Elle avait été organisée par l’Institut théologique de la Compagnie de Jésus à Abidjan (ITCJ) et le Centre de théologie interculturelle et d’étude des religions de l’Université de Salzbourg, en Autriche.

Au total, sept textes ont été colligés dans ce numéro 5, volume 2 de la revue jésuite africaine Kanien, publié en juin. Les auteurs sont des journalistes, chercheurs, religieux africains et européens qui ont réfléchi sur le thème du rapport entre la mondialisation et le fondamentalisme religieux.

Dans le premier texte, Katrin Gänsler de la radio allemande Deutsche Welle ayant notamment suivi l’évolution du groupe terroriste Boko Haram scrute la naissance de ce mouvement religieux et tente de retracer le contexte qui a favorisé son évolution.

Mamadou Dosso, religieux musulman ivoirien, imam de la Grande mosquée d’Adjamé à Abidjan et chercheur au Centre d’éducation et de recherche islamique (Cedris) quant à lui, propose une réflexion intitulée « Des violences perpétrées au nom de Dieu à leurs conséquences dans les rapports sociétaux ». Après avoir brossé un panorama mondial des violences perpétrées au nom de Dieu et fustigé les intégrismes religieux, il plaide pour un regard différentié sur les guerres religieuses. Pour lui, les vrais mobiles sont souvent d’ordre politique ou économique.

A lire : [Livre] La valeur juridique des sacrements de l’Église

Le théologien jésuite Wilfried Okambawa, pour sa part, étudie la question du fondamentalisme religieux dans une perspective biblique. Dans une approche interdisciplinaire qui tient compte des interprétations philosophique, théologique, anthropologique et psychanalytique, il met en lumière le fondamentalisme comme schizophrénie et tente une explication interculturelle.

Enfin, Anne-Béatrice Faye, philosophe, religieuse de la Congrégation de sœurs de l’Immaculée Conception de Castres évoque, dans un ancrage contextuel lucide, les tentatives africaines visant à résorber les fractures communautaires dues au fondamentalisme religieux.

Pour ce faire, elle donne des exemples concrets d’initiatives au Sénégal, au Burkina Faso et au Maroc.

Lucie Sarr

(1) Revue Kanien, Volume 5, numéro 2, Communication de la conférence internationale : « Mondialisation et fondamentalisme religieux : un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe », Abidjan, juin 2019, 121 pages

Source : [Livre] : Mondialisation et fondamentalisme religieux : un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe – La Croix Africa, Lucie Sarr, 23.10.19

[Livre] : Mondialisation et fondamentalisme religieux :
un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe |La Croix Africa

 

Kanien est une revue semestrielle de recherche en théologie et sciences humaines éditée par la Faculté de théologie des Jésuites d’Afrique de Madagascar (FTJAM). Dans son numéro 5, volume 2, publié en juin 2019, elle propose les textes de la conférence internationale « Mondialisation et fondamentalisme religieux : un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe » (1).

La rencontre avait eu lieu les 23 et 24 février 2017 à Abidjan. Elle avait été organisée par l’Institut théologique de la Compagnie de Jésus à Abidjan (ITCJ) et le Centre de théologie interculturelle et d’étude des religions de l’Université de Salzbourg, en Autriche.

Au total, sept textes ont été colligés dans ce numéro 5, volume 2 de la revue jésuite africaine Kanien, publié en juin. Les auteurs sont des journalistes, chercheurs, religieux africains et européens qui ont réfléchi sur le thème du rapport entre la mondialisation et le fondamentalisme religieux.

Dans le premier texte, Katrin Gänsler de la radio allemande Deutsche Welle ayant notamment suivi l’évolution du groupe terroriste Boko Haram scrute la naissance de ce mouvement religieux et tente de retracer le contexte qui a favorisé son évolution.

Mamadou Dosso, religieux musulman ivoirien, imam de la Grande mosquée d’Adjamé à Abidjan et chercheur au Centre d’éducation et de recherche islamique (Cedris) quant à lui, propose une réflexion intitulée « Des violences perpétrées au nom de Dieu à leurs conséquences dans les rapports sociétaux ». Après avoir brossé un panorama mondial des violences perpétrées au nom de Dieu et fustigé les intégrismes religieux, il plaide pour un regard différentié sur les guerres religieuses. Pour lui, les vrais mobiles sont souvent d’ordre politique ou économique.

A lire : [Livre] La valeur juridique des sacrements de l’Église

Le théologien jésuite Wilfried Okambawa, pour sa part, étudie la question du fondamentalisme religieux dans une perspective biblique. Dans une approche interdisciplinaire qui tient compte des interprétations philosophique, théologique, anthropologique et psychanalytique, il met en lumière le fondamentalisme comme schizophrénie et tente une explication interculturelle.

Enfin, Anne-Béatrice Faye, philosophe, religieuse de la Congrégation de sœurs de l’Immaculée Conception de Castres évoque, dans un ancrage contextuel lucide, les tentatives africaines visant à résorber les fractures communautaires dues au fondamentalisme religieux.

Pour ce faire, elle donne des exemples concrets d’initiatives au Sénégal, au Burkina Faso et au Maroc.

Lucie Sarr

(1) Revue Kanien, Volume 5, numéro 2, Communication de la conférence internationale : « Mondialisation et fondamentalisme religieux : un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe », Abidjan, juin 2019, 121 pages

Source : [Livre] : Mondialisation et fondamentalisme religieux : un défi pour les relations entre l’Afrique et l’Europe – La Croix Africa, Lucie Sarr, 23.10.19

Calendrier interreligieux: novembre 2019

Ven. 1 

Toussaint (23 juin: orthodoxe, 1er novembre: catholique) Grande fête catholique des saints et saintes de l’Église, suivie le lendemain de la Commémoration des défunts. [ + d’infos ]

Aki no Taisai (du 1er au 3 novembre) Grand rituel d’automne en l’honneur de l’empereur Meiji (1852-1912), père du Japon moderne (sanctuaire Meiji, Tokyo).


Sam. 2  (Suisse)

Semaine des religions (du 2 au 10 novembre 2019) Inaugurée en 2007, la Semaine des religions est une plateforme pour des rencontres entre membres ou proches de différentes communautés religieuses de Suisse. Toutes les personnes qui manifestent un intérêt pour les religions et les cultures sont invitées à y participer: écoles, associations, communes, communautés ou groupes.
http://www.semaine-des-religions.ch


Dim. 3 

Réformation (France: 27 octobre; Suisse: 3 novembre) En souvenir de l’affichage des 95 thèses de Luther le 31 octobre 1517. [ + d’infos ]


Sam. 9 

Mawlid al-Nabi / Mouloud * Fête populaire de la naissance du prophète Muhammad en 570. * Date variable (1 à 2 jours) en fonction de l’observation de la lune. [ + d’infos ]


Lun. 11 

Xiayuan Fête célébrant la 3e et dernière partie de l’année chinoise. On prie le dieu taoïste en charge de l’Eau pour une année paisible.

Armistice de la guerre 14/18 Commémoration de la fin de la «Grande Guerre» devenue, en France, un «jour du souvenir» de tous les soldats morts au combat.


Mar. 12 

Naissance (parkash) de Guru Nanak Fondateur de la religion sikhe, il est né en 1469, dans le Penjab, probablement un 14 avril. Mais sa naissance est souvent célébrée en novembre, lors de la fête indienne de Karttika Purnima qui a lieu à la pleine lune.


Mar. 19 

Lhabab Düchen * Célébration du jour qui vit le Bouddha revenir du monde des dieux où il avait enseigné. Quatrième «grand moment» du calendrier vajrayana. * Sous réserve de confirmation officielle.


Mer. 20 

Journée internationale des droits de l’enfant (instituée par l’ONU en 1989) Journée dédiée à la protection, à l’éducation et au bien-être des enfants du monde entier. [ + d’infos ]


Jeu. 21 

Présentation de la Vierge (21 novembre: cal. grégorien; 3 décembre: cal. julien) Fête orthodoxe de la présentation de Marie au Temple de Jérusalem. [ + d’infos ]


Dim. 24 

Décès (jotijot) du 9e Guru Tegh Bahadur Commémoration du martyre de Guru Tegh Bahadur, mort à Delhi en 1675 par décapitation.


Jeu. 28 

Thanksgiving (Canada: 14 octobre; USA: 28 novembre) Journée d’action de grâce célébrée à l’origine pour fêter les moissons agricoles. Elle a été instituée en 1621 par une colonie d’émigrés d’Amérique du Nord en signe de reconnaissance pour sa première récolte. Cette fête est l’occasion de se réunir en famille autour d’un repas copieux: dinde, patates, sauces, farce et diverses tartes.