Dialogue interreligieux

« Lorsque nous travaillons pour les âmes, nous ne pouvons user que de persuasion et d'amour... Nous ne pouvons rien faire tant que nous n'avons pas persuadé les gens autour de nous qu'ils sont aimés... » (Cardinal Lavigerie, 1885)

« Nous croyons qu'en toute religion il y a une secrète présence de Dieu, des semences du Verbe qui reflètent un rayon de sa lumière... » (Chapitre 1967)

« Nous célébrons et partageons cette vie avec Dieu lorsque nous allons à la rencontre des cultures et des religions... nous réjouissant de la foi vivante de ces croyants et les rejoignant dans leur quête de la Vérité, cette Vérité qui nous rend tous libres. » (Chapitre 1998)

Missionnaires, nous sommes appelés à faire les premiers pas pour rencontrer les personnes, qu'elles que soient leurs convictions, leur religion.

Au Burkina Faso, cette réalité se traduit surtout dans la rencontre respectueuse et évangélique avec les adeptes des religions traditionnelles et avec les musulmans.

Dans cette rubrique, nous étudierons divers aspects de ces religions, particulièrement de l'islam.

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Guide de l'islam: titre

Petit guide illustré pour comprendre l’islam
(Langue Française)

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Ce guide islamique a été conçu pour les non-musulmans afin de les aider à mieux comprendre l'islam, les musulmans et le Coran.  Il contient de nombreuses informations, références et illustrations, ainsi qu'une riche bibliographie.  Il a été révisé et corrigé par plusieurs professeurs et personnes hautement éduquées.  Il est concis et facile à lire, tout en contenant beaucoup d'informations scientifiques.  Il contient le livre A Brief Illustrated Guide to Understanding Islam (Petit guide illustré pour comprendre l'islam), et plus encore.  Vous trouverez ci-dessous la table des matières de ce guide.

Table des matières

Préface

Chapitre 1
Quelques preuves que l'islam
est une religion véridique

(1) Les miracles scientifiques du Coran

Couverture du livre en anglais.  Cliquez ici pour agrandir

Couverture du livre Petit guide illustré pour comprendre l'islam en anglais.  Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

A) Ce que dit le Coran sur le développement embryonnaire humain

B) Ce que dit le Coran au sujet des montagnes

C) Ce que dit le Coran sur l'origine de l'univers

D) Ce que dit le Coran sur le cerveau

E) Ce que dit le Coran sur les mers et les rivières

F) Ce que dit le Coran sur les mers profondes et les vagues internes

G) Ce que dit le Coran au sujet des nuages

H) Commentaires de quelques savants sur les miracles scientifiques du Coran (avec vidéo RealPlayer)

(2) Le grand défi de produire un seul chapitre semblable aux chapitres du Coran

(3) Les prophéties bibliques sur la venue de Mohammed , le prophète de l'islam

(4) Les versets du Coran qui font mention d'événements à venir qui se sont réalisés par la suite

(5) Les miracles accomplis par le prophète Mohammed 

(6) Le mode de vie simple de Mohammed 

(7) L'expansion phénoménale de l'islam

 

Chapitre 2
Quelques bienfaits de l'islam

(1) La voie vers le Paradis éternel

(2) Une sauvegarde contre le feu de l'Enfer

(3) Le véritable bonheur et la paix intérieure

(4) Le pardon de tous les péchés commis dans le passé

Chapitre 3
Informations générales sur l'islam

Qu'est-ce que l'islam?

Quelques croyances islamiques de base

1) Croyance en Dieu

2) Croyance aux anges

3) Croyance dans les livres révélés de Dieu

4) Croyance aux prophètes et aux messagers de Dieu

5) Croyance au Jour du Jugement

6) Croyance au Al-Qadar

Existe-t-il une source sacrée autre que le Coran?

Quelques exemples de paroles du prophète Mohammed 

Que dit l'islam sur le Jour du Jugement?

Comment devient-on musulman(e)?

De quoi le Coran parle-t-il?

Qui est le prophète Mohammed ?

Comment la propagation de l'islam a-t-elle influé sur le développement des sciences?

Que pensent les musulmans de Jésus?

Que dit l'islam à propos du terrorisme?

Les droits de l'homme et la justice en islam

Quel est le statut de la femme en islam?

La famille en islam

Comment les musulmans traitent-ils les personnes âgées?

Quels sont les cinq piliers de l'islam?

1) La profession de foi

2) La prière

3) Donner la Zakat (soutien aux pauvres)

4) Le jeûne du mois de Ramadan

5) Le pèlerinage à la Mecque

Informations supplémentaires sur l'islam

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Lectures additionnelles sur l'islam

Bibliographie

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Synode, pour la première fois, des femmes pourront voter

Le Vatican a dévoilé mercredi 26 avril des changements sur la composition des membres du Synode des évêques. Pour la première fois, plusieurs dizaines de femmes, et de laïcs en général, prendront part aux votes qui se tiendront en octobre dans le cadre du Synode sur la synodalité.

  • Matthieu Lasserre et Marguerite de Lasa, 

 

Synode, pour la première fois, des femmes pourront voter
 

Une première. En vue du prochain Synode des évêques, le Vatican a annoncé mercredi 26 avril par la voix des cardinaux Mario Grech et Jean-Claude Hollerich – respectivement secrétaire général du Synode et rapporteur général du Synode sur la synodalité– des modifications profondes de la composition des membres qui participeront aux débats. Ainsi, pour la première fois, une quarantaine de femmes pourront voter aux côtés des évêques et des représentants de la Curie.

Trois changements ont été dévoilés par Rome. Le plus important est sans nul doute la suppression des auditeurs, ces personnes autorisées à débattre dans l’Assemblée mais ne possédant pas de droit de vote. Désormais, « 70 membres non évêques, qui représentent d’autres fidèles du peuple de Dieu (prêtres, hommes/femmes consacré[e]s, diacres, fidèles laïcs) » nommés par le pape François, pourront s’exprimer et, surtout, participer au vote des décisions du Synode des évêques. Ces membres seront choisis par le pape à partir d’une liste de 140 personnes identifiées par les Conférences épiscopales.

« Il est demandé que 50 % d’entre eux soient des femmes et que la présence des jeunes soit également valorisée », a annoncé la salle de presse du Saint-Siège. Cela constitue ainsi un changement majeur et s’inscrit dans la volonté du pape d’inclure davantage les femmes dans les instances vaticanes. Ces membres, qui représenteront environ un quart des participants, seront choisis en tenant compte « non seulement de leur culture générale et de leur prudence, mais aussi de leurs connaissances, tant théoriques que pratiques, ainsi que de leur participation à divers titres au processus synodal ».

Le choix d’attribuer le droit de vote à ces 70 membres a été approuvé par le pape le 17 avril : « Ce choix est en continuité avec l’appropriation progressive de la dimension synodale constitutive de l’Église et la compréhension conséquente des institutions à travers lesquelles elle s’exerce. »

Autre modification notable : la constitution apostolique Episcopalis communio, qui régissait la composition de ces Assemblées, mentionnera désormais « cinq religieuses et cinq religieux » en lieu et place des « dix clercs » de congrégations religieuses élus par leurs instances représentatives qui siégeaient auparavant au Synode. Enfin, les représentants des dicastères qui participeront aux Assemblées seront nommés directement par le pape.

L’annonce de l’ouverture du droit de vote aux laïcs, et aux femmes en particulier, a été saluée. « Enfin ! Mieux vaut une porte entrouverte qu’une porte fermée », a ainsi réagi sur les réseaux sociaux la théologienne Anne Soupa, fondatrice du Comité de la jupe.

La théologienne Anne-Marie Pelletier, membre de la commission nommée par le pape pour réfléchir sur le diaconat féminin, estime également que, si la politique d’ouverture aux femmes du pontificat de François peut être discutée, il s’agit bien « d’un pas en avant décisif ». « La synodalité devient ici une réalité consistante et dynamique, explique-t-elle. Elle permet de faire évoluer l’institution en mal de transformations profondes. Voilà qui légitime et confirme l’intérêt de la démarche synodale. »

Peut-on parler d’une révolution ? « D’une certaine manière, c’est une révolution qui permet de retrouver une réalité fondamentale de l’Église, répond la théologienne. Ce sont des dispositions qui ne bousculent pas l’ecclésiologie, mais qui l’accomplissent : on prend acte de la réalité de l’Église comme communion de baptisés, quels que soient leurs états de vie ou leurs responsabilités. » Cette évolution s’inscrit ainsi, pour elle, dans l’identité de l’Église « retrouvée par Vatican II »« qui reçoit l’épiscopat comme service et non pas simplement comme instance surplombante. »

D’autres, pourtant, relativisent la portée de ces mesures. « Je me réjouis que les femmes puissent voter, mais elles ne représentent toujours que la moitié d’une minorité », relève pour sa part Lucetta Scaraffia, historienne et ancienne directrice du supplément féminin de L’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. « Surtout, c’est un problème que les femmes [et les laïcs] soient choisies par le pape : c’est une nouvelle preuve de centralisation du pouvoir. »

Jusqu’à présent, la seule femme ayant un droit de vote au Synode des évêques était la religieuse française sœur Nathalie Becquart, nommée en février 2021 sous-secrétaire de l’institution.

Harry Potter : une dimension spirituelle qui divise

Analyse 

Promotion de la sorcellerie ou diffusion des valeurs chrétiennes ? Vingt-cinq ans après la sortie du premier tome, la saga Harry Potter continue de diviser au sein des milieux chrétiens. L’autrice des romans J. K. Rowling, elle-même chrétienne pratiquante, se défend avoir voulu infuser ses croyances dans son œuvre.

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potter
 
 
 
  • Stéphane Bataillon, 
 

Le 26 juin 1997, un enfant avec une cicatrice sur le front se fait timidement une place dans les rayons des librairies britanniques. Il est le héros d’une saga pour la jeunesse écrite par une illustre inconnue, J.K. Rowling, dont le premier tome qui paraît ce jour-là n’est tiré qu’à 500 exemplaires. Le manuscrit, refusé par plus de cinquante maisons d’édition, a d’ailleurs failli ne jamais sortir. Sa publication chez l’éditeur Bloomsbury n’a tenu que grâce au soutien de la fille du directeur, qui l’a trouvé à son goût.

Vingt-cinq ans plus tard, les sept tomes de la série, adaptés en huit films, jeux vidéo et myriade de produits dérivés ont été vendus à plus de 500 millions d’exemplaires, traduits en 80 langues. Plus qu’un classique, Harry Potter s’est imposé comme un mythe contemporain, à l’instar de Star Wars ou du Seigneur des anneaux. Par la richesse de son univers, mais aussi par les thèmes essentiels qu’il aborde, au premier rang desquels une réflexion permanente sur la mort et le sens de la vie.

Autodafés des romans

À ses débuts, la baguette de Harry ne fit pourtant pas que des heureux, cristallisant plusieurs critiques chez les « moldus » (nom des humains non sorciers dans la série). Certains ont ainsi avancé des raisons d’ordre spirituel, estimant que la saga était une promotion de la sorcellerie et de la wicca, religion néo-païenne contemporaine, officiellement reconnue au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada. En 1999, le pasteur évangélique Jack Brock de la Christ Community Church, au Nouveau-Mexique (États-Unis), organisa un autodafé des livres de la saga en public, les affirmant contraires à la foi chrétienne.

Encore récemment, en février 2022, un pasteur proche de la droite nationaliste américaine, Greg Locke, fit brûler des exemplaires de Harry Potter et de Twilight, autre série à succès pour adolescents, sous prétexte que ces livres seraient « démoniaques, pleins de sorts, de métaphores, de nécromancie ».

« Harry Potter parle de l’amour, de l’amitié, du courage et de la responsabilité »

Contre ces critiques, émanant souvent de milieux chrétiens fondamentalistes, nombre sont ceux qui, au contraire, ont loué la dimension spirituelle de la série. En 2007, le pasteur presbytérien américain John M. Buchanan déclarait que « Harry Potter n’est pas une menace pour les valeurs chrétiennes, mais il peut être une aide pour les apprendre. La série parle de l’amour, de l’amitié, du courage et de la responsabilité ».

En 2019, le pasteur méthodiste américain Jacob Lupfer écrivait : « La série est une histoire qui parle du pouvoir de l’amour, de l’amitié et de la solidarité pour vaincre le mal. Elle est une invitation à se battre pour la justice et la dignité humaine. » Quant à Timothy Radcliffe, ancien maître général de l’ordre dominicain ayant consacré un livre profond à l’imaginaire chrétien, Choisis la Vie ! (Cerf, 2020), il a loué la saga comme « une merveilleuse histoire qui montre que l’amour est plus fort que la mort ».

De la spiritualité mais pas de religion

J.K. Rowling a, quant à elle, toujours affirmé ne pas vouloir délivrer de message religieux. Se définissant avant tout comme romancière, elle ne fait pourtant pas mystère de ses croyances. Élevée dans l’anglicanisme, au sein d’une famille peu concernée par la religion, elle s’est toujours intéressée à la foi et est aujourd’hui membre de l’Église épiscopalienne d’Édimbourg. « Je suis chrétienne pratiquante, et la foi a une grande influence sur ma vie personnelle. Cela dit, j’essaie de ne pas imposer mes croyances à mes lecteurs. Chacun doit être libre de croire ce qu’il veut », déclarait-elle au Guardian en 2007.

Pas de religion effectivement dans son monde imaginaire. Aucun culte n’est voué, d’un côté comme de l’autre, à une divinité, et les autorités régissant le monde des sorciers, comme le ministère de la magie, sont toutes séculières. « Je suis chrétienne, ce qui a une incidence sur la façon dont je vois le monde. Je crois en la lutte entre le bien et le mal et cela se reflète dans mes livres », continuait-elle, précisant aussi que la compassion est une clé pour « comprendre les autres et pour trouver notre place dans le monde ».

Mais absence de religion ne veut pas dire absence de spiritualité. Relisant la saga empreinte d’une spiritualité nourrie de sources nombreuses et variées, on ne peut qu’être frappé par une remarquable cohérence dans le processus d’évolution intérieure de ses personnages. Comme si l’autrice avait intégré un impressionnant legs culturel fait de mythes, de symboles et de vertus afin d’inviter ses lecteurs, au fil de ces 4 500 pages d’aventures, à prendre le bon chemin.

Frat 2023 : après le rassemblement, quelle place pour les jeunes dans l’Église ?

Enquête 

Le Frat, le rassemblement des jeunes des diocèses d’Île-de-France, se tient cette année du dimanche 23 au vendredi 28 avril, à Lourdes, avec plus de 8 000 lycéens. Cet événement se révèle souvent très marquant dans leur parcours de foi. La Croix interroge la manière dont ces jeunes trouvent ensuite leur place au sein de l’Église catholique.

  • Arnaud Bevilacqua, 
Frat 2023 : après le rassemblement, quelle place pour les jeunes dans l’Église ?
 
Le Frat réunit les lycéens d’Ile-de-France. Ici à Lourdes, en 2018.LAURENT FERRIERE/HANS LUCAS
 

 

Entre Violaine et le Frat, c’est une histoire d’amour qui dure. D’abord participante à Jambville (Yvelines), avec les collégiens, et à Lourdes (Hautes-Pyrénées), pour les lycéens, elle est ensuite devenue animatrice, avant d’intégrer l’équipe d’organisation au sein de la commission liturgie.

À 33 ans, cette Parisienne originaire de l’Essonne est désormais responsable de cette commission. « Au Frat, j’ai vécu des choses très fortes que je ne m’explique pas, portée par la foule, la prière tous ensemble dans toute la diversité, avec des gens de Versailles à Saint-Denis, raconte-t-elle. Et en plus, j’aime chanter et ce rassemblement est l’endroit parfait pour cela. »

À partir du dimanche 23 et jusqu’au vendredi 28 avril, elle sera à Lourdes pour le grand retour du Frat dans la cité mariale depuis 2018 après la pandémie de Covid-19. Pour cette édition 2023, le thème choisi est : « N’ayez pas peur ! »

Comme la plupart des participants à ce pèlerinage annuel qui réunit 8 000 à 10 000 jeunes des huit diocèses franciliens, Violaine témoigne d’une expérience très marquante, à la fois festive et spirituelle. « À tel point que, lors de leur préparation au mariage, beaucoup de couples me parlent du Frat comme un moment fort dans leur parcours de foi, même plus de dix ans après », confirme le père Philippe Néouze, prêtre parisien accompagnateur du Frat de Jambville.

Mais, comme tient à le souligner Jean-Michel Dupont, le délégué général de l’événement, « tout ne s’arrête pas au Frat : c’est un point de départ, pas d’arrivée ». Alors, que deviennent tous ces jeunes – environ 80 000 depuis dix ans – qui sont passés par ce rassemblement ? Parviennent-ils à trouver leur place au sein de l’Église et à s’y engager ?

Le Frat, un rite de passage

Pour le père Gaultier de Chaillé, responsable du Frat de Lourdes, il ne fait aucun doute que « tous ceux, ou presque, qui s’engagent aujourd’hui dans l’Église en région parisienne sont passés par le Frat »« Les évêques disent que dans les lettres des futurs confirmés, on perçoit très fortement l’expérience du Frat comme marqueur de leur volonté de s’engager », poursuit-il. Ce rassemblement, comme un rite de passage d’une foi souvent transmise par leurs parents à une foi plus personnelle, est pour beaucoup « une expérience décisive de Dieu et de l’Église ».

C’est ce qu’a vécu Janvier Hongla, comme participant d’abord mais aussi et surtout comme animateur. Cette année, le chef d’entreprise encadre un groupe de sa paroisse et va intervenir à Lourdes comme témoin. Ce jeune catholique de 27 ans, originaire de Seine-et-Marne, témoigne d’un « déclic » et d’un « choc » au Frat de Lourdes en 2014. Habitué à côtoyer de nombreux musulmans et évangéliques et à vivre l’expérience d’être minoritaire en banlieue, il découvre lors du rassemblement qu’il n’est pas le seul jeune catholique.

Observant un manque dans l’après-Frat et constatant que certains jeunes catholiques, souvent trop isolés, se détournent de l’Église ou rejoignent d’autres confessions ou religions, il cofonde Fide en 2020, une association de jeunes « désireux de partager la foi chrétienne » et réunissant plus particulièrement des chrétiens des banlieues d’Île-de-France. Ils participent notamment à des actions d’évangélisation et à des maraudes dans les rues de Paris. Parmi les 300 membres de Fide, la plupart sont d’ailleurs passés par le Frat.

Trouver sa place dans les paroisses

Car de fait, l’après-Frat est un grand défi. Difficile, voire impossible, de revivre un tel enthousiasme collectif dans les diocèses et les paroisses. Et il n’est, en outre, pas toujours évident pour les jeunes de trouver leur place au sein des communautés.

« Le Frat est mon lieu principal d’engagement car je n’ai pas trouvé de paroisse qui corresponde à mes attentes », affirme ainsi Violaine. Elle regrette parfois un manque d’ouverture d’esprit et d’autonomie pour les jeunes. Alors qu’au Frat elle participe à l’organisation d’un événement pour plus de 8 000 personnes, elle a l’impression d’un manque de confiance pour des initiatives plus modestes en paroisse.

S’il n’existe pas de chiffres sur le niveau d’engagement des anciens « frateux », il apparaît d’abord très clairement que, parmi les 350 bénévoles engagés dans le rassemblement comme parmi les animateurs des groupes de jeunes, la plupart sont des « anciens ». Un réseau encore embryonnaire a été lancé en décembre 2021 pour faire perdurer l’expérience du rassemblement dans un quotidien de la foi parfois plus âpre.

Connaître et s’approprier la foi

Mais comment penser la préparation de la suite pour que ce moment ne soit pas une simple belle parenthèse ? Sans doute s’agit-il d’abord de faire prendre conscience à ces jeunes qu’ils sont l’avenir de l’Église alors qu’« ils découvrent qu’ils ne sont pas seuls à choisir de suivre le Christ », comme le souligne Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, qui sera présent à Lourdes.

« Les jeunes catholiques sont bien conscients de faire un choix original qui n’est pas l’option majoritaire, explique-t-il. C’est une invitation pour eux à approfondir leur foi parce qu’ils sont confrontés aux questions posées par leurs amis musulmans, évangéliques, non croyants ou en recherche. »

Cette jeunesse en quête de repères, le père Gaultier de Chaillé la perçoit comme très diverse – une part significative des participants est issue de l’immigration : « Les uns sont marqués par une foi très fragile et les autres par une foi plus identitaire. » Pour persévérer dans la foi, ils semblent d’abord avoir besoin de se l’approprier. « Cette génération est en attente d’annonce explicite et de fierté tranquille de la part de l’Église », explique le responsable du Frat de Lourdes.

Avec l’influence des musulmans et des évangéliques, ces jeunes apparaissent plus libres pour parler de religion mais manifestent un « manque de confiance dans le contenu de la foi catholique ». Expliquer la Trinité ou l’Eucharistie n’est pas évident…

Pour répondre à ce besoin, lors du Frat, sans supprimer l’esprit festif, des moments d’enseignement sont courants « avec du contenu et de quoi réfléchir ». Pendant la messe, quatre interruptions sont ainsi prévues afin d’expliquer certains temps au cours de la célébration. Autant de ressources pour « les aider à ne pas n’avoir qu’une nostalgie du Frat » mais à vivre l’ordinaire de la foi dans une société sécularisée et plurielle.

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Le retour à Lourdes

Le Frat, rassemblement des jeunes des huit diocèses d’Île-de-France, se déroule tous les ans en alternance depuis 1988, une année à Jambville (Yvelines) pour les collégiens de quatrième et troisième, et l’année suivante à Lourdes (Hautes-Pyrénées) pour les lycéens.

En raison de la pandémie de Covid-19, les éditions de 2020 puis 2021 prévues à Lourdes avaient été annulées. Les lycéens franciliens retrouvent donc Lourdes après une absence de cinq ans.

Cette édition 2023 a pour thème « N’ayez pas peur ». Parmi les invités présents figurent le comédien Mehdi Djaadi qui raconte dans son seul-en-scène, Coming out, sa conversion de l’islam au christianisme ; un couple de l’association Le Rocher ; ou encore sœur Catherine, la religieuse qui apparaît dans le dernier film de Gad Elmaleh, Reste un peu.

Le dalaï-lama, la fabrique d’une icône

Analyse 

Dans une vidéo publiée le 10 avril, le dalaï-lama a demandé à un enfant de lui « sucer la langue », provoquant l’indignation générale. Cette figure religieuse était pourtant très populaire en Occident pour des raisons tant politiques que spirituelles.

  • Matthieu Lasserre, 
Le dalaï-lama, la fabrique d’une icône
 
Le dalaï-lama, ici à Paris en septembre 2016, a joui d’une grande popularité en Occident, notamment en France.OLIVIER DONNARS / LE PICTORIUM

Artistes en vogue, acteurs célèbres, responsables politiques influents, chefs d’entreprise à succès… Qui, parmi les élites occidentales, n’a tenté de s’afficher avec le dalaï-lama ? Figure inspirante, promoteur de la paix, l’autorité spirituelle du bouddhisme tibétain a pu représenter, au tournant des années 2000, une spiritualité alternative pour des Européens qui, en quête de sens et de bien-être, tournaient le dos au christianisme, jugé trop normatif.

Ces dernières années, l’image du dalaï-lama s’est toutefois passablement dégradée. Dernière polémique en date, une vidéo publiée le 10 avril montrait le moine demandant à un petit garçon de lui « sucer la langue », lors d’une audience publique près de Dharamsala (Inde). Pour tenter d’éteindre l’incendie, Tenzin Gyatso – le vrai nom du dalaï-lama – avait plaidé une « taquinerie ». Cette inconvenance choquante est survenue sept mois après la diffusion d’une enquête sur Arte révélant le silence du religieux vis-à-vis des violences sexuelles commises au sein du bouddhisme.

Spiritualité alternative

De tels écarts sont venus entacher une réputation jusque-là exceptionnelle pour un chef religieux en Occident. Selon Alain Grosrey, auteur du Grand Livre du bouddhisme (1), cette popularité s’explique notamment par l’esprit de l’époque. « Dans les années 1980, on a vu, avec le dalaï-lama, la possibilité d’un retour à soi, sans passer par un système de croyance imposé de l’extérieur, avec une figure divine verticale », analyse-t-il.

La montée du bouddhisme a été encore renforcée par la vague new age dans les années 1990, prônant une spiritualité plus individuelle. « On a assisté à une rétroversion d’un bouddhisme très dogmatique en une espèce de “kit feel good”, estime Jean-François Colosimo, historien des religions. Il s’est agi de gagner les opinions en gommant ce qu’il y a de dogmatique pour faire de cette religion dure une spiritualité tranquille. »

L’appréciation du dalaï-lama a été portée par la popularité croissante du bouddhisme. Et sa posture de défenseur du Tibet occupé a attiré la sympathie du monde entier. « Après son exil en 1959, le dalaï-lama devient le porte-étendard de tout un peupleoppriméune figure de résistance face à l’invasion chinoise, retrace Alain Grosrey. D’une certaine façon, il sert de tampon dans les relations bilatérales avec la ChineIl est vu comme hautement fréquentable car il véhicule des valeurs spirituelles ancestrales que la Chine a abandonnées. »

Selon Jean-François Colosimo, le soft power tibétain est parvenu à camoufler les polémiques. « L’exotisme du bouddhisme et de ce personnage haut en couleur a été déterminant dans sa popularité, indique l’historien. On en a gardé l’image d’un chef spirituel dénué de toute ambition politique ou sociétale, ce qui est pourtant faux. »

Il devient alors le chef spirituel en exil, le perdant adoptant « une posture victimaire » que le monde admire. « Sympathiser avec le dalaï-lama, c’est se donner bonne figure, ajoute Alain Grosrey. En contrepartie les bouddhistes tibétains ont proliféré aux États-Unis et en Europe, particulièrement en France où ils ont bénéficié d’énormément de passe-droits pour ouvrir des temples. » À ce jour, la France compte environ 500 lieux de culte bouddhistes.

« Religieusement, le dalaï-lama s’inscrit dans le mouvement Rimay, très populaire en Occident car il unifie toutes les écoles spirituelles bouddhistes », explique encore Alain Grosrey. De fait, ce courant trouve son succès en reprenant les enseignements et remèdes de toutes les branches du bouddhisme, au service d’un même but : la guérison de la souffrance et la liberté de l’esprit.

Controverses

Un succès qui a participé à occulter des propos violents, ces dernières années, du dalaï-lama à l’égard des homosexuels, des femmes, ou encore des étrangers qui auraient probablement suscité de vives critiques s’ils étaient venus d’autres responsables religieux. Invité en Suède en 2018, il déclarait par exemple que « l’Europe appartenait aux Européens » et invitait les étrangers à rentrer chez eux. « Lui-même est un ultraconservateur qui a cultivé des amitiés troubles avec une partie de l’extrême droite asiatique », relève Jean-François Colosimo. Le chef bouddhiste s’était notamment affiché en photo avec le fondateur de la secte Aum Vérité Suprême, responsable d’un attentat au gaz sarin à Tokyo en 1995.

Son discours s’est toutefois adouci avec les ans. Il s’est par exemple excusé pour des propos passés susceptibles de heurter les Occidentaux, notamment sur l’homosexualité. Après l’avoir qualifié de « faute » en 1993, il a finalement soutenu le mariage pour les couples de même sexe onze ans plus tard.

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La Chine s’empare de la polémique

Les médias chinois ont saisi l’occasion de la vidéo polémique du dalaï-lama pour tenter de décrédibiliser leur ennemi luttant pour la libération du Tibet. Jugeant ses excuses insuffisantes, après la vidéo dans laquelle il demandait à un petit garçon de lui « sucer la langue », le China Daily, journal anglophone dirigé par le Parti communiste chinois, a réclamé une « enquête plus approfondie » et des « mesures (…) pour éviter qu’un tel comportement se reproduise ». Le chef du gouvernement tibétain en exil, Penpa Tsering, a pour sa part affirmé que la vidéo avait été « coupée » par des « sources prochinoises » dans le but de « ternir l’image du responsable spirituel ». Il a décrit le geste du dalaï-lama comme une marque d’« affection innocente du grand-père », suivie d’une « farce joviale ».

(1) Albin Michel, 944 p., 24,60 €.