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Togo : « drones de riz », une mini-révolution dans la riziculture ouest-africaine

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Mis à jour le 22 avril 2021 à 10h09
Drone dans une plantation de palmiers à huile, à Tiassale, en Côte d’Ivoire.
Drone dans une plantation de palmiers à huile, à Tiassale, en Côte d'Ivoire. © Luc Gnago/REUTERS

Longtemps réservés au secteur de la sécurité, les engins volants se révèlent aussi d’excellents outils agricoles. Leur usage est en train de révolutionner la riziculture au Togo.

Pour le traitement phytosanitaire de ses dix hectares de culture de riz à Assomé, un village du sud du Togo,  Adenyo Koffi  a opté pour les drones pulvérisateurs. L’utilisation de ces engins agricoles volants revient moins cher à Adenyo, qui dépense aujourd’hui 80 000 F CFA (122 euros) contre 150 000 F CFA pour un traitement à la main de son champ chaque saison.

Le drone réduit également le temps passé à traiter les rizières manuellement – 15 minutes par hectare au lieu de trois heures –, ainsi que les dangers liés à l’inhalation des produits sanitaires par les travailleurs agricoles.

Objectifs très ambitieux

Si Adenyo Koffi a opté pour ces drones agricoles, qu’il a dû apprendre à maîtriser, c’est grâce à une nouvelle initiative de l’entrepreneur Edeh Dona Etchri, qui a fondé à Lomé le centre e-AgriSky, une école à vocation régionale de pilotes de drone agricoles, en partenariat avec le groupe China Quanfeng Aviation.

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LA FORMATION LEUR PERMET D’ACQUÉRIR EN UN MOIS TOUTES LES CONNAISSANCES NÉCESSAIRES

Connu pour avoir lancé la plateforme numérique e-agribusiness, utilisée par quelque 5000 producteurs, experts et acheteurs agricoles au Togo, ce féru d’Agritech, qui travaille en bonne intelligence avec les autorités togolaises, entend bien imposer le drone comme outil agricole crucial en Afrique de l’Ouest. Les seize étudiants de la première promotion d’e-agrisky – des Togolais comme Adenyo Koffi, mais aussi des Maliens, Ivoiriens et Camerounais – sont déjà opérationnels.

« La formation leur permet d’acquérir en un mois des connaissances pour piloter, manipuler et programmer les drones, pour la dispersion de produit, mais aussi la cartographie des parcelles pour optimiser leur exploitation », explique Hodabalo Egbelou, formateur au centre. D’ici à 2025, l ’objectif – très ambitieux – de l’école est de former rien de moins que 8 000 pilotes certifiés de drone.

Outre la formation, l’établissement vend les engins volants – de marque China Quanfeng Aviation – aux agriculteurs ainsi que les produits phytosanitaires dispersés. « Ils sont agrées par l’État, et répondent aux normes de protection de l’environnement », précise Kossi Dovene Tsekpui, ingénieur des travaux agricoles, qui est chargé de leur commercialisation.

Funérailles d'Idriss Déby Itno: l’hommage des présidents au «guerrier»

Les soldats tchadiens portent la dépouille du président Idriss Déby Itno. Le 23 avril 2021
Les soldats tchadiens portent la dépouille du président Idriss Déby Itno. Le 23 avril 2021 REUTERS - POOL

Les d'obsèques d’Idriss Déby Itno ont eu lieu ce vendredi 23 avril à Ndjamena. Douze chefs d’États ont fait le déplacement dans la capitale tchadienne. Les hommages ont été unanimes pour saluer le président-maréchal mort au combat. 

Le premier temps fort de la cérémonie d'obsèques d'Idriss Déby a été marqué par la prise de parole de Hinda Déby, la dernière épouse du défunt président. En larmes, elle a appelé les Tchadiens à se tenir la main pour porter les valeurs de la cohésion nationale comme l’aurait souhaité son défunt époux. « La patrie, l'honneur et la dignité, voilà un triptyque auquel le Maréchal est très attaché », a-t-elle martelé.

De son côté, le président congolais Félix Tshisekedi a rendu hommage à Idriss Déby en parlant de sacrifice pour son peuple. Le président de la RDC, également président en exercice de l'Union africaine, a invité le peuple tchadien à l'unité et au respect des règles démocratiques édictées par la Constitution.

Chers tchadiens, puisse le sacrifice consenti par le président Idriss Déby Itno cimenter votre unité

Le président congolais Felix Tshisekedi : « Vous êtes mort en soldat »

Dans son hommage au président défunt, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a insisté sur l'engagement militaire commun au Sahel. « Je voudrais saluer l’engagement du président Idriss Déby Itno dans le combat difficile que nous avons mené ensemble contre le terrorisme au Sahel et dans le bassin du lac Tchad, et que nous poursuivrons en sa mémoire. »

Présent également à Ndjamena, le président français, Emmanuel Macron a dans son oraison funèbre salué la valeur du combattant Déby. « Cher président, cher maréchal, cher Idriss (...) vous avez vécu en soldat, vous êtes mort en soldat, les armes à la main 

Il a toujours su faire preuve d'une solidarité sans faille à l'égard de nos pays et de notre régionRoch Marc Christian Kaboré, président du Burkina

Après ces hommages et une prière au mort prononcée dans la grande mosquée de Ndjamena, la dépouille d'Idriss Déby a été remise à la famille. L’inhumation aura lieu dans l’intimité du cercle familial à Amdjarass, le village d’origine du président défunt.

Les officiels chefs d’États et de gouvernement quant à eux ont commencé à quitter Ndjamena après cette cérémonie d’hommage et d’éloge funèbre.

Franc CFA-eco, commerce intra-africain… Les priorités du
Sénégalais Abdoulaye Diop à la présidence de l’UEMOA

22 avril 2021 à 09h06 | Par 

Mis à jour le 22 avril 2021 à 09h48
Abdoulaye Diop, nouveau président de la Commission de l’UEMOA.
Abdoulaye Diop, nouveau président de la Commission de l’UEMOA. © UEMOA

Candidat en 2017, l’ancien ministre du Budget d’Abdoulaye Wade remplacera le 8 mai aux commandes de l’institution régionale son ex-concurrent Abdallah Boureima.

Président en exercice de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA, le Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a officialisé le 14 avril la nomination – décidée le 22 mars dernier – du Sénégalais Abdoulaye Diop comme nouveau commissaire du Sénégal et président de la Commission.

Une nomination qui sonne comme une revanche pour l’inspecteur principal du Trésor, conseiller du président Macky Sall et ancien ministre du Budget d’Abdoulaye Wade, que ce dernier avait déjà tenté de faire installer à la tête de la commission en 2017, après la démission du Sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré, le 1er décembre 2016.

Come-back du Sénégal

Un projet qui s’était heurté à la détermination de Niamey à faire entériner la nomination d’un Nigérien à la présidence de l’institution, suivant la promesse qui lui avait été faite en 2011. Après des mois d’intense bataille diplomatique, le Niger avait fini par obtenir gain de cause, installant Abdallah Boureima pour quatre ans à la tête de la commission.

Le mandat d’Abdoulaye Diop prendra effet au 8 mai prochain. Passé par la BCEAO, dont il a été vice-gouverneur, le Sénégalais est attendu sur plusieurs chantiers, en particulier celui de la relance économique post-Covid-19.

Une relance qui passera par la réouverture progressive des frontières, officiellement fermées depuis plus d’un an en raison de la crise sanitaire, et la facilitation des échanges, sachant qu’en moyenne seuls 15 à 20 % des échanges des pays membres de l’UEMOA se font à l’intérieur de la zone.

Financer la relance

Si des progrès sont enregistrés sur les corridors Cotonou-Niamey et Dakar-Conakry, avec l’opérationnalisation des postes de contrôle juxtaposés de Malanville (frontière Bénin-Niger) et Boundou Fourdou (frontière Sénégal-Guinée), de nombreux efforts doivent encore être déployés pour améliorer la circulation des personnes et des marchandises, dans des délais et avec des contrôles raisonnables.

Il s’agira également d’aider les États membres à mobiliser les ressources nécessaires à leurs plans de relance respectifs d’un coût global de 5 284 milliards de francs CFA (8 milliards d’euros), notamment via les « obligations de relance » lancées par la BCEAO avec l’Agence UMOA-Titres.

Objectif : atteindre une croissance de 5,8 % en 2021 – contre 5,8 % en 2019 et 0,9 % en 2020.

Du franc CFA à l’eco

Un autre dossier « chaud » reste celui de la transition monétaire. Le nouveau président, qui connaît déjà le dossier, devra s’attaquer au passage du Franc CFA à l’eco, la nouvelle monnaie de l’Union, et à la future nouvelle monnaie commune de la Cedeao.

En janvier dernier, les chefs d’État de la Cedeao avaient approuvé « une dérogation concernant le respect des critères de convergence macroéconomique en 2021 [que seul le Togo respecte à ce jour] » et avaient demandé à la Commission et aux banques centrales régionales et nationales de préparer un projet de « nouveau Pacte de convergence et de stabilité macroéconomique entre les États membres de la Cedeao, avec le 1er janvier 2022 comme date de début de la phase de convergence ».

Un dossier qui attise la rivalité régionale entre la Côte d’Ivoire et le Nigeria et ne manque pas de péril pour le président de l’UEMOA.

Répartir les rôles

Enfin, le nouveau chef de la commission devra faciliter l’implémentation de la Zlecaf, officiellement en vigueur depuis janvier, en veillant à l’adoption des textes communautaires nécessaires à son opérationnalisation. Le tout devant mener à une « UEMOA des peuples dans une Afrique de l’Ouest forte et prospère et pour un continent plus uni et dynamique », selon Roch Marc Christian Kaboré.

Pour mener à bien ces missions, Abdoulaye Diop sera entouré de sept autres commissaires : l’Ivoirien Paul Koffi Koffi, le Burkinabè Filiga Michel Sawadogo et le Béninois Jonas Gbian, reconduits à leurs postes, et les nouveaux venus que sont Mahamadou Gado (Niger), ancien directeur national de la BCEAO à Niamey, Mamadù Serifo Jaquite (Guinée-Bissau), ex-secrétaire général de la présidence, Lassine Bouaré (Mali), ancien ministre de la Cohésion sociale, et Kako Nubukpo (Togo), ancien ministre de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques.

À charge pour lui de répartir les rôles de chacun et d’assurer la liaison avec les gouvernements et autorités politiques des États membres ainsi qu’avec les institutions spécialisées autonomes et les partenaires extérieurs de l’Union.

La prestation de serment des huit commissaires doit avoir lieu d’ici le 8 mai, selon nos informations.

Tchad : le président Idriss Déby est mort de blessures reçues au front

Le président tchadien Idriss Deby lors d'un sommet sur la situation dans la région du Sahel, à Pau, le 13 janvier 2020.
Le président tchadien Idriss Deby lors d'un sommet sur la situation dans la région du Sahel, à Pau, le 13 janvier 2020. © Regis Duvignau, AF

Le président tchadien, Idriss Déby Itno, est décédé mardi des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord, a annoncé le porte-parole sur la télévision d'Etat. Il dirigeait le pays depuis trente ans.

Le président tchadien est mort. Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis trente ans, est décédé, mardi 20 avril, des suites de blessures reçues alors qu'il commandait son armée dans des combats contre des rebelles dans le nord, a annoncé le porte-parole sur la télévision d'État.

"Le président de la république, chef de l'État, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l'intégrité territoriale sur le champ de bataille. C'est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad", a annoncé le porte-parole de l'armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l'antenne de TV Tchad.

L'un de ses fils, général quatre étoiles à 37 ans et commandant de la garde présidentielle, Mahamat Idriss Déby Itno, dirigera un conseil militaire chargé de remplacer le défunt président, a annoncé l'armée à la radio d'État.

"Un conseil militaire a été en mis en place dirigé par son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno", a déclaré le porte-parole de l'armée, le général Azem Bermandoa Agouna, dans un communiqué lu à l'antenne de la Radio nationale. "Le conseil s'est aussitôt réuni et a promulgué la charte de transition", a-t-il ajouté.

L'armée a par ailleurs annoncé la mise en place d'un couvre-feu et la fermeture des frontières.


Offensive lancée par une colonne de rebelles

Idriss Déby, 68 ans, militaire de carrière qui s'est emparé du pouvoir en 1990 à l'issue d'un coup d'État, promu au rang de Maréchal en août dernier, venait d'être réélu pour un mandat de 6 ans avec 79,32 % des suffrages exprimés, selon des résultats provisoires énoncés lundi soir par l'instance électorale nationale.

>> À lire : Tchad : Idriss Déby Itno, le chef de guerre devenu "gendarme du Sahel"

Des ministres et des officiers de hauts rangs avait indiqué lundi que le chef de l'État s'était rendu samedi et dimanche sur le front opposant son armée à une colonne de rebelles qui avait lancé une offensive à partir de bases arrières en Libye le jour du scrutin, le 11 avril.

Les rebelles, que l'armée avait assuré avoir défaits dans les combats, avaient affirmé dans un communiqué que Idriss Déby avait été blessé, mais l'information n'avait pas été confirmée de source officielle.  

Samedi, le gouvernement avait affirmé que l'offensive rebelle, dans les provinces du Tibesti et du Kanem, avait "pris fin". Mais des combats avaient repris dimanche en fin d'après-midi, selon le général Bermandoa.

L'armée tchadienne avait affirmé lundi avoir tué plus de 300 rebelles et perdu cinq militaires dans des combats.

Une attaque avait atteint le palais présidentiel en 2008

Le FACT avait donné lundi une liste des officiers supérieurs tués, portés disparus, blessés et en fuite, dans laquelle figurait Idriss Déby.

Dans le massif du Tibesti, frontalier avec la Libye, mais aussi dans le Nord-Est qui borde le Soudan, des rebelles tchadiens affrontent régulièrement l'armée, depuis leurs bases arrières dans ces pays.

En février 2019, venus de Libye pour tenter de renverser le président Idriss Déby Itno, ils avaient été stoppés par des bombardements français sur demande de N'Djamena.

En février 2008, une attaque rebelle avait déjà atteint les portes du palais présidentiel avant d'être repoussée grâce au soutien français.

Avec AFP

Présidentielle au Tchad : Idriss Déby Itno réélu au premier tour avec 79,32 % des voix

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Le maréchal-président Idriss Déby Itno en campagne à Bongor, dans le Mayo-Kebbi Est.

Le maréchal-président Idriss Déby Itno en campagne à Bongor, dans le Mayo-Kebbi Est. © Présidence du tchad

Personne n’attendait de surprise et il n’y en a eu aucune : Idriss Déby Itno a été réélu au premier tour de la présidentielle. Selon les résultats provisoires présentés par la commission électorale, il remporte 79,32 % des suffrages, devant son ancien Premier ministre, Albert Pahimi Padacké.

La Commission électorale nationale indépendante a rendu public, ce 19 avril, les résultats provisoires du premier tour de la présidentielle du 11 avril dernier. Selon ces chiffres, le chef de l’État sortant, le maréchal Idriss Déby Itno, arrive en tête avec 79,32 % des voix, et remporte donc son pari de gagner un sixième mandat sans avoir à disputer de second tour.

Le candidat du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir depuis 1990) devance son ancien (et dernier) Premier ministre, Albert Pahimi Padacké. Ce dernier, qui représentait le Rassemblement national pour la démocratie au Tchad – le Réveil, totalise 10,32 % des suffrages.

Suivent Lydie Beassemda (3,16 %), le chef de file de l’opposition, Félix Nialbé Romadoungar (1,90 %), Brice Mbaimon (1,4 %), Baltazar Alladoum (1,3 %), Saleh Kebzabo (1,03 %, qui avait retiré sa candidature), Théophile Yombombé (0,43 %) et Ngarjely Yorongar (0,4 %, qui avait retiré sa candidature).

« Quelques irrégularités », selon les observateurs

La participation, dont le chiffre était particulièrement attendu, s’élève quant à elle à 64,81 %. La journée du 11 avril avait pourtant paru bien calme dans de nombreux bureaux de vote, où les électeurs ne s’étaient pas bousculés. Beaucoup de Tchadiens considéraient en effet ce scrutin comme sans enjeux, tandis qu’une partie de l’opposition avait appelé au boycott, espérant empêcher une réélection du président sortant.

De nombreux problèmes avaient été constatés lors de l’enrôlement et de la distribution des cartes d’électeurs, faisant craindre une faible participation ainsi que des fraudes. Plusieurs opposants avaient alerté sur des violations et des comportements frauduleux, mais les observateurs de l’Union africaine et des organisations régionales affirment n’avoir constaté que « quelques irrégularités », qui « ne sont pas de nature à entacher la crédibilité du scrutin ».

Si le MPS s’est félicité que les Tchadiens aient « massivement participé à cet important exercice démocratique », Saleh Kebzabo, un des leaders de l’opposition, s’est quant à lui réjoui d’une « victoire importante de [son] appel au boycott ». « En choisissant de répondre abondamment à l’appel au boycott de l’apartheid électoral, le peuple a acté avec classe la fin d’un système et d’un régime et a choisi l’avenir plutôt que le passé », a également réagi l‘opposant Succès Masra.

Une élection entachée par une attaque au Nord

Mais alors que les opérations de dépouillement avaient lieu, Idriss Déby Itno avait le regard tourné vers le nord du pays, où des colonnes rebelles ont pénétré le territoire tchadien depuis la Libye. Plusieurs affrontements ont été rapportés au Tibesti et dans le nord du Kanem entre l’armée et les hommes du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), dirigés par Mahamat Mahdi Ali, ancien du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) et de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).

Selon les autorités tchadiennes, les combattants du FACT ont été mis en déroute, mais Mahamat Mahdi Ali (dont les avoirs ont été gelés en 2017 en France) affirme que ses troupes contrôlent encore un périmètre autour des localités de Zouarké et Wour, à 400 kilomètres environ au sud de la frontière avec la Libye, où les rebelles sont habituellement basés. Selon nos informations, la France fournissait à N’Djamena une assistance en renseignement grâce à ces moyens aériens. La sécurité a en outre été renforcée dans la capitale ces trois derniers jours.

Comme les troupes du Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (qui avaient attaqué en 2018 avant d’être stoppé par l’aviation française), les hommes du FACT se sont battus ces dernières années en Libye, notamment au sein des milices basées à Misrata. Mais l’évolution de la situation libyenne fait craindre à N’Djamena qu’ils cherchent à s’établir plus au sud, en territoire tchadien et jusqu’au Kanem, d’où Mahamat Mahdi Ali est originaire.