Actualités

N° 37 - avril 2021

Éditorial : Rêver avec Joseph !

Le Saint-Père a souhaité consacrer une année à saint Joseph, du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021. Dans sa lettre apostolique “Patris corde” (avec un cœur de père), publiée à l’occasion du 150ème anniversaire de la proclamation de Saint Joseph comme Patron de l’Église universelle, le Pape François propose une réflexion sur la paternité de l’Époux de la Vierge Marie. Saint Joseph est décrit comme un père aimé, un père dans la tendresse, dans l’obéissance et dans l’accueil, un père au courage créatif, un travailleur, un père dans l’ombre. Alors, exerçons notre paternité spirituelle à son exemple.

Le Saint-Père a dit confier toutes les familles à la Sainte Famille de Nazareth, en particulier à “Saint Joseph, époux et père attentif “. Nous voyons en Joseph une figure qui exprime sa paternité “à travers le soin“ comme “un gardien qui veille“. Il est “un modèle“ dans cette période de crise liée à la pandémie de la Covid-19, témoignant d’une grande disponibilité vis-à-vis de l’œuvre de Dieu. Dès le début de l’Évangile de saint Mathieu, il est souligné que Joseph exerce sa paternité vis-à-vis de Jésus, au sein de la Sainte Famille, en prenant soin. Il prend soin de son épouse la Vierge Marie et de cet enfant dont il va assurer l’éducation ainsi que la formation humaine et spirituelle. Lorsqu’en 1989, le Saint Pape Jean-Paul II a proposé une lettre apostolique consacrée à la figure de saint Joseph, il a précisément choisi de l’intituler “Rendemptoris Custos”, le gardien du Rédempteur. La paternité de saint Joseph, s’exerce, avant tout, comme un gardien, comme celui qui veille.

Une belle image moderne, à gauche, montre Joseph lavant les pieds de Jésus…
Tout un symbole dont Jésus a peut-être gardé le souvenir au soir du Jeudi Saint !

Joseph est décrit par le Pape François comme l’ombre de Dieu sur terre, pour Jésus. Son rôle est loin d’être secondaire. Pour quelle raison le Christ avait-il besoin d’un père nourricier ? Le Christ l’a trouvé en la personne de Joseph, au nom du réalisme de l’Incarnation. Lorsque le Verbe se fait chair, lorsque le Christ vient dans notre monde, il assume sa nature humaine en se faisant semblable à nous et donc il s’insère dans une famille humaine véritable. Le Verbe a appris à parler grâce à ses parents humains. Le fils de Dieu a appris la prière des psaumes, la prière de son peuple - le peuple juif - grâce à son père Joseph. Les songes sont souvent appréciés et analysés en Afrique. Ils occupent aussi une place importante dans l’histoire de Joseph qui obéit à Dieu avec confiance, en accueillant Marie.

Les songes de saint Joseph sont particulièrement éclairants et encourageants, dans la grave crise sanitaire que nous traversons, car l’Évangile de saint Matthieu nous dit que Joseph est dans la plus grande disponibilité, c’est-à-dire dans la plus grande confiance en l’œuvre de Dieu, en lui.

Avec la fête de Pâques, notre foi s’enracine davantage dans le Christ. Nous ne sommes pas dedoux rêveurs qui passons à côté de la réalité. Nous sommes plutôt invités à accueillir la Parole de Dieu et, une fois réveillés, à la mettre en pratique. Il y a là, un lien avec les enseignements du Pape François qui nous invite à rêver. Rêver, dit-il, c’est écouter les grands désirs que nous portons dans notre cœur, désirs qui viennent de Dieu, et recevoir de Dieu la grâce et la force de les mettre en pratique (Fratelli Tutti 8). En cela, Saint Joseph représente un modèle. Sachons le prier en cette année qui lui est consacrée. Apprenons de lui, la discrétion et le silence qui nous mettent plus facilement en lien avec la Parole. Sainte fête de Pâques à chacun d’entre vous et que ce temps fort renouvelle notre foi et notre pratique missionnaire.

Pères Luc Kola et Delphin M Nyembo.

Nouvelles de la Province

Le dernier Baobab Echos paraissait en décembre 2020, après une année bien pénible suite à la pandémie de la Covid-19. Nous pensions en être délivrés en 2021 mais prudence oblige, nous avons annulé les rassemblements par Secteur que nous avions envisagé de faire en janvier et février de la nouvelle année. Une date cependant a été maintenue, l’ordination de notre confrère Christian Yewoaya Ouédraogo le 9 janvier 2021…

Ordination de notre confrère Christian Yewoaya Ouédraogo

Christian est né le 9 octobre 1992 à Zorgho dans l’archidiocèse de Koupéla. Monseigneur Sayaogo, l’archevêque de Koupéla était empêché en janvier 2021 de présider une
ordination ; il devait recevoir à cette date, son pallium d’archevêque. Il s’est donc entendu avec Monseigneur Prosper Kontiébo, évêque de Tenkodogo, pour qu’il ordonne notre confrère Christian…

Christian Yewoaya Ouédraogo : C’est en 2011 que Christian entre à la Maison Lavigerie à Ouagadougou pour son parcours philosophique. Après son année spirituelle à Samagan, il est nommé à Tandale (Tanzanie) pour son stage. Il rejoint la Maison de formation de Merrivale en 2017. C’est là qu’il a poursuivi ses études théologiques.

Le vendredi 6 juin 2020, à Merrivale, il prononce son Serment Missionnaire et reçoit l’Ordre sacré du Diaconat. C’est le samedi 9 janvier 2021 qu’il reçoit l’Ordre sacré du Presbytérat, à Tenkodogo, des mains de Monseigneur Prosper Kontiébo, évêque de Tenkodogo. Plusieurs confrères feront le déplacement, malgré la situation sanitaire, pour cette célébration. Sur la photo, ci-dessus à droite, Christian pose à côté de Monseigneur Prosper Kontiébo et ci-contre à gauche, Christian se trouve à gauche de son papa, tandis que Delphin Mabaka Nyembo se trouve à sa droite. Joël Ouédraogo se trouve à l’arrière. Christian reviendra dans son diocèse d’origine, à Zorgho, dans la paroisse du Cœur Immaculé de Marie, le dimanche 31 janvier 2021, pour y célébrer sa messe d’action de grâce. Le jour de l’ordination, Luc Kola, au nom du Supérieur général, l’avait nommé dans la province du Maghreb. Malheureusement, les conditions sanitaires en Algérie, ne lui permettent pas d’obtenir le visa pour le moment. Dans sa réunion à Bobo-Dioulasso, du 10 au 17 mars 2021, Luc Kola, en accord avec le Conseil provincial, l’a nommé comme vicaire à la paroisse Saint Jean XXIII à Ouagadougou. Christian a donc rejoint la communauté de la paroisse Saint Jean XXIII et les confrères apprécient sa présence, en fin de Carême et à l’approche des jours saints de Pâques. Toutes nos félicitations à Christian, fructueux apostolat au Maghreb et à Ouagadougou, en attendant d’obtenir le visa pour ta mission au Maghreb.

Jubilé d’argent de notre confrère Emmanuel Adeboa

Notre confrère Emmanuel qui se trouve actuellement à la Résidence du Secteur 25 à Bobo-Dioulasso a fêté son jubilé d’argent sacerdotal, le dimanche 29 novembre 2020, avec sa famille et ses amis, dans la paroisse St Francis Xavier de Wiaga au Ghana. Une délégation d’une cinquantaine de personnes de la paroisse Saint Jean Baptiste de Bobo-Dioulasso avait fait le déplacement…

Emmanuel Adéboa avait été ordonné prêtre à Navrongo, dans le diocèse de Bolgatanga-Navrongo, le 29 juillet 1995. Il lui était difficile de se rendre au Ghana en juillet 2020. Il a pu cependant célébrer son jubilé le 29 novembre à Wiaga (photo ci-dessous : Emmanuel Adeboa avec Toby Ndiukwu, quelques confrères et abbés du diocèse et, à droite, Mgr Alfred Agyenta, évêque de Bolgatanga-Navrongo). Emmanuel a pu aussi célébrer son jubilé quelques mois plus tard au Burkina Faso, dans la paroisse où il est vicaire. Il a célébré son jubilé d’argent le dimanche 14 février 2021 dans la paroisse Saint Jean Baptiste de Bobo-Dioulasso, en présence d’une grande foule de paroissiens, d’un représentant de Monseigneur Paul Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso, de prêtres de l’archidiocèse et du Père Delphin Mabaka Nyembo, représentant le provincial Luc Kola. Des confrères étaient venus des paroisses environnantes, du noviciat de Samagan, de Ouagadougou et de Sindou. Après la messe célébrée dans l’église Saint Jean-Baptiste, un sympathique repas rassemblait une grande partie de l’assemblée au dehors, sous des tentes, sur la place de l’église désormais clôturée. Des chorales se sont succédé pour animer les échanges.

La page spirituelle

Quand nous disons « sauvegarde de la Création » Que disons-nous au juste ?

La promesse, c’est une parole, une parole qui est donnée, dès les tout premiers versets, pour faire émerger des réalités distinctes : le cosmos, les végétaux, les animaux, puis les êtres humains. Pour les faire émerger de cette force obscure du tohu-bohu, ce qui ne veut pas dire que celui-ci disparaît.

La Création fait émerger le monde et l’homme, comme une promesse de vie, de vie en alliance avec cette parole première. Il faut toujours se rappeler que le premier chapitre de la Genèse se termine par « Tout cela était bon ! », mot répété plusieurs fois. Si on perd ça, si on l’oublie, si on l’enfouit au plus profond de soi-même, alors on risque d’oublier cette promesse.

Quand nous disons « Création », nous nous référons à ces premiers versets de la Bible, je ne parle pas d’un événement du passé ; c’est maintenant. La Création est à chaque instant.

À la source de la promesse, il y a donc d’abord la Création qualifiée de bien-bonne-belle et aussi les Alliances parmi lesquelles celle avec Noé, après le Déluge. Alliance dans laquelle Dieu promet à Noé de ne plus jamais rééditer le Déluge…

Nous avons le sentiment que, malgré cette promesse du Commencement (Genèse), il y a un échec qui se termine par le Déluge. Il faut donc tout recommencer. L’Alliance avec Noé, c’est l’alliance avec l’ensemble des vivants, l’ensemble de la Création, ce qui est très important, notamment pour une réflexion sur la nature.

Malgré tout, cette Alliance avec Noé n’est pas suffisante. Viendra ensuite l’Alliance avec Abraham qui va orienter la promesse, c’est-à-dire comment faire vivre cette parole créatrice qui est en nous mais qui est aussi menacée par la redoutable présence du tohu-bohu.

Le tohu-bohu n’est pas rien, ce n’est pas un simple néant ; c’est une force obscure, une force ténébreuse qui nous habite et dont nous voyons bien aussi combien elle est agissante dans le cours de l’Histoire. L’Alliance biblique avec les patriarches,

avec le peuple juif, et le renouvellement de l’Alliance par le Christ, le renouvellement de son sens, renouvellement qui est déjà dans la Bible, c’est ainsi que la promesse de la Création – cette parole de la Genèse – se maintient vivante.

Il n’y a pas de promesse sans renouvellement, donc sans avenir ?

C’est un dynamisme. Parfois, on entend des personnes parler de « plan de Dieu » sur l’Histoire.

Mais, moi, j’ignore tout de ce plan de Dieu sur l’Histoire.

Au contraire, nous avons cette possibilité de renouveler la parole pour qu’elle ait du sens pour nous. La promesse a du sens, elle a aussi une saveur ; c’est-à-dire qu’elle est une parole qui va toucher notre intelligence, certes, mais aussi notre sensibilité et même notre chair. Non pas comme quelque chose que nous savons de façon définitive, mais comme quelque chose qui pour rester vivant a besoin que nous l’aidions à rester vivant, que nous participions à sa vie. Donc, la promesse est un mot éminemment dynamique et non pas l’idée que c’est un plan qui va vers on ne sait quoi de précis, point final.

Alors, où est notre espérance ?

Si nous nous levons le matin et que la première chose que nous faisons est de nous laisser accabler par toutes les nouvelles affreuses qui viennent du monde et que nous n’avons rien à opposer à ça, nous risquons soit de ne plus vouloir en entendre parler, soit d’être dans un état de profond pessimisme et même de profonde détresse.

Il faut donc résister à ça. Ne pas ignorer ces réalités tragiques, mais se nourrir spirituellement de ce qui est beau et de ce qui est bon, de ce qui fait contrepoids à ce déluge de noirceur qui nous accable. Il y a de belles choses, il y a de la bonté humaine, il y a de la justice, il y a des paroles qui nous font du bien. Tout cela nous rend joyeux.

Se sentir capable de joie, cela ne veut pas dire que l’on nie la souffrance et l’amertume, mais c’est faire en sorte qu’elle ne nous habite pas corps et âme. Demander à quelqu’un d’être joyeux, c’est lui demander de ne pas se laisser n’être que sa souffrance et son amertume. Cela relève de l’exercice spirituel, car c’est plus facile d’être désespéré que d’espérer.

JPIC/RD Des rencontres pour la paix !

 Un Appel à l'action du Conseil Africain des Dirigeants Religieux pour L’Eau, Assainissement et Hygiène dans les Établissements de Santé

Photo à gauche, le "Forum sur le partenariat multireligieux et multipartite pour la paix et le développement" à New York, aux États-Unis le 13 décembre 2019…

Les communautés religieuses sont parmi les fournisseurs de services de santé les plus fiables et les plus essentiels à travers le continent africain. Nos organisations confessionnelles collectives fournissent des soins de santé efficaces des plus grandes populations urbaines aux régions les plus reculées et pauvres d'entre nous.

La santé et le bien-être de nombreuses populations sont aujourd'hui gravement menacés par le manque d'eau, d'assainissement et d’hygiène dans les établissements de santé. L'Afrique est malheureusement l'épicentre de cette crise, où, trop souvent, l'approvisionnement en eau est limité ou inexistant; les toilettes sont absentes ou ne fonctionnent pas; et le savon n'est pas disponible pour le lavage des mains, même si une pandémie virale se répand sur le continent et à travers le monde

LesservicesWASH(WASH : Eau, Assainissement et Hygiène en anglais : Water, Sanitation and Hygiene) sont le fondement même d'environnement de soins de santé efficaces; là où elles font défaut, la maladie s'installe inévitablement. Il est profondément troublant qu’un trop grand nombre de nos frères et sœurs éprouvent des difficultés parce que tant d’hôpitaux, de dispensaires et d’accouchements ne disposent pas de ces services essentiels.

Aujourd'hui, des millions de mères sont confrontées à la perspective d'accoucher dans des établissements sans services WASH. Trop de lits d'hôpitaux sont remplis de patients souffrant de maladies liées à l'eau, y compris un éventail de maladies tropicales douloureuses, débilitantes et même mortelles si négligées. Les

enfants mourront sans accès à l'eau ou au savon. Les infections nosocomiales sont endémiques et sont renvoyées dans les communautés; et nos prestataires de soins de santé courent un risque particulièrement élevé sans la protection d'une eau adéquate, d'un assainissement adéquat et des produits d'hygiène disponibles.

Un appel à l'action mondial lancé par le Secrétaire général des Nations Unies a contribué à mettre en évidence le besoin critique d'une réponse collective à un WASH inadéquat dans les établissements de santé. Dans ce même esprit, le Vatican a appelé à un leadership sur le WASH dans les établissements de santé par ses évêques du monde entier.

Le Dalaï Lama a souligné la nécessité d'une action immédiate, et les dirigeants des nations du monde entier reconnaissent l'impératif du WASH pour aider à prévenir cette pandémie et se protéger contre les crises sanitaires inévitables qui se profilent à l'avenir pour l'Afrique et le monde.

Les progrès dépendent d’actions fortes de tous les dirigeants pour aider à faire de l'eau, l'assainissement et l'hygiène dans les établissements de santé une priorité au profit des femmes, des enfants et de tous les citoyens. Les établissements de soins de santé partout, des plus grandes villes aux plus petits villages ruraux, doivent avoir des capacités WASH qui fonctionnent et seront pérennes. En tant que chefs religieux, en tant que « bergers de nos précieux troupeaux », réunissons nos voix et nos volontés dans cette tâche importante. Cela exigera notre engagement commun, notre leadership et notre appel à la communauté mondiale pour une assistance indispensable.

Lançons notre propre appel à l'action. Rassemblons-nous dans notre message et nos efforts, en nous consacrant au bien-être et à la dignité de ceux qui en ont besoin, maintenant et pour l’avenir. Des services WASH pleinement opérationnels dans tous les établissements de soins de santé sont indispensables aux soins de santé universels en cette période de grave menace de pandémie et toujours. Nos frères et sœurs ne méritent rien de moins.

Dans cet esprit, les dirigeants religieux du Conseil Africain des Dirigeants Religieux appellent nos estimés membres de toutes les communautés confessionnelles à se joindre à cette cause qui consiste à garantir une eau, un assainissement et une hygiène adéquats et durables dans les établissements de santé pour le bien-être et la dignité de toutes les communautés. Dans cet engagement, nous exhortons les prestataires de services de santé à prendre toutes les mesures pour protéger les patients et les agents de santé grâce à des services WASH adéquats, et nous faisons appel aux dirigeants nationaux et mondiaux pour l'assistance essentielle nécessaire pour fournir des services WASH durables dans tous les établissements de santé africains.

Documents rassemblés par le Père Joseph Clochard à Ouagadougou.

 

Joies et peines dans l’Église-Famille

Notre Église famille a connu début janvier une grande peine avec l’assassinat d’un abbé, l’abbé Rodrigue Sanon, du diocèse de Banfora. Les raisons de cet assassinat sont encore inconnues.

Un peu plus tard, en février, la conférence épiscopale Burkina-Niger se réunissait à Fada N’Gourma, consacrée à la vie socio pastorale des diocèses du Burkina.

En mars, le mardi 30, une grande foule d’évêques, de prêtres et de chrétiens se réunissait à Ouagadougou pour célébrer les obsèques de Monsieur Alexandre Zoungrana, frère de feu notre confrère le Cardinal Paul Zoungrana. Monsieur Alexandre Zoungrana a laissé une grande trace dans les séminaires et les maisons religieuses il a pendant longtemps enseigné. Il fut aussi un diplomate, quelque temps ministre du travail et a assuré d’importantes responsabilités dans l’Église et dans le pays.

Depuis septembre 2020, nous n’avons plus de nouvelles de Sœur Gloria enlevée il y a déjà quatre ans au Mali. Continuons de la porter dans notre prière pour qu’elle puisse être libérée sans tarder.

Disparition tragique de l’Abbé Rodrigue Sanon

L’abbé Rodrigue Sanon ne s’est pas présenté à la réunion qui était prévue àBanfora le 19 janvier 2021, alors qu’il avait bien quitté, par route, sa paroisse,Notre Dame de Soubaganyedougou. Sa voiture avait déjà été retrouvée videsur l'axe routier Soubaganyedougou - Banfora. Le 21 janvier 2021, Mgr LucasKalfa Sanou, ordinaire du lieu, annonce la douloureuse nouvelle de son décès.C’est avec une profonde douleur, écrit Mgr Kalfa Sanou, que j'annonce que lecorps sans vie de l’abbé Rodrigue Sanon a été retrouvé ce jour 21 janvier 2021danslaforêtclasséedeToumousseni,àunevingtainede kmde Banfora.

Il avait été ordonné prêtre pour le diocèse de Banfora, le 16 juillet 2005. Ilavait quinze ans d’ordination, âgé de 40 ans. Pour les besoins de l’enquête judiciaire, le corpsavait été transporté à Ouagadougou. Il sera ramené à Banfora pour les obsèques, le jeudi 28janvier 2021. Nous le portons dans notre prière et tout le diocèse de Banfora et sa famille qui vitunegrandepeine.

Conférence Épiscopale Burkina-Niger

La deuxième Assemblée Plénière Ordinaire de la Conférence Épiscopale Burkina-Niger, de l’année 2021, a ouvert ses travaux le mardi 9 février 2021 au Centre diocésain de Formation, « Mariam JUALI » de Fada, avec la participation de tous les évêques du Burkina qui se sont réjouis de la présence de l’archevêque de Niamey, absent des deux dernières rencontres, pour cause de fermeture de frontières doublée de problèmes sécuritaires.

Mgr Laurent Lompo a donné de bonnes nouvelles sur l’état de santé de Mgr Ambroise Ouédraogo, évêque de Maradi et seul absent à cette Assemblée.

Cette ouverture a été précédée d’une matinée de reprise spirituelle animée par Mgr Léopold Ouédraogo, évêque auxiliaire de Ouagadougou, à partir de la dernière lettre encyclique Fratelli Tutti du pape François. Dans la lecture personnelle qu’il en a faite, il a invité chacun de ses pairs à réfléchir sur sa manière de bâtir cette fraternité universelle que propose le Saint Père François.

Avant l’adoption de l’ordre du jour, l’ordinaire du lieu, Mgr Pierre Claver Malgo, a adressé un chaleureux mot d’accueil et de bienvenue aux membres de l’Assemblée pour leur présence à Fada, malgré la situation sécuritaire encore préoccupante et l’état chaotique d’une partie de la route. Le Nonce Apostolique au Burkina Faso et au Niger, Mgr Michael Crotty, a dû renoncer au déplacement de Fada, au regard des exigences drastiques que lui ont présentées les services de sécurité. Il a néanmoins envoyé un message aux évêques en assemblée dont lecture a été faite par le vice- président de la Conférence épiscopale, Mgr Gabriel Sayaogo, archevêque de Koupéla. À sa suite, le discours d’ouverture du président de la Conférence, Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori a mis en route les travaux de cette assemblée, consacrée à la vie socio–pastorale des diocèses du Burkina Faso et du Niger. La mémoire de l’abbé Rodrigue Sanon, arraché de manière brutale et violente à son diocèse et dont le corps avait été retrouvé le 21 janvier dernier, a été saluée (ci-dessus).

53ème pèlerinage à Yagma et pèlerinage de l’eau vive du Sacré Cœur

Le sanctuaire marial de Yagma, en banlieue de Ouagadougou, a d’abord accueilli son 53ème pèlerinage, le dimanche 7 février 2021, autour du thème suivant : « tous unis dans la foi avec Marie Notre Mère, pour un monde renouvelé. ». Quelque temps plus tard, le même site de Yagma accueillait un pèlerinage très émouvant, de personnes souffrant de diverses addictions…

C’est le nonce apostolique au Burkina Faso et au Niger, Mgr Michael Francis CROTTY qui a présidé l’Eucharistie au cours de ce 53ème pèlerinage, vécue dans la ferveur et l’enthousiasme. Dans son homélie, le nonce en a appelé à l’engagement de tous dans l’Eglise famille de Dieu. « Chers fidèles chrétiens, ce pèlerinage nous permet de constater que l’Église est une grande famille dans laquelle chaque membre marque sa présence et son engagement ». Dans ce sens, il renouvelle, à la suite du pape François, cet appel : « Sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile ». Et pour cause, explique le nonce : « Notre monde, en ce temps sombre de son histoire, attend des chrétiens audacieux qui apportent l’évangile de l’espoir, de la paix et du réconfort. Malheur à nous si nous n’annonçons pas l’Évangile ». À la fin de la messe, le nonce apostolique a parcouru les allées du site de la célébration, en voiture aménagée bénissant les milliers de pèlerins avec le Saint Sacrement, exposé ensuite dans la basilique du sanctuaire pour une adoration, le reste du temps.

Pèlerinage de l’Eau Vive du Sacré Cœur (PEVIS)

Du 15 au 23 mars 2021, c’est un autre pèlerinage qui se déroulait à Yagma, pèlerinage très émouvant et très éprouvant pour bon nombre de ces pèlerins venant d’un peu partout au Burkina Faso. Ce sont des personnes souffrant de diverses addictions (alcool, cigarettes, drogue) mais aussi : jeux du hasard et toutes misères ou souffrances silencieuses qui se répètent. C’est le Père Joseph Clochard qui en est l’aumônier national. Tout a commencé par 9 jours de récollection au Centre Ephata-St Camille, dans la zone du bois à Ouagadougou, puis 3 jours de retraite fermée au Centre Saint Jean-Paul II de Tanghin. Enfin, la marche des pèlerins, au départ de la paroisse St Augustin de Bissighin pour atteindre Yagma et clôturer le pèlerinage par une grand-messe d’action de grâce. En tout, ce sont une cinquantaine de personnes qui ont participé à ce pèlerinage et pendant les trois jours fermés à Tanghin, la plupart ont vécu ces journées en jeûnant.

Au Niger, encore beaucoup d’incertitudes à la suite des élections

Le Niger connaît ces temps derniers de graves turbulences à la suite des élections présidentielles. Des groupes djihadistes ont mené des attaques très meurtrières contre des civils dans la région de Tillabery et dans d’autres localités du nord-ouest…

Monsieur Mohamed Bazoum, le nouveau président du Niger, élu le 21 février2021, a prêté serment le vendredi 2 avril 2021 dans la matinée. Ces derniers jours lui ont donné un aperçu des défis politiques et sécuritaires qu’il devra relever. Alors que l’opposition crie toujours à la fraude électorale et appelle à des manifestations pacifiques ; alors qu’il y a dix jours des groupes djihadistes ont mené des attaques coordonnées d’une ampleur inédite contre des civils vers la frontière malienne, les autorités affirment désormais avoir déjoué « une tentative de coup d’État » Les derniers événements se sont déroulés dans la nuit du 30 au 31 mars 2021 aux abords du palais présidentiel, dans la capitale à Niamey.

Au Mali, à Bandiagara et à San, beaucoup d’émotions

Le 25 février 2021, la population de Bandiagara a connu une grande frayeur avec l’attaque des bases militaires se trouvant en périphérie de la ville… un peu plus tard, le 5 mars, c’était à San que la gendarmerie était attaquée…

Dans la nuit du 25 février 2021, aux environs de 21h20, des individus armés non identifiés ont perpétré une attaque contre la base du détachement de Dialoubé sis à Bandiagara et l'escadron de la gendarmerie de la même localité, précise l'armée. Le bilan de cette attaque est de 8 morts et 5 blessés, indique la même source.

Par ailleurs, le chef de gendarmerie de la brigade territoriale de San a succombé le 4 mars 2021 à la suite de sa blessure, à l’hôpital Nianakoro Fomba de Ségou. L’information a été confirmée par les autorités administratives et sanitaires de San. Kéfassan Dembélé avait été blessé à la poitrine suite à l'attaque du poste de la gendarmerie de San qui avait eu lieu début mars 2021.

Il nous faut vraiment souhaiter que dans toute la sous-région, la paix s’établisse véritablement et de manière pérenne

Nos défunts

Nous évoquons ici les confrères qui ont œuvré à la PAO et qui nous ont quittés récemment.

Nous ferons aussi mention des décès dans nos familles…

Frère Pierre LHOMME

Le Frère Pierre LHOMME, du diocèse de Nanterre (France), est décédé le samedi 1er janvier 2021, à Bry-sur-Marne (France), à l’âge de 93 ans dont 74 ans de vie missionnaire au Burkina Faso, au Mali, au Tchad, en Italie et en France. Pierre LHOMME est né à Meudon (France) le 14 juillet 1927. Il est à Antilly pour son noviciat en octobre 1944 et prononce son premier serment à Tournus le 6 octobre 1946. Il prononcera son serment perpétuel à Bonnelles le 18 avril 1954. Il est d’abord nommé à Bonnelles pour s’occuper de la menuiserie puis il rejoint ensuite la Haute-Volta où il est moniteur des frères à Gilongou. En 1955, il est appelé à Alkirch pour le service de la maison. En 1956, il est à Paris, rue Verlomme, puis de nouveau à Bonnelles pour le service de la Province de

France. En 1963, il est nommé au Mali, à Sikasso, où il est chargé des ateliers. En 1970, il suit le stage de langue bambara et il est alors nommé à Beleko, dans le diocèse de Ségou au Mali. Il reviendra dans le diocèse de Sikasso au Mali peu après où il sert à Koutiala et à Dyou. En 1978, il est nommé au Tchad au Centre des catéchistes de Moundou, puis à Doguindi et à Doïti. En 1991, il est nommé à Rome pour les services généraux puis il rejoint Mours. En 2013, il est nommé à la communauté de Bry-sur-Marne. C’est là que le Seigneur l’appelle, au matin de la nouvelle année, le 1er janvier 2021. Pierre Lhomme était apprécié pour sa bonne humeur et sa grande foi. Qu’il repose en paix, ce bon et fidèle serviteur de la Mission.

Père Jan HOOGMARTENS

Père Jan Hoogmartens, du diocèse d’Hasselt (Belgique), est né le 12 mai 1932 à Tongres. Il est à Varsenare pour son noviciat en 1953. Il prononce son Serment missionnaire le 6 juillet 1957 à Heverlee et il est ordonné à Heverlee le 6 avril 1958. Il est décédé le lundi 4 janvier 2021 à Anvers (Belgique) à l'âge de 88 ans, dont 63 ans de vie missionnaire au Mali et en Belgique. En 1959, il arrive au Mali et il est nommé à Guené-Goré.

En 1970, il est à Kassama et il est nommé à Kayes en 1978. Il revient à Kassama en 1985 et rejoint Sagabari en 1989. En 1996, il rentre définitivement en Belgique et occupera le poste de Procureur à Anvers pendant plusieurs années où il rendra d’énormes services aux confrères en Afrique. En 1999, il est économe à Genk puis s’occupe du service des mutualités à Bruxelles, rue Charles Degroux. En 2007, il est nommé à la résidence d’Anvers, rue Keizerstraat. C’est là, le 4 janvier 2021, que le Seigneur l’appelle. Jan a travaillé toute sa vie missionnaire au Mali où il a laissé un grand souvenir. C’était un homme zélé et très discret à la fois. Va en paix, bon et fidèle serviteur de la Mission.

Frère Bernard SOLIVERET

du diocèse de Rouen (France), est décédé le vendredi 8 janvier 2021, à la maison des Missionnaires d’Afrique de Billère (France), à l’âge de 92 ans dont 72 ans de vie missionnaire au Mali, en Algérie et en France. Le Frère Bernard SOLIVERET est né à Dieppe (France) le 25 mars 1928. Il est à Tournus pour son noviciat et prononce son premier serment le 18 septembre 1948. En 1950, il est à Bonnelles où il est chargé des Ateliers puis se perfectionne à Mours.

Il est à Alger en 1952 puis se rend à Sikasso où il est nommé aux chantiers et aux Ateliers du diocèse. En 1963, il devient procureur du diocèse de Sikasso. En 1985, il lance l’imprimerie et la librairie diocésaine à Sikasso. En 1992, il est à Koutiala dans le diocèse de Sikasso puis il rentre définitivement en France où il travaillera à la rue Friant à Paris puis à Mours. En 2016, il entre à la Résidence de Billère. Le 8 janvier 2021, à Billère, le Seigneur l’appelle. Le Frère Bernard SOLIVERET était très apprécié au Mali. Les confrères l’avaient, à plusieurs reprises, choisi comme conseiller régional. Ses funérailles ont été célébrées le mercredi 13 janvier 2021 à 10h00, dans la chapelle de la Maison Lavigerie à Billère. Va en paix, bon et fidèle serviteur de la Mission.

Dom Joseph DESCHAMPS

Le Père Joseph Deschamps, Père Abbé pendant plus de 10 ans à l'Abbaye Notre-Dame du Port du Salut à Entrammes (France), est décédé dimanche 28 février 2021 à l'âge de 82 ans. Né en Belgique en 1938, ordonné prêtre au début des années 60, il entra au monastère Notre-Dame du Port du Salut à Entrammes en 1996. Il dirigea l'abbaye cistercienne pendant plus de 10 ans. Il fut également missionnaire d’Afrique au Mali pendant plusieurs années. Au Mali, notamment à Pel, dans le diocèse de Mopti, il était venu en aide aux populations locales pour le captage de l'eau en développant les forages.

Père Jean-Marie VASSEUR

Jean-Marie VASSEUR, est né à Abbeville, dans le diocèse d’Amiens (France) le 12 janvier 1928. Il est décédé le jeudi 25 mars 2021 dans notre maison de Billère, près de Paul, à l’âge de 93 ans, dont 68 ans de vie missionnaire au Burkina Faso, en Italie et en France.

En octobre 1948, il est à Maison Carrée à Alger pour son noviciat. Il commence ses études théologiques à Thibar. C’est là qu’il prononce son Serment Missionnaire le 27 juin 1952. Il poursuit ses études à Carthage (Tunisie) et il est ordonné prêtre à Carthage, le 12 janvier 1953. De 1953 à 1956, il est à Strasbourg pour des études supérieures. En 1956, il arrive en Haute-Volta, à Nasso, au Petit Séminaire où il est professeur. En 1960, il est à Bonnelles en France, pour la formation des candidats Missionnaires. Il repart en Haute-Volta cinq ans plus tard en 1965. Il est alors nommé à Tionkuy dans le diocèse de Nouna. Il devient supérieur du séminaire de Tionkuy en 1967. En 1972, il est élu Supérieur régional à Bobo-Dioulasso. En 1974, il est élu Supérieur général lors du Chapitre de cette année-là. Il termine son mandat de Supérieur général en 1980 et il rejoint la rue Friant à Paris. Il anime alors différentes sessions et retraites pour les confrères.

Puis il est nommé à Fréjus (France) et devient curé de la paroisse que nous desservons à Fréjus. Il est alors élu au Conseil Provincial de la France. En 1997, il quitte Fréjus et s’établit à Vanves, près de Paris où il exercice divers ministères. En 2000 il s’établit à la rue Friant à Paris, puis en 2006, à Bry-sur-Marne. En 2010, il est nommé responsable de la communauté de Tassy (France) puis retourne à Bry-sur-Marne où il est responsable-adjoint.

En 2015, il est nommé à la communauté de Billère, près de Pau (France) C’est là que le Seigneur l’appelle le jeudi 25 mars 2021 en la solennité de l’Annonciation du Seigneur. La vie missionnaire de notre confrère Jean-Marie Vasseur a été particulièrement riche. Ce fut un confrère très zélé et très apprécié.

Le 29 mars 2021, dans l’après-midi, les obsèques de notre confrère Jean-Marie Vasseur ont été célébrées en l’église paroissiale de St François-Xavier de Billère. Cependant seulement les confrèresP.B.deBillère ont pu yparticiper – aucun autre n’a pu faire ledéplacement. C’est Mgr Pierre Molères,évêque émérite de Bayonne qui aprésidé la messe (photoàgauche) a laquelle seulement cinq membres de lafamille de Jean-Marie ont pu s’associer.Le 26 janvier 2021, Jean Marie écrivait àsafamille :«Être Chrétien, c’est apprendre peu à peu à reconnaitre dans le Dieu des Évangiles, le Dieu vivant et vrai. Ce que firent les apôtres, ce que tout baptisé est appelé à faire long travail du chrétien, du chemin de conversion d’un Dieu justicier au Dieu d’amour… » Ce témoignage a été lu à la veillée, le dimanche 28 mars 2021 au soir dans la communauté de Billère.

Une messe a aussi été célébrée à la Maison Provinciale de la PAO à Ouagadougou le jour de ses obsèques et un message a été envoyé à Billère pour traduire notre émotion et notre prière. C’est vraiment un baobab qui est tombé !

Va en paix, bon et fidèle serviteur de la Mission.

Père Juan Manuel PÉREZ-CHARLIN

C’est le lundi de Pâques, 5 avril 2021, à l’hôpital Ramón y Cajal de Madrid(Espagne) à l’âge de 75 ans dont 50 ans de vie missionnaire au BurkinaFasoetenEspagne,quenotreconfrèreJuanManuelPérez-Charlinarejoint son Seigneur. Il était né à Madrid le 23 avril 1945. Il était à Gap en1966 pour son noviciat. Il avait prononcé son Serment Missionnaire le 5mai 1970 à Madrid et il avait été ordonné prêtre l’année suivante, le 22mai1971.En1975,ilestàFalajèauMali,oùilapprendlebambaraetilestnommél’annéesuivanteàN’Doroladansl’archidiocèsedeBobo-

Dioulasso. Il sera aussi vicaire à Konadougou puis de nouveau à N’Dorola. En 1982, il est nommé à Madrid à l’Africanum. Il fait alors partie du Conseil provincial de l’Espagne. En 1987, après la session retraite à Jérusalem, il revient au Burkina Faso où il est curé dans la paroisse de Konadougou. En 1993, il est nommé à nouveau en Espagne pour être le responsable de la formation en première étape, à l’Africanum. Il est à nouveau dans le Conseil provincial de l’Espagne où il devient premier conseiller. Il participe au Chapitre général de 1998, comme député, puis il est élu provincial d’Espagne. Il fera deux mandats comme provincial. En 2004, comme provincial, il participe au Chapitre général à Rome. En mai 2005, il est nommé au Burkina Faso, à la Maison Lavigerie à Ouagadougou, comme formateur de la première étape. En 2013, compte tenu de sa santé, il rentre définitivement en Espagne. Il sera nommé à Séville pour l’économat et l’animation. En 2019, il revient à Madrid pour un temps de ministère à Liebre. Sa santé se dégrade très vite. Il fait plusieurs séjours à l’hôpital et le lundi 5 avril 2021 il rejoint son Père qu’il a si bien servi pendant 50 ans de vie missionnaire au Burkina Faso et en Espagne. Le Père Juan Perez-Charlin a occupé beaucoup de postes de responsabilité dans notre Société. C’était un confrère très sympathique et plein d’humour. Les jeunes en formation l’aimaient beaucoup pour sa disponibilité et sa foi profonde. Une messe sera célébrée à la Maison Lavigerie à Ouagadougou, au retour des jeunes étudiants après leur séjour en paroisse à l’occasion des fêtes de Pâques.

Qu’il repose en paix, ce bon est fidèle serviteur de la mission.

Dans nos familles, et dans l’Église-Famille, nous faisons mémoire des défunts…

  • Élisabeth Traoré, maman de notre confrère Matthieu Kané (Algérie), décédée le 5 janvier 2021 à Bamako (Mali) et inhumée le surlendemain à Kolokani dans l’archidiocèse de Bamako.
  • Monsieur Augustin Sompougdou, papa de notre confrère Félix Sompougdou (Atakpamé), décédé le 8 janvier 2021 à Kindi (Burkina Faso). Il a été inhumé le jeudi 14 janvier 2021 à Kindi.
  • Monsieur Florent Mutwale, oncle paternel de notre stagiaires Emmanuel Ngoie Mulungo (Pélican à Ouagadougou), décédé le 18 février 2021 à Lubumbashi (Congo RD).
  • Madame Jacqueline Nyirabukobwa, maman de notre confrère Juvénal Sibomana, décédée en RDC à Goma, le 22 février 2021 à l’âge de 69 ans.
  • Madame Patience Dakorah, sœur de notre stagiaire Evans Dakorah à la paroisse St Jean XXIII à Ouagadougou. Ses obsèques et son inhumation ont été célébrées en mars 2021 au Ghana.
  • Monsieur Alexandre Zoungrana, frère de feu notre confrère le Cardinal Paul Zoungrana, décédé le 26 mars 2021, dont les obsèques ont été célébrées le mardi 30 mars en l’église Saint Jean XXIII à Ouagadougou. Monsieur Alexandre Zoungrana, âgé de 90 ans, a longtemps enseigné dans les séminaires et les maisons religieuses de Ouagadougou. Ancien diplomate, il fut aussi ministre de la Fonction publique et du travail au Burkina Faso.
  • Monsieur l’Abbé Raphaël Dembélé, prêtre du diocèse de Sikasso au Mali, décédé le dimanche 11 avril 2021 à Sikasso. Il avait onze ans d’ordination.

Qu’ils reposent tous en paix !

Le courrier du Baobab

Plusieurs personnes nous ont adressé des messages de sympathie à l’occasion du décès de notre confrère Jean-Marie Vasseur. Nous en rapportons quelques-uns ci-dessous…

 Cardinal Jean Zerbo à Bamako.

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Révérend Père, À une semaine du Jeudi Saint, heureux anniversaire de l’Institution de l’Eucharistie, cœur de la vie du ministère sacerdotal. Le Seigneur a rappelé à Lui son Serviteur le Père Jean-Marie Vasseur. Merci au Seigneur pour ce qu’il lui a permis de faire et de vivre. Partout où il a passé depuis son ordination sacerdotale le 12 janvier 1953, (j’avais 10 ans.) Il a aimé l’Afrique, le Burkina Faso en particulier. Il nous quitte à un moment où le monde, l’Afrique, le Burkina Faso et le Mali en particulier sont visités par les forces du mal. La passion du Christ, et sa résurrection, renforcent en nous la conviction que la vie triomphera de la mort, la paix triomphera de la guerre, la fraternité l’emportera sur l’égoïsme. Qu’il repose en Paix et continue à prier pour nous.

Nous serons toujours reconnaissants à l’égard des vaillants fils et filles du Cardinal Lavigerie pour l’Amour qu’ils ont pour l’Afrique. Que Marie de l’Annonciation, l’introduise auprès de son Fils.

LaMissioncontinue.Mercipourvosprières!+ Jean Cardinal Zerbo.

 Monseigneur Jonas Dembélé, évêque de Kayes et Président de la CEM

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Nos anciens sont en train de nous quitter. Nous perdons par le même fait, la mémoire vive des évènements du passé. Mais en pensant que nous avons des ancêtres qui soutiennent notre mission ici-bas d'une manière invisible console, car nous croyons au Monde Visible et au Monde Invisible. À vous, au Père Emmanuel Lengaigne, Supérieur Délégué pour la France et à la famille biologique du Père Jean-Marie Vasseur, mes condoléances et ma compassion. Que Notre Seigneur Jésus Christ, vous donne le réconfort nécessaire pour traverser cette épreuve. Qu'Il accueille son fidèle serviteur au milieu des Saints du Ciel, et qu'il marche sur la terre des vivants. En communion de prière pour le repos de l'âme du Père Jean-Marie Vasseur, Veuillez recevoir, Révérend Père Provincial, mes fraternelles et cordiales salutations.

Bonne montée vers Pâques.+ Jonas Dembélé

 Abbé Frédéric Koné, Administrateur du Diocèse de San (Mali)

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J'accuse réception du message, décès du père Vasseur Jean-Marie. Merci aux pères Missionnaires d'Afrique et à sa famille de sang qui nous l'avaient donné. Pour tout le travail que le Père Vasseur a abattu pour nous, nous lui disons merci de tout cœur. Que le Seigneur l'accueille dans son Royaume. Qu’il repose en paix. Union de prière et bonne semaine Sainte.

Abbé KONE Frédéric/ diocèse de SAN au Mali

 Père Yago Abeledo

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Je m'adapte petit à petit à ma nouvelle nomination. C'est une période assez difficile à New York, car nous sommes tous confrontés à la situation actuelle de la Covid 19. Je poursuis mes études en ligne et j'espère que dans deux semaines, j'aurai mon internat à Portland pour deux semaines. Je salue tout le monde à Ouagadougou ! Sainte fête de Pâques. Yago

Nos anniversaires en avril, mai et juin

 

juin

4

Félix Sompougdou

8

Edmond D Banda

10

Jean-Michel Laurent

12

Dieudonné Manirambona

26

Maurice Oudet

27

Antoine Dembélé

28

Moses Simukonde

Humour…

Trois amis prêtres se retrouvent et discutent sur le partage de la quête. Le premier prêtre dit : « Moi pour le partage de la quête, je prends un bol que je dispose à 10 mètres de moi, ensuite je lance l’argent. Ce qui tombe dans le bol est pour moi et ce qui tombe à côté est pour Dieu. »

Le second dit à son tour:«Moi je trace un trait sur le sol puis je lance l’argent de la quête,ce qui tombe de mon côté est pour moi et ce qui tombe de l’autre côté est pour Dieu.»

Le troisième expliqe à son tour : « Moi je lance l’argent vers le ciel. Ce que Dieu veut prendre, il l’attrape, et ce qui retombe est pour moi. »

Le panier du libraire…

« Nous prêchons un Christ crucifié » Raniero Cantalamessa aux éditions des Béatitudes.

Lors de l'ouverture du Jubilé de l'an 2000, le saint pape Jean-Paul II a franchi la Porte Sainte en portant devant lui la Croix du Christ. Ainsi l'Église, d'une année à l'autre, d'un siècle à l'autre, et d'un millénaire à l'autre, transmet au monde la chose la plus précieuse qu'elle possède : le mystère de la Croix du Christ. Le père Cantalamessa est chargé depuis des années de la prédication du Vendredi Saint à la Basilique Saint-Pierre de Rome. Ses méditations sur le mystère de la Croix sauront redonner à l'homme de notre "époque d'angoisse" un souffle nouveau, une espérance profonde, un enthousiasme qui dilate le cœur. Ainsi, nous nous écrierons avec saint Paul : "Pour moi, que je n'aie d'autre motif de fierté, si ce n'est la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ.

« Prêtre autrement » de l’Abbé Jean Somboro, aux éditions sahéliennes, 103 pages. Disponible à la librairie de la Rotonde à Bamako au Mali.

Selon Jean Somboro, la vie, quels que soient les détours qu'elle emprunte et les immondices qu'elle charrie, malgré les coups qu'elle prend et les épreuves qu'elle endure, n'est pas vaine : elle garde toujours sa valeur.

« Ce livre est le récit d'une pénible tranche de vie avec ses déboires et ses espoirs : la mienne. En effet, alors que j'exerçais tranquillement mon ministère sacerdotal dans la pastorale et dans l'enseignement, je fus victime d'un grave accident de la route dans la nuit du 27 août 2010. Alors que l'éventualité d'un tel événement n'avait jamais effleuré mon esprit, je devins brusquement paraplégique. Dès lors, j'entre dans une crise profonde et entame une longue période de combat intérieur pour refaire ma vie. Fort heureusement, avec le soutien et l'amour des uns et des autres, j'ai pu remonter lentement la pente et me reconstruire courageusement. Aujourd'hui, je vis et exerce autrement mon sacerdoce ». Jean Somboro est aujourd’hui formateur au Grand séminaire saint Augustin de Bamako. Il y enseigne la théologie dogmatique. Il est l'auteur de Parole et révélation. Une relecture africaine de la théologie de la révélation de Karl Rahner, L'Harmattan, Paris 2016 et de Noms théophores et conception dogon de Dieu, L'Harmattan, Paris 2019.

Sainte fête de Pâques 2021 

 

 

Mali : le journaliste français Olivier Dubois enlevé par le GSIM

| Par 
Mis à jour le 06 mai 2021 à 10h55
Capture d’écran d’une vidéo diffusée par le GSIM le 5 mai 2021, dans laquelle apparaît le journaliste français Olivier Dubois.
Capture d'écran d'une vidéo diffusée par le GSIM le 5 mai 2021, dans laquelle apparaît le journaliste français Olivier Dubois. © DR

Disparu le 8 avril alors qu’il était en reportage à Gao, Olivier Dubois apparaît dans une vidéo diffusée ce mercredi 5 mai par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).

Il était parti en reportage à Gao. Le 8 avril, Oliver Dubois, journaliste français basé à Bamako depuis plusieurs années, était censé avoir rendez-vous avec un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) dans les environs de la cité des Askias. Mais il n’est jamais revenu.

Très vite, la nouvelle de sa disparition a circulé dans les rédactions et les chancelleries. Les militaires de Barkhane dans la zone ont aussi été alertés, sans succès. Au fils des jours, puis des semaines, l’hypothèse d’un enlèvement de ce professionnel respecté, qui travaille pour plusieurs grands médias internationaux dont Jeune Afrique, a pris de la consistance.

Courte vidéo

Elle a été confirmée ce 5 mai par la diffusion d’une vidéo du GSIM, la nébuleuse sahélienne d’Al Qaïda  dirigée par le Malien Iyad Ag Ghaly. On y voit Olivier Dubois, barbe de trois jours, faire une courte déclaration d’une vingtaine de secondes.

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JE M’ADRESSE À MA FAMILLE, À MES AMIS ET AUX AUTORITÉS FRANÇAISES POUR QU’ELLES FASSENT TOUT CE QUI EST EN LEUR POUVOIR POUR ME FAIRE LIBÉRER

« J’ai été kidnappé à Gao le 8 avril 2021 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Je m’adresse à ma famille, à mes amis et aux autorités françaises pour qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour me faire libérer », déclare-t-il.

Les autorités françaises et maliennes avaient rapidement pris contact à son sujet après sa disparition. Elles sont aussi en lien avec sa famille. Selon un haut responsable français, des moyens de recherches pour tenter de le retrouver ont aussi été mis en place.

Depuis la libération de Sophie Pétronin, le 8 octobre dernier, il n’y avait plus d’otage français au Sahel. Quelques Occidentaux, mais surtout de nombreux Maliens, Burkinabè ou encore Nigériens sont eux toujours aux mains des groupes jihadistes.

Burkina : Kaboré met ses ministres sous pression

| Par Jeune Afrique
Roch Marc Christian Kaboré, lors du G5 Sahel à Nouakchott, le 30 juin 2020.
Roch Marc Christian Kaboré, lors du G5 Sahel à Nouakchott, le 30 juin 2020. © Ludovic Marin /Pool via REUTERS

Quatre mois après la formation du gouvernement du Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré, le président a décidé que ses ministres devaient rendre des comptes.

Selon nos informations, chaque ministre a signé un contrat de performance, basé sur les engagements de Roch Marc Christian Kaboré. Le Premier ministre Christophe Dabiré a piloté l’élaboration des textes, accompagné par le bureau de suivi du programme présidentiel, dirigé par Mathias Somé.

Évaluation trimestrielle

Un séminaire gouvernemental avait été animé en mars par Somé et les conseillers spéciaux du chef de l’État Stéphane Ouédraogo (questions économiques) et Nicolas Meda (capital humain), qui fut aussi ministre de la Santé.

Les ministres seront évalués à la fin de chaque trimestre, en fonction des résultats attendus. Les obstacles et éventuels problèmes rencontrés seront abordés afin de tenter d’y trouver une solution. « Il s’agit d’une initiative du chef de l’État visant à mettre chaque ministre face à ses responsabilités, en leur donnant les moyens d’agir, confirme un collaborateur de Roch Marc Christian Kaboré. Si un contrat n’est pas ou mal exécuté, on pourra savoir si cette défaillance est due à une mauvaise décision du ministre ou au fait que le gouvernement n’a pas débloqué les fonds à temps. »

Cette initiative est amenée à s’appliquer aux sociétés d’État comme la Sonabel (Société nationale d’électricité du Burkina Faso) et l’Onea (Office national de l’eau et de l’assainissement), décriées par les consommateurs en raison des perturbations liées aux coupures d’électricité et d’eau.

 

Burkina: une dizaine de morts dans une attaque dans le nord du pays

Des gendarmes burkinabè en patrouille. (Illustration.)
Des gendarmes burkinabè en patrouille. (Illustration.) AFP - SIA KAMBOU

Des attaques meurtrières ont été menées dans la nuit de lundi à mardi contre des villages de la commune de Seytenga, dans le nord du Burkina Faso, faisant « une dizaine de morts» selon le gouvernement, une « quinzaine » selon un élu local.

Mardi soir 27 avril, le ministre burkinabè de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura, a fait état dans un communiqué « d'incursions d'individus armés dans plusieurs localités du Sahel - Sofokel, Yatakou, Tao et Seytenga - dans la province du Séno ».

« Les terroristes ont posé des actes d'intimidation, de pillages et d'assassinats sur des populations civiles. Le bilan fait état de plus d'une dizaine de morts », a déclaré le ministre.

Un élu local a évoqué pour sa part 15 morts et cinq disparus. « Des individus armés ont mené un raid meurtrier ce lundi dans des villages et des hameaux de la commune de Seytenga, faisant une quinzaine de victimes », a déclaré à l'AFP cet élu local qui a requis l'anonymat, joint à Dori, la grande ville voisine, proche du Niger. « Dans le village de Yatakou, qui a été d'abord attaqué, au moins dix personnes ont été tuées et cinq autres morts ont été recensés à Sofokel », a détaillé cette source, précisant que « les victimes sont principalement des hommes ».

« Une équipe militaire a été déployée »

« Cinq autres personnes ont été enlevées par les assaillants, qui ont également emporté des engins (triporteurs), des vivres et du bétail après avoir vandalisé des commerces », a précisé l'élu local.

 « Une équipe militaire a été déployée sur la zone pour sécuriser les populations et permettre l'enlèvement des dépouilles », a indiqué une source sécuritaire.

Selon des habitants, ces attaques ont occasionné un mouvement des populations quittant les villages pour Seytenga et Dori. Seytenga est une commune rurale située à 40 kilomètres au nord-est de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, et à 10 km de la frontière du Niger.

Ces attaques surviennent après une embuscade perpétrée lundi dans l'est du Burkina Faso, lors de laquelle trois journalistes occidentaux, deux Espagnols et un Irlandais ont été tués, selon un bilan officiel. Le Burkina Faso est ciblé par des attaques jihadistes depuis 2015, comme ses voisins du Sahel le Mali et le Niger.

D'abord concentrées dans le nord du pays, limitrophe du Mali, les exactions attribuées à des groupes jihadistes, dont le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda et l'État islamique au grand Sahara (EIGS), ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'est et le nord-ouest, faisant depuis 2015 plus de 1 300 morts et un million de déplacés fuyant les zones de violences

(Avec AFP)

Face au Sénégal et à la Côte d’Ivoire, Asky reste déterminé à tracer son sillon

| Par 
Mis à jour le 22 avril 2021 à 12h55
Un Boeing 737-7K9 d’Asky à l’aéroport international de Lomé-Tokoin.
Un Boeing 737-7K9 d'Asky à l'aéroport international de Lomé-Tokoin. © M.Torres/Travel-Images/Getty Images

Entreprise privée, la compagnie ouest-africaine échappe à la tutelle politique dont souffrent ses consœurs. Mais le prix à payer en temps de crise est colossal.

En juillet 2020, le gouvernement ivoirien, actionnaire à 58 % du pavillon national, a accordé une aide de 14 milliards de F CFA (plus de 21 millions d’euros) à Air Côte d’Ivoire pour l’aider à faire face à la crise sanitaire. À Dakar, ce sont 68 millions d’euros qui ont été mobilisés en faveur de la compagnie nationale Air Sénégal, que l’État possède à 100 %.

Rien de tel à Lomé pour Asky : avec son statut privé, « la compagnie panafricaine » se retrouve en revanche davantage livrée à elle-même en temps de crise.

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LES PERTES ENREGISTRÉES EN 2020 S’ÉLÈVENT À 10 MILLIARDS DE DOLLARS À L’ÉCHELLE DU CONTINENT

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir sollicité des aides. Banque mondiale, BAD, banques… « Nous avons frappé à toutes les portes, entrepris toutes les démarches possibles et imaginables, sans succès pour l’instant », témoigne le Camerounais Nowel Ngala, directeur commercial de l’entreprise, sollicité par Jeune Afrique.

Cinq mois de quasi black-out

Pourtant Asky a bel et bien, comme ses consœurs du continent, été frappée par la crise, qui a durement affecté l’ensemble de l’industrie aérienne mondiale : selon l’Association internationale du transport aérien (IATA), bien que les compagnies africaines aient affiché les performances les plus résilientes du monde, leur revenu passager-kilomètre payant a tout de même dégringolé de 63,9 % entre janvier 2019 et janvier 2021.

L’Association africaine des compagnies aériennes (Afraa) évalue à 10 milliards de dollars les pertes enregistrées en 2020 à l’échelle du continent.

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IL N’Y AURA PAS DE RETOUR À LA NORMALE POUR LE SECTEUR AVANT 2024

Pour ce qui est d’Asky, après un black-out quasi total entre les mois de mars et d’août 2020 – avec seulement des opérations d’affrètement pour l’ONU en Afrique de l’Ouest, mobilisant trois avions depuis Accra, et des vols cargo pour acheminer du matériel de soutien Covid en Afrique de l’Ouest – la compagnie a connu une timide reprise, tournant à 27 % de ses capacités en septembre et octobre.

Une demande « en cours » auprès des actionnaires

« Il a aussi fallu nous adapter aux protocoles anti-Covid mis en place par les différents pays, revoir nos plans de vol en fonction des couvre-feux instaurés, réduire nos fréquences vers les pays qui l’exigeait comme le Cameroun, le Gabon et le Nigeria… Cela n’a vraiment pas été simple », relate le haut cadre, qui annonce aujourd’hui une activité tombée à 48 % du niveau de 2019.

Malgré ces difficultés, et même si la IATA prévient qu’il n’y aura probablement pas de retour à la normale pour le secteur avant 2024, la direction de la compagnie refuse de baisser les bras. Et, en attendant une hypothétique aide des pouvoirs publics ou des institutions financières de développement, Asky a sollicité ses actionnaires.

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ASKY A UN MODÈLE TRÈS ADAPTÉ AUX BESOINS DE LA RÉGION

Le dossier est encore en cours de discussion auprès d’Ethiopian Airlines (au statut privé, mais détenu à 100 % par Addis-Abeba), Ecobank, la BOAD et la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC), qui détiennent chacune 18 % de la compagnie, aux côtés d’investisseurs privés majoritairement africains, dont le capital investisseur sud-africain Sakhumnotho Group Holdings, fondé en 2000 pour soutenir la « Black Economy ».

Agile, mais fragilisée

« Du fait de son statut privé, Asky est incroyablement agile. Contrairement à Air Côte d’Ivoire ou à Air Sénégal, où il faut l’accord de vingt personnes avant d’entreprendre le moindre changement, Asky peut modifier sa stratégie du jour au lendemain. Quand la situation exigeait qu’elle se replie sur du cargo ou qu’elle arrête de desservir l’Afrique du Sud du jour au lendemain de crainte du variant, elle l’a fait », estime un observateur avisé du secteur, qui ne cache pas son admiration pour la compagnie.

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CETTE BELLE COMPAGNIE MÉRITE MIEUX QU’UNE FAILLITE

Un sentiment largement partagé dans le milieu des compagnies aériennes. « Asky a un modèle très adapté aux besoins de la région et est gérée prudemment jusqu’à présent, celui de connecteur de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale », estime ainsi le consultant spécialisé Sylvain Bosc, qui conseille plusieurs États africains et institutions financières internationales, après être passé par Corsair, South African Airways ou encore Qatar Airways.

Persuadé que « cette belle compagnie mérite mieux qu’une faillite », ce dernier s’inquiète pourtant de sa capacité à surmonter la crise « alors que tous ses concurrents sont ou seront largement soutenus par leurs États-actionnaires respectifs ».

Des fonds « fléchés vers le public »

À la tête de l’Afraa, le Malien Abderrahmane Berthé s’efforce de convaincre États et institutions financières de développement d’accorder des facilités aux opérateurs privés comme publics. « Le soutien financier au secteur est essentiel pour sa survie », assure le dirigeant, qui appelle entre autres à l’octroi de subventions, de prêts et de garanties de prêts, à l’émission d’actions, mais aussi au report ou à l’abandon du paiement des dettes, des loyers, des charges et des taxes par les compagnies aériennes.

« Pour l’instant, malgré nos appels à soutenir aussi les compagnies privées, les seuls fonds débloqués à ce jour sont venus de gouvernements et ont été fléchés vers les compagnies nationales », regrette le dirigeant interrogé par Jeune Afrique, qui explique avoir notamment accompagné Asky dans ses démarches auprès de la BAD.

« Nous avons également organisé un webinaire avec Afreximbank et en proposons un autre avec Africa Finance Corporation pour mettre en relation nos membres et ces institutions afin qu’ils étudient ensemble les solutions possibles », ajoute Abderrahmane Berthé, qui espère entendre bientôt des annonces concrètes de la part des institutions financières.

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LA PÉRIODE N’EST PAS PROPICE À LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX MARCHÉS

Pourtant, et même s’il ne cache pas être préoccupé par la crise, Nowel Ngala se veut optimiste pour la compagnie qui, du haut de ses dix ans, fait déjà partie des anciennes dans le paysage ouest-africain. « Je suis confiant pour l’avenir d’Asky car nous étions dans le droit chemin. Nous avons réalisé en 2019 la meilleure performance depuis la création de la compagnie et avions commencé 2020 avec deux mois tout aussi prometteurs. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis – avec le marché remporté auprès de l’ONU – de résister jusqu’à ce jour sans procéder à des licenciements ni à des baisses de salaires », assure-t-il.

Pour rappel, la compagnie créée en 2010 avait enregistré ses premiers bénéfices en 2015, « avec un an de retard sur nos projections initiales à cause de la crise d’Ebola », précise son directeur commercial. Puis, après une année 2016 difficile « du fait d’une pénurie de pilotes à l’échelle mondiale, qui nous a placé dans l’impossibilité d’assurer tous les vols que nous avions programmés », la compagnie a renoué avec la rentabilité de 2017 à 2019, progressant chaque année de 3 % à 5 % jusqu’à atteindre un chiffre d’affaires de 95 milliards de francs CFA (145 millions d’euros).

Forte de 475 employés de 32 nationalités différentes, la compagnie, qui assure déjà une liaison avec New York grâce à son partenariat avec Ethiopian Airlines, avait en 2019 le projet de rallier également l’Europe et le Moyen-Orient. « Le projet lui-même n’est pas remis en cause, mais la période n’est pas propice à la conquête de nouveaux marchés. Nous allons d’abord nous consolider sur nos lignes actuelles », commente Nowel Ngala.

FIDÈLE À BOEING

Asky, qui partageait jusqu’à peu sa flotte entre Boeing et Bombardier, ne compte plus aujourd’hui que des avions américains : elle dispose de cinq Boeing 737-700 et de quatre Boeing 737-800, tous en location et en capacité d’assurer des vols cargo comme des vols passagers. « Avec leurs 60 places, les Bombardier étaient trop petits pour nos fréquences, et nous contraignaient à des tarifs trop élevés », explique le directeur commercial de la compagnie togolaise, Nowel Ngala. « Sans compter que la maintenance [toujours assurée par le partenaire stratégique Ethiopian Airlines] revient moins cher avec des Boeing », précise-t-il. Fidèle à Boeing, Asky n’a cependant jamais eu en sa possession de Boeing 737 Max, le modèle en cause dans le crash du vol Ethiopian Airlines, le 10 mars 2019. « Nous avions à l’époque le projet d’en acheter, il a été ajourné à la suite de cet accident », commente Nowel Ngala, selon lequel la discussion « pourrait être relancée » après les modifications apportées au modèle par le constructeur.