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Sous un dôme de chaleur, l’économie du Maghreb suffoque

Entre coupures d’électricité, pénurie d’eau et incendies, les pays maghrébins, en proie à une vague de chaleur extrême, voient plusieurs secteurs économiques tourner au ralenti.

Mis à jour le 28 juillet 2023 à 12:47
 

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Le dôme de chaleur au Maghreb fait craindre des pertes de rendement agricole. © FADEL SENNA/AFP.

Confrontée à un épisode caniculaire sans précédent, la Tunisie – qui, comme ses voisins méditerranéens, se trouve sous un dôme de chaleur – vit depuis quelques jours au rythme des coupures d’eau et d’électricité. À leurs pics, les températures ont atteint près de 50 degrés, et leurs conséquences commencent déjà à se faire sentir sur l’économie fragile du pays du Jasmin.

Responsable des températures extrêmes, le dôme de chaleur booste les ventes de climatiseurs, tout en accélérant les tensions sur les réseaux électriques en raison de la hausse de la demande. Pour soulager le réseau et contenir la crise, la Société tunisienne d’électricité et du gaz (STEG) a été contrainte d’intervenir en urgence avec un délestage électrique tournant à certaines heures.

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Arrêt de production, retard de livraison, pénalités…

« Malheureusement, le délestage opéré par la STEG, n’est pas annoncé à l’avance. Par ailleurs, les pics de consommation génèrent souvent des chutes de tension, qui ont souvent de graves conséquences pour les industriels », explique à Jeune Afrique, Nafaa Ennaifer, vice-président de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH).

En effet, ces perturbations de l’alimentation électrique causent beaucoup de dommages aux équipements électroniques, et perturbent les plannings de production. « Notre industrie est essentiellement dirigée vers l’export. Les arrêts multiples de production sont synonymes de retard de livraison et le non-respect des délais peut générer des pénalités », souligne Ennaifer.

S’il reconnaît un impact économique « important », le vice-président de la FTTH préconise une action rapide des autorités face au changement climatique. « Il faut donner un vrai coup d’accélérateur à la production des énergies renouvelables avec une législation adaptée pour répondre aux besoins croissants de consommation d’électricité, notamment en été, et aux impératifs de réduction de l’empreinte carbone de notre industrie », insiste Nafaa Ennaifer.

Des pertes de rendement agricole

Au-delà de ses répercussions sur les grands sites industriels, le dôme de chaleur au Maghreb fait également craindre des pertes de rendement agricole. « Avec des températures supérieures à 40 degrés, la situation est très contraignante pour les cultures, qui subissent un stress thermique, alors que les ressources hydriques vont progressivement diminuer », précise, à Jeune Afrique, Mohammed Benabbou, ingénieur et expert en climat et développement durable.

L’ABSENCE DE RESSOURCES HYDRIQUES CONDAMNE TOUTE L’ÉCONOMIE MAROCAINE

En déplacement à Médéa, à 90 km au sud-ouest d’Alger, le ministre algérien de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni a réitéré la volonté des autorités de dédommager les agriculteurs touchés par les températures caniculaires. Les pertes ont déjà été recensées, les propositions soumises au gouvernement, il reste maintenant à attendre le versement des indemnisations qui devrait se faire « prochainement », rassure Abdelhafid Henni.

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Dans ce contexte climatique « exceptionnel », qui expose le pays à une nouvelle série de feux de forêt, le ministre algérien de l’agriculture souhaite voir le secteur s’orienter vers « des cultures stratégiques » avec des systèmes d’irrigation économes en eau. Ainsi, la modernisation des modes de gestion et d’exploitations des terres et de certaines filières agricoles demeure « indispensable » pour apporter une plus-value à l’économie algérienne, selon Abdelhafid Henni.

La sécheresse, un défi structurel

Bien que le Maroc n’échappe, lui non plus, à cette vague de chaleur, le royaume semble pour l’heure à l’abri des tensions sur son réseau électrique, contrairement à la Tunisie et à l’Algérie, où la Steg et Sonelgaz ont opté pour le délestage. Cependant, comme ses voisins maghrébins, le pays est soumis à des épisodes de sécheresse, dont les conséquences sont multiples.

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« La raréfaction de l’eau induite par le réchauffement climatique pourrait avoir des répercussions dévastatrices sur la production et la fiabilité énergétiques au Maroc, mettant en question la viabilité physique, économique et environnementale de projets futurs », affirme, à Jeune Afrique, Afaf Zarkik, économiste marocaine au Policy Center for the New South.

« L’absence de ressources hydriques condamne toute l’économie marocaine », ajoute le spécialiste en développement durable, Mohammed Benabbou. Selon les derniers rapports de la Banque mondiale, la sécheresse au Maroc pourrait devenir « un défi structurel, impactant sérieusement l’économie à long terme ».

Le vaccin anti-paludisme R21 homologué par les autorités burkinabè

Au Burkina Faso, une lueur d'espoir apparaît dans la lutte contre le paludisme. Le vaccin R21, mis au point par des chercheurs burkinabè en partenariat avec l'université d'Oxford, a été approuvé lundi 24 juillet par l'Agence nationale de régulation pharmaceutique (ANRP). Il pourra être administré aux enfants de 0 à 5 ans, particulièrement vulnérables.

 

C'est le résultat de quatre années de recherches menées par les équipes de l'unité clinique de Nanoro, situé à 90 kilomètres de la capitale Ouagadougou. Selon les essais cliniques conduits jusqu'à présent, le vaccin R21 contre le paludisme est efficace à 75% après un an chez les enfants. Un niveau de protection maintenu sur trois ans avec une dose de rappel.

À titre de comparaison, le RTS,S, autre vaccin antipaludique, assure, lui, une protection de 30 à 40%. Le professeur Halidou Tinto a conduit les recherches à l'unité clinique de Nanoro. Il salue une avancée historique :

« Dans l'histoire de l'humanité, il n'existait jusqu'à présent aucun vaccin contre un parasite humain. Arriver à mettre au point un vaccin qui protège à 75%, comme le R21, c'est vraiment un accomplissement majeur. Je pense que ça va nous permettre d'accélérer l'agenda de l'élimination du paludisme, qui est l'objectif ultime de l'OMS à l'horizon 2030. »

Prochaine étape : la production de 200 millions de doses par an, confiée au laboratoire Serum Institute of India. Celles-ci devraient arriver sur le marché à l'horizon 2024.

D'ici là, le professeur Halidou Tinto espère que l'Organisation mondiale de la santé valide l'utilisation à grande échelle de R21. Ça n'est pas encore le cas, mais un dossier est en cours d'examen par l'organisation. Avant le Burkina Faso, le Nigeria et le Ghana avaient, eux aussi, approuvé de leur propre chef ce vaccin, considérant qu'il remplit tous les critères de sécurité et d'efficacité.

Mariage, la tentation de la surenchère


Enquête
 

Les mariages sont de plus en plus rares. Mais en même temps de plus en plus festifs, personnalisés et surtout onéreux, donnant lieu à de nouveaux rituels popularisés par les réseaux sociaux : faut-il y voir une quête de sens ou le symptôme d’une société qui valorise la mise en scène de soi ?

  • Paula Pinto Gomes, 
Mariage, la tentation de la surenchère
 
Un mariage à Giverny (Eure) le 20 mai 2023. Les époux ouvrent leur cocktail en arrivant avec des fumigènes de couleurs.CAMILLE NIVOLLET/HORS FORMAT

Le plus beau jour de sa vie ! L’expression pourrait paraître désuète, tant le mariage traditionnel a perdu de sa symbolique, mais elle reste plus parlante que jamais. « Autrefois, on utilisait cette image pour évoquer le début d’une vie de couple parfaite. Aujourd’hui, les futurs mariés vivant déjà ensemble, le plus beau jour de leur vie est, au sens littéral, une très belle fête », observe la sociologue Florence Maillochon, autrice de La Passion du mariage (PUF, 2016).

Si on se marie deux fois moins qu’il y a cinquante ans, les couples qui convolent veulent une cérémonie « inoubliable » et sont prêts à y mettre les moyens. « Il y a une sorte de surenchère autour du mariage, devenu un acte distinctif, qui doit à la fois être une vitrine du couple et un moment mémorable pour tous », poursuit la spécialiste des épousailles.

La mise en scène du film à venir commence très en amont avec la demande en mariage, redevenue à la mode. Une demande qui n’a toutefois plus rien à voir avec la tradition puisqu’elle ne se fait plus auprès des parents mais directement à la future mariée. « C’est un rituel composé de toutes pièces, inspiré du modèle américain diffusé via les séries et les réseaux sociaux », précise Florence Maillochon.

De nouveaux rituels très genrés

La demande prend la forme d’une surprise mais exige, en réalité, une grande préparation et un investissement financier non négligeable. « Il y a au minimum un repas au restaurant, une activité et la plupart du temps un bijou, poursuit la sociologue. L’idée, c’est d’en faire un récit à ses proches, sur les réseaux sociaux ou au public présent. » Ainsi Jérôme a-t-il demandé Juliette en mariage lors d’une balade le long de la côte bretonne avec des amis, bague à la main et genoux à terre. Une scène filmée, qui immortalise la surprise et la joie de la future mariée, partagée sur Facebook.

L’étape suivante dans ce nouveau parcours vers le mariage, c’est l’enterrement de vie de garçon (EVG) et désormais aussi celui de jeune fille (EVJF). « Il faut aller un vendredi soir à l’aéroport d’Orly pour mesurer l’ampleur du phénomène et voir des cohortes de jeunes filles déguisées qui s’apprêtent à partir en week-end entre copines », relève Stéphane Seban, fondateur et organisateur du Salon du mariage.

Marie, la trentaine, en a déjà organisé plusieurs. « Une fois, c’était un “escape game” à Zurich, parce qu’une des copines habitait là-bas, raconte-t-elle. Une autre fois, on a offert à la future mariée une place pour le bal costumé de Versailles. » À chaque « EVJF », le groupe d’amies passe généralement un moment au spa et joue au « traditionnel » Jeu des amours, inspiré de l’émission de télévision « Les Z’amours ». « Ce qu’on fait est assez simple et soft comparé à d’autres qui partent à l’hôtel à l’étranger ou qui font, par exemple, venir un “stripteaseur cuisinier”, précise la jeune femme qui reconnaît que toutes ces festivités représentent un “vrai budget”. »

« Aujourd’hui, les filles adoptent les rituels masculins mais les activités restent très genrées et les groupes ne se mélangent pas, alors même que le couple a des amis communs, s’étonne Florence Maillochon. Comme avec la demande en mariage, qui reste majoritairement faite par les hommes, l’EVJF et l’EVG sont de nouveaux rites qui renvoient à des pratiques conservatrices et qui produisent de la tradition. » Ils séduisent d’autant plus les futurs mariés qu’ils sont soutenus par une offre commerciale forte et qu’ils sont « très instagrammables », ajoute la sociologue.

La décoration florale, le choix du lieu et les activités font exploser le budget

Après ces étapes festives, la cérémonie doit être à la hauteur. Les préparatifs du mariage commencent au minimum un an à l’avance, voire trois ou quatre, avec des budgets qui ne cessent d’augmenter : 17 000 € en moyenne en 2023, hors voyage de noces, contre 15 000 en 2020, selon le site Mariages.net.

« La moitié du budget est consacrée à la restauration et, même si le nombre d’invités reste stable, les prix ont augmenté à cause de l’inflation, explique Stéphane Seban. Ce qui fait exploser les dépenses, c’est surtout la décoration florale, le lieu, les activités. » Tout l’emballage, en quelque sorte, du mariage, qui va contribuer à « donner une image de la cérémonie parfaite et du bonheur idyllique », résume-t-il.

Les budgets peuvent même doubler lorsque les mariés font appel à un « wedding planner » qui leur livre un mariage clés en main. « Pour 100 invités, il faut compter 30 000 € minimum, indique Pauline Maguin, de l’agence À La Bon’Heur. Mais le prix dépend aussi de la demande. » La tendance, aujourd’hui, c’est le mariage sur la plage ou dans un domaine pour prolonger la fête tout le week-end. « Les futurs mariés veulent des prestations originales et personnalisées. Il faut que la fête leur ressemble et qu’elle soit unique », note cette professionnelle qui reçoit aussi de plus en plus de demandes pour des cérémonies laïques. « Depuis trois ans, c’est devenu notre principale activité. »

Organisée sous une arche fleurie, installée au bout d’une allée centrale, celle-ci est animée par un « officiant de cérémonie » qui peut être un professionnel du mariage ou un acteur. C’est lui qui fait le discours, préparé avec les futurs mariés, et qui gère les interventions des invités. Cette cérémonie vient « combler un besoin de solennité » pour ceux qui n’en trouvent pas dans le mariage civil et qui ne veulent pas se marier à l’église. « Elle est un mélange de différentes religions et de rites païens censés apporter une dimension spirituelle à ces unions, analyse Florence Maillochon. Elle s’inspire, là aussi, de ce qui se fait aux États-Unis, sauf que, là-bas, ces cérémonies ne sont pas forcément laïques puisqu’un représentant religieux peut les célébrer dans un lieu privé. »

Une quête de sens et un besoin de démonstration

Le mariage moderne cherche ainsi à se réinventer, entre une pratique religieuse réservée aux croyants et une cérémonie civile expéditive. « La multiplication des rituels exprime une quête de sens, même si le mariage, en lui-même, en a déjà, souligne la sociologue. Ceux qui se marient ne le font plus par tradition ou pour faire plaisir aux parents, mais par conviction. Le problème, c’est qu’il y a un hiatus entre ce que les gens attendent et la panoplie de l’offre liée au mariage. »

Si la forme varie, le mariage reste un symbole fort de l’engagement des couples qui « sortent renforcés de la démonstration de leur lien », observe encore Florence Maillochon. Une démonstration qui passe aujourd’hui par une mise en scène de soi sur les réseaux sociaux, et plus seulement par le récit oral, et des dépenses substantielles pour « montrer l’importance de cet engagement ».

C’est d’ailleurs le couple qui, désormais, organise les festivités et choisit les invités. « Cette génération invite les amis et ne se sent plus obligée de convier toute la famille, comme autrefois, lorsque les parents organisaient la cérémonie, relève de son côté le sociologue François de Singly. Le mariage est ainsi devenu le seul lieu où famille et amis sont réunis,ce qui lui donne un caractère collectif inédit. »

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Des mariés toujours plus vieux

► En 2022, 244 000 mariages ont été célébrés, dont 237 000 entre personnes de sexe différent et 7 000 entre personnes de même sexe, selon l’Insee. Ce nombre est le plus élevé depuis 2012, alors que la tendance était plutôt à la baisse, et s’explique par les reports dus à la pandémie de Covid en 2020 et 2021.

► En 2023, les professionnels tablent sur 300 000 mariages, un record dû, là aussi, aux annulations et reports provoqués par la crise sanitaire.

► L’âge moyen des mariés de sexe différent augmente régulièrement depuis vingt ans. En 2022, il était de 37,2 ans pour les femmes (+ 0,4 an par rapport à 2021) et de 39,6 ans pour les hommes (+ 0,3 an). Pour les couples de même sexe, l’âge au mariage est encore plus élevé. En 2022, il était de 38,5 ans pour les femmes (+ 0,9 an) et de 44,0 ans pour les hommes (stable).

 

Mariage, la tentation de la surenchère
 

 

Cacao : pourquoi la Côte d’Ivoire prend un risque sur sa récolte

Précipitations intenses, flambée des prix : le premier producteur mondial de cacao estime que la récolte à venir ne sera pas bonne et que les producteurs ne pourront pas être rémunérés correctement.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 19 juillet 2023 à 09:20

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Un cultivateur de cacao sèche des fèves dans le village de Satikran près d’Abengourou, dans l’est de la Côte d’Ivoire, le 18 mai 2023. © Issouf SANOGO / AFP

 

La Côte d’Ivoire a suspendu la vente des contrats d’exportation de son cacao pour la saison 2023/2024 en raison des fortes pluies de ces dernières semaines, qui menacent la récolte du premier producteur mondial prévue à partir d’octobre.

« Nous avons été obligés de suspendre nos ventes parce que la situation climatique actuelle nous inquiète. Nous croyons que la récolte principale qui va débuter en octobre ne sera pas bonne », a annoncé Yves Brahima Koné, le patron du Conseil café-cacao (CCC), l’organisme de réglementation du secteur dans le pays. « Nous ne pourrons pas avoir une production suffisamment importante pour satisfaire la demande », a-t-il ajouté.

À LIREStéphane Apoque (Kineden Commodities) : « L’avenir, c’est de créer une norme africaine du cacao »

Les mois de juin et juillet sont traditionnellement pluvieux en Côte d’Ivoire, mais cette année des précipitations particulièrement intenses se sont abattues notamment dans le sud, région productrice de cacao.

Hausse record

Fin juin, les prix du cacao s’étaient envolés, culminant à un sommet depuis huit ans, en raison notamment des craintes sur l’offre ivoirienne. « Nous observons une hausse record des cours mondiaux du cacao depuis plusieurs semaines et la logique aurait voulu que nous en profitions pour vendre le maximum de contrats et offrir un prix rémunérateur à nos producteurs. Nous ne pouvons pas le faire malheureusement », a précisé Yves Brahima Koné.

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« Les conséquences de ces pluies diluviennes sur la récolte, sont multiples et variées. Il y a de la pourriture brune qui se développe parce que les cabosses reçoivent trop d’eau. Il y a aussi une très mauvaise floraison qui va réduire la production de cabosses », a-t-il détaillé.

La Côte d’Ivoire a produit l’an dernier 2,4 millions de tonnes de cacao. Le cacao ivoirien, qui représente 45 % de la production mondiale, compte pour 14 % du PIB national et nourrit 24 % de la population de ce pays d’environ 27 millions d’habitants.

(Avec AFP)

Nomination de Adama Traoré à la direction générale de l’ONEA : La Coordination CGTB/ONEA échange avec le ministre d’Etat, Bassolma Bazié

Accueil > Actualités > Société • • jeudi 13 juillet 2023 à 21h30min 
 
Nomination de Adama Traoré à la direction générale de l’ONEA : La Coordination CGTB/ONEA échange avec le ministre d’Etat, Bassolma Bazié

 

Le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, a reçu une délégation de la Coordination CGTB-ONEA (Confédération générale du travail du Burkina (CGTB) de l’Office national de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA), dans la matinée de ce jeudi 13 juillet 2023, à son Cabinet, à Ouagadougou.

Cette délégation conduite par le secrétaire général de la Coordination CGTB/ONEA, Moïse Lagwaré, est venue échanger avec le ministre Bazié sur la nomination du nouveau directeur général de l’ONEA.

« Nous avons échangé avec le ministre d’Etat suite à notre recours auprès du Premier ministre pour désapprouver la nomination de Monsieur Adama Traoré au poste de Directeur général de l’ONEA. On se pose beaucoup de questions par rapport à sa nomination », a indiqué le chef de la délégation syndicale.

 

Pour M. Lagwaré, des rapports de l’Inspection générale des finances incriminent M. Traoré.

Par ailleurs, a-t-il soutenu, une mission de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC) est entrain de faire une vérification d’une partie de sa gestion.

 

 

« Pendant que la mission se déroule, les travailleurs ont constaté la nomination de ce monsieur à la tête de l’Office », a-t-il relevé.
Après avoir écouté ses hôtes du jour, le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale les a félicités pour la démarche entreprise.

Il leur a expliqué que Adama Traoré a été nommé pour relever deux principaux défis à l’ONEA.
Il s’agit d’une part, de l’arrêt de la double facturation pratiquée par la Nationale de l’eau et de l’assainissement et d’autre part, l’effectivité de la connexion des forages à grand débit aux réseaux ONEA dans les différentes régions.

Mais, le ministre Bassolma Bazié a relevé que si sur une nomination, il y a des récriminations sur la base de preuves palpables, l’autorité va s’assumer au nom de la gouvernance vertueuse et de l’exemplarité.

A ce titre, le ministre d’Etat a invité la Coordination CGTB-ONEA et toute personne ou structure tierce ayant des preuves tangibles ou des récriminations contre la nomination de M. Adama Traoré à les apporter aux autorités.

 

« Face à ces récriminations, le gouvernement invite toute personne au-delà des organisations syndicales à présenter des preuves et l’autorité en avisera », a-t-il soutenu.

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Ismaël Sombié, et le directeur de Cabinet du ministre d’Etat, Mohamed Savadogo, étaient aux côtés de Bassolma Bazié au cours des échanges.

Après la Coordination CGTB/ONEA, le ministre en charge de la Fonction publique a échangé avec le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro, son homologue sur le même sujet.

M. Adama Traoré, gestionnaire et précédemment directeur commercial a été nommé directeur général de l’ONEA lors du conseil des ministres du 6 juillet dernier.