Burkina Faso : après l’assaut armé, la mine d’or de la Semafo
restera fermée jusqu’à la fin de l’année

| Par Jeune Afrique avec AFP
Vue sur les installations de la mine de Boungou.

Le producteur d’or canadien Semafo a annoncé lundi qu’il ne prévoyait pas de rouvrir d’ici la fin de l’année sa mine de Boungou, au Burkina Faso, après une attaque contre des employés de l’entreprise qui a fait 39 morts il y a près d’un mois. L’exploitation de la mine est en cours de sécurisation.

« Nous n’anticipons pas reprendre les opérations à Boungou d’ici la fin de l’année », a indiqué le groupe minier Semafo dans un communiqué, près d’un mois après l’attaque d’un convoi transportant du personnel, des entrepreneurs et des fournisseurs.

« Tout plan de redémarrage impliquera nécessairement que le gouvernement renforce la sécurité sur la route publique menant à Boungou ainsi que dans la région en général », dans l’est du Burkina, a précisé la direction du groupe siégeant à Montréal.

Nous évaluons des scénarios où l’utilisation des routes publiques serait limitée

Exploitant la mine de Boungou depuis septembre 2018, la Semafo y a extrait 55 600 onces d’or au troisième trimestre 2019.

« Nous évaluons des scénarios où l’utilisation des routes publiques serait limitée, en transportant notamment nos gens par la voie des airs à partir de Fada », ville située à environ 200 km à l’est de Ouagadougou, a ajouté Semafo, qui exploite trois autres mines dans le pays.

Semafo ciblé dans une embuscade

Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré avait attribué à des « terroristes » l’attaque armée du 6 novembre, la plus meurtrière qu’ait connue le Burkina Faso depuis le début de la spirale de violences jihadistes il y a près de cinq ans.

Ce jour-là, des hommes armés non identifiés avaient tendu une embuscade à un convoi de cinq cars, escorté par des militaires, transportant des travailleurs de la mine d’or de Boungou, à 40 km de la mine.

Semafo souligne que du personnel de sécurité supplémentaire est actuellement sur place à Boungou « afin d’assurer la sécurité du site et du petit nombre de personnes toujours sur place. L’usine de traitement est gérée de façon à assurer un redémarrage en douceur lorsque cela s’avérera possible. Dans le cadre de ce processus, l’or en voie de production sera récupéré pour une dernière livraison en décembre ».