Rome valide la nouvelle traduction du missel romain

Entretien

La Conférence des évêques de France a reçu de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le décret de confirmatio de la traduction de la troisième édition typique du Missel Romain.

Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble et Vienne, et président de la commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, explique les étapes de cette réforme.

  • Recueilli par Dominique Greiner (à Lourdes),
                                      Rome valide la nouvelle traduction du missel romain
 
                         Le cardinal Sarah a signé le décret de confirmation le 1er octobre pour la France. Jérémie Delferriere/Stock.adobe

Quelles ont été les grandes étapes pour préparer cette nouvelle traduction du missel romain ?

Mgr Guy de Kerimel : Cette validation clôt un travail qui a débuté en 2002, en réponse à l’instruction Liturgiam authenticam « pour la correcte application de la constitution sur la sainte liturgie du concile Vatican II. Ce texte, publié en 2001 à la demande de Jean-Paul II, demandait notamment une plus grande fidélité de la traduction au latin. Évêques et experts se sont mis au travail. Il y a eu de nombreux allers retour avec Rome, puis est intervenu un motu proprio du pape François Magnum principium (2017) qui a redonné une souplesse à la traduction, selon une triple fidélité : fidélité au texte latin, fidélité à la langue de traduction et fidélité à la compréhension des fidèles. Cela nous a permis d’ajuster la traduction.

 

Le texte final a été envoyé à Rome en septembre dernier et le retour a été rapide, puisque le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Sarah a signé le décret de confirmation le 1er octobre pour la France, chaque conférence épiscopale francophone devant faire sa propre demande.

Concrètement, qu’est-ce ce que cette nouvelle traduction change pour les fidèles ?

Mgr G. de K. : Pour les fidèles, cela change peu de chose. Par exemple, dans le Credo, le « de même nature » est remplacé par « consubstantiel ». Dans l’anamnèse, « Nous proclamons ta mort, nous annonçons ta résurrection » devient « Nous annonçons ta mort, nous proclamons ta résurrection ». Les changements sont plus importants pour les prêtres. Et comme la liturgie est toujours un point sensible, il est probable que personne ne sera pleinement satisfait de notre nouvelle traduction, comme c’est le cas avec la nouvelle traduction de la Bible liturgique. C’est pourquoi il nous faut maintenant travailler pour aider à la réception de ce nouveau texte.

Quand la nouvelle traduction entrera-t-elle en vigueur ?

Mgr G. de K.  : La version imprimée devrait pouvoir être mise en application pour l’Avent 2020 et devenir définitive dans les paroisses de France à partir du lundi 24 mai 2021, mémoire de « Marie, Mère de l’Église ». C’est un changement plus important et plus difficile que celui intervenu dans la formulation du Notre Père. Ce changement sera profitable s’il nous aide à mieux comprendre ce que nous disons, s’il nous permet de redécouvrir le sens de la liturgie eucharistique, tout en étant conscient qu’il sera toujours difficile de dire le mystère de Dieu avec nos mots.