17e sommet de la Francophonie:
revivez l'ouverture du sommet d'Erevan

media Le discours du président français Emmanuel Macron, de loin le plus long de la cérémonie d'ouverture du sommet d'Erevan, ce jeudi 11 octobre 2018. REUTERS/Melik Baghdasaryan/Photolure

La Francophonie est réunie à Erevan, ce jeudi 11 octobre 2018. L'Arménie accueille jusqu'à vendredi le 17e sommet de l'OIF, le plus grand évènement international jamais organisé sur son sol. Plusieurs dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, dont MM. Macron, Trudeau et Michel, sont sur place. Les 54 membres de plein droit devrait désigner la Rwandaise Louise Mushikiwabo secrétaire générale de l'organisation pour les quatre prochaines années. Ci-dessous, retrouvez les temps forts de la cérémonie d'ouverture, qui s'est achevé par un puissant discours de la secrétaire générale sortante, Michaëlle Jean.

Informations données en heure française (TU+2 heures)

12h20 : La cérémonie d'ouverture s'achève en chants.

12h15 : « Une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde », déclare Michaëlle Jean, dans une attaque à peine voilée. Applaudissements polis. Le discours de Michaëlle Jean s'achève sur l'air d'« Emmenez-moi », de Charles Aznavour, couplé à quelques citations du grand homme.

 
Edition spéciale : ouverture du 17e sommet de la francophonie à Erevan 11/10/2018 Écouter

12h10 : Le bilan de mon mandat est aussi votre bilan, lâche Michaëlle Jean. La suite de son propos est critique, sur le thème du non respect de la démocratie et de la gouvernance, de la montée des replis nationalistes et des inégalités. Sommes-nous prêts à affronter les grands enjeux, interroge-t-elle. De quel côté de l'histoire voulons-nous être ? Un propos sibyllin, suivi d'une dure critique de la real politik et des « petits arrangements entre Etats ».

12h05 : Mme Jean évoque les prémice de la Francophonie sur les ruines de la colonisation. Elle évoque le passage d'une langue de domination à une langue de partage. Et d'insister sur la dignité des peuples. « Nous sommes chaque jour debout et à pied d'oeuvre, tout sauf fatigués. » Avant de citer Léopold Sédar Senghor, père fondateur de l'OIF.

12h : Mme Michaëlle Jean prend la parole. Ses premiers mots sont adressés aux victime du génocide arménien et à la diaspora, qui a donné à l'Arménie la « la dimension du monde ». « Aujourd'hui, c'est le monde qui vient à vous », lance-t-elle, au nom des peuples de la Francophonie.

11h55 : Il ne reste plus qu'un discours, et ce n'est pas le moins attendu de la matinée. Après la prise de parole de la Française Audrey Azoulet, directrice générale de l'Unesco qui représentait l'ONU à Erevan, la Canadienne Michaëlle Jean va prendre la parole. Probablement son discours d'adieux à l'organisation francophone, qu'elle a dirigé quatre ans. Louise Mushikiwabo est en effet pressentie pour prendre sa place à l'occasion de ce sommet en Arménie.

11h40 : M. Touadéra a terminé son discours. Il a parlé de la situation de son pays, saluant les 14 groupes armés qui ont rejoint l'initiative menée par l'Union africaine en République centrafricaine.

11h35 : le président centrifricain Faustin-Archange Touadéra est appelé à la tribune. Il salue le travail effectué par la secrétaire générale Michaëlle Jean. Il assure ses pairs de l'adhésion total de son peuple aux valeurs universelles de démocratie et d'Etat de droit.

11h25 : En attendant le numéro un centrafricain, la représentante de l'Unesco et le discours de Michaëlle Jean, c'est désormais le président de la Confédération suisse Alain Berset qui parle. Le représentant d'un pays plurilingue.

11h15 : Depuis cinq minutes, des femmes francophones du monde entier s'expriment tour à tour sur scène pour évoquer un combat chère à la secrétaire générale sortante Michaëlle Jean : l'égalité des genres et le droit des femmes.

11h : Michel Aoun, président du Liban, prend la parole. Il partage avec l'assistance la situation politique et communautaire particulière de son pays, avec un pouvoir partagé entre chrétiens, sunnites et chiites. Et d'inviter les génération à protéger la richesse linguistique du monde à l'heure des réseaux sociaux.

10h40 : Les interventions se succèdent avec désormais le prince Albert de Monaco. En conclusion, il rend notamment hommage à deux pays membres de l'OIF : le Vietnam, qui a perdu son président, et Haïti, dont la population est sinistrée. Puis c'est au tour du Premier ministre de Vanuatu : Charlot Salwai.

10h30 : Le chef de l'Etat nigérien s'arrête longuement sur l'environnement. Nous devons gérer notre planète avec responsabilité, plaide-t-il, insistant sur le respect nécessaire des accords de Paris sur le climat. Un plaidoyer vibrant. M. Issoufou laisse la place à la mise en scène d'une jeune fille en guise d'interlude.

10h25 : Mahamadou Issoufou remercie la France pour son rôle actif joué au Sahel. Puis il évoque les crises migratoires, l'un des grands défis à ses yeux, avec également la démographie. Enfin, il évoque l'impératif d'éducation, et mentionne notamment les jeunes filles, pour mettre fin aux phénomènes de mariages et de grossesses précoces.

→ Écouter sur RFI : La Francophonie, un potentiel économique encore sous-exploité

10h20 : Le président Issoufou enchaine. Contrairement au président Macron, dont c'était la première et qui a explosé les compteurs avec un discours de plus de 40 minutes, Justin Trudeau ne se sera exprimé qu'à peine dix minutes.

10h20 : Après avoir évoqué l'engagement du Canada au côté de ses partenaires africains, et notamment le Mali, par exemple en faveur des droits des femmes, M. Trudeau rend un hommage fort à Michaëlle Jean, son amie dit-il, pour son travail remarquable, et notamment sa défense ardente de la cause des femmes. Merci Michaëlle pour tout ce que tu fais, a-t-il conclu.

10h15 : Ses hommages à Charles Aznavour effectués, le Premier ministre canadien utilise des mots-clés très vite dans son discours : si les Francophones ne sont pas d'accord sur tout, dit-il, ils ont développé dans leur espace dédié la culture du consensus. Une référence au débat de ces derniers temps autour de la désignation de la secrétaire générale de l'organisation. Il enchaîne sur le développement des économies francophones.

10h10 : Fin du discours d'Emmanuel Macron. Vive la Francophonie, conclut le chef de l'Etat. Justin Trudeau monte à la tribune.

Discours d'Emmanuel Macron à Erevan, ce jeudi 11 octobre pour l'ouverture du 17e sommet de la Francophonie. LUDOVIC MARIN / AFP

10h05 : Le Rwanda sur la parité, l'Arménie sur le numérique. Le président français estime que chaque membre a quelque chose à apporter aux autres. Il propose de lancer un chantier pour une révision de la Charte de l'OIF  pour l'adapter aux nouveaux enjeux du monde actuel.

9h55 : Emmanuel Macron en vient au plurilinguisme, qui selon lui n'a jamais cessé d'enrichir le français. Il plaide pour une langue de l'universel, de traductions, d'échanges. Il rappelle l'engagement de la France pour de nouveaux dictionnaires, par exemple entre le français et le wolof. Et de saluer les combats menées par Michaëlle Jean, notamment le féminisme. Mais aussi le président tunisien pour la même raison.

9h50 : Pour le numéro un français, le français doit être une langue de combat, contre l'obscurantisme et pour le destin commun des Francophones. Il rappelle que si l'anglais est une langue d'usage, de consommation, le français a un petit quelque chose de plus. Il s'agit selon lui d'une langue de création, ce sont ses termes. Il plaide pour la création d'un congrès des écrivains français, rappelant que cela n'a jamais existé en 50 ans.

9h35 : Emmanuel Macron évoque les libertés fondamentales, la dignité humaine, l'égalité hommes-femmes bousculés partout de nos jours. Il appelle le français à être une langue de reconquête, sans faire de leçon à qui que ce soit. L'assistance l'applaudit. S'il rappelle que la langue française a porté ces valeurs, ce sont des Africains qui ont créé la Francophonie institutionnelle sur ce socle.

9h30 : Emmanuel Macron prend la parole. Il se lance dans un hommage à la communauté arménienne de France. A Paris, Marseille, Lyon ou ailleurs, « prononcer le nom Arménie, c'est faire vibrer une corde de la sensibilité nationale », explique le président français. Puis il rend à son tour hommage à Charkes Aznavour, rappelant son engagement pour son pays d'origine.

9h25 : Le président de la République française Emmanuel Macron va prendre la parole. En attendant son passage à la tribune, une comédienne propose une interlude tirée de Molière à l'assistance. S'ensuit une chorégraphie sur un remix de la chanson « Mistral gagnant », de Renaud.

Discours du Premier ministre arménien Nikol Pachinian devant le sommet de l'OIF, ce jeudi 11 octobre 2018 à Erevan. ludovic MARIN / AFP

9h20 : Le Malgache Honoré Rakotomanana conclut son propos par un plaidoyer pour la démocratie, alors que son pays, organisateur du dernier sommet de l'OIF, va bientôt vivre des élections qui se veulent libres, transparentes et acceptées par tous, explique-t-il. Le président malgache par intérim demande à ses partenaires de l'organisation francophone leur aide dans ce processus.

9h : M. Pachinian conclut son discours en s'adressant à la jeunesse de l'espace francophone. Il invite les jeunes à porter haut les valeurs de l'OIF et de ce sommet, « vivre ensemble dans la solidarité, le partage des valeurs humanistes et le respect de la diversité, source de paix et de prospérité ». Honoré Rakotomanana, président du Sénat malgache, président de la République par intérim de la Grande Île, prend la relève.

8h55 : Le chef du gouvernement arménien prend la parole. Nikol Pachinian s'exprime en français et fait part de son émotion. Il rend hommage à Charles Aznavour, lien éternel entre la France et l'Arménie. M. Pachinian fait applaudir le géant du music-hall, qui a aidé l'Arménie à se faire connaître dans le monde, explique-t-il.

8h45 : Ouverture du 17e sommet de la Francophonie à Erevan. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'OIF s'installent en séance plénière pour la cérémonie solennelle. A noter la présence de la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, qui représente le numéro un de l'ONU António Guterres.

8h35 : Alors que les chefs d'Etat et de gouvernement de la Francophonie s'adonnent à la traditionnelle séance des photos officielles, la probable future secrétaire générale de l'organisation s'exprime dans les colonnes du site internet du quotidien Le Monde. Dans cet entretien, Louise Mushikiwabo livre sa vision pour les années à venir. A lire ici chez nos confrères.

Photo officielle des chefs d'Etat et de gouvernement participant au 17e sommet de la Francophonie à Erevan, ce jeudi 11 octobre 2018. ludovic MARIN / AFP

8h20 : RFI est en édition spéciale. Notre envoyé spécial Christophe Boisbouvier rappelle sur nos antennes que si le Canada a lâché sa candidate pour se rallier au choix de la France, de la Belgique et des Africains, c'est peut-être parce qu'Ottawa a obtenu des garanties. Paris aurait promis de plaider à l'ONU la cause du Canada, qui souhaiterait un poste au Conseil de sécurité en 2020 ou 2022. Mais la France a peut-être également convaincu l'Arabie saoudite de suspendre sa demande d'adhésion à l'OIF. Une demande d'adhésion qui irritait Ottawa. Ecouter le direct.

8h10 : Le président Béji Caïd Essebsi est arrivé. Alors que la présidence de l'OIF va passer lors de ce sommet entre les mains de l'Arménie, ce sera ensuite au tour de la Tunisie de prendre le relais lors du prochain sommet prévu dans deux ans à Tunis. Dans son sillage : son homologue français Emmanuel Macron, accompagné de sa compagne.

8h05 : Après Mahamadou Issoufou, pour le Niger, l'homme vers qui tous les regards se portent ces jours-ci entre dans le centre de conférence. A savoir le président rwandais Paul Kagame, suivi de Macky Sall pour le Mali.

8H : C'est au tour du président malien de faire son entrée. Ibrahim Boubacar Keïta pose avec la secrétaire générale de l'OIF Michaëlle Jean et le chef du gouvernement arménien. Nikol Pachinian Avant lui, entre autres, on a notamment aperçu son homologue congolais Denis Sassou Nguesso.

7h30 : Les délégations arrivent au compte-gouttes. Les chefs d'Etat se succèdent sur le tapis rouge un à un. La secrétaire générale Michaëlle Jean est également sur place au centre de conférence, où elle se charge d'accueillir les participants et compagnie du Premier ministre arménien Nikol Pachinian et de leur conjoints respectifs.


Le contexte

Selon le secrétaire général de la diplomatie arménienne, Vahagn Melikian, 3 500 invités de plus de 40 pays participent au sommet d'Erevan, dont de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement. « C'est un évènement sans précédent pour l'Arménie », explique-t-il. D'autant que le rendez-vous survient dans un contexte politique lui-même inédit dans l'histoire de ce pays. Notre reportage six mois après la « révolution de velours ».

Le président français arrive à Erevan victorieux. Il est parvenu à rallier le Canada à sa cause, à savoir la désignation de la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie à l'occasion de ce sommet. Avant cette semaine, Ottawa soutenait sa ressortissante, la sortante Michaëlle Jean. Entretien avec le porte-parole de la candidate sortante.

La désignation probable, vendredi par consensus, de la candidate rwandaise à la tête de l'organisation est une satisfaction pour les Africains, qui avaient vu ce poste leur échapper il y a quatre ans, alors que les deux prédécesseurs de Mme Jean étaient issus du continent. Mme Mushikiwabo, d'abord adoubée par Paris, a reçu en juin dernier le soutien de l'Union africaine, présidée cette année par le Rwanda. Notre article à la suite de la décision du Canada.

Le président Macron est accompagné de son épouse, du chef de la diplomatie et de la ministre de la Culture. Etaient également annoncés Leila Slimani, sa représentante pour la Francophonie, l'écrivain Erik Orsenna, le compositeur André Manoukian, le producteur Alain Terzian, l'ex-footballeur Youri Djorkaeff et l'ex-maire de Lyon Georges Kepenekian. Le chef de l'Etat participe à l'ouverture, prononcera en principe un discours jeudi en fin de matinée, avant ses rencontres bilatérales. Nos émissions et reportages l'Arménie et le français.

En incluant les observateurs, l'OIF rassemble 84 Etats et gouvernements. L'Arménie est un bon exemple de cette diversité, puisque ce pays de 3 millions d'habitants abriterait entre 20 000 et 40 000 Francophones seulement. C'est sa francophilie qui justifie sa participation. Ainsi que sa diaspora, estimée en France à environ 500 000 personnes selon plusieurs organisations les représentants. Mais Erevan se sent aussi lié par les valeurs véhiculées par la langue française, explique le chef de la diplomatie arménienne. Lire l'interview.

S'il ne nous avait pas quitté le 1er octobre, Charles Aznavour, parfois surnommé le « fils du peuple arménien », aurait été le symbole vivant de se sommet. Le chanteur français d'origine arménienne devait faire le déplacement à Erevan. Hommage lui sera rendu jeudi soir au cours d'un concert. Un centre culturel sera également inauguré en son mémoire par Emmanuel Macron. Les célèbres chansons de ce géant du music-hall tourne en boucle ces jours-ci dans la capitale arménienne. Consulter la page de l'artiste sur RFI Musique.

La candidature Mushikiwabo pourrait faire l'objet d'un consensus, mais elle ne fait pas l'uninamité. Le rapport complexe du Rwanda avec la Francophonie fait notamment débat. En 2008, Kigali a remplacé le français par l'anglais en tant que langue obligatoire à l'école, puis a rejoint le Commonwealth. « Y a-t-il au monde un pays moins bien placé que le Rwanda pour prétendre présider aux destinées de la francophonie linguistique ? Sans doute pas », écrivaient mi-septembre dans une tribune quatre anciens ministres français. La voici.

Si le président Macron considère que la défense du multilinguisme et sa vision inclusive de la défense du français justifient son soutien, l'aspect linguistique n'est pas le seul reproche adressé à l'initiative de Paul Kagame. La candidature Mushikiwabo est perçue par certains comme contraire à la charte de l'OIF, en raison des entorses du Rwanda aux droits de l'homme dénoncées par les ONG Reporters sans frontières et Amnesty international.