Madagascar: la population inquiète
après plusieurs décès dus à la peste

Quartier des 67 hectares, proche du centre-ville d’Antananarivo, à Madagascar.
© RFI/Paulina Zidi
 

La peste a tué cinq personnes à Madagascar et commence à créer des effets de panique : ruées vers les pharmacies, fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux. Le ministère de la Santé demande à la population de garder son calme et d'aller à l'hôpital en cas de doute. Le gouvernement affirme que l'épidémie est maîtrisée et que plus de 250 personnes ont pu été traités.

Jeudi matin, Tsilavomandimby Tahiriniaina, étudiant, s'est rendu dans une pharmacie de la capitale pour acheter du Cotrimoxazole, un médicament de traitement contre la peste : « Je vais le prendre dès ce soir. La peste, ça tue et moi, j'ai peur de mourir. À Toamasina, il y a beaucoup de gens qui sont morts. C'est ma famille et mes amis qui m'ont poussé à acheter le médicament, pour se protéger contre la peste ».

Le ministère de la Santé déconseille l'automédication qui peut entraîner des effets secondaires graves, mais le message passe mal. À Toamasina où deux personnes sont mortes de la peste, les ventes de cet antibiotique ont explosé. Dans certaines officines, le prix a été multiplié par trois.

 

Le gouvernement a également du mal à expliquer la défaillance du réseau de veille sanitaire. En effet, pendant près de deux semaines, le virus s'est propagé dans plusieurs villes sans qu'aucun médecin n'ait donné l'alerte.

Mais le directeur de cabinet au ministère de la Santé publique, le professeur Pr Willy Randriamarotia, se veut rassurant : « Toutes nos équipes donc au ministère de la Santé sont éparpillées partout. Depuis l'alerte donnée, depuis lundi et jusqu'à maintenant, on n'a plus recensé de décès par rapport à cette peste. On est en train de maîtriser la situation. On peut dire qu'on a pu maîtriser l'épidémie, à ce jour ».

L'insalubrité et les feux de brousse favorisent la prolifération des rats et donc la propagation de l'épidémie. La saison pesteuse coïncide avec la fin de la période des retournements des morts. Cette pratique ancestrale qui consiste à sortir les défunts de leur caveau pour les honorer pourrait être aussi un facteur de contamination.